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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26660
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Posté le: Mar Sep 25, 2018 2:34 pm Sujet du message: L'Origine du monde est... à l'Opéra |
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Impossible à mettre sur les réseaux sociaux si on ne veut pas se faire censurer par les pudibonds hypocrites :
La foufoune la plus célèbre, celle de "L'origine du monde", le tableau érotique peint par Gustave Courbet, a maintenant un visage : il s'agit de Constance Quéniaux, qui était... danseuse à l'Opéra de Paris. :
Citation: |
L'un des plus grands mystères de l'art semble résolu. Grand spécialiste de Dumas, Claude Schopp révèle dans son livre L'Origine du monde, vie du modèle, à paraître le 4 octobre, que le modèle utilisé par le peintre pour son célèbre tableau s'appelait Constance Quéniaux, une ancienne danseuse de l'Opéra.
Comme beaucoup de découvertes, celle-ci, racontée dans L'Origine du monde, vie du modèle, à paraître le 4 octobre (édition Phébus), est le fruit du hasard. C'est en travaillant sur la correspondance d'Alexandre Dumas fils et de George Sand que le grand spécialiste français des Dumas, Prix Goncourt de la biographie en 2017, a résolu une énigme vieille de 152 ans. Le chercheur Claude Schopp révèle dans son nouveau livre l'identité du modèle de la peinture L'Origine du monde, signée Gustave Courbet. |
http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/09/25/03015-20180925ARTFIG00105-la-femme-de-l-origine-du-monde-le-chef-d-oeuvre-de-gustave-courbet-enfin-identifiee.php
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Mar Sep 25, 2018 5:38 pm Sujet du message: l'origine du monde est à l'opéra |
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A l'origine, ce tableau était un nu complet mais il a été découpé recadré et les autres pièces de la toile perdues. Dommage
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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chien en peluche
Inscrit le: 29 Oct 2011 Messages: 1979
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Mar Sep 25, 2018 8:15 pm Sujet du message: |
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Je ne trouve pas de photo probante mais elle ressemble furieusement à Lucilla Morlacchi dans le Guépard de Visconti.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Mer Sep 26, 2018 4:07 pm Sujet du message: |
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Autrement dit, c'est cette révélation qui constitue en elle-même la promo du bouquin.
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Idamante
Inscrit le: 29 Nov 2015 Messages: 60
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Posté le: Dim Sep 30, 2018 10:24 am Sujet du message: |
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Le scoop de Schopp sert à vendre son livre. Il n’empêche, derrière la promotion bien organisée - opportune, dirai-je surtout - se dessine un profil de femme passionnant . Ce qui manque, dans les articles consacré à Constance Quéniaux - dans le livre, je ne sais - c’est la danseuse, celle qu’on voit en tutu dans les belles photos proposées par Haydn et Sophia.
Je tombe à l’instant sur un article de la « Gazette Musicale de Paris , publiée par la bibliothèque d’Ottawa ( Article du 14 juillet 1858 , soir de la première de Sacountala , 8 ans avant que Courbet ne peigne le tableau pour l’amant de notre danseuse, Khalil-Bey) . Il rend compte du ballet donné à l’Opéra de Paris, Théâtre Impérial, plus précisément ( celui sis rue Le Pelletier ? ) . Le critique semble fasciné par le grand spectacle donné dans des décors flamboyants , jungle, palais somptueux cachés dans la verdure où brament deux éléphants , la trompe levée , salles de marbre polychrome et volutes à n’en plus finir . Les costumes, nous les connaissons. Outre qu’il nous reste les esquisses sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84546319/f7.item.zoom, ce sont ceux de « notre » Bayadère de l’Opéra de Paris, presque pli pour pli . L’ histoire racontée n’en est pas très éloignée non plus : Sacountala , rôle-titre, part à la recherche de son amant qui s’avère être le roi qui lui a promis le mariage . Elle sera pendant les deux actes du ballet développé par Théophile Gautier, en butte à la cruauté de la reine , d'un ermite-fakir, et du roi qui, entre temps , a oublié sa promesse et perdu sa raison ( sic !) … On a perdu la partition d’Ernest Reyer dans l’incendie de l’opéra - pour les curieux, une version parallèle de la musique orientaliste du jeune Reyer, une symphonie cette fois https://www.youtube.com/watch?v=5mSZqdIT9oU . Le critique décrit assez bien l'orchestration un peu fade, le côté patchwork de la composition qui lasse au final, après avoir intéressé par la touche orientaliste en vogue à cette époque.
Ce qui me semble vraiment intéressant , c’est que le chorégraphe de ce ballet-pantomime - et le principal danseur noble -, n’est autre que Lucien Petipa , frère aîné de Marius ( quelquefois orthographié Petipas ). La parallélisme antre Sacountala et La Bayadère du petit frère, presque 20 ans après, est réjouissant . Les emprunts de Marius à Lucien sont nombreux , même si l’art de Marius rend intemporel une chorégraphie visiblement plus riche . Ici la danse semble se limiter aux divertissements de chaque acte ( pas de cinq, pas de deux ) où le foisonnement des personnages devait produire le plus grand effet . Pensez ! 8 fakirs, 8 rabatteurs, 8 Seigneurs, 32 gardes et 32 prêtresses, 26 Rakassas (des mauvais génies nous dit le livret ) , 3 filles célestes et 44 Apsaras ( on ne nous en dit rien !), 32 femmes du Zéname, 4 bourreaux, 16 femmes du harem, et j’en passe … " Indépendamment de son attrait théâtral, le livret de M. Théophile Gautier vous offre un attrait philologique qui n'est pas à déddaigner. Il vous fait connaître des noms et des mots indiens dont, sans doute, vous n'avez jamais entendu parler : Madhavya, Saradonala, Pryamwada, Anousouya , Parabhrilica,Tchatourica, rakkasas , zename , anta-pourrah, amras, malica, madhavis, richis, tir ta, brahmatcharis, et quelques autres. Encore deux ballets comme Sacountala, et nous saurons l'indien " . ( Le Ménestrel juillet 1858)
Danse surtout lors des grands pas de deux amoureux , qui sont , avec une réelle liberté de ton, expressément présentés comme des ébats érotiques qui lient avec volupté les deux personnages principaux. Madame ( ou Mademoiselle , ça dépend ) Ferraris dans le rôle-titre semble avoir subjugué tous les coeurs. ‘« Les jambes de la Ferraris sont des ailes » . " Son pas de l'abeille, au premier acte, est charmant. Son pas de deux avec Petipas (Douchmanta, le roi) est tout simplement un chef-d'oeuvre. Il faut voir Sacountala, enlevée par son partenaire, suspendue horizontalement, hissée sur un buisson de fleurs, puis pivotant, tournoyant sur la pointe des pieds. Ce pas, exécuté; avec une légèreté, ( est d’ une) élégance, une précision admirables " ( Le Ménestrel), Les critiques insistent sur la densité des applaudissements et des fleurs reçues, et regrettent le départ de la ballerine italienne pour Saint -Petersbourg, dans la foulée. On apprécie la noblesse de Lucien Petipa ( « grâce et dignité - double portion de Bravo » ( Le Figaro juillet 1858) Mérante, et Coralli « d’une farouche beauté » dans le rôle du méchant .( Gazette musicale de Paris juillet 1858).
Et Mademoiselle Quéniaux, me direz-vous ? Dotée d’un pas de deux à l’acte II, qu’elle partage avec Mlle Couqui, elle y est célébrée autant qu’il se peut à un rôle secondaire … :" il faut nommer Mlles Couqui et Quéniaux, dont le pas de deux a été vivement et justement applaudi " ( Le Ménestrel ) , " les jambes de Mlles Quéniaux et Couque parlent couramment le sanscrit" ( Le Figaro , dont le critique à l’humeur légère s’attarde surtout sur la musique) " Il y a un duo composé de Mlles Couqui et Quéniaux qui vaut bien la peine qu’on les regarde " ( La Gazette musicale de Paris ) . C'est peu. C'est déjà beaucoup...

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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22163
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Posté le: Dim Sep 30, 2018 1:33 pm Sujet du message: |
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Née vers 1831, Constance Quéniaux entra dans le corps de ballet de l'Opéra en 1847 et dansa de petits rôles de 1853 à 1859 (notamment celui de Mysis, dans le ballet Aelia et Mysis, ndlr.), lit-on sous la plume d'Ivor Guest.
On dirait aujourd'hui de Constance Quéniaux qu'elle était l'équivalent d'une demi-soliste - certes pas une anonyme du corps de ballet, mais une figure destinée à rester "seconde", dans l'ombre de l'étoile. De fait, on peut trouver son nom mentionné subrepticement dans les critiques de l'époque, assorti de commentaires souvent louangeurs. En parcourant simplement l'anthologie de textes critiques sur la danse de Gautier publiée par Ivor Guest, j'ai trouvé son nom mentionné à quatre reprises, ce qui n'est pas tout à fait rien.
"Mlle Quéniaux nous a fait admirer une fois de plus ses beaux yeux noirs et sa danse élégante et correcte [...]." (Reprise de La Sylphide, La Presse, 9 mars 1852)
"Mlle Quéniaux remplissait le rôle de la méchante comtesse, et le plissement de ses beaux sourcils noirs, s'il n'entraînait pas l'Olympe comme le froncement des sourcils touffus de Jupiter, excitait du moins les bravos du parterre ; on n'est pas plus agréablement insupportable et plus délicieusement furieuse. Etre acariâtre et charmante, faire hésiter entre le tire-pied et la déclaration d'amour, tel est le problème résolu par Mlle Quéniaux dont nous verrions avec plaisir l'intelligence dans quelque ballet nouveau." (Reprise du Diable à quatre, La Presse, 27 février 1855)
"[...] Mlle Quéniaux, la danseuse pure et correcte [...]." (Sacountala, Le Moniteur universel, 19 juillet 1858)
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