Soirée Cunningham/Forsythe [ONP Garnier 14/04-13/05/2017]

[haydn]

Merci serge1 paris et Bill Des Loges. en ce qui me concerne, je verrai ce spectacle en fin de série, avec le "bonus" spécial Jérémie Bélingard!

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[Gimi]

Sur le site de l'Opéra, les distributions ont été mises à jour à la date de ce 18 avril 2017; il s'agit uniquement, dans Walkaround Time, du remplacement, pour toutes ses dates, de Yann CHAILLOUX par Joseph AUMEER dans DOVE, sinon

[sophia]

Point presse :
"Bronca (pour Cunningham) et triomphe (pour Forsythe)" selon Le Figaro.
Le Financial Times évoque aussi les sifflets pour le Cunningham.
Les Echos encense en retour la pièce de Cunningham, dont l'accueil fut "glacial".

[jplali]

Cunningham : un seul sifflet timide à la fin de la représentation. On a bien senti que les danseurs étaient plus applaudis que la chorégraphie et l'accompagnement sonore. Lors du passage de la répétition, beaucoup de spectateurs se demandaient ce qu'ils faisaient là...

Forsythe : heureusement le trio emmené par Ludmila Pagliero a réveillé l'attention. Puis le quintet, emmené par Hannah O'Neill (les cinq danseurs étaient dynamiques et pleins d'entrain), plein de rythme et de joie, a suscité l'engouement. La soirée s'est terminée par le duo Abbagnato/Alu, fortement applaudi, en symbiose totale, tout en force et en grâce.

[sophia]

Franchement, aller siffler du Cunningham en 2017, comme une mauvaise pièce contemporaine... A quoi s'attendait-on? A du divertissement gentillet sur de la musique douce? Je ne sais si cette entrée au répertoire a une quelconque pertinence ou le moindre intérêt, mais il n'est pas interdit de s'informer un minimum à l'avance sur ce qu'on va voir (eh oui, la pièce dure quelque chose comme cinquante minutes, je crois) et d'aviser en conséquence.
Je ne suis pas en soi opposée aux sifflets (et à l'inverse, le public de l'Opéra peut être très indulgent) et nul n'est obligé d'applaudir de manière forcenée un spectacle, mais dans ce cadre, la réaction est juste affligeante de bêtise.
Personnellement, je n'en peux plus de ces soirées à tarif plein, musique enregistrée et trois danseurs sur scène.

[Florestiano]

"Qu'est-ce que du Cunningham peut avoir à nous dire en 2017" est aussi une question ; au-delà de l'intérêt patrimonial qu'on peut trouver à voir se jouer sous nos yeux des pièces qui ont eu pu avoir leur importance dans l'évolution de la danse du XXème (mais est-ce vraiment à l'OnP de faire vivre ce patrimoine-là ? Autre question, incidemment), je comprends tout à fait que le grand public - qui ne s'attend pas nécessairement à assister à un truc qui pourrait se donner au Palais de Tokyo - puisse être désappointé.

Et puis ne râlez pas, sophia, vous, vous aurez en plus droit à un magnifique solo improvisé du danseur qui a sans doute traité avec le plus de désinvolture son rang et le titre d'Etoile ces dernières années. De quoi vous plaignez-vous ?

[frederic]

Faut il être bête ou ignare ou les 2 pour siffler en 2017 une pièce de Merce Cunningham? Et à qui s'adressaient ces sifflets? Au danseurs? Aux chorégraphe décédé? Passons…Cela dit, on sort de cette soirée quelque peu dubitatif. Curieux assemblage en effet que celui de Merce Cunninngham et William Forsythe. Cunningham mériterait un soirée qui lui soit entièrement consacrée même s'il n'est pas certain que le ballet de l'opéra de Paris soit la compagnie idoine pour ce répertoire. Quelle idée présidait au choix de Benjamin Millepied? Je n'ai toujours pas compris. Je ne suis pas personnellement un fan absolu de Cunningham. Je reconnais qu'il est un chorégraphe majeur mais son savoir-faire est pour moi trop cérébral et j'ai parfois du mal à m'y retrouver. Et WALKAROUND TIME fait partie précisément de ce registre aride, difficile de Cunningham: le placer en ouverture de soirée , c'est exiger beaucoup du public de l'Opéra de Paris. Certes , le générique ( Marcel Duchamp, Jasper Johns) est prestigieux. Il n'en reste pas moins que pour qui n'est pas familier de l'univers de Cunningham, ces 50 minutes peuvent paraître un siècle. IL faut se concentrer à l'extrême pour capter l'art de Cunningham. Ambiance glaciale, applaudissements à peine polis ce mardi à Garnier.
TRIO de Forsythe, une de ces pièces interludes et ludiques de Forsythe- détend l'atmosphère avant HERMAN SCHMERMAN, un des grands ballets du maitre. C'est une des ces pièces "work in progress" composée de 2 parties distinctes, un pas de 5 créé à l'origine pour le NYCB en 1992 puis complété par un pas de 2 pour le Frankfurt Ballet. Cette pièce est stylistiquement dans le droit fil de IN THE MIDDLE sans en avoir toutefois la force et l'inventivité. Ce qu'on ne comprend pas ,c'est pourquoi faire entrer au répertoire ce ballet 25 ans après sa création. Il était prévu de terminer le programme avec WORKWITHIWORK, pièce moins connue et pourtant superbe et à mon avis supérieure à HERMAN SCHMERMAN avec en prime la musique de Berio. D'autant que les interprètes n'ont pas semblé tout à fait la hauteur du défi: une manière un peu mécanique à force de trop danser Forsythe et un manque d'humour indispensable dans ce ballet. Pour les balletomanes de ma génération: ce ballet a déjà été vu et revu au Châtelet en 1994 dans une interprétation forcément magistrale de Sylvie Guillem qui avait dansé ce pas de 2 à Covent Garden. Quelqu'un a posté ici la video. C'est cruel pour les interprètes d'aujourd'hui...
PS: une soirée avec 18 danseurs! Il est temps que le futur ministre de la culture s'attaque à la productivité des danseurs de l'opéra !...

[marc]

J'y étais jeudi soir dernier. J'aime Forsythe mais j'ai trouvé ses deux pièces trop brillantissimes, trop mécanique parfaite, trop "feu d'artifice", "oh la belle bleue !, oh la belle rouge !, oh le beau bouquet final !", trop "l'art pour l'art". J'ai fini par m'y ennuyer, d'autant que comme l'a fort justement souligné Frederic, l'interprétation m'a semblé manquer d'humour.

Pour moi, le sommet de la soirée était Merce Cunningham. Ce qui me fascine chez lui est qu'il m'apparaît comme le chorégraphe des univers parrallèles. Je regarde ses chorégraphies avec la curiosité d'un découvreur qui observe des créatures étranges évoluant selon une logique qu'il n'appréhende pas, mais qu'il devine nécessaire au bon fonctionnement de leur monde. Je ressens la curiosité d'un observateur d'être miniatures à travers les lames de verre d'un microscope, ou celle de celui qui étudie d'étonnants rites animaliers dont la finalité semble très éloignée de la compréhension humaine. En même temps que je les observe, je suis captivé par l'observation de ces mondes. D'une certaine façon, et en poussant au maximum ce que j'essaie d'exprimer, jusqu'à l'absurde, je dirais que Merce Cunningham est le chorégraphe de la curiosité scientifique. Par delà ce qu'il a pu apporter à la technique de la danse, (je laisse aux spécialistes le soin d'en parler), c'est en cela que Merce Cunningham est un génie à mes yeux, parce qu'il a su traduire en art la curiosité de l'esprit, et l'enthousiasme qui l'accompagne, qui incite les hommes à sortir de la contemplation narcissique d'eux mêmes. Il est vrai qu'avec Merce Cunningham, on est à des années lumières de la danse brillante de salon ou de celle qui dit la belle noblesse des grands sentiments romantiques !

Dans la pièce, j'ai particulièrement apprécié la première partie, avec le bruitage de pas et de vieux moteur de tacots, moins la deuxième avec les voix agaçantes qui annonaient des étrangetés, partie qui m'a semblé beaucoup plus obligée, pour rendre hommage à Marcel Duchamp, trop cérébrale pour un Merce Cunningham qui est pour moi un créateur bien plus instinctif que cela.

Cerise sur le gâteau, il y avait la présence de Julien Meyzindi que j'adore. Ce danseur, par delà ses qualités de danseur, a un plus qui le différencie à mes yeux : Il irradie de sa personne quelque chose de lumineux. Il fait partie de cette poignée d'artistes du circuit international qui me donnent la même impression, comme Oscar Chacon ou Alina Cojocaru.

[Oriane]

La question a déjà dû être posée, mais J. Bélingard improvisera un solo dans une vidéo, ou en présence (sur scène) ? Question bête, mais ... Sur le site, la description n'est pas très explicite.


Merci d'avance.

[haydn]

Je n'avais pas vu votre question, Oriane, mais a priori il n'y a aucune ambiguïté sur le site de l'Opéra :

Scary Beauty
Représentations du 8, 9, 12 et 13 mai seulement
Création (solo improvisé à l'occasion des adieux à la scène de Jérémie Bélingard)
Musique : Keiichiro Shibuya
Création visuelle : Adrien M & Claire B
Danseur : Jérémie Bélingard

Une soirée d'adieux en vidéo, ce serait sans doute original, mais cela risquerait tout de même de susciter un certain mécontentement auprès du public...

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[Jonquille]

Ce sont Amandine Albisson et Audric Bezard qui ont dansé le duo d'Herman Schmerman ce soir. On attendait Eleonora Abbagnato et François Alu...

[Oriane]

Merci Haydn. Tant mieux si l'on peut enfin le voir en chair et en os ! Ce sera la première fois pour moi (et sûrement aussi la dernière).

[Mameuh]

[haydn]

Théoriquement il est censé danser demain soir (12 mai) pour l'avant-dernière, avec Eleonora Abbagnato. Les distributions n'ont pas été modifiées.

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[haydn]

Finalement le couple Abbagnato / Alu sera aussi remplacé ce soir par Amandine Albisson / Audric Bezard.

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