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Enya
Inscrit le: 26 Aoû 2005 Messages: 1175
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Posté le: Mar Déc 03, 2019 12:06 pm Sujet du message: |
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Dommage ! En espérant son rétablissement bientôt...
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 2164
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Joelle
Inscrit le: 06 Avr 2013 Messages: 882
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Posté le: Mar Déc 03, 2019 7:55 pm Sujet du message: |
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Les distributions du vendredi 6 décembre ont bien été modifiées sur le site de l'ONP : M. Heymann, S. Bullion avec SE Park en Raymonda !
Et M. Barbeau dansera Henriette en lieu et place de SE Park, tandis que H. O'Neill dansera le rôle de Clémence.
L. Pagliero est toujours annoncée pour le 10 décembre.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 10:29 am Sujet du message: |
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Raymonda faisait hier soir son retour sur la scène de l'Opéra de Paris où il n'avait pas été programmé depuis 2009. Un retour sur la grande scène de l'Opéra Bastille - où il fut longtemps donné -, après un passage, lors de la dernière reprise, par Garnier.
La première chose sur laquelle on s'interroge lorsque le rideau se lève, c'est sur ce fameux décor, celui là même sur lequel on a tant glosé. Quoi? Jeté à la poubelle? Il va donc être refait! Eh bien, franchement, on en doute en voyant ces tentures vieillottes, aux couleurs passées, en particulier la (jadis spectaculaire) tente d'Abderam, si mal éclairée, au tombé plus piteux que jamais. Il est probable (mais non certain, je suppute...) que ce décor soit venu de Vienne car il semble mal adapté au cadre de Bastille - les cintres auxquels sont suspendues les nombreuses tentures sont largement visibles. Côté costumes, il m'est plus difficile d'émettre un avis - j'étais trop loin de la scène.
La seconde chose qui frappe est d'un ordre tout différent. Quelle orgie de danse nous offre, soudain, l'Opéra! Des variations, des pas de deux, des ensembles et quand y en a plus, y'en a encore... Des actes qui n'en finissant pas et des pas - bien trop de pas en vérité! Certes, Raymonda est, historiquement, un sorte d'apothéose (un brin décadente) de l'art de Marius Petipa, mais cette version de Noureev pousse encore plus loin la débauche de virtuosité, jusqu'à ce pas de deux final qu'on n'attendait plus - c'est impressionnant au point que l'on a du mal à en croire ses yeux. Bref, quoique l'on pense de cette version, confuse et tarabiscotée (franchement, la "pantomime" du premier acte, au secours!), après la diète sévère de ces derniers mois et la succession de programmes plus ou moins indigents, aussitôt vus (ou pas) et aussitôt oubliés, on s'abandonne sans retenue au plaisir conjoint de la belle danse et des mises en scène gargantuesques. Et ma foi, le corps de ballet ne s'en sort pas mal - mieux dans les danses de caractère que dans les valses du premier acte - même si tout n'était sans doute pas parfait lors de cette première.
Le couple principal est en toute objectivité ce qu'on pouvait rêver de mieux pour une première. Dorothée Gilbert maîtrise son art à la perfection et gagne en puissance - et en magnétisme - au fil du ballet, avec un premier grand moment dans la variation du Rêve, au lyrisme intense, et un Grand Pas hongrois où elle se montre absolument souveraine, avec l'abandon et la sensualité qu'il faut au moment qu'il faut (autrement dit, une interprétation débarrassée de ce côté "chef d'escadron" que peut avoir, parfois, la "claque" noureevienne, jusqu'à dans sa manière de résonner). De manière générale, elle m'apparaît aujourd'hui plus convaincante dans les adages que dans les variations rapides, chose que l'on n'aurait pas dite il y a dix ans. Quoi qu'il en soit, Raymonda est un rôle de déesse de la danse taillé à sa mesure, avec au demeurant un petit côté solitaire et "tour d'ivoiresque" dans son jeu, assumé je pense. Hugo Marchand, partenaire accompli, danse quant à lui admirablement "le Noureev", mais il faut bien dire que le texte dévolu à Jean de Brienne dans cette version, s'il est riche - trop riche - de pas, reste quand même assez ingrat. Noureev le Tatare a tout misé ici sur Abderam l'Oriental, le Mystérieux - pas le méchant, simplement l'incarnation de l'Ailleurs - et même si la chorégraphie qui lui est dévolue apparaît aujourd'hui bien datée avec son côté de bric et de broc, il s'impose comme le seul vrai personnage de l'histoire. La danse de Stéphane Bullion n'a certes pas le côté bondissant et spectaculaire que va sans nul doute lui instiller François Alu, mais il lui donne une incontestable épaisseur et est intéressant à suivre. Cette première offrait également une distribution très soignée et convaincante du côté des seconds rôles dits d'Amis. François Alu (toujours aussi alerte et charismatique) et Paul Marque forment un beau duo virtuose (mais n'attendez pas le retour, à la fin de l'acte II, du fameux pas de trois tronqué déjà lors de la dernière reprise). Sae Eun Park m'a paru très légèrement éteinte (avec un petit accroc dans une variation), mais peut-être était-ce dû à la présence à ses côtés d'Hannah O'Neill, que j'ai trouvée éblouissante dans le rôle de Clémence : cette coordination, cette musicalité, ces pieds, cette détente dans le saut... Franchement, en-dehors de l'intouchable Dorothée, c'est elle qu'on aurait aimé voir en Raymonda sur cette série.
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1313
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 12:16 pm Sujet du message: |
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Merci Sophia, un plaisir de lire votre compte rendu.
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Maminon
Inscrit le: 28 Mar 2018 Messages: 15
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 1:06 pm Sujet du message: |
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Bonjour ! J’ai également assisté à la représentation d’hier
Tout est dit plus haut ... orchestre merveilleux décors somptueux costumes éblouissants .... une distribution de haute volée ! Tous mes chouchous étaient sur scène Pour ma part j’ai trouvé le corps de ballet en pleine forme particulièrement Charline et Roxane toujours pétillantes et si gracieuses
En revanche marre de ce public qui se lève avant même le tombé du rideau de ces gens qui farfouillent dans leur sac au milieu d’un adage qui toussent crachent éternuent ou prennent des photos Le public français est vraiment si mal élevé .... à part cela BRAVO à tous les artistes et aux techniciens
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Lauriston
Inscrit le: 13 Déc 2017 Messages: 25
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 1:23 pm Sujet du message: |
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Enfant, je n’avais pas droit au désert si je n’avais pas terminé mon plat (sans parler de la soupe en entrée) et même si à l’époque je maugréais contre la contrainte, j’y trouve des vertus maintenant que l’âge m’a attrapé. J’y ai pensé hier soir à la Bastille en découvrant la version complète de Raymonda (ayant goûté à l’acte III au cinéma grâce au Royal Ballet la semaine dernière). Tout y est (dont un tournoi à cheval digne de Don Quichotte), et même si certains mets sont plus réussis que d’autres, on en a vraiment pour son argent, et ça fait plaisir de voir la compagnie assumer sa mission de maintenir en vie un œuvre historique dans toute son altérité. La récompense pour la longueur de la soirée est l’opportunité offerte par la production de voir l’histoire de l’héroïne du début à la fin, ce qui dédouble l’effet du troisième acte. Surtout avec la présence de Dorothée Gilbert, qui a fait des merveilles et a montré (pas pour la première fois) sa capacité à imprégner ses mouvements avec le personnage qu’elle incarne. Le déhanché en coup sec qu’elle déployait lors de sa variation d’Acte III coupait le souffle par tout ce qu’il disait sur l’évolution de la fille naïve du début du ballet au contact de la puissance sensuelle venue d’ailleurs.
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Bernard45
Inscrit le: 06 Avr 2008 Messages: 498 Localisation: Orléans
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 1:53 pm Sujet du message: |
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Il serait intéressant de lire une étude comparative avec ce que le Bolchoï a très récemment proposé au Cinéma, le dimanche 27 octobre précisément, tant pour ce qui concerne la chorégraphie (Noureev/Grigorovitch), les décors et costumes, et les artistes évidemment.
Mais c'est certainement un très gros travail demandé, j'en suis conscient.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 2:18 pm Sujet du message: |
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A défaut d'une étude, on peut livrer des impressions. Je n'aime pas vraiment la version de Grigorovitch, que je trouve sans charme, d'une monumentalité écrasante et par trop soviétique (si l'on veut une version russe, celle du Mariinski est nettement plus recommandable, j'en garde pour ma part un excellent souvenir). Même les danses de caractère, qui sont habituellement son point fort, ne sont pas très réussies. En revanche, son Abderrahmane est intéressant. La version de Noureev est évidemment beaucoup plus exubérante, mais elle vaut davantage à mon sens, comme souvent chez lui, pour sa mise en scène (même si les décors ne sont plus au mieux de leur forme) que pour sa chorégraphie, par trop indigeste. Elle a cependant des passages intéressants chorégraphiquement, comme la Valse fantastique du premier acte ou le Pas de six du deuxième acte. Après, le meilleur du ballet reste quand même, de loin, outre les variations de Raymonde, le Grand Pas hongrois, et ça, c'est essentiellement du Marius Petipa, quelle que soit la version.
Après, comment comparer les interprètes? Olga Smirnova comme Dorothée Gilbert sont deux grandes artistes, du plus haut niveau, mais tellement différentes (je suis en revanche plus sceptique sur la suite des distributions parisiennes, qui ne jouent pas exactement dans la même catégorie). Délicat aussi de comparer les corps de ballet, le Bolchoï est intouchable actuellement et l'Opéra danse si peu de classiques... cela se voit quand même un peu!
Dernière édition par sophia le Mer Déc 04, 2019 7:31 pm; édité 1 fois |
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Mariond
Inscrit le: 18 Juil 2017 Messages: 11
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 6:16 pm Sujet du message: |
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J'ai assisté avec plaisir à mon tout premier ballet à l'Opéra de Paris hier soir et je n'étais vraiment pas déçue.
Je vais rebondir sur le commentaire de Sophia pour le coté négatif. J'ai été vraiment dérangée, voire choquée, par le manque de politesse dont ont fait preuve une partie du public. Les personnes derrière moi n'ont pas arrêté de parler tout le long du premier acte en commentant ce qu'il se passait sur scène, ce qui m'a réellement gâché mon plaisir et m'a empêché de me plonger dans la "magie" du spectacle. Ma voisine de siège et moi-même avons dû leur demander deux fois d'arrêter. Sans même parler de dérangement pour nous, c'est un manque de respect total pour les artistes sur scène. Également très surprise des personnes qui partent avant même les saluts, là aussi je trouve que c'est très irrespectueux. Et j'ai trouvé de manière générale la salle assez froide. Je ne m'attendais pas à ça comme ambiance.
Pour le spectacle en lui-même j'ai été enchantée, j'ai trouvé les costumes magnifiques. Même s'il y avait des petits couacs, notamment avec les longues robes des dames de compagnie au début de l'acte I qui se prenaient dans les pieds. Pour ma part j'ai trouvé les décors très beaux, ils ne m'ont pas semblé vieillots, en tout cas ça ne m'a pas dérangé puisqu'ils collaient dans le thème, on est quand même au Moyen Age.
Niveau chorégraphie, je lis ici depuis des années qu'il n'y a plus ou trop peu de classique, je pense qu'on a été servis. J'ai attendu la sortie des danseurs à la fin du spectacle, et plusieurs se sont inquiétés de savoir si ça n'avait pas été trop long pour nous. Pour moi je ne regrette rien ! Des petits couacs, mais qui pour moi ont donné toute leur saveur à ce spectacle. Hugo Marchand était un chevalier blanc très convaincant, royal, quoiqu'un peu effacé, mais est-ce le rôle qui veut ça ? François Alu était incroyable, la salle était conquise ! Dorothée Gilbert était majestueuse. Elle a une réelle évolution tout le long du ballet avec une variation de la claque au troisième acte absolument géniale (ce déhanché !). Le corps de ballet n'a pas démérité ! On sent un vrai travail, d'autant plus que c'était la deuxième fois qu'il le dansait de la journée (répétition complète dans l'après-midi), donc un grand bravo à eux !
Bref ce ballet m'a fait rêver, et ma voisine (qui venait d’Israël) était tout aussi conquise !
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Bernard45
Inscrit le: 06 Avr 2008 Messages: 498 Localisation: Orléans
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 6:40 pm Sujet du message: |
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Concernant le public, on constate la même chose quel que soit le spectacle.
Je suis plus conciliant avec les personnes qui partent avant les saluts : il y en a qui prennent les transports en commun (train notamment).
Pour les bavards, je regrette que bien peu de directeurs de salle fassent de l'éducation du public. Ce ne serait pourtant pas bien difficile de dire au micro que les bavardages sont pour la sortie, que les téléphones portables ne doivent en aucun cas être sortis du sac, même pour regarder l'heure.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 6:44 pm Sujet du message: |
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Pardon, mais on crève des leçons de morale et des discours infantilisants, donc non, même si certaines choses peuvent m'exaspérer. Il y a du reste des annonces assez précises concernant les portables. Que faudrait-il faire de plus? Confisquer les objets des récalcitrants? Mettre au piquet les bavards et autres tousseurs ou éternueurs (j'en fais parfois partie et ce n'est agréable pour personne)? On n'est pas non plus à l'école. Une remarque ferme mais polie au voisin "problématique" devrait normalement suffire. Pour le reste, j'aime bien les salles qui vivent, se manifestent, sifflent ou applaudissent, même à contre-temps (cela a été le cas hier) ou pendant la sacro-sainte variation.
Le fait de filer avant les saluts ne me dérange pas en soi - chacun vit sa vie et ça a pu m'arriver aussi -, le problème étant toujours la "manière".
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 7:20 pm Sujet du message: |
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Le "message aux spectateurs", qui concernait initialement la (ou les?) représentation(s) du 5, est maintenant étendu aux représentations des 6 et 7 décembre.
Citation: |
En raison d'un préavis de grève à caractère national contre la réforme des retraites, le bon déroulement des représentations des 5, 6 et 7 décembre pourrait être remis en cause. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Mer Déc 04, 2019 8:12 pm Sujet du message: |
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A Bastille, il n'y a quasiment plus de sonneries intempestives de portables. Parfois je viens à me demander s'il n'y aurait pas un système de brouillage (même si normalement ce n'est plus vraiment autorisé). Pour le reste, l'Opéra de Paris - comme beaucoup d'autres théâtres - serait plutôt dans une démarche contraire, le wifi vient d'être installé et activé aussi bien à Garnier qu'à Bastille (SSID : ONP_Public). Mais comme en France on est un peu porté sur le flicage, il vous faut rentrer votre numéro de spectateur (ou e-mail associé au compte) et votre mot de passe... |
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