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haydn Site Admin
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Posté le: Dim Sep 01, 2019 8:02 pm Sujet du message: |
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Reprise des spectacles au Ballet du Rhin le 3 septembre, avec, en ouverture de saison, un spectacle "danseurs chorégraphes" confié à Wolfgang Amadeus Mozart et aux artistes "maison" :
la gran partita / WOLFGANG AMADEUS MOZART
DANSEURS-CHORÉGRAPHES DU BALLET DE L'ONR
STRASBOURG
Opéra
ma 3 septembre 20 h
me 4 septembre 20 h
LA GRAN PARTITA
[CRÉATIONS]
25€ (tarif unique)
Coproduction avec l'Orchestre philharmonique de Strasbourg
Musique Sérénade n° 10 « Gran Partita » de Wolgang Amadeus Mozart
Danseurs-chorégraphes Pierre Doncq, Eureka Fukuoka, Rubén Julliard,
Mikhaël Kinley-Safronoff, Pierre-Émile Lemieux-Venne, Jesse Lyon,
Marwik Schmitt
Danseurs Monica Barbotte, Marin Delavaud, Ana Karina Enriquez-
Gonzalez, Brett Fukuda, Rubén Julliard, Mikhaël Kinley-Safronoff,
Pierre-Émile Lemieux-Venne, Jesse Lyon, Alice Pernão, Ryo Shimizu,
Hénoc Waysenson, Dongting Xing
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Ballet de l'Opéra national du Rhin
En deux mots...
Pour ce premier rendez-vous danse de la saison, Bruno Bouché, directeur du Ballet de l’Opéra national du
Rhin, a invité plusieurs de ses danseurs à explorer leurs envies de développer des chorégraphies originales.
Sur les sept mouvements de la Sérénade n° 10 « Gran Partita » de Wolfgang Amadeus Mozart, interprétée
sur la scène par des musiciens de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, ces jeunes chorégraphes font
danser leurs collègues et enrichissent ainsi leurs expériences communes. Ce projet s’inscrit pleinement
dans la réflexion menée par Bruno Bouché de créer les conditions nouvelles pour l’émergence d’un ballet
européen au XXIe siècle dans lequel l’accompagnement de danseurs qui souhaitent se destiner dans le futur
à l’écriture chorégraphique, forts de leurs connaissances et de leur pratique d’interprètes, est un volet
essentiel. Une manière de nourrir et d’exprimer l’esprit de troupe du Ballet de l’OnR dans un travail collectif
inédit porté par les voyages intérieurs inspirés par la musique de Mozart.
Les danseurs-chorégraphes
Pierre Doncq
Belge de naissance, il se forme à la danse en Belgique et en Allemagne. Sorti diplômé de la
Palucca School à Dresde, il est engagé en tant qu’apprenti au Semperoper Ballet à Dresde
sous la direction de Aaron Watkin. Il rejoint de 2009 à 2012 le Royal New-Zealand Ballet,
dirigé par Gary Harris puis Ethan Stiefel et y danse de nombreux ballets classiques et
contemporains. Il poursuit ensuite en Europe pendant deux ans une carrière de danseur
freelance. En 2014, il devient membre du Koblenz Ballet en Allemagne et danse entre autres
des productions de Steffen Fuchs, Uwe Scholz, Cathy Marston, Andreas Heise et Ihsan
Rustem. Il prend également part à l’organisation d’une soirée dédiée aux jeunes chorégraphes
du théâtre. Il rejoint le CCN/Ballet de l’Opéra national du Rhin en septembre 2018
Eureka Fukuoka
Née en 1984 à Florence (Italie), elle étudie à l’école Hamlyn de Florence et au Rudra Béjart de
Lausanne où elle participe à plusieurs productions de Maurice Béjart. Elle danse pour le Maggio
Danza de Florence et la Fondazione Arena de Veronne. En 2005, elle rejoint Europa Danse et en
2006, elle intègre le Ballet de l’OnR. Principaux rôles : Thème et variations de George Balanchine ;
Variations pour une porte et un soupir de Maurice Béjart ; Songs from Before de Lucinda Childs ;
Flockwork d’Alexander Ekman ; Workwithinwork de William Forsythe ; Observation Action
d’Emanuel Gat ; Noces de Jacopo Godani ; Don Quichotte de Rui Lopes Graça ; Empty House de
Johan Inger ; Overgrown Path de Jirí Kylián ; Les Variations Goldberg d’Heinz Spoerli ; Last Piece by
Anybody et Casse-noisette de Jo Strømgren, Boléro de Stephan Thoss, ...Cupidon s’en fout d’Étienne
Béchard, Le Vaste Enclos des songes de Sébastien Perrault, Dans le ciel noir d’Ed Wubbe, George &
Zalman d’Ohad Naharin.
Ruben Julliard
Né en 1991 au Puy en Velay, il suit une formation de danseur à l’École Supérieure de Danse
de Cannes, Rosella Hightower dirigée par Monique Loudières, ainsi qu’au Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon sous la direction de Jean Claude Ciappara.
De 2009 à 2011, il intègre le Cannes Jeune Ballet sous la direction de Paola Cantalupo. Suite à
sa participation au Monaco Dance Forum, il obtient un contrat d’apprenti aux Grands Ballets
Canadiens de Montréal sous la direction de Gradimir Pankov en juillet 2011. Il est par la suite
nommé Demi-Soliste en 2013 et Soliste en 2015.
Il intègre ensuite le Théâtre National de Mannheim sous la direction de Stephan Thoss pour la
saison 2018-2019. Principaux rôles : The Nutcracker (Grand pas de deux , prince) de Fernand
Nault, Rêve (rôle principal) de Stephan Thoss, The Little Prince (rôle-titre) de Didy Veldman, Keguyahime (solo #1)
de Jiří Kylián, Minus one (Passonmezzo, Black Milk) d'Ohad Naharin, Romeo & Juliette (Benvolio) de Jean Christophe
Maillot, et bien d'autres.
Mikhaël Kinley-Safronoff
D'origine franco-américaine, né en 1998, il se forme au Marat Daukayev Ballet Theater à Los
Angeles de 2009 à 2014, puis à l'Académie Princesse Grace - Monte Carlo à Monaco de 2014 à
2017. Il a remporté le 1er prix (pas de deux) et le 2ème prix (contemporain) du YAGP. Il rejoint
le Ballet de l'OnR en septembre 2017 et danse notamment dans Quintett de William Forsythe
(Jacopo), Les Beaux dormants d'Hélène Blackburn, The Heart of my Heart de Gil Harush.
Pierre-Emile Lemieux-Venne
D’origine canadienne, il fait ses débuts dans le rôle de Fritz (Casse-noisette) aux Grands
Ballets Canadiens de Montréal. De 2007 à 2016, il suit le programme professionnel de l’École
supérieure de ballet du Québec. Entre autres, il collabore avec les Grands Ballets Canadiens de
Montréal, le Cirque du Soleil et l’Orchestre symphonique de Montréal (dirigé par Kent Nagano).
Il chorégraphie notamment plusieurs oeuvres. Il participe à de nombreuses reprises à la
compétition Youth America Grand Prix. En 2013, il se classe pour la finale à New York
et reçoit une bourse complète pour le stage intensif du Harid Conservatory en Floride.
Il rejoint le Ballet de l’OnR en septembre 2017 et danse notamment dans Jeunehomme
d’Uwe Scholz, The Heart of my Heart de Gil Carlos Harush, Partita de Thusnelda Mercy
Jesse Lyon
D'origine française, il commence la danse à 19 ans après une formation de gymnaste et
des études de philosophie. Il se forme au conservatoire de Bobigny avec Omar Taïebi,
à l'ESDC Rosella Hightower et à la Washington School of Ballet avec Kee-Juan Han. Il
dansera ensuite avec le CCN de Nantes Brumachon-Lamarche, le Washington Ballet, le
Richmond Ballet, le Laac sous la direction de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta et le
Ballet de Bordeaux. Il intègre le Ballet de l'OnR en septembre 2017 et danse notamment
dans Jeunehomme d'Uwe Scholz, Black Milk d'Ohad Naharin, Partita de Thusnelda Mercy
Marwik Schmitt
Né en 1992 à Francfort-sur-le-Main, il débute sa formation (techniques classique, contemporaine
et improvisation) avec Pascale Michelet, Martin Schmitt et Alain Astié. Curieux et ouvert
sur les différents styles, il participe à une création au théâtre Tumen Ekh à Ulan-Bator avant
de rejoindre le Conservatoire National Supérieur de Danse de Lyon. Il intègre le jeune ballet
en 2013 et y danse des pièces de Julien Ficely et Giorgio Mancini pour qui il travaillera
lors d'une production au Luxembourg en juin 2014. Il rejoint Ballet de l'OnR en septembre
2014 et danse notamment dans La Chambre noire et Le Sacre du printemps de Stephan
Thoss, Marbre de Marcos Morau et Without de Benjamin Millepied, Roméo et Juliette (Pâris)
de Bertrand d'At, Le Vaste Enclos des songes de Sébastien Perrault, Quintett de William
Forsythe (Steven), The Heart of my Heart de Gil Carlos Harush, Partita de Thusnelda Mercy
Notes d'intention
Pierre Doncq
Mouvement V. Romance. Adagio - Allegretto - Adagio
La structure de ce mouvement de grande envergure a influencé mon envie d’élaborer une chorégraphie
pour une danseuse évoluant dans l’espace, sur une base classique.
Avec l’idée d’actualiser le vocabulaire dansé, j’y ai inclus des successions d’actions qui sortent des
combinaisons académiques mais qui s’échappent aussi parfois du schéma corporel inhérent à la danse
classique.
Dans cette oeuvre où chaque instrument veut se distinguer, il m’a semblé pertinent d’utiliser les pointes
et d’affirmer l’effet d’expansion de la kinésphère de la danseuse pour y ajouter une couleur égalable à un
moment de volupté.
Suite à cette étude en a découlé une sorte de codification spatiale qui, avec un peu d’inventivité, matérialise
la presque globalité du plateau.
Eureka Fukuoka
Mouvement IV. Menuetto Allegretto - Trio I - Trio
Dans l’ironie de vouloir définir ce qu’on est en train de faire, la coexistence de plusieurs entités internes
et externes qui s’entrecoupent sont aperçues en premier temps, comme fonte de confusion, distraction,
ou déviation de notre objectif. Mais en réalité, nous pouvons nourrir, compléter et amener plus loin notre
vision d’origine. C’est de ce sujet-là que je me suis inspirée. Comme si dans entrevoir à travers la fenêtre
les variantes possibles de nos choix, où transparait le devenir de nos actions, créait en même temps notre
présent.
Rubén Julliard
Mouvement VI. Finale Molto Allegro
Si tous les êtres humains avaient la même opinion le monde serait bien trop calme. Ce pas de deux traite de
la façon dont les gens donnent leurs points de vue. Parfois très différentes ou parfois similaires, les opinions
de chacun engendrent des émotions profondes. Cette chorégraphie représente les sentiments forts que
peuvent éprouver les personnes lors d'échanges entres pairs.
Mikhaël Kinley-Safronoff
Mouvement VI. Tema con Variazioni - Untitled, unscripted, explicit
Don’t follow the trend
Go against the grain
Always
Pierre-Emile Lemieux-Venne
Mouvement I. Largo Molto Rosso
Deux bombes sexuelles provoquent un accident de grille-pain. Leur pistolet à eau les sauva.
Jesse Lyon
Mouvement III. Adagio - Tresses
Marwik Schmitt
Mouvement II. Menuetto - Trio I - Trio
Où se trouve le point d'équilibre fluctuant qui fait basculer l'homme banal en homme dangereux pour luimême,
à quel point sommes-nous des tueurs en puissance ? En même temps le combat est le prolongement
adulte des jeux d'enfants, aiguise nos connaissances guerrières pour l'élever au rang d'art. Dans notre
communauté absente de guerre, comment assouvir nos pulsions et notre soif de conquêtes et de sang ?
L'art du guerrier consiste à équilibrer la terreur d'être un homme avec la merveille d'être un homme. - Carlos Castaneda |
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haydn Site Admin
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Posté le: Ven Nov 15, 2019 6:28 pm Sujet du message: |
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Du 21 au 24 novembre le Ballet du Rhin sera en tournée à Londres, au Linbury Theatre, la "petite" scène du Royal Opera House dédiée au ballet contemporain :
SLEEPING BEAUTIES
Pour 12 danseurs
Chorégraphie, décors et costumes : Hélène Blackburn
Musique : Martin Tétreault, d'après Piotr Ilitch Tchaïkovski
Lumières : Émilie B-Beaulieu,
LONDRES
Royal Opera House | Linbury Theatre
Jeudi 21/11 - 19h00
Vendredi 22/11 - 14h00 & 19h00
Samedi 23/11 - 15h00 & 19h00
Dimanche 24/11 - 15h00
Durée 1h - Musique enregistrée |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Lun Jan 13, 2020 10:42 pm Sujet du message: |
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Du 6 au 21 février 2020 à Mulhouse et à Strasbourg :
Yours, Virginia
Gil Harush
MULHOUSE [CRÉATION]
La Filature
je 6 février 20 h
ve 7 février 20 h
di 9 février 15 h
STRASBOURG
Opéra
ma 18 février 20 h
me 19 février 20 h
je 20 février 20 h
ve 21 février 20 h
Pièce pour l'ensemble de la compagnie
Chorégraphie Gil Harush
Assistant à la chorégraphie : Ruben Albelda Giner
Musique : Anne Müller, Georg Friedrich Haendel,
Ludwig van Beethoven, Piotr Ilitch Tchaïkovski,
Dmitri Chostakovitch, Christoph Willibald Gluck,
Edward Elgar, Philip Glass, Ralph Vaughan Williams
Direction musicale : Thomas Herzog
Dramaturgie musicale : Jamie Man
Costumes : Gil Harush
Scénographie : Aurélie Maestre
Lumières : Virginie Galas
CCN | Ballet de l'Opéra national du Rhin
Orchestre symphonique de Mulhouse
Coulisses studio
MULHOUSE Studios du Ccn
je 23 janvier 18 h 30
Répétitions publiques
MULHOUSE La Filature
sa 1er février 15 h
Université de la danse
STRASBOURG Université,
Le Portique
me 4 février 12 h 30
Rencontre à la Librairie Kléber
avec l’équipe artistique
je 13 février 18 h
Entrée libre
Yours, Virginia / Gil Harush
Note d'intention
Un soir, alors que j’écrivais ce texte, il vint s’asseoir à côté de moi et le son de sa voix se mêla à celui des frappes du clavier de mon ordinateur. « Est-ce là votre lettre de suicide que je suis en train de lire ? » Je souris. Il prit mes mains pour m’empêcher de continuer d’écrire et dit : « Si tu te fais du mal, je te tuerai ». Je me tournai vers lui et je sus que c’était là, exactement là, que se trouvait le bonheur. Sa phrase était parfaite, à la fois triste, dramatique, drôle, affectueuse, tout cela à la fois. Une phrase qui suspendait le temps. C’est pour cela que je la trouvai parfaite, et c’est pour cela que j’étais heureux.
Depuis que j’ai découvert Virginia Woolf, j’ai absorbé tout ce qui se rapporte à elle : livres, essais, citations, portraits, films et pièces de théâtre, tout ce qui la concerne. Dans tout ce qui me passait devant les yeux je ne cherchais qu’une chose : où se trouve mon bonheur ? Je refusais de croire que la dépression, la tristesse, la mélancolie étaient les seuls sentiments et associations d’idées qui la définissaient. Elle ne répondra pas à ma question dans cette vie, mais je continuerai
à découvrir sa personnalité dans beaucoup de femmes fortes et extraordinaires qui vivent autour de moi, celles qui me font me demander : où est-ce que je trouve mon bonheur ? Il m’arrive de me suicider dix fois par jour. Et vous savez quoi ? Vous aussi, je le sais. Alors je me demande : étions-nous si différents ? Nous avons tous une fois aimé, nous avons tous une fois espéré. Nous avons tous au moins une fois regardé fixement notre reflet dans l’eau d’une rivière, les sourcils froncés, les lèvres serrées, puis … nous nous sommes réveillés et l’avons repoussé.
En Amérique, Joshua Loth Liebman (1907-1948), un rabbin également écrivain originaire de l’Ohio, décrit dans son livre Hope for Man ce qu’il pense d’une des phrases les plus célèbres de la littérature : « And they lived happily ever after » (Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants) : pour lui, une phrase tragique. Tragique parce qu’elle parle de la vie de façon mensongère et qu’elle a conduit des générations entières à attendre quelque chose de la vie, quelque chose qui n’est pas possible sur cette terre fragile, imparfaite. Il voyait dans le Happy End une obsession et une illusion nourries depuis l’enfance, qui plus tard ne pouvaient que les décevoir quand la vie ne répondrait pas à leurs attentes.
Sigmund Schlomo Freud (1856-1939), neurologue autrichien fondateur de la psychanalyse, travaillant à la théorisation de sa méthode révolutionnaire d’investigation du psychisme, s’interroge sur les méthodes de traitement, sur les rapports sociaux entre les sexes, la sexualité, les rapports familiaux et la manière dont tout cela dessine notre personnalité. Des thèmes analogues aux questionnements existentiels de Virginia Woolf. Freud demandait à ses patients de dire tout ce qui leur passait par la tête par associations d’idées sans aucune censure et découvrait ainsi l’inconscient de ses patients. Une autre méthode d’approche menant à la connaissance
de l’inconscient de ses patients était l’interprétation de leurs rêves. De cette manière, Freud tentait d’élever l’inconscient jusqu’au conscient, de réveler à ses patients leur Moi intériorisé.
Virginia Woolf, née à Londres, travailla exactement à la même époque que Liebman et Freud. La lecture de leurs oeuvres me fait penser que Virginia n’était pas seule. Mais elle, elle le pensait. Je me demande comment les choses auraient tourné si elle s’était fait psychanalyser par Freud. Elle aurait pu le faire, mais leur relation était d’ordre professionnel et basée sur le respect de l’autre. Qu’aurait été le contenu d’un livre écrit en collaboration avec Leibman ? Pour moi, Virginia Woolf est dépourvue d’illusions, ses idées sont liées à une réalité pour laquelle le monde n’est pas prêt, sous bien des aspects comme Leibman. Elle aurait pu, mais Leibman était en Amérique, très loin, un religieux juif qui, peut-être, n’aurait pas eu le droit de la regarder parce que c’est interdit. Soixante-dix ans ont passé depuis son suicide par noyade dans la rivière qui jouxtait sa maison et son jardin de fleurs. Soixante-dix ans, et il y a toujours des guerres mondiales, les femmes sont toujours considérées comme inférieures aux hommes, les discours sur le sexe et la sexualité sont toujours tabous. Le terme « féminisme », mal vu à cette époque, provoque toujours beaucoup d’antagonismes et il n’y a pas de séparation claire entre religion, société et gouvernement. Aujourd’hui comme autrefois.
Les bombardiers volaient si bas qu’ils heurtaient la grille et les arbres entourant sa maison. Elle ne tomba pas enceinte parce que les médecins disaient qu’une grossesse la rendrait dépressive. Elle écrit dans son journal que le passé ne ressurgit que lorsque le présent s’écoule calmement et elle illustre cette idée dans une métaphore de la rivière : « Si l’eau est calme, on peut voir à travers la surface jusqu’au plus profond de la rivière, mais pour cela, la paix intérieure est nécessaire. » Peut-être n’avait-elle pas perdu espoir, peut-être était-elle seulement réaliste. Peut-être savait-elle tout simplement que rien ne change jamais.
Les combinaisons de mots qui me sautent aux yeux, sont des questions que Virginia Woolf a posées il y a bien des années, des questions qui ne demandaient pas de réponses. Les mêmes questions que me posent mes patients à la clinique, les mêmes questions que je pose dans mon travail et mon travail vous demande non pas d’y répondre, mais de vous souvenir qu’en Angleterre vivait une femme qui avait déjà mis sur le papier toutes les questions que nous avons encore aujourd’hui peur de poser.
J’aimerais vivre à l’époque de Virginia Woolf, juste pour assurer à son mari qu’elle ne s’est pas suicidée à cause de lui et lui dire qu’il a toujours fait de son mieux. Et elle pourrait me dire ce que c’est pour une femme de vivre dans notre monde et pourquoi il doit s’améliorer. Et jusqu’à ce que je la rencontre un jour, je me souviendrai que je suis moi-même un homme, que je ne prétends pas être féministe et que je ne pourrai jamais me mettre dans la peau d’une femme. Mais je peux approuver et soutenir le féminisme. Je peux écrire cette lettre à vous tous. J’ai de l’imagination. J’ai une idée. Et je peux poser des questions… auxquelles je ne devrai jamais, jamais, jamais répondre.
Propos recueillis en novembre 2019
Traduit de l'anglais par Catherine Debacq-Groß
Renseignements et réservations
STRASBOURG
OPÉRA
19 place Broglie — BP 80320
67 008 Strasbourg cedex
• du lundi au vendredi
de 12 h 30 à 18 h 30
• 0825 84 14 84 (0,15 €/min)
• caisse@onr.fr
COLMAR
THÉÂTRE MUNICIPAL
3 rue des Unterlinden
68 000 Colmar
• lundi : 14 h 15 à 18 h
• mardi : 10 h à 12 h
14 h 15 à 18 h 30
• mercredi : 10 h à 18 h
• jeudi : 10 h à 12 h
14 h 15 à 18 h 30
• vendredi : 10 h à 12 h
14 h 15 à 19 h
• samedi : 16 h à 18 h
si une représentation
a lieu en soirée
ou le dimanche
• +33 (0)3 89 20 29 02
• reservation.theatre@colmar.fr
MULHOUSE
LA FILATURE
20 allée Nathan-Katz
68 090 Mulhouse cedex
• du mardi au samedi
de 13 h 30 à 18 h 30
• +33 (0)3 89 36 28 28
• billetterie@lafilature.org
LA SINNE
39 rue de la Sinne
BP 10020
68 948 Mulhouse cedex
• lundi, mardi, jeudi et vendredi
de 10 h 30 à 12 h 30
et de 16 h à 18 h 30
• +33 (0)3 89 33 78 01
Tarifs
MULHOUSE
Zone 1 32€
Zone 2 22€
Zone 3 14€
Zone 4 10€
STRASBOURG
Zone A 38€
Zone B 32€
Zone C 28€
Zone D 24€
Zone E 18€
Zone F 14€
Zone G 12€ |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Mar Sep 08, 2020 7:31 pm Sujet du message: |
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La rentrée du Ballet du Rhin débute par... une annulation, une danseuse ayant été testée positive au Covid-19. Le communiqué de la direction de l'Opéra du Rhin donne toutefois une précision étrange : "la faiblesse de la charge virale devrait toutefois permettre que les représentations de Mulhouse soient maintenues". C'est ce que les médecins opposés aux mesures sanitaires draconiennes actuelles n'arrêtent pas de dire, pour expliquer le peu de cas graves et de décès qui surviennent malgré une plus large diffusion du virus, explications que réfutent précisément les autorités pour justifier leur gestion de l'épidémie.
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1682
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3628
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Posté le: Mar Mai 18, 2021 9:20 am Sujet du message: |
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Les créations de ballets narratifs "full length" semblent revenir à la mode : en plus du Rouge et le Noir à l'ONP et des trois créations londoniennes (2 au RB et 1 à l'ENB), le Ballet de l'Opéra du Rhin s'y met aussi, avec à la rentrée la création d'un ballet en deux actes de Bruno Bouché inspiré du film "Les ailes du désir" de Wim Wenders :
https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2021-2022/dance/der-himmel-uber-berlin
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olivier
Inscrit le: 12 Mar 2006 Messages: 57
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Posté le: Sam Fév 19, 2022 12:48 pm Sujet du message: |
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J'ai pu assister hier soir à la première strasbourgeoise d'Alice, une oeuvre chorégraphiée par Amir Hosseinpour et Jonathan Lunn sur une partition originale de Philip Glass (piano et orchestre symphonique), et proposée en création mondiale par ballet du Rhin.
Les 2 chorégraphes semblent moins connus en France: selon quelques informations glanées avec 2-3 clics de souris, ils apparaissent très actifs dans le domaine des productions lyriques. La musique de Glass a déjà inspiré plusieurs oeuvres chorégraphiques (Robbins, il me semble), et je me rappelle avoir vu, il y a un certain temps, lors d'une invitation du NDT à l'opéra de Paris un ballet de Paul Lightfoot sur la musique de Glassworks. Philip Glass est visiblement un adepte de l'autocitation, puisque j'ai pu repérer des passages de Glassworks: les connaisseurs de son oeuvre prolixe, dont je ne suis pas, pourront probablement identifier d'autres collages. Glass a ses fans, mais aussi beaucoup de "haters", et il est normal qu'une telle musique suscite des adhésions variées ou des rejets viscéraux. Qu'il s'agisse cependant du ballet par le Ndt, ou Alice, je trouve que sa musique est un support idéal pour la danse. La direction de l'orchestre a été confiée à une cheffe américaine, réputée pour sa connaissance de Philip Glass, et fidèle défenseure de son oeuvre.
Il sera difficile de décrire ce spectacle, singulier à plus d'un titre. le format du ballet narratif est écarté, et l'oeuvre se présente en une succession de tableaux rappelant l'univers d'Alice. Le dispositif scénique avec les vidéos de David Haneke (pour l'état civil, il est le fils de Michael) et des décors en perpétuelle évolution reste incontestablement le point fort de cette oeuvre à la poésie étrange et fascinante. On ne perd pas un ton général très juste, faisant d'Alice avant tout une rêverie joyeuse. Le décor victorien laisse place à un environnement toujours "British" mais plus contemporain, avec une salle de classe semblant issue de Harry Potter, et une Reine rouge à chapeau rond et sac à main.
Le point de départ est donné par l'actrice Sunnyi Melles incarnant une Alice vieille qui rassemble ses souvenirs d'enfance. Cette actrice a un sacré abattage, et ses lectures de Lewis Carrol ponctuent le déroulement de la représentation, jusqu'à la conclusion finale "Life, what is it but a dream?". Selon sa notice biographique inclue au programme, il ne s'agit pas de sa première incursion dans le genre Lyrique/Danse, puisqu'elle a interpété Lady Capulet à Munich dans la version Cranko du ballet (un rôle de mime, j'imagine).
On se perd toutefois un peu dans le déroulement de l'oeuvre, le personnage d'Alice se démultipliant en plusieurs interprètes successifs, dont une fillette et un drag-queen. La danse n'est pas toujours au premier plan, avec des pas de deux ou solos qui s'intercalent dans des passages plus mimés, ou avec un esprit cabaret ou danse théâtrale. Mais les tableaux dansés sont bien présents, et Hosseinpour/Lunn proposent une danse dynamique qui forme un contraste efficace avec le ton lancinant et statique propre à Glass. La chorégraphie est très bien servie par les artistes du Ballet du Rhin, dont l'effectif entier est mobilisé pour les besoins de la production. Mention spéciale au corps de ballet, avec des séquences exécutées dans un remarquable unisson.
La représentation de hier a été très bien accueillie par le public, une vingtaine de spectateurs se levant pour les rappels. On espère une captation vidéo de ce spectacle, qui est décidément une réussite. Les places sont toutes vendues pour les prochaines représentations à Strasbourg, mais les gens de passage dans le coin pourront tenter leur chance à Colmar où se transportera le ballet plus tard.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Dim Fév 20, 2022 10:25 pm Sujet du message: |
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Merci pour ce compte-rendu, oliver. J'avoue à ma grande honte que je n'ai jamais vu de chorégraphies d'Amir Hosseinpour et Jonathan Lunn... |
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1882
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Posté le: Lun Jan 30, 2023 10:14 pm Sujet du message: |
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Pendant tout le mois de mars 2023, le Musée Unterlinden de Colmar accueille l’installation « L’Œuvre qui va suivre » de l’artiste Silvère Jarrosson. "Cet ensemble composé d’immenses œuvres peintes, dont ses toutes dernières créations spécifiquement conçues en écho aux collections du musée, propose une évocation abstraite de paysages lointains, parmi lesquels les visiteurs seront invités à déambuler".
https://www.operanationaldurhin.eu/fr/spectacles/saison-2022-2023/loeuvre-qui-va-suivre
Silvère Jarrosson est un ancien élève de l'Ecole de danse qui s'est reconverti dans la peinture.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Lun Jan 30, 2023 11:16 pm Sujet du message: |
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C'est également dans le cadre des festivités du réouverture du musée Unterlinden, qui était en travaux depuis plusieurs années. |
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 2169
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Posté le: Mar Jan 31, 2023 4:18 pm Sujet du message: |
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Jonquille a écrit: |
Silvère Jarrosson est un ancien élève de l'Ecole de danse qui s'est reconverti dans la peinture. |
Il a été à l’École de Danse de la 6ème Division à la Première, de 2004 à 2011, avec redoublement en 4ème Division.
Lors du Concours Interne du 1er juillet 2011, le classement était le suivant :
Mathieu CONTAT - Premier, engagé
Germain LOUVET - Second, engagé
Hugo MARCHAND - Troisième, engagé
Jérémy-Loup QUER - Quatrième, engagé
Nathan BOUZY - Cinquième, classé Quatrième au Concours Externe du 4 juillet 2011
David AUBIN-TEHIO - Sixième, classé Troisième au Concours Externe
Lou THABART - non classé, Huitième au Concours Externe
Étienne DEMÉZON - non classé, qui redoublera en 2011/2012
Silvère JARROSSON - non classé et non cité parmi les 12 classés du Concours Externe.
À noter que le Premier du Concours Externe, Maxime THOMAS, a été également engagé.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Mar Jan 31, 2023 5:26 pm Sujet du message: |
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Je peux me tromper mais il me semble que Hugo Marchand s'était lié d’amitié avec lui et qu'il en parle dans son livre. |
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 2169
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Estelle
Inscrit le: 17 Juin 2009 Messages: 249 Localisation: Lyon
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Posté le: Mer Fév 01, 2023 3:46 am Sujet du message: |
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Gimi a écrit: |
Lors du Concours Interne du 1er juillet 2011, le classement était le suivant :
Mathieu CONTAT - Premier, engagé
Germain LOUVET - Second, engagé
Hugo MARCHAND - Troisième, engagé
Jérémy-Loup QUER - Quatrième, engagé
Nathan BOUZY - Cinquième, classé Quatrième au Concours Externe du 4 juillet 2011
David AUBIN-TEHIO - Sixième, classé Troisième au Concours Externe
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Il est frappant de voir que Mathieu Contat, après un début de carrière assez rapide (coryphée en 2013, en même temps que Jérémy-Loup Quer, un an plus tôt que Germain Louvet et Hugo Marchand) n'a pas du tout eu la même ascension que ceux-ci, ou même que Jérémy-Loup Quer. Sait-on ce que sont devenus Nathan Bouzy et David Auboin-Tehio ?
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