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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Fév 17, 2020 5:50 pm Sujet du message: Honorer GUSTAVE RICAUX - désigner une rue, cité ou jardin |
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Création d’un Comité de soutien
En faveur de la désignation par les autorités municipales parisiennes
d’une rue, cité, square ou jardin au nom de
GUSTAVE RICAUX
A l’origine de l’initiative, la Société Auguste Vestris et les Artistes de l’Opéra national de Paris
Gilbert MAYER ; Pierre LACOTTE et Guy VAREILHES
Artistes Associés : les professeurs de danse classique Francesca FALCONE (Rome), Stefania ONESTI & Pier-Paolo GOBBO (« AlmaDanza », Bologna), Stephanie MURRISH-GAIFULIN (Tulsa) ; Julie CRONSHAW (FISTD, Londres).
Que vous soyez en France ou à l’étranger, si vous souhaitez rejoindre le Comité de soutien veuillez me contacter par MP !
En 2005 et 2019 respectivement, la Société Auguste Vestris a fait poser des plaques commémoratives en honneur de deux illustres danseurs étrangers : le chorégraphe August BOURNONVILLE (au 12 de la rue de Richelieu) et la grande ballerine Mathilde KCHESSINSKA (près Ranelagh, 75016 Paris).
Plusieurs artistes souhaiteraient désormais voir honorer le maître français Gustave RICAUX, et notamment Messieurs Pierre LACOTTE, chorégraphe, maître de ballet, Gilbert MAYER, Professeur de l’Opéra national de Paris, tous deux disciples de Gustave RICAUX et Guy VARIEILHES de l’Opéra, élève de Brieux (lui-même élève de Ricaux).
Personnalité extrêmement discrète, c’est à Gustave Ricaux que revient l’honneur d’avoir redonné à la danse d’homme, reléguée en France dès la deuxième moitié du XIXème siècle à un rang insignifiant, sa place légitime et balayer cette futilité du geste qui avait réduit le théâtre à un repaire mondain, et le vocabulaire à des expressions figées dont la seule finalité était de plaire.
Parmi ses élèves qui ont connu la gloire : Serge Peretti ; Paul Goubé ; Roger Fenonjois ; Roland Petit ; Jean Babilée ; Serge Golovine ; Raymond Franchetti ; Daniel Seillier ; Raoul Bari ; Lucien Duthoit ; Gilbert Mayer ; Pierre Lacotte ; Attilio Labis ; René Bon ; Alexandre Kalioujny ; Michel Renault ; Jean-Paul Andréani ; Michel Descombey. Il eut également comme élèves Madeline Lafon et Claude Bessy.
Voici quelques extraits d’un article rédigé par Pierre LACOTTE à l’occasion d’une Grande Leçon de la Société Auguste Vestris donnée en honneur de Gustave RICAUX au Centre de danse du Marais en 2010:
« Gustave Ricaux est incontestablement le plus illustre pédagogue de la danse classique masculine française du 20ème siècle.
« Né le 20 août 1884 à Paris, Gustave Ricaux est entré à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris le 9 mars 1896. Il est engagé dans le corps de ballet en 1898 et est nommé premier danseur en 1907.
« Grand technicien, il obtient un succès retentissant bien que la danse masculine ne soit plus trop au goût du jour en France à cette époque ! De 1911 à 1914 il est engagé pour effectuer des tournées en Europe ; il danse en Angleterre, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Autriche, puis en Amérique. Mobilisé de 1914 à 1919, après la Guerre il reprend sa place à l’Opéra et en plus de sa carrière de danseur il est nommé professeur des classes masculines.
« Remarquable professeur, dès qu’il quitte la scène en 1931 il est nommé responsable de l’enseignement des élèves garçons de l’Ecole de danse. C’est ainsi qu’il va pouvoir former et suivre la carrière de tous les danseurs de l’Opéra, puisqu’il est le pédagogue exclusif de toutes les classes d’hommes. »
http://www.augustevestris.fr/spip.php?article192
Lorsque cette désignation de rue, square, jardin ou cité aura lieu, nous essayerons de reproduire l'extraordinaire master class donné par Pierre Lacotte avec l'assistance de Gil Isoart, au Centre de danse du Marais, pour marquer l'importance de l'occasion dans l'histoire de l'art français.
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Ven Fév 05, 2021 3:14 pm Sujet du message: Les studios où enseignait Gustave RICAUX |
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Appel à témoins, pour ainsi dire!
Toute personne connaissant l'adresse précise de l'un ou plusieurs des studios où a officié Gustave Ricaux (il n'avait pas de studio entièrement personnel) est prié de me contacter soit ici, soit par MP rapidement.
Nous avons déjà une bonne idée de celui que sera choisi mais sommes toutefois preneur d'autres informations PRECISES pour enrichir le dossier.
And stay tuned to this news service!
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Juil 10, 2021 6:15 pm Sujet du message: Discours de Jean-Guillaume Bart, 24 juin 2021 |
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Discours de Jean-Guillaume Bart, étoile et professeur du Ballet de l'Opéra de Paris
Lors de la cérémonie d'inauguration de la Plaque en honneur de Gustave Ricaux et Léo Staats au 16 rue Saulnier, 75009 Paris
On sait aujourd’hui assez peu de choses de Léo Staats.
Il figurait pourtant, au début du 20e siècle, parmi les personnalités de premier plan de l’Opéra. Il fut pendant de longues années un danseur réputé et un maître de ballet, en charge de la création des ballets et des divertissements que l’on trouvait alors dans les opéras. Pour ses contemporains, il s’agissait d’une des figures les plus talentueuses du monde du Ballet parisien.
Né en 1877, élève de Louis Mérante, il débute sur scène à l’âge de 10 ans. En 1893, alors qu’il n’a que 16 ans, il est nommé Premier danseur de l’Opéra, où il danse de nombreux rôles, dont le plus marquant reste celui de Jean dans « Javotte » de Camille Saint-Saëns.
Mais il faut surtout se souvenir que Léo Staats fut considéré comme le plus éminent chorégraphe français du premier tiers du 20e siècle. Parmi ses œuvres, je citerai : « Le Festin de l’Araignée » d’Albert Roussel, « Ma Mère l’Oye » de Maurice Ravel, « La Péri » de Paul Dukas, et en 1923, son œuvre la plus célèbre, « Cydalise et le chèvre pied », de Gabriel Pierné.
Il est également le créateur du célèbre « Défilé du corps de ballet » en 1926, avant que Serge Lifar ne se l’approprie à son tour. Une autre de ses pièces les plus mémorables reste « Soir de fête », un ballet sans réel argument créé en 1925 par Olga Spessitzeva et Gustave Ricaux, qu’il règle en réaction contre un certain " modernisme " de la danse synonyme à ses yeux de relâchement. (C’est cette pièce que le Ballet de l’Opéra de Paris donna en 1948 lors de sa tournée aux Etats Unis et au Canada).
Staats a dansé dans les nombreux ballets qu’il avait lui-même arrangé, comme « La Péri », « Frivolant » et « Sylvia ». On disait qu’il aurait dansé davantage s’il n’avait été aussi handicapé par sa myopie, ne pouvant porter de lunettes en scène. « Pendant une répétition de « Frivolant », dans lequel il dansait le rôle du Vent, il ne parvint pas à évaluer l’espace au niveau de la rampe et sauta par-dessus le trou du souffleur pour finir par atterrir dans la fosse d’orchestre, dans une attitude impeccable, provoquant au passage une frayeur au premier violon. »
Léo Staats était particulièrement apprécié en tant que professeur. L’âge venant, il ouvrit sa propre école, derrière les Folies Bergère, où nous nous trouvons aujourd’hui. Pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des grands danseurs de l’époque se retrouvaient dans son école de la rue Saulnier. Yvonne Daunt, qui fut étoile de l’Opéra de Paris, eut le privilège d’avoir fait partie de ses élèves, et se souvient que pendant la période où il servait dans l’Armée, Staats venait régulièrement à Paris en permission, et ne prenait même pas le temps de se changer en civil. Il donnait le cours en uniforme, sans même ôter ses grosses bottes. Sa brillante batterie et son élévation étaient un véritable enchantement à observer, note-t-elle. » « Ses brisés Télémaque étaient d’une exécution irréprochable, ainsi que d’une légèreté étonnante. Ses élèves se demandaient comment il parvenait si bien à battre et à croiser ses pieds, en dépit du poids de ses chaussures militaires. Il possédait une qualité de saut extraordinaire et donnait littéralement l’impression de voler lorsqu’il exécutait des grands jetés. »
Elle conclue en notant que : « D’origine hongroise, Staats avait un sens du rythme exceptionnel et un sens dramatique qui rendaient vivant tout ce qu’il entreprenait. C’était un homme généreux et exceptionnellement bon. »
Dans les années 1920, Staats s’intéressa aussi à la danse de salon, et ouvrit une école de danse au Palais MacMahon, près de l’Etoile. On disait aussi que tous les music-halls de Paris présentaient des numéros réglés par Staats lui-même. Encore une facette de cette personnalité de la Danse hors du commun !
En 1926, alors qu’il était maître de ballet à l’Opéra, Staats partit pour New York. Il y enseigna brièvement à l’école du théâtre « John Murray Anderson et Robert Milton », avant d’ouvrir sa propre école où danse classique et claquettes étaient enseignées. En 1937, Staats continuait toujours à travailler activement à l’Opéra de Paris et enseignait tous les jours rue Saulnier. Après une carrière qui aura duré 65 ans, Léo Staats s’éteignit à Paris en février 1952.
Il est difficile aujourd'hui de se faire une idée du talent chorégraphique de cette personnalité de la Danse. Le célèbre chorégraphe Georges Balanchine connaissait et appréciait le travail de Léo Staats, tant et si bien qu’il semble en avoir été influencé. La critique Anna Kisselgoff affirme que l’œuvre de Léo Staats, connue pour sa pureté et son élégance, a servi de modèle à Balanchine, notamment pour « le Palais de cristal » (Bizet) et « La Source » (Delibes).
Seul nous est parvenu intact son ballet « Soir de Fête », petit bijou qui s’avère être un excellent exemple du style de l’Opéra, qui figure encore aujourd’hui au répertoire de l’Ecole de danse de l’Opéra et qu’Eric Vu An a fait entrer au répertoire du Ballet Nice Méditerranée il y a quelques saisons.
J'ai découvert pour ma part ce ballet alors que je n'étais qu'un jeune élève de l'École de danse. Je me souviens avoir été immédiatement séduit par sa musicalité, ses costumes colorés et sa pyrotechnie chorégraphique. J'ai par la suite dansé l'un des garçons du « pas de trois » lorsque l'Ecole de danse est parti en tournée à New York en 1988, et en 1997, j'ai eu la chance de d'interpréter le rôle principal masculin sur la scène du Palais Garnier. Inutile de dire qu'avec le temps, j’ai fini par connaitre ce ballet par cœur. L'équilibre, la structure, l'élégance mais surtout la diversité des enchaînements ont forcé mon admiration.
Il ne s'agit pourtant que de pas d'école savamment orchestrés. Tout est réglé de manière simple, lisible, évidente et pourtant de façon brillante et festive, sans aucune acrobatie déplacée. Le rapport étroit avec la ravissante musique de Léo Delibes y est pour beaucoup. La poésie des mouvements lents alterne avec la bravoure des variations des solistes, la vivacité de certaines combinaisons faisant appel au travail du bas de jambe et au travail des pointes révèle tout ce que représente l'école française à mes yeux, ce subtil mélange de simplicité, de raffinement et de brio.
Lorsque j'ai monté "La Source" pour l'Opéra en 2011, j'ai discrètement rendu hommage à Léo Staats en citant une de ses combinaisons les plus caractéristiques, sorte de dentelle chorégraphique où de rapides emboîtés en 4e se marient avec des contretemps qui semblent faire référence à la danse de caractère. La seule différence notoire étant que dans mon ballet cet enchaînement est dansé par des hommes, alors que Staats l'avaient réglé pour des femmes, à une époque où celles-ci avaient le monopole de la scène.
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Juil 10, 2021 6:17 pm Sujet du message: Discours du 24 juin 2021 |
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Bonjour à tous les lecteurs de Dansomanie!
Comme vous voyez, la plaque en honneur de Léo Staats et Gustave Ricaux a été posée le 24 juin 2021.
Mon PC ayant décidé de s'effondrer, je n'ai pu commencer à mettre les discours et photographies en ligne jusqu'à ce jour.
More will follow shortly.
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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1467
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Posté le: Sam Juil 10, 2021 8:45 pm Sujet du message: |
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Merci à la société Auguste Vestris de rendre hommage à Léo Staats et de publier ce texte de Jean-Guillaume Bart.
Espérons que l'Opéra de Paris envisage la récréation d'un ballet de Staats en sa mémoire. Pourquoi pas "Le Festin de l'Araignée" avec son étonnante partition (pas évidente à appréhender!) ? Mais il n'y a pas grand chose à attendre de la Grande Boutique.
https://youtu.be/A15DUjwoong
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1467
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Sam Aoû 21, 2021 1:53 pm Sujet du message: |
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Rendre hommage à Gustave Ricaux, bien sûr, j'y souscris. Il est rpésent dans mes films par l'évocation qu'en font ses deux poulains, Yves Brieux et Serge Peretti. Le récit que fait ce dernier de l'éviction de Ricaux de l'Opéra par Jacques Rouché serre le coeur, surtout évoquée par celui, Serge, nommé pour le remplacer.
Quand à Léo Staats, j'ai vu pendant la guerre son Festin de l'araignée. Je revois Suzanne Lorcia, accrochée à sa toile d'araignée, immobile et fascinante jusqu'au moment de la chute de l'énorme pomme qui va devenir son "festin". Quel choc pour l'enfant que j'étais! Merveilleuse musique illustrant ce cauchemar. Qui serait en mesure maintenant de remonter ce chef d'oeuvre? Tout un patrimoine a été enseveli par l'incurie des programmateurs successifs de l'Opéra. L'Ecole de Danse a essayé parfois de sauver les meubles; merci Claude, merci Elisabeth.
J'ai lu avec enchantement l'historique de Jean-Christophe Bart. Sa plume a l'élégance de sa danse, si on me permet cette fleur de rhétorique.
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Sam Aoû 21, 2021 1:54 pm Sujet du message: |
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Rendre hommage à Gustave Ricaux, bien sûr, j'y souscris. Il est rpésent dans mes films par l'évocation qu'en font ses deux poulains, Yves Brieux et Serge Peretti. Le récit que fait ce dernier de l'éviction de Ricaux de l'Opéra par Jacques Rouché serre le coeur, surtout évoquée par celui, Serge, nommé pour le remplacer.
Quand à Léo Staats, j'ai vu pendant la guerre son Festin de l'araignée. Je revois Suzanne Lorcia, accrochée à sa toile d'araignée, immobile et fascinante jusqu'au moment de la chute de l'énorme pomme qui va devenir son "festin". Quel choc pour l'enfant que j'étais! Merveilleuse musique illustrant ce cauchemar. Qui serait en mesure maintenant de remonter ce chef d'oeuvre? Tout un patrimoine a été enseveli par l'incurie des programmateurs successifs de l'Opéra. L'Ecole de Danse a essayé parfois de sauver les meubles; merci Claude, merci Elisabeth.
J'ai lu avec enchantement l'historique de Jean-Christophe Bart. Sa plume a l'élégance de sa danse, si on me permet cette fleur de rhétorique.
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Sam Aoû 21, 2021 1:59 pm Sujet du message: |
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....Pardon, Jean-Guillaume !
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Aoû 23, 2021 10:33 pm Sujet du message: |
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Merci à Mlle Sophia d'avoir suppléé à mon manque de technétronie, ne sachant pas manier les pdf sur Dansomanie!
Je n'ai pas encore en main les discours des autres intervenants. stay tuned!
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Sep 26, 2021 6:13 pm Sujet du message: Revue DANSE |
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On me dit que la revue DANSE de M. Odin a fait un encart sur la pose de la plaque en honneur de Ricaux et de Staats.
Or, la revue est devenue difficile à trouver et n'étant pas disposé à jouer à la Roulette russe, je ne puis entrer à la librairie de l'Opéra faute du document étrange qui n'est octroyé qu'à la suite du jeu de Roulette russe.
Est-ce qu'un lecteur pourrait avoir l'amabilité de scanner l'encart sur la pose de la plaque et de me l'envoyer par MP ?
Mille mercis !
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1681
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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