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sophia
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chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1977
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sophia
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sophia
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sophia
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Kao
Inscrit le: 13 Juil 2017 Messages: 47
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Posté le: Jeu Jan 23, 2020 5:42 pm Sujet du message: |
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Je rentre tout juste de Londres, où j'ai pu profiter de 2 superbes ballets : le même Oneguine que Paco (d'ailleurs merci pour les conseils ! J'ai eu très peur de ne pas trouver de place devant le succès de cette distribution, mais j'ai réussi à nous installer en amphithéâtre) et The Red Shoes le lendemain avec le dernier rôle d'Adam Cooper (méconnaissable dans son rôle de cruel pygmalion).
Concernant Oneguine, c'était une soirée magique, avec une interprétation vraiment hors du commun.
On sent que Natalia Osipova a le rôle en elle, tout est très naturel et je n'ai jamais eu l'impression qu'elle jouait. J'ai trouvé intéressant la différence avec ma co Tatiana préférée, Laura Hecquet qui était tout en retenue et avait joué l'héroïne telle que je la voyais dans le livre (noble dans son attitude, avec des émotions très contenues). Au contraire, Osipova est à fleur de peau, très expressive.
Là où N. Osipova est intouchable, c'est dans la pureté de sa danse, ce n'est pas l'essentiel d'Oneguine, mais ses quelques variations, sont des temps suspendus.
J'ai été un peu plus réservée sur l'Oneguine de R. Clarke. Mais je n'oublie pas que c'est une prise de rôle. Il a un physique impressionnant et intéressant, et il incarne à merveille Oneguine (un beau haut du corps, une stature d'aigle avec de longs bras, un beau visage assez sombre et une tenue de dandy) mais il avait un peu tendance à surjouer de haussement de sourcils... Cependant, la qualité de sa danse est exceptionnelle, sa variation du spleen était magnifique et un concentré d’égocentrisme insupportable. Et les pas de 2 étaient incroyables, notamment celui de la chambre de l'acte 1 que j'ai trouvé très sensuel et le dernier pas de 2 très heurté et violent. En fin de compte, son Oneguine a été un personnage que rien ne sauve, tout d'abord égoïste puis dépressif et jaloux du bonheur des autres : on ne se sera jamais attaché à lui.
Je pense que les nuances arriveront très vite à mesure qu'il dansera ce rôle, car c'est la seule chose qui lui manque.
Mes énormes coups de foudre étaient pour les personnages "secondaires", car je n'ai jamais vu des rôles si incarnés.
Francesca Hayward est sublime, elle incarne l'Olga la plus intéressante que j'ai jamais vue. Joyeuse et insouciante, mais égoïste. Elle a réussi à montrer la menace de son manque de sérieux dès le premier pas de 2 de la campagne, que je voyais uniquement comme un moment romantique. Juste avec quelques attitudes, regards et une façon de se laisser aller et porter par son Lenski sans jamais faire réellement attention à lui, mais on montrant une confiance aveugle. Elle m'a époustouflée, et elle semble avoir une facilité pour jouer avec tous ses partenaires.
Matthew Ball est sensible, et lui encore a une qualité de danse incroyable. La variation du duel, accompagnée d'un violon déchirant, était un moment incroyable que je vais ranger avec les plus beau moments de danse que j'ai vus jusqu'à présent.
Et mon dernier coup de foudre est le Prince Gremine de Gary Avis. Déjà, l'idée de donner ce rôle à quelqu'un de plu âgé est vraiment très bonne. À Paris, c'est un rôle facilement donné à Florian Magnenet qui a le même âge que les Oneguine, est très beau, inspire confiance, à tel point qu'on ne voit pas totalement en quoi le choix de Tatiana est à la fois difficile et intelligent. Ici, il est clair que il a une moins forte aura que Reece Clarke. Mais dès son entrée, il a su montrer son amour sincère, sa patience, sa fidélité.
Et le pas de 2 du bal du 3e acte avec Tatiana était un pur moment de complicité et de bonheur, ils rayonnaient. À tel point qu'on ne voyait pas Oneguine pleurer la perte de son amour mais juste être jaloux de la sérénité d'un couple magnifique, lié par un amour raisonnable et sincère.
Et je suis totalement d'accord avec Paco pour dire que l'entente des 5 solistes étaient impressionnante et l'homogénéité de la distribution. J'avais vu à Paris des couples Olga/Lenski souvent plus jeunes, moins expérimentés, mais ce sont des rôles qui restent complexes. Et j'ai découvert la technicité du rôle d'Olga, tous les petits pas, le travail de pointe...
Le seul élément que j'ai préféré à Paris est le corps de ballet, que je trouve moins "moulé", avec des individualités marquées qui font que les tableaux (campagne, bal) sont souvent très drôles et vivants. Mais peut être est ce que je connais bien les danseurs français et que j'y suis plus attaché /les remarque plus.
J'ai très envie de retourner voir ce ROH, peut être sur un ballet que je ne connais pas ou qui fait partie de leur ADN (un Lac des Cygnes, Don Quichotte ou des McMillan).
Et le petit détail qui m'a amusée, c'est l'amour du public pour les petites glaces individuelles à l'entracte, qui semble remplacer les verres de vin de Garnier.
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1476 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Jan 23, 2020 6:55 pm Sujet du message: |
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D'abord, remercions Messieurs Paco et Kao pour ces compte-rendus "comme si vous y étiez". Juste, WOW.
D'autre part, je viens de regarder l'extrait de Mlle Naghdi et M. Ball dans le pas de deux de l'Oiseau Bleu et Florine.
L'interprétation de Mlle. Naghdi me semble inquiétante - abstraction faite de la pression, énorme, de ces transmissions en direct.
L'histoire de ce pas de deux est celle-ci: la petite princesse Florine apprend, timidement, à voler. Le professeur, c'est son oiseau adoré. Autrement dit, le Chef, c'est LUI.
Ici, Florine semble être dans l'état d'esprit "I'm IN CHARGE HERE". Et de fait, Mlle Naghdi a une personnalité très (trop) affirmée pour un personnage qui existe en retenue et délicatesse.
Impossible de comprendre qu'elle apprend à voler, que c'est elle la novice. Le sourire plaqué n'aide pas non plus, tout comme ses ports de bras génériques.
Tout est à revoir. Faute de quoi, c'est un rôle auquel il vaudrait mieux renoncer.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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novas
Inscrit le: 17 Aoû 2016 Messages: 47
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Lun Jan 27, 2020 11:48 am Sujet du message: |
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Si vous pratiquez l'anglais, le Ballet National du Canada a mis en ligne (dans la langue de Shakespeare uniquement...) un résumé détaillé de l'ouvrage :
Act I
Scene I: Madame Larina’s Garden
Madame Larina, Olga and the nurse are finishing the party dresses and gossiping about Tatiana’s upcoming birthday festivities. Madame Larina speculates on the future and reminisces about her own lost beauty and youth.
Lensky, a young poet engaged to Olga, arrives with a friend from St. Petersburg. He introduces Onegin who, bored with the city, has come to see if the country can offer him any distraction. Tatiana, full of youthful and romantic fantasies, falls in love with the elegant stranger so different from the country people she knows. Onegin, on the other hand, sees in Tatiana only a naive country girl who reads too many romantic novels.
Scene II: Tatiana’s Bedroom
Tatiana, her imagination aflame with impetuous first love, dreams of Onegin and writes him a passionate love letter which she gives to her nurse to deliver.
Intermission
Act II
Scene I: Tatiana’s Birthday
The provincial gentry have come to celebrate Tatiana’s birthday. They gossip about Lensky’s infatuation with Olga and whisper prophecies of a dawning romance between Tatiana and the newcomer. Onegin finds the company boring. Stifling his yawns, he finds it difficult to be civil to them. Furthermore, he is irritated by Tatiana’s letter which he regards merely as an outburst of adolescent love. In a quiet moment, he seeks out Tatiana, tells her that he cannot love her and tears up the letter. Tatiana’s distress, instead of awakening pity, merely increases his irritation.
Prince Gremin, a distant relation, appears. He is in love with Tatiana and Madame Larina hopes for a brilliant match but Tatiana, troubled with her own heart, hardly notices her kindly, older relation.
In his boredom, Onegin decides to provoke Lensky by flirting with Olga who light-heartedly joins in his teasing. However, Lensky takes the matter with passionate seriousness. He challenges Onegin to a duel.
Scene II: The Duel
Tatiana and Olga try to reason with Lensky but his high romantic ideals are shattered by the betrayal of his friend and the fickleness of his beloved. He insists that the duel take place. Onegin kills his friend and for the first time his cold heart is moved by the horror of his deed. Tatiana realizes that her love was an illusion and that Onegin is self-centred and empty.
Intermission
Act III
Scene I: St. Petersburg
Onegin, having travelled the world for many years in an attempt to escape his own futility, returns to St. Petersburg where he is received at a ball in the palace of Prince Gremin. Gremin has recently married and Onegin is astonished to recognize in the stately and elegant young princess as Tatiana, the uninteresting little country girl whom he once turned away. The enormity of his mistake and loss engulfs him. His life now seems even more aimless and empty.
Scene II: Tatiana’s Nursery
Tatiana reads a letter from Onegin, which reveals his love for her. Suddenly he stands before her, impatient to know her answer. Tatiana sorrowfully tells him that although she still feels her passionate girlhood love for him, she is now a woman and she could never find happiness with him or have respect for him. She orders him to leave her forever.
https://national.ballet.ca/Productions/2016-17-Season/Onegin/Further-Reading/Onegin-Synopsis |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3624
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Posté le: Mar Jan 28, 2020 12:07 am Sujet du message: |
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Le ROH semble renouer avec les galas mixtes opéra et ballet qui étaient régulièrement programmés dans les années 70 et début 80. Comme l'an dernier, il organise un "gala de printemps", le 20 mai.
Pour le ballet, Roberto Bolle est déjà annoncé, le reste de la distribution étant probablement constitué des Principals et First Soloists du RB.
Le programme détaillé n'est pas encore communiqué, mais les réservations démarrent mercredi !
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novas
Inscrit le: 17 Aoû 2016 Messages: 47
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Posté le: Mar Jan 28, 2020 3:20 pm Sujet du message: |
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merci Haydn
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 275
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Posté le: Mer Jan 29, 2020 11:09 am Sujet du message: |
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La question -et le remerciement- de Novas (juste au-dessus) m'amène à penser aux personnes qui, comme elle, iront voir prochainement Onegin à Londres, comme elle souhaiteraient se spoiler l'histoire , mais ne voudraient pas gâcher leur plaisir...
Éventuels futurs spectateurs du ballet de Cranko : lisez le synopsis (ici transmis par Haydn), mais ne lisez surtout pas (non!) le récit d'un certain Pouchkine, un sans-gêne comme on en voit peu, qui a osé s'approprier l'œuvre originale de Cranko et l'altérer de façon éhontée ! -certes il a rajouté un prénom au titre, « Eugène », pour faire « moi mon héros c'est pas le même », en somme pour justifier le massacre … Mais Eugène ou pas, c'est bien d'Onéguine qu'il parle, de l'Onéguine de Cranko, auteur premier...
Ne lisez surtout pas ce Pouchkine-là ! Car si vous n'êtes pas Suisse comme Novas, et donc de vocation pacifiste, vous vous découvririez peut-être un sentiment belliqueux, vous auriez peut-être envie de jeter à terre le chapeau du premier passant venu (comme l'Ismaël de Melville) et qui sait ? cela pourrait finir en duel au pistolet...
Surtout actuellement, quand tout le monde salue -à juste titre !- le retour à l'original pour la fin de Giselle.
Si un quelconque gâcheur de plaisir vient vous en parler, de ce Pouchkine, ne le croyez pas, je vous en conjure !
Croyez le synopsis : tout est là ! La vérité des personnages, tout !
Non ! il n'y a rien avant le début de l'œuvre de Cranko -le plagiaire Pouchkine n'a rajouté des billevesées préliminaires que pour donner le change.
Et s'il a farci le texte volé de fatras « poétiques » chargeant de mauvaise graisse la pureté du synopsis -rien que des sortes de pâtés d'encre sur les pages originales -, c'est pour cacher son crime ! Non : rien ! rien que cette concision épurée du livret Cranko!
Oui ! il y a bien un « Prince Grémine » à la fête des Larine ! Ce n'est pas du tout à Moscou, où -comme veut nous le faire croire le pirate- l'on a conduit Tatiana « à la foire aux fiancés », qu'on lui montre un général qui la regarde : « Qui, ce gros général ? », dit-elle -Parole jamais dite ! et de volonté mariage d'amour raisonnable : oui, Cranko !
Oui, Onéguine a bien déchiré la lettre de Tatiana ! Le farceur Pouchkine prétend qu'il (lui Pouchkine) « la conserve avec un saint respect » -la tenant évidemment d'Onéguine, qui lui aussi l'aurait donc conservée ? -avec un saint respect aussi, peut-être ! -On aura tout vu !
Non ! Onéguine n'a pas aimé au premier regard Tatiana ! comme veut le laisser accroire l'imitateur : « À ta place j'aurais choisi l'autre, la Tatiana » -Que donc fumait-il, le Pouchkine ?...
Oui ! À la fin Onéguine apparaît tout soudain devant Tatiana, impatient d'avoir sa réponse à sa propre lettre - Alors, ça vient, quoi ?! Et : non ! non non ! il n'avance pas lentement antichambre après une autre, « semblable à un mort » : Pouchkine croit-il nous berner avec cet exact contraire de l'original ! Même un enfant -du moins après son premier mensonge- s'esclafferait !
Oui ! Tatiana ne pourra jamais être heureuse avec Onéguine et n'aura jamais d'estime pour lui, she could never have respect for him ! Là tout de même, l'imposteur Pouchkine n'a pas osé modifier : « Je sais que votre cœur abrite la droiture, la fierté, l'honneur... » fait-il dire à Tatiana, à l'adresse d'Onéguine à ses genoux -et c'est bien effectivement une preuve d'estime impossible.
Cependant il se reprend aussitôt, le faussaire ! Et alors, dans l'outrance à fond - « Plus c'est gros... », comme on dit... Ecoutez-ça -ou plutôt : non ! n'écoutez pas ! « Je serais heureuse de donner à l’instant tous ces oripeaux, toute cette mascarade, cet éclat, ce bruit, cette fumée, pour un rayon de livres, pour un jardin sauvage, pour notre pauvre habitation, pour ces lieux où je vous ai vu la première fois...
« Et le bonheur était si possible, si proche !… Mais mon sort est fixé. J’ai peut-être agi sans prudence… Ma mère me suppliait en pleurant… toutes les destinées m’étaient égales… je me mariai. Vous devez me laisser ; je vous en prie... »
Alors que c'est pas ça du tout ! Pas du tout ! Bouchez-vous les oreilles et gardez l'œil sur le synopsis Cranko : oui ! Oui plutôt trois fois qu'une ! Tatiana coule un bonheur tranquille avec son général-prince, et elle ordonne -je dis bien : ordonne- à Onéguine de sortir. Et Trucmuchkine, là, qui lui fait murmurer, au lieu du « Out ! » bras tendu vers la porte, geste véritable, un «je vous en prie »... -Du n'imp'... (roulons les yeux au ciel encore une fois)
Certes on aurait envie de prendre le vil Pouchkine à la blague tellement il est peu subtil de contrefaçon, mais à la fin il va tout de même trop fort : figurez-vous que dans son piétinement de l'œuvre de Cranko, il ose... faire sortir Tatiana et non Onéguine ! -comme si une Tatiana désespérée se congédiait elle-même... -N'insistons plus...
Lavons-nous donc de ce Pouchkine ! Pour la vérité d'Onéguine, pour l'Onéguine tel qu'il est et n'est pas autre, si jamais restent accrochées en nous quelques charpies de ce qu'en a fait le littérateur voleur russe, procédons à une lustration de notre esprit par un bain dans le vrai : dans l'Onegin de Cranko ! -actuellement à Londres.
[Pardon pour le radotage ! Mais chaque fois que j'entends parler de ce ballet, je suis é-ner-vé ! ]
Dernière édition par Sarra le Mer Jan 29, 2020 2:42 pm; édité 1 fois |
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sophia
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fandorine
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