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Constance
Inscrit le: 13 Juin 2016 Messages: 87 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Mar 21, 2018 11:46 pm Sujet du message: |
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Retour sur la représentation du lundi 19 mars.
Je ne m'étendrai pas davantage sur Daphnis et Chloé, qui bénéficiait lundi de la même très belle distribution vue le 15 mars (Colasante, Louvet, Baulac, Moreau, Alu). Les garçons étaient peut-être un peu moins en forme, G. Louvet un peu moins précis, F. Alu un peu moins explosif mais les étoiles féminines restaient vraiment toutes les deux magnifiques, parfaitement à l'aise dans ce style "à la Robbins" - hélas n'est pas Robbins qui veut!.-, qui évoque la comédie musicale américaine classique.
Je dois dire que, l'entracte venu, la pensée que j'avais "avalé" mon dernier Daphnis de la saison m'a mise en joie...
Etonnante Amandine Albisson! J'étais curieuse de son interprétation du Boléro. Je ne doute pas qu'elle fasse grincer des dents certains aficionados du ballet de Béjart version J. Donn, N. Le Riche ou encore, dans une autre veine, Maïa Plissetskaïa. Et pourtant, en quelque sorte, elle retourne aux sources, à ce que l'on peut voir, au moins par certains aspects, de Duska Sifnios. Chez Albisson, rien de dionysiaque, pas de recherche du symbolique ou de l'imaginaire. Du réel. On pourrait même dire du terre à terre. Une femme sur la table, entourée d'hommes, qu'elle mène en troupe, parfois plus rythme que mélodie; une femme qui sait où elle va, qui connaît la chorégraphie qu'elle déroule avec détermination, méthodiquement, presque froidement, en connaissance de cause. Ici, la danseuse sur la table n'est jamais dépassée par ce qu'elle suscite, elle n'est jamais fragilisée ou surprise par ce qu'elle met en mouvement et elle n'est pas vraiment engloutie à la fin. Pas de drame. Aucun pathos, aucune langueur, aucune douleur; juste la jouissance d'être en maitrise, de mener. Moderne. On peut ne pas aimer, ne pas adhérer mais cela se tient et c'est assez impressionnant. Et lorsqu'elle descend de la table, au milieu des garçons dégoulinants de sueur, elle parait fraiche comme une rose, énergique, presque dure. Etonnante!
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freak
Inscrit le: 19 Déc 2016 Messages: 14
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Posté le: Jeu Mar 22, 2018 10:38 am Sujet du message: |
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Je reviens moi aussi sur la représentation du 19 mars, deuxième fois de la série.
Je n'étais pas au parterre mais au deuxième balcon et pour les deux ballets, j'ai préféré ce placement : la scénographie de Daniel Buren (qu'on aime ou pas) prend son sens avec les jeux de lumière au sol, qu'on ne voit pas du parterre, et on n'y voit pas non plus le rouge de la table dans le boléro.
Du coup, j'ai plus apprécié Daphnis et Chloé, j'y ai trouvé moins de longueurs. Germain Louvet était très bien, mais quoique sa danse soit légère et pleine d'aisance, je le trouve un peu terne. C'est l'avis que j'ai eu de Mathieu Ganio, et j'ai vraiment l'impression que Louvet s'inscrit dans la continuité de Ganio. Valentine Colasante, dont la nomination ne m'avait pas paru évidente, s'en sort très bien. Est-ce que c'est ça une étoile, je ne sais pas, mais elle danse bien, elle interprète le rôle parfaitement, et jamais je n'ai eu peur qu'elle tombe ou qu'elle se rate (peur que j'ai fréquemment avec certains danseurs, hommes et femmes, même étoiles). Les deux n'étaient peut-être pas très à l'aise ensemble, en tout cas, Louvet est bien meilleur lorsqu'il danse avec Léonore Baulac. Et Baulac a été magnifique de bout en bout. Elle est d'une vivacité incroyable et comme à chaque fois que je la vois, j'ai l'impression que le temps passe plus vite : on dirait qu'elle est rythmiquement légèrement en avant de la pulsation et que ça donne cette sensation d'accélération permanente. Alu a été magistral, comme d'hab'. Je ne l'ai pas trouvé moins explosif, et il a encore volé la vedette à ses camarades lors des applaudissements. Enfin Marc Moreau était sympathique, mais ne m'a pas laissé de souvenir impérissable. Cela dit, je n'aime pas trop la chorégraphie de ce personnage et généralement, j'aime bien ce danseur en général.
Bon, le boléro, maintenant. Je suis assez d'accord avec constance.
Je crois que l'intention de Gillot (même si c'était pénible) était d'aller au bout de sa capacité à danser et de s'abandonner complètement à la chorégraphie. Albisson semble avoir fait le pari inverse et ça fonctionne. Pendant tout le ballet, elle domine la scène, elle danse de manière implacable, elle incarne complètement le côté Leader Charismatique du personnage sur la table. Ce qui ressort de sa danse c'est vraiment un sentiment de puissance, et lorsqu'elle descend de la table, elle a l'air d'avoir fait un petit échauffement et on se dit qu'elle pourrait continuer encore et encore. Par ailleurs, il y a des détails de l'interprétation de Guillem qu'elle a repris (cette façon de replier les bras au dessus de sa tête), ce qui n'était pas pour me déplaire.
Amandine Albisson est une danseuse très solide, très technique et à qui on reproche parfois le côté un peu froid. Je trouve intelligent de sa part d'avoir retourné comme un gant cette critique et d'en faire un atout dans un ballet où on s'attend au contraire.
Bref, une très bonne soirée et un regret : ne pas avoir aussi pu voir Heymann dans la série (enfin, trois Daphnis et Chloé... point trop n'en faut !)
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Celi
Inscrit le: 07 Avr 2008 Messages: 84 Localisation: Paris 11
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Posté le: Jeu Mar 22, 2018 4:55 pm Sujet du message: |
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En raison d’un mouvement de grève national, la représentation de Millepied / Béjart de ce jeudi 22 mars 2018 à 19h30 à l’Opéra Bastille est annulée.
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Eva
Inscrit le: 26 Fév 2013 Messages: 379 Localisation: Suresnes
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26657
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Posté le: Jeu Mar 22, 2018 11:04 pm Sujet du message: |
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Dommage que la représentation de ce soir ait été annulée! |
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Ombeline
Inscrit le: 09 Déc 2017 Messages: 96 Localisation: Essonne
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NEOPHYTE
Inscrit le: 25 Sep 2011 Messages: 1062 Localisation: PARIS
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Posté le: Jeu Mar 22, 2018 11:22 pm Sujet du message: |
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Petit retour sur la soirèe du 21 Mars 2018
C'était ma première fois "en vrai" pour ces deux ballets et j'ai été emballée.
J'avais découvert sur Mezzo "Daphnis et Chloé" et moi qui déteste les colonnes de Buren du Palais-Royal, j'avais adoré ses décors et sa scénographie.
Il y a une alchimie parfaite entre la musique, la chorégraphie, les lumières et la scénographie, c'est très sensoriel, j'avoue que je me suis laissée charmer (ou envoûter, je ne sais pas), un peu comme le Boléro, qui me fait penser aux charmeurs de serpents....
La musique de Ravel est au centre du ballet et le résultat est extrêmement harmonieux. Benjamin Millepied et Daniel Buren semblent avoir tissé à 4 mains sur la trame du compositeur, c'est une réussite.
Les décors évoluent au rythme de la musique, ça bouge, les lumières et les couleurs changent, c'est très agréable.
En plus le jeune chef d'orchestre semble diriger tout cela avec beaucoup de bonne humeur, il fait régner une ambiance très sympa.
Les danseurs étaient excellents, avec une mention spéciale pour François Alu, ses sauts m'ont bluffée, Myriam Ould-Braham, solide techniquement mais tout en finesse, et Léonore Baulac qui possède un petit plus dans le rythme.
La soirée s'est terminée en apothéose avec le Boléro, c'est bref mais intense.
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tuano
Inscrit le: 27 Mar 2008 Messages: 1208 Localisation: Paris
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Ombeline
Inscrit le: 09 Déc 2017 Messages: 96 Localisation: Essonne
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Elaine
Inscrit le: 08 Mar 2012 Messages: 48
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Posté le: Dim Mar 25, 2018 8:30 pm Sujet du message: |
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Dernière du spectacle Millepied/Béjart hier soir (24.03.18)
Daphnis et Chloé fut très bien défendu par Germain Louvet qui y mettait du cœur, par Valentine Colasante visiblement heureuse de danser, par Léonore Baulac qui virevoltait comme jamais, Marc Moreau à l'aise dans son rôle et dans l'esprit Millepied, et François Alu en monsieur mille volts. Le ballet était fluide, gai, léger. Certes, il vaut ce qu'il vaut, mais la musique était si bien jouée, avec les choristes en grand nombre, un corps de ballet très vif, que les 50 minutes s'envolèrent.
Amandine Albisson dans le Boléro, très concentrée, qui alternait les moments de froideur et de violence. Elle semblait tellement fraîche lors des saluts que le public aurait bien demandé une reprise...
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france
Inscrit le: 03 Fév 2011 Messages: 29
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Posté le: Dim Mar 25, 2018 8:58 pm Sujet du message: |
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Bonsoir à tous, quelques mots pour partager mes impressions de la soirée du vendredi 16 mars (il y a déjà quelques jours...). Pour Daphnis et Chloé, j'ai bien aimé, mais le passage avec les pirates et François Alu était le plus intense. François Alu très applaudi. Pour le Boléro, cela a été pour moi une expérience hypnotique inoubliable. Je l'avais vu au Palais des congrès il y a quelques années, mais de loin. Vendredi 16 dernier, le fait d'avoir l'orchestre présent, d'être plus près (j'étais au 10ème rang même si complètement de côté), le ressenti n'était pas du tout le même. Mathias Heymann a été ovationné : c'est la première fois que je vois l'Opéra Bastille debout applaudir à tout rompre... Une très belle soirée !
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Imtheboy
Inscrit le: 07 Déc 2008 Messages: 89
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Posté le: Dim Mar 25, 2018 11:02 pm Sujet du message: |
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Un retour sur la soirée du 24.
Daphnis et Chloé fidèle à lui-même.
Le Boléro d'Abisson. Une interprétation très intéressante. Mon ressenti ne correspond pas tout à fait à ce qui a été dit plus haut. Il y avait effectivement quelque chose de froid. Mais voici comment je l'ai interprété. On avait l'impression que la danseuse, ici, était contrainte par ces hommes à danser, sous la menace. Une bande de types qui l'auraient capturée, mise sur cette table en lui disant : "Vas-y, fais-nous rêver, tu n'as pas le choix". Du coup, elle préfère danser jusqu'à ce que mort s'ensuive, d'épuisement, plutôt que de finir entre leurs mains. En se laissant elle-même entraîner dans une sorte de délire qui la dépasse complètement. L'inversion des rôles finit par être totale : ces hommes finissent à ses pieds, fascinés par son engagement et son charisme. Pour ceux qui connaissent : un peu comme dans la dernière scène des Sentiers de la gloire, de Kubrick.
Amandine Albisson nous a en tout cas gratifiés d'un magnifique travail de bras, tout au long de la chorégraphie. Et elle a réussi à rendre expressifs certains passages qui ne m'avaient jamais vraiment "parlé" (tout ces moments où le soliste semble s'écrouler sur lui-même, les bras ballants ou serrés contre lui). Cette danseuse est étrange. Elle semble avoir tous les atouts de son côté, mais elle déçoit pas mal les balletomanes. Espérons que danser le Boléro lui permettra un peu de sortir d'elle-même, d'aller chercher ce grain de folie, ces "tripes" qui, à mon avis, lui manquent.
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