Nouvelles du Ballet de l'Opéra de Lyon

[haydn]

Sa remplaçante s'appelle Julie Guibert et sa nomination a été annoncée en fin d'après-midi :

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Le 12 février 2020 Nomination de Julie Guibert à la direction artistique du Ballet de l’Opéra national de Lyon En accord avec les membres du conseil d’administration de l’Opéra de Lyon, et en concertation avec Richard Brunel, Serge Dorny, directeur général, annonce la nomination de Julie Guibert en tant que directrice artistique du Ballet de l’Opéra de Lyon. Née en 1974, Julie Guibert se forme à Lyon et rejoint le Ballet du Nord. De 1998 à 2003, elle danse au sein du Ballet Cullberg à Stockholm dirigé par Mats Ek, avant de rejoindre le Ballet de l’Opéra de Lyon de 2003 à 2005. Depuis, son parcours l’amène à travailler avec Trisha Brown, William Forsythe, Mats Ek, Christian Rizzo, Russell Maliphant, … Attachée à l’identité artistique du Ballet de l’Opéra de Lyon, et forte de ses liens de confiance avec de nombreux chorégraphes, Julie Guibert aura à coeur de maintenir l’excellence artistique, d’ouvrir et d’enrichir le répertoire, de poursuivre le rayonnement de la compagnie, en plaçant la création au coeur du projet.

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[sophia]

Tribune dans Libé.
Une centaine de personnalités, de William Forsythe à Isabelle Huppert, critiquent la procédure ayant conduit au licenciement de Yorgos Loukos, et avancent des mesures de rétorsion.
https://next.liberation.fr/theatre/2020/02/18/une-decision-arbitraire-et-incomprehensible_1778817

Pour abonnés.
https://next.liberation.fr/theatre/2020/02/18/opera-de-lyon-des-personnalites-derriere-le-maitre-du-ballet_1778816

[haydn]

La mesure de rétorsion qui risque de faire mal, c'est surtout l'éventuel retrait des chorégraphies de Forsythe. Cela peut faire de sérieux dégâts dans les recettes de billetterie. Ce qui est tout de même intéressant dans cette affaire, c'est que les méthodes brutales de certains lobbies et groupes de pression soulèvent maintenant une véritable opposition. Et quand on regarde la liste des signataires de la tribune, on est loin d'un catalogue de "vieux fachos" et de "masculinistes" forcenés :


Maguy Marin, Mathilde Monnier, Brigitte Lefèvre, Ariane Mnouchkine, Lucinda Childs, Ana Laguna - et Mats Ek , encore un dont le retrait des œuvres produirait des effets dévastateurs sur le tiroir-caisse -, Benjamin Millepied, Thierry Malandain, Dominique Delouche, Zapo Babilée (la fille de Jean), Emmanuel Gat, Raphaël de Gubernatis, Sylvie Guillem, Jean Guizerix...

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[sophia]

Quant à la procédure de nomination de la nouvelle directrice

[sophia]

"Par contre on peut regretter que la nomination de la nouvelle directrice se soit passée sans appel d’offres."

https://sceneweb.fr/actu-le-ballet-de-lopera-de-lyon-dans-la-tourmente/

[céline]

Licencié deux ans après le procès à six mois de son départ, pour aller dans le sens du vent...

[Katsu]

Il est amusant de voir certains abandonner leurs sacro-saintes valeurs progressistes -haydn souligne à raison que ce ne sont pas des fachos masculinistes- pour défendre leur ami (c'est de ça dont il s'agit), par le biais de médias de masse, contre une décision de justice a priori non susceptible de recours (les mêmes qui déplorent les procès faits dans les médias ou sur les réseaux sociaux).
Si Yorgos Loukos estime la procédure irrégulière et la décision d'éviction infondée -ce qui n'est pas impossible-, il peut faire valoir ses droits dans les prétoires (comme l'a fait la plaignante, sans le soutien des réseaux culturels et médiatiques, qui sont eux aussi des lobbies).

[Katsu]

https://sceneweb.fr/william-forsythe-na-pas-signe-le-texte-de-soutien-a-yorgos-loukos/?fbclid=IwAR3RSglO8y1Ds1q43rqoO8Qv4c4bBoA2MRUCwYOGnM9bWkYT3c_gwfrhU54

Rebondissement.

"Ce qui a gêné aussi William Forsythe, ce sont les menaces que font peser les chorégraphes signataires. “Je ne suis pas d’accord avec les tactiques coercitives que la lettre propose” explique-t-il, tout en réaffirmant son estime envers Yorgos Loukos."

[sophia]

Quelle affaire!

[haydn]

Cela sent quand même un peu le rétropédalage. Si cette lettre émanait d'un charlatan quelconque, on pourrait se poser des questions. Il n'est pas rare que des célébrités - et des quidams aussi - découvrent leur nom au bas d'une pétition pour une cause qu'ils n'ont jamais voulu soutenir. Mais en l’occurrence, la lettre ouverte a apparemment été lancée à l'initiative de Raphaël de Gubernatis, l'ancien critique chorégraphique du Nouvel Observateur, qui est introduit dans tout le gotha de la danse de France et de Navarre, et je l'imagine quand même assez mal rajouter autoritairement la signature d'une personnalité telle que William Forsythe. Tout ceci parait pour le moment assez confus.

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[sophia]

Benjamin Millepied dit sur Touitteur qu'il n'a pas signé non plus.

Enfin bon, Gubernatis, à la plume souvent trempée dans l'acide (rappelez-vous les "révélations" sur notre BL bien-aimée), mais qui a toujours outrageusement encensé le ballet de l'Opéra de Lyon...

[fandorine]

Qui peut encore avoir envie d’apposer sa signature au bas d’une tribune dans Libération par les temps qui courent (cf. Affaire Matzneff)?

Après les critiques de spectacles qu’on n’a même pas pris la peine d’aller voir, des fausses signatures au bas d’une pétition : décidément, une certaine presse danse française ne cessera jamais de nous surprendre.

[Alain]

Pour ma part, je ne serai pas outre mesure surpris que nombre des signataires de cette tribune n'ait pas validé un tel soutien.

Bien peu d'entre eux peuvent être au fait des affaires internes et des méthodes de direction de Mr Loukos donc la liste de 100 personnes est de mon point de vue certainement très "gonflée" pour bluffer comme on dit au poker.

Par ailleurs, en quoi un vote de la part des danseurs aurait-il valeur légale plus forte qu'une décision d'un conseil d'administration... Je m'étonne. Un vote des employés d'une entreprise a-t-il jamais eu force de loi pour réintégrer un directeur licencié...

Après 30 années de direction et à quelques mois de la retraite cela change-t-il vraiment la future pension de Mr Loukos... sans doute peu, mais il s'agit là bien plus de son honneur en l'occurrence.

Pour ce que j'entends fuiter de mon côté, les danseurs du ballet de Lyon (j'ignore leur nombre exact... ) respirent mieux depuis cette annonce. Mais comme dans de nombreux cas auparavant (NYCB etc) tout le monde n'est pas du même avis.

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"Toute oeuvre est morte quand l'amour s'en retire." André Malraux

[haydn]

Ce qui m'étonne un peu dans cette affaire, ce n'est pas tant qu'on ait pu apposer de manière abusive la signature de certaines personnalités sur la lettre ouverte (comme dit, c'est une pratique malheureusement assez courante), mais c'est que dans le cas qui nous occupe, il ne s'agit pas d'un texte rédigé dans on ne sait quelle officine bizarroïde, mais de l'initiative d'un journaliste en vue dans le monde de la danse. Est-ce que des réactions médiatiques auraient provoqué quelques changements d'avis?

En même temps, bon nombre de directeurs (et maintenant, semble-t-il, aussi de directrices de compagnies) n'arrivent plus à travailler sereinement du fait du risque quasi permanent d'accusations de harcèlement qui peuvent peser sur eux si une personne insatisfaite de sa distribution ou de sa progression de carrière vient à employer ce moyen pour obtenir gain de cause devant les tribunaux.

Dans ce domaine, la parole n'est pas encore libérée, du fait de la pression médiatique et de la puissance des campagnes lancées sur les réseaux sociaux, mais beaucoup de responsables de compagnie vous le diront en "off" : l'atmosphère devient irrespirable, et ils se réveillent plus d'une fois la peur au ventre, en se demandant s'ils ne vont pas se retrouver assignés en justice avant la fin de la journée, pour un mot de travers.

Pour le moment, seuls deux "signataires" se sont récusés et ont fait savoir que leur nom avait été apposé abusivement sur le document publié par Libération. Il s'agit certes de personnalités de poids (Forsythe et Millepied), mais, jusqu'à plus ample informé, il reste toute de même 98 autres personnalités importantes du monde de la danse qui n'ont pas demandé le retrait de leur nom.

Au delà du soutien amical et/ou corporatiste à un collègue dans la tourmente, cette lettre (dont les signataires présumés sont loin d'appartenir à la "fachosphère" ou à des milieux anti-féministes, répétons-le), est peut être aussi une sorte de cri d'alarme : n'allons pas trop loin, car il devient impossible de faire quoi que ce soit dans une ambiance pareille.

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[sophia]

"Par ailleurs d’autres signataires ont affirmé dans la soirée avoir signé un texte différent de celui publié, car ils étaient opposés à certains passages notamment ceux commentant la décision de justice."

https://sceneweb.fr/william-forsythe-na-pas-signe-le-texte-de-soutien-a-yorgos-loukos/

Cela sent quand même un peu le rétropédalage dans le copinage.