Commentaire
:
Le
jour de gloire est arrivé...
Journée-marathon que cette journée de sélections qui a vu passer
sur la scène du Palais de Beaulieu les 74 candidats du Prix de
Lausanne dans leurs deux variations. Le nouveau règlement de la
compétition, incontestablement favorable aux jeunes danseurs, ayant
supprimé les épreuves qualificatives qui permettaient à un nombre
restreint de candidats de concourir le samedi pour la demi-finale,
le jury et le public ont ainsi pu assister en ce samedi aux
prestations de tous les danseurs sélectionnés pour l’édition
2008. 74 x 2…, moins une candidate indisposée (17 - Kim Hee
Sun – Corée) qui n’a malheureusement pu présenter que sa
variation classique. Le couperet est tombé, pour le plus grand
nombre, comme auparavant – avec un jour de décalage - le soir,
après les épreuves, mais tous, y compris les plus modestes ou les
plus anonymes, ont eu ce jour-là le privilège et le plaisir de
monter sur scène et de danser devant le public. Celui-ci a, pendant
tout ce temps, (parfois) dû subir des Ombres
en série ou des Spring and Fall
dont il ne voyait pas le bout, mais il serait toutefois bien mal
venu de se plaindre quand la finale du dimanche passe si vite à côté…
Disons-le tout net, et d’emblée, puisque nous avons vu en ce jour
toutes les prestations de tous les candidats sur scène, cette édition
2008 n’aura pas laissé apparaître, au regard de cette sélection,
une personnalité écrasante dont on pourrait affirmer
aujourd’hui, sans prendre beaucoup de risques, qu’elle a dominé
le concours sur tous les plans. Le Prix 2007 – on s’en souvient
avec une certaine nostalgie - avait couronné, outre un certain
nombre de candidats que l’évidence appelait à être récompensés,
la miraculeuse Sae-Eun Park qui possédait à la fois le
physique gracile et puissant, la virtuosité technique, la
sensibilité artistique, la maturité scénique, sans oublier ce
petit côté spectaculaire qui fait aussi
la saveur et l’intérêt d’un concours. Cette année, nous avons
certes eu la possibilité d’admirer beaucoup de très bons, voire
d’excellents danseurs, sans parler de personnalités déjà bien
affirmées - notamment chez les garçons -, mais aucun dont on
serait amené à se dire spontanément qu’il est le nouveau Sergeï
Polunin ou le futur Steve McRae… Sélection - et palmarès
- en demi-teinte donc, mais dont on souhaite malgré tout faire
ressurgir ici même quelques moments d’intensité que notre mémoire
a jugé bon de conserver…
Variations
classiques/Neumeier - Filles 15-16 ans
Dès 10h et des poussières (le jury n’étant pas d’une
ponctualité suisse…), les plus jeunes ouvraient le bal - si je
puis dire - avec les variations classiques. Les variations extraites
de Coppélia et de La
Bayadère ont été, d'évidence, les plus appréciées auprès
des candidates de 15-16 ans, que l’on a vu défiler en grand
nombre dans les costumes, variés et plus ou moins heureux parfois,
de Swanilda ou des Ombres. La plupart de ces jeunes danseuses ont
montré qu'elles dominaient - pour certaines avec maestria - toutes
les difficultés techniques de ces variations, et ce sont bien sûr
d’autres qualités - le style, la musicalité, la personnalité scénique
- qui permettaient de les distinguer. La Coréenne Kim Jae Min
(5), d’une grande maturité pour ses 15 ans, était ainsi la première
candidate de cette matinée à impressionner véritablement, grâce
à une variation de Swanilda extraite de Coppélia
superbement exécutée, malgré un enregistrement au piano
calamiteux de la partition de Léo Delibes. Cette jeune fille était
par ailleurs la seule candidate à avoir choisi la variation de
Neumeier, Préludes CV,
interprétée avec beaucoup d’élégance, de classe et de
sensualité. Une autre Coréenne, Sim Hyunhee (15), s’est
appropriée à merveille le style requis dans les Ombres de La
Bayadère, dont elle interprétait la 3ème variation ; à
cette réussite dans une variation choisie fréquemment par les
candidates s'ajoutait une très belle prestation dans Requiem
de Neumeier qui mérite aussi d'être signalée. Yang Chae Eun
(26) – une Coréenne à nouveau ! - déjà remarquée à
l’occasion de l’atelier d’expression artistique, a imposé
elle aussi sa personnalité, son brio et son style à l’occasion
de sa prestation scénique dans la 1ère Ombre de La
Bayadère et dans Vaslaw.
Parmi les Françaises, si Marie Varlet (1) est apparue encore
bien verte et surtout assez raide au niveau du dos et des bras, Vanessa
Dirven (11), élève chez Rosella Hightower, a été la
vraie bonne surprise française de ce Prix 2008 : vive et fluide
dans la 2ème Ombre de La Bayadère,
elle a su montrer une belle expressivité dans Nocturnes
de Neumeier. Peut-être pas de quoi atteindre la finale de Lausanne,
mais en tout cas, la candidate française la plus intéressante et
prometteuse de ce crû 2008, très inégal il est vrai. Toujours
parmi les filles de 15-16 ans, l’Américaine Lilit Hogtanian
(8), sélectionnée à Lausanne grâce à une récompense obtenue au
Youth America Grand Prix, restera comme l’une des personnalités
les plus mémorables vues cette année, bien qu’elle ait été
malheureusement oubliée des sélections pour la finale. Sa
prestation dans la variation extraite du Pas de deux des Vendangeurs
n’était peut-être pas à la hauteur de ce qu’elle avait pu
montrer en studio à l’occasion de l’atelier d’expression
artistique, mais l’expressivité et le lyrisme admirables dont
elle a fait preuve dans Nocturnes
la distinguaient à l’évidence de tant d’autres candidates
ayant choisi cette même variation. Pour terminer le tour
d’horizon des plus jeunes candidates, on mentionnera encore les
noms de la Japonaise Kana Minegishi (31), particulièrement
vive et expressive, aussi bien en Swanilda que dans Requiem,
et ceux de deux futures finalistes, Marcella de Paiva (30) et
Lili Felméry (33). La Brésilienne Marcella de Paiva
n’a certes pas la technique et le style impeccables de nombre de
candidates coréennes, notamment au niveau des bras et du dos, mais
elle possède la personnalité, le charme et l’enthousiasme qui
savent emporter l’adhésion dans un concours de ce type : sa
Swanilda, pleine de vie, nous racontait vraiment une histoire et
dans Bach Suite II, une
variation de Neumeier finalement assez virtuose, elle a fait preuve
de la vivacité et de l’énergie requises. Dotée d’un physique
idéal de ballerine classique – d’un profil parfait de lauréate
aussi -, la Hongroise Lili Felméry s'est montrée quant à
elle irréprochable, et d’une rare élégance, dans Nocturnes,
ainsi que dans Coppélia, où
son naturel très noble, loin de la danse de demi-caractère qui
caractérise la variation de Swanilda, la mettait pourtant quelque
peu à contre-emploi.
Variations
classiques/Neumeier - Garçons 15-16 ans
Nettement moins nombreux étaient encore une fois les garçons, et
d’autant plus marquants peut-être…Le plus jeune d’entre eux,
15 ans et 4 mois, le Philippin Marcelino Libao Jr (41), vêtu
d’un étrange costume orangé de Robin des Bois peu adapté à la
situation, a ainsi ébloui d’entrée par son enthousiasme, sa précision
et sa puissance techniques dans la variation de Siegfried, extraite
du Lac des cygnes.
Excellent dans Yondering, où
il a fait preuve d’un naturel bienvenu, on pressentait que celui-là
avait déjà en poche son passeport pour la finale... Le Brésilien Renan
Cerdeiro (44) a pour sa part révélé de grosses insuffisances
techniques dans la variation de Frantz de Coppélia
(un festival de pieds flex et de genoux cagneux, en plus d'un brio
absent), accompagnée par une bande-son qui semblait avoir pris
l’eau au cours du voyage jusqu’à Lausanne, mais il s'est très
heureusement distingué grâce au très jazzy – et très
"cliché" - Wrong Note
Rag, qui lui a permis de briller et de manifester ses indéniables
qualités scéniques. Un vrai "performer" sans aucun
doute. Pourtant, on n’a pas été plus convaincu que cela…
Comme, à une autre échelle, par l’Espagnol Aleix Martinez
(45), le futur lauréat. Dans Fête
des Fleurs à Genzano, il a montré une impeccable technique
et des sauts magnifiques, mais le frisson n’était pas là, et à
aucun moment… Probablement - mais sans qu'on en ait été
personnellement touchée - s’est-il révélé davantage dans Spring
and Fall, dont le style, lyrique mais sans afféteries,
semblait convenir à merveille à ce danseur dont il faut tout de même
reconnaître la grande maturité artistique, alors qu’il n'a que
15 ans et demi. L’Australien Paul Russell (47), issu de
l'Alegria Dance Studios (où a été formé Steve McRae) nous
a finalement séduit davantage dans cette variation pourtant vite
ennuyeuse… Par ailleurs, on saluera l’élégance et la précision
- assez rares chez ces jeunes garçons qui brillent souvent par
d’autres qualités -, que ce même danseur a montrées dans la
variation de Siegfried, quand bien même sa technique manquait
encore un peu d’ampleur dans les sissonnes assemblés ou le manège
de grands jetés. Beaucoup de ballon et une batterie très soignée
se remarquaient également chez le Japonais Yuya Omaki qui
avait choisi la variation de Colas (version Gorsky) extraite de La
Fille mal gardée. C’est toutefois l’Americain Dylan
Tedaldi, de la Boston Ballet School, qui apparaissait, à
l’occasion de cette matinée, comme le candidat le plus apte à
s’imposer et le plus équilibré à la fois sur la variation
classique – celle du Pas de deux des Vendangeurs de Giselle
- et sur la variation contemporaine – celle de Nijinsky
– où il a fait preuve d’une force et d’une puissance véritablement
sidérantes pour un garçon aussi jeune.
Variations
classiques/Neumeier - Filles 17-18 ans
L’après-midi - un après-midi déjà bien entamé à vrai dire
lorsque les épreuves ont repris - c’était le tour des 17-18 ans
de prendre le relais. On connaissait déjà un certain nombre de
candidats, et notamment les jeunes filles, pour avoir vu ces dernières
répéter leur variation classique avec Monique Loudières.
Dans ce groupe, les Coréennes, si souveraines chez les plus jeunes,
étaient bien rares (y en avait-il seulement une ?...), et
laissaient la place à des Japonaises, assez moyennes dans
l’ensemble, en-dehors d’Akane Takada (64) et, dans une
moindre mesure, de Reina Sawai (63), et surtout à des
Australiennes, dont les qualités ont pu être signalées et louées
précédemment. Comme nous avons tous l’esprit façonné par des
clichés, avouons que les danseuses australiennes n’étaient,
jusque-là, ni revêtues d’une aura spéciale ni ne brillaient
d’un éclat particulier dans cet espèce d’univers idéal que
notre imaginaire a pu se forger au fil des ans… L’Australie,
c’est loin d’abord, et lorsqu’on y pense, ce n’est pas forcément
pour la danse… Bien sûr, il y a Leanne Benjamin ou Steve
McRae, mais ils règnent désormais au Royal Ballet… Trêve de
bêtises et de raccourcis, on ne peut pas dire, au regard de l’édition
2007 du Prix de Lausanne, que les candidates australiennes aient
jamais vraiment menacé d’ébranler l’ordre asiatique… Cette
année, il semble pourtant que tout ait changé dans le recrutement,
et la poignée de jeunes filles sélectionnées par le Prix de
Lausanne et venues des Antipodes a pu révéler, dans des emplois très
différents, d'évidentes futures personnalités de soliste. On peut
ainsi mentionner Charlotte O’Donnell-Barber (60), dotée
d’une belle puissance scénique et de beaucoup de tempérament,
qui se sont avérés plus convaincants toutefois dans Giselle
que dans Neumeier. Dans un style tout autre, Jessica Lee Fyfe
(65), danseuse très élégante et d’une plus grande maturité, a
fait montre d’un lyrisme remarquable dans le Tableau du Rêve de Raymonda
et d’une superbe expressivité dans Nocturnes.
Kristy Lee Corea (67) enfin, à l’occasion de sa variation
classique, a littéralement surgi sur scène, dans son flamboyant
tutu rouge, telle un feu d’artifice, pour apparaître comme la
candidate la plus impressionnante sur un plan scénique : explosive,
pleine de charme et d’énergie, sa Kitri n’a pu laisser le
public de marbre. Si ce Prix a révélé une "star", avec
ses minauderies et ses effets scéniques un peu faciles aussi peut-être
– mais après tout, elle est jeune, et un concours reste un
concours… - , c’est bien elle… Ses qualités de virtuosité étaient
par ailleurs visibles dans Bach
Suite II, une variation de Neumeier à laquelle elle a imprimé
une présence et une personnalité lumineuses. De manière amusante,
deux autres candidates, l’Anglaise Nancy Osbaldeston (72)
et la Turque Gozde Ozgur (70), - dont les tempéraments scéniques
très affirmés les distinguaient incontestablement elles aussi -,
ont choisi et la variation de Kitri comme variation classique et Bach
Suite II comme variation Neumeier. Si Nancy Osbaldeston
a impressionné par son saut et son brio, elle manquait tout de même
singulièrement de distinction et de retenue dans sa façon d’évoluer…
Trop, c’est trop ! Gozde Ozgur en revanche, possédait
toutes les qualités et les nuances qui manquaient à la candidate
anglaise – élégance teintée de vivacité, sensualité sereine,
charme piquant sans ostentation - et a obtenu un succès mérité
auprès du public, même s’il est vrai que le fait d’étudier à
Zürich a aussi contribué à sa popularité. Oubliée, comme tant
d’autres, d’une finale et d’un palmarès qui a paru laisser
parfois un peu trop la place à la subjectivité d’un jury, la
Lituanienne Kristina Gudziunaite (73) méritait pourtant, à
défaut de figurer au dernier tour, d’être mentionnée quelque
part. Très classique, très académique, très russe, oui certes…
Irréprochable dans une variation de La
Belle au bois dormant exécutée avec le style et le
raffinement appropriés, possédant de surcroît ce sens de la scène
unique si caractéristique des ballerines russes et si fascinant
pour le spectateur, son expressivité et son sens dramatique ont également
fait merveille dans un Nocturnes
mémorable. Au chapitre des candidates françaises enfin, Camille
de Bellefon (57), dans ce groupe, n’a pas démérité, que ce
soit dans La Belle ou dans Nocturnes,
où son naturel et sa fraîcheur conjugués à un travail expressif
qu’on sentait très personnel l’ont révélée apte à émouvoir
le public.
Variations
classiques/Neumeier - Garçons 17-18 ans
Chez les garçons de 17-18 ans, c’était concours de Corsaire
à tous les étages - pour six candidats sur treize tout de même !
-, contrairement à l’an dernier où l’on y avait plus ou moins
miraculeusement échappé… Que vaut en effet cette variation
tellement rebattue, si l’interprète ne s’y révèle pas
proprement sidérant ! Au petit jeu de la virtuosité et de la
bravoure – et n’est-ce pas là ce qu’on attend toujours, peu
ou prou, d’un concours ? - le successeur de Polunin
(Lausanne 2006), à défaut du nouvel Acosta, n’était
manifestement pas convié à Lausanne cette année. Il faudra encore
l’attendre un peu… Le Brésilien Irlan Silva (80), sans
être techniquement parfait ni particulièrement impressionnant,
s’est toutefois révélé le candidat plus brillant dans cette
variation, grâce à une belle élévation, un superbe manège final
(avec de très beaux écarts) et surtout une présence magnétique.
Le même Irlan Silva a également offert une prestation très réussie
et très applaudie dans Nijinsky,
pour laquelle il a eu moins recours, comme Dylan Tedaldi, à
la force athlétique et à la puissance – ce ne sont pas là ses
qualités principales – qu’à la souplesse féline qui caractérise
son physique. De manière plus générale, les garçons de ce
groupe, dont on ne peut nier les fortes personnalités qui le
composaient, se sont illustrés bien davantage dans la variation
Neumeier que dans la variation classique. Ainsi, le Brésilien Ricardo
Santos (81) a montré une danse d’une très belle fluidité
– un peu trop "show-off" et narcissique à mon goût -
dans Spring and Fall, après
un Corsaire aux
insuffisances techniques évidentes. Le Hongrois Balasz Majoros
(82) a quant à lui présenté un Corsaire
correct, mais sans génie, et s’est distingué surtout grâce à
sa belle prestation dans Vaslaw.
Ce déséquilibre classique/contemporain était encore plus vrai
chez le Suédois Joakim Adeberg (88), très raide dans la
variation du Prince Désiré de La
Belle au bois dormant, mais d’une âpreté et d’une force
bienvenues dans Nijinsky.
Plus satisfaisantes – car plus équilibrées – sont apparues les
prestations de l’Américain Kyle Davis (84), élégant, précis
dans la variation d’Albrecht et magnifique dans Spring
and Fall, et celle du Japonais Yoshimasa Yamaguchi
(91), d’une légèreté remarquable en James et intéressant dans
le contre-emploi que devait constituer pour lui Wrong
Note Rag.
Rodrigo
Hermesmeyer... Enfin!
Signe que l’art apprend la patience et enseigne à ne jamais désespérer,
il aura fallu attendre l’avant-dernier nom de la liste de ces sélections
pour percevoir chez un candidat cette mystérieuse qualité
spirituelle – cette évidence de la danse et cette pureté
classique conjuguées et résumées en un seul être - qu’un James
Hay ou une Sae-Eun Park pouvaient porter en eux l’an
dernier, et pour ressentir enfin l’émoi et le frisson
d’enthousiasme que nous cherchons tous et que nul autre candidat,
fille ou garçon, n’aura su vraiment nous procurer cette année. Rodrigo
Hermesmeyer, tel est le nom improbable de ce phénomène, ou
plutôt de ce non-phénomène brésilien de 18 ans, qui a encore
l’air d’un enfant. Il n’est ni beau ni photogénique, mais là
où les uns séduisent par leur seule présence scénique, là où
les autres alignent des pas, avec élégance, avec virtuosité, ou
avec fougue, Rodrigo, avec son kilt bien trop court, danse
tout simplement, comme s'il s'agissait là d'un enjeu vital, et il
est bouleversant. Après des dizaines de candidats valeureux, il révèle,
dans une variation de James miraculeuse, ce qu’est véritablement
la joie de danser, et Yondering
devient avec lui seul un véritable poème dont la naïveté, au
lieu d’ennuyer, charme par la passion et l'émotion qui y sont
investies. Aucun doute à présent, s’il n’en reste qu’un, ce
sera celui-là…
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