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07 - 08
août
2009 : Le Lac
des cygnes
Danila
Korsuntsev (Siegfried) et Ekaterina Kondaurova (Odette)
S’il
paraît légitime de déplorer le
caractère
très conventionnel de la programmation offerte par le
Mariinsky à
l’occasion de sa tournée londonienne de
l’été 2009 – à
visée clairement
commerciale -, notamment l’absence complète de
créations et de l’une ou
l’autre de ces reconstructions chorégraphiques
récentes dont sont en
général avides les amateurs, il faut bien avouer
qu’une tournée du
Mariinsky sans Lac des
cygnes
aurait quelque chose d’incongru, sinon de frustrant pour le
spectateur,
que celui-ci soit néophyte ou chevronné. Londres
a certes vu beaucoup
(trop ?) de cygnes durant cette saison, mais ceux du Mariinsky restent,
en dépit de tout, proprement incomparables et
d’une musicalité
inégalable. Les représentations d’un
même ballet ont beau s’enchaîner
à
Covent Garden de manière mécanique et sans doute
épuisante pour une
compagnie qui fonctionne d’ordinaire avec le
système strict de
l’alternance – ici, la
générale est dansée le même
jour que la
première, en plus du programme particulièrement
serré imposé par les
organisateurs -, le Mariinsky n’arrive pas vraiment
à faire taire la
réputation d’harmonie unique de son corps de
ballet dans cet ouvrage,
et cette impression enthousiasmante ne fait que s’accentuer
lorsqu’il
affiche successivement dans le rôle d’Odette-Odile
des ballerines du
calibre d’Uliana Lopatkina, Ekaterina Kondaurova et Viktoria
Tereshkina. Chacun pourra bien dire et penser ce qu’il veut
de la
production de Konstantin Sergeev (en ce qui me concerne, s’il
ne doit
en rester qu’une, ce sera sans hésiter
celle-là), qui n’a rien – on le
sait bien - d’une reproduction authentique de
l’original de Petipa,
force est pourtant de reconnaître qu’elle semble
aussi essentielle aux
danseurs de la troupe que le sang qui coule dans leurs veines, aussi
constitutive d’eux-mêmes que leurs propres
gènes. Quand la culture
devient nature…
Uliana
Lopatkina (Odile)
C’est
Uliana Lopatkina qui ouvrait le bal fantastique des Cygnes
aux côtés de son fidèle partenaire,
Danila Korsuntsev. Le rôle
d’Odette-Odile, qu’elle interprète et
approfondit depuis des années,
lui est aujourd’hui attaché de manière
tellement forte et singulière,
qu’on se demande bien comment la ballerine qu’elle
est indéniablement
peut encore parvenir à surprendre et à revivifier
sa propre
interprétation - et par là même le
commentaire - sans les faire
inéluctablement sombrer dans la tautologie. Sublime,
forcément sublime,
oui peut-être, et pourtant, Uliana Lopatkina peut aussi
décevoir, et ce
fut le cas lors de cette première londonienne, surtout si on
l’estime à
l’aune des deux représentations
suivantes… On s’en doute, un tel
jugement reste infiniment relatif et subjectif – la presse
anglaise,
qui n’a du reste pas toujours été
tendre avec cette tournée, l’a en
revanche unanimement encensée – et sa prestation
conserve une majesté
unique, tant dans les mouvements des bras et du dos que dans
l’extraordinaire musicalité du phrasé
et la profonde spiritualité qui
se dégage de sa danse, mais un certain manque
d’inspiration dans la
narration – ou peut-être un défaut de
chair - était pourtant palpable,
en plus de menues approximations techniques, au long des trois tableaux
où apparaît
l’héroïne du conte. Son Cygne noir
notamment, d’ordinaire
grandiose, même s’il se situe
délibérément à
contre-courant de tous les
effets de séduction faciles dont usent et abusent de
soi-disant
modernes ballerines au sourire mécanique, paraissait
privé de vie et
d’expression, encore englué dans les glaces
d’un adage blanc engagé
dans un tempo tellement lent et difficile qu’il semblait
constamment au
bord de l’exténuation.
L’extrême sophistication des poses,
l’interprétation à la fois
marmoréenne et profondément humaine - tout
ce qui fait le "génie" de Lopatkina - semblaient ici comme
figées dans
des "tics" destinés à une première
obligée - une représentation de
musée en quelque sorte.
Viktoria
Tereshkina (Odette) et Evgueni Ivanchenko (Siegfried)
A ses côtés, Danila
Korsuntsev s’est une
nouvelle fois montré le partenaire idéal
– tellement idéal qu’il
mériterait qu’un prix spécial soit
créé en son honneur – celui apte
à
soutenir et à mettre généreusement en
valeur sa ballerine, sans pour
autant disparaître ni perdre en force et en noblesse. Il
n’est certes
pas de la race des Sarafanov ou des Shklyarov, à la jeunesse
bondissante et à la virtuosité presque
irréelle, ni même des Kolb,
merveilleux danseur et artiste accompli tout à la fois, mais
son "être
en scène", de même que son partenariat avec
Lopatkina, construit
patiemment au fil du temps, parvient véritablement
à le rendre émouvant
et mémorable. En marge, ou plutôt en travers, de
cette paire, Ilya
Kuznetsov s’impose avec une réelle grandeur dans
le rôle du sorcier
Rothbart, tant par son brio et sa puissance de saut que par sa noirceur
soutenue et son sens dramatique prononcé, jamais grotesque
ni
caricatural.
Après le trio
éprouvé de la première, la
deuxième représentation, en matinée,
apportait comme un vent d’air
frais et d’inédit - d’excitation aussi
– dans les distributions de ce Lac,
avec le couple formé de Ekaterina Kondaurova et Igor Kolb
(auquel se
joignait une nouvelle fois Ilya Kuznetsov en Rothbart, en remplacement
de l’excellentissime Konstantin Zverev, malheureusement
blessé à la
suite de la générale). On parle
d’emblée de "couple", car si Kondaurova
a vraiment tout de l’ "étoile" apte à
faire rêver le public - et pas
seulement ce "glamour" un peu superficiel dont d’autres se
contentent -
on ne peut pas dire qu’elle règne sur
scène en héroïne solitaire à
la
manière impériale d’une Lopatkina. Le
partenariat avec Kolb, très
judicieux, contribue à cet égard à
rééquilibrer les caractères, bien
que Siegfried ne soit pas - et ne puisse pas être - un
rôle au sens
plein du terme (comme l’est notamment celui
d’Albrecht) dans la version
dansée au Mariinsky. Ekaterina Kondaurova et Igor Kolb
possèdent en
effet tous deux, au-delà d’une technique
magistrale (à laquelle on ne
prête d’ailleurs même plus attention,
tellement elle est dominée et
digérée sans heurts) et de la beauté
des formes qu’ils créent, ce
quelque chose de mystérieux et d’ambigu qui donne
à leur duo une aura
nouvelle et véritablement fascinante. Interprète
depuis seulement
quelques mois de l’héroïne du Lac des cygnes,
Ekaterina Kondaurova parvient à imprimer sa marque au Cygne
blanc en
lui conférant une douceur et une fragilité
insoupçonnées, elle qu’on
attend davantage en Cygne noir, un rôle dans lequel sa
sensualité
naturelle, auréolée d’une chevelure
éblouissante, et son tempérament de
séductrice, modérées toutefois par une
élégance très aristocratique,
peuvent évidemment s’en donner à
cœur joie. Odile à l’instinct venimeux
et à la joie de vivre contagieuse, elle charme, au sens le
plus fort,
un Siegfried envoûté et séduit par
l’autorité qu’elle déploie,
mais au
fond parfaitement consentant. Ce n’est plus un simple conte,
à la trame
binaire et au prince un brin naïf, mais bien une histoire
d’adultes,
presque charnelle, que nous jouent alors ces deux
interprètes. Kolb
apporte là son intelligence aiguë et sa
subtilité d’interprète –
difficile d’aller plus loin dans
l’approfondissement d’un caractère
à
peine ébauché, sinon justifié, par
l’intrigue… D’une civilité
pleine de
noblesse et de générosité aux
côtés des courtisans dans le long tableau
du premier acte, il se transforme ensuite en héros
romantique amoureux
d’une créature idéale, tour
à tour mélancolique ou exalté, tout en
demeurant le partenaire d’exception que l’on
connaît. C’est lui,
artiste magistral, qui "emporte" paradoxalement cette
représentation
(et cette tournée ?), là où
Kondaurova, irréprochable interprète sans
doute, dont chaque mouvement semble pensé et
étudié avec goût, reste
cette sublime image, d’où l’on peine
à discerner le moindre défaut,
inapte encore à briser la glace et à
s’ouvrir à l’émotion, celle
qui
passe comme un souffle de la scène à la
salle…

Viktoria Tereshkina (Odette) et Igor Kolb (Siegfried)
Et puis Tereshkina vint… et
Tereshkina offrit
tout ce qu’on peut rêver d’un Cygne venu
du Mariinsky, celui que l’on
aime d’amour et qui sait peut-être aussi nous
décevoir à la hauteur de
l’amour qu’on lui porte… Une technique
d’une clarté et d’un brio
inouïs
qui peut sembler inhumaine à force
d’être parfaite, un style raffiné,
perceptible jusqu’à
l’extrémité de son plus petit doigt
(elle se permet
même de nous livrer des développés
seconde comme on n’en voit plus
guère - d’un temps perdu d’avant Yulia
Makhalina), mais aussi, et
surtout, une sensibilité frémissante qui traduit
par le mouvement la
recherche constante de l’incarnation, que ce soit dans le
rôle d’Odette
ou dans celui d’Odile. Ce qui rend par-dessus tout sa
prestation
admirable, c’est qu’on sent constamment chez elle
la volonté de
transcender la technique - une technique dont on sait qu’elle
ne doute
pas un instant de l’accomplissement - pour parvenir
à une vérité de
l’interprétation et à
l’expression de l’émotion. Son Cygne
noir est une
pure jouissance – jouissance de
l’interprète, jouissance du spectateur
-, l’exposition de la libido
dominandi
dans toute sa splendeur (comment le dire autrement ?), mais ne sacrifie
pas pour autant à la seule virtuosité et aux
seuls exploits gymniques
ou athlétiques, répandus à peu
près partout aujourd’hui dans le monde
du ballet, et qui font le plus souvent office de travail artistique.
Son Cygne blanc, vibrant, passionné, est à
l’inverse proche de la
brisure, d’un déséquilibre savamment
contrôlé qui le rend tout à fait
unique et personnel. Il parvient du reste à exister
théâtralement et
avec force jusqu’à l’ultime fin du
ballet et ce n’est pas un mince
exploit, à vrai dire, de rendre supportable le dernier acte,
en blanc
et noir, de ce Lac
de
Sergeev, qui reste toutefois une merveille de lisibilité et
de
cohérence esthétique.

Evgueni
Ivanchenko (Siegfried)
On en oublie un peu le jeune Ivan Sitnikov qui
faisait là des débuts prometteurs en Rothbart et
Evgueny Ivanchenko,
partenaire habituel de Viktoria Tereshkina dans ce même
ballet.
Celui-ci, avouons-le, n’est pas le plus exaltant des danseurs
- son
solo pâtit notamment d’une certaine lourdeur dans
les réceptions -,
mais sa noble réserve et un certain air de grandeur -
à la Korsuntsev -
le rendent toutefois juste et convaincant, à
défaut d’être
enthousiasmant, auprès d’une ballerine
d’exception en route pour user
d’ici quelques années tous les
qualificatifs… Bien au-delà des sourires
de convention, des lignes idéales et des poses
photogéniques – quelle
banalité ! – auxquelles on se limite bien souvent,
faute d’autre
nourriture, pour juger des prestations des unes ou des autres, Viktoria
Tereshkina s’impose ici comme une grande, une vraie ballerine
qui a su
utiliser d’incroyables qualités naturelles non
comme une fin en soi à
exploiter sans limites, mais pour les dépasser et tenter de
créer autre
chose. Or, n’est-ce pas cela l’art ? Seule, elle a
su briser la glace -
celle qui ne fond qu’exceptionnellement - et rien que pour
cela, on
peut sabrer le champagne en son honneur…
Evgueni
Ivanchenko (Siegfried)
et Viktoria
Tereshkina (Odette)
En marge des trois rôles principaux, cette série
de Lac des cygnes
offrait dans les différents rôles de demi-solistes
des distributions
qui variaient peu d’une représentation
à l’autre. Si la série des Belle au bois dormant
a pu parfois laisser pour le moins perplexe sur ce plan – en
voulant
bien laisser de côté la fatigue
évidente d’une fin de tournée
délirante
située en plein mois d’août - on ne
saurait faire la fine bouche devant
les distributions de ces Lac,
prises dans le détail : chacun paraît ici
parfaitement à sa place et
dans son rôle et il n’y a simplement pas
grand-chose à redire des
différentes prestations individuelles ou collectives, qui
respiraient
toutes l’adéquation stylistique, ainsi que, en
miniature, une véritable
forme d’accomplissement artistique. Le Bouffon
d’Andreï Ivanov, qui
alternait avec Grigory Popov, est toujours vif, bondissant et des plus
efficace dans ce petit rôle de bravoure et recueille sans
peine les
applaudissements et les rappels de l’auditoire. Le Pas de
trois du
premier acte était plus particulièrement digne
d’éloges, réservant de
merveilleux moments de danse, avec notamment Yana Selina,
présente sur
deux des trois représentations et
évoquée pour sa danse incroyablement
brillante et stylée (un saut délicat et une
batterie de rêve comme on
n’en voit plus guère !) jusque dans les colonnes
des quotidiens
généralistes anglais qui se limitent
d’ordinaire à mentionner les
premiers rôles. "Mr Fateyev, more power to Yana Selina,
pleeeaaase !…"
Les interprètes masculins, Maxim Zyuzin, Alexeï
Timofeev ou Filipp
Steppin selon les représentations, ont su
également, chacun à leur
manière, faire preuve d’une virtuosité
non seulement remarquable, mais
franchement enthousiasmante dans les variations de ce même
Pas.
L’impeccable quatuor des Petits Cygnes, formé
d’Elena Chmil, Elisaveta
Cheprasova, Valeria Martinyuk et Elena Yushkovskaya, était
pour sa part
d’une précision et d’une harmonie
à couper le souffle lors de chaque
spectacle, tandis que le divertissement du troisième tableau
permettait
d’admirer une série de danses de
caractère pleines de vie et de flamme
et dont au fond on ne parvient guère à se lasser
: on aura là
particulièrement goûté les prestations
enthousiastes d’Islom Baimuradov
et Alexandre Sergeev dans la Danse Espagnole, la Danse Hongroise,
interprétée par Polina Rassadina et Karen
Ioanissian, tous deux d’une
folle élégance, comme venue d’un autre
âge, ainsi que la Danse
Napolitaine, menée par Anna Lavrinenko, en alternance avec
Yana Selina,
et surtout Alexei Nedviga, petit danseur à la mandoline
d’une légèreté
et d’une douceur admirables.
B. Jarrasse
©
2009,
Dansomanie
Le Lac des
cygnes
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovsky
Chorégraphie : Marius Petipa - Lev Ivanov,
révisée par Konstantin Sergueïev
Argument : Vladimir Begichev - Vassili Geltzer
Direction
musicale : Boris Grouzine
____
Vendredi 7 août 2009,
19h30
Odette / Odile – Uliana Lopatkina
Siegfried – Daniil Korsuntsev
La
Régente – Elena Bajenova
Le
Précepteur – Peter Stasiunas
Le
Bouffon – Andreï Ivanov
Rothbart
– Ilya Kouznetsov
Les
Amis de Siegfried – Yana Selina - Valeria Martinyuk - Maxim
Zuzin
Les
Petits cygnes – Elena Chmil - Elizaveta Cheprasova - Valeria
Martinyuk - Elena Yushkovskaya
Les
Grands cygnes – Anastasia Petushkova - Daria Vasnetsova -
Yuliana Chereshkevich - Lilia Lishyuk
Deux Cygnes
– Irina Golub - Nadejda Gonchar
Danse
espagnole – Valeria Ivanova - Anastasia Petushkova - Alexandre
Sergueïev - Islom Baïmuradov
Danse napolitaine – Anna
Lavrineko - Alexeï Nedviga
Danse hongroise
–
Polina Rassadina - Karen Ionissian
Mazurka –
Svetlana Siplatova - Ksenia Dubrovina - Elena Androsova - Natalia
Dzevulskaïa - Dmitri Pykhachev - Sergueï
Salikov -
Soslan Kulaev - Sergueï Popov
____
Samedi 8 août 2009,
14h00
Odette / Odile –
Ekaterina Kondaurova
Siegfried – Igor Kolb
La
Régente – Elena Bajenova
Le
Précepteur – Peter Stasiunas
Le
Bouffon – Grigory Popov
Rothbart
– Ilya Kouznetsov
Les
Amis de Siegfried – Irina Golub - Valeria Martinyuk -
Alexeï Timofeyev
Les
Petits cygnes – Elena Chmil - Elizaveta Cheprasova - Valeria
Martinyuk - Elena Yushkovskaya
Les
Grands cygnes – Anastasia Petushkova - Daria Vasnetsova -
Yuliana Chereshkevich - Lilia Lishyuk
Deux Cygnes
– Irina Golub - Nadejda Gonchar
Danse
espagnole – Valeria Ivanova - Anastasia Petushkova - Alexandre
Sergueïev - Islom Baïmuradov
Danse napolitaine – Anna
Lavrineko - Alexeï Nedviga
Danse hongroise
–
Polina Rassadina - Karen Ionissian
Mazurka –
Svetlana Siplatova - Ksenia Dubrovina - Elena Androsova - Natalia
Dzevulskaïa - Dmitri Pykhachev - Sergueï
Salikov -
Soslan Kulaev - Sergueï Popov
____
Samedi 8 août 2009,
19h30
Odette / Odile –
Viktoria Tereshkina
Siegfried – Evgueni
Ivanchenko
La
Régente – Elena Bajenova
Le
Précepteur – Peter Stasiunas
Le
Bouffon – Andreï Ivanov
Rothbart
– Ivan Sitnikov
Les
Amis de Siegfried – Yana Selina - Valeria Martinyuk - Filipp
Stepin
Les
Petits cygnes – Elena Chmil - Elizaveta Cheprasova - Valeria
Martinyuk - Elena Yushkovskaya
Les
Grands cygnes – Anastasia Petushkova - Daria Vasnetsova -
Yuliana Chereshkevich - Lilia Lishyuk
Deux Cygnes
– Irina Golub - Nadejda Gonchar
Danse
espagnole – Valeria Ivanova - Anastasia Petushkova - Alexandre
Sergueïev - Islom Baïmuradov
Danse napolitaine – Yana
Selina - Alexeï Nedviga
Danse hongroise
–
Polina Rassadina - Karen Ionissian
Mazurka –
Svetlana Siplatova - Ksenia Dubrovina - Elena Androsova - Natalia
Dzevulskaïa - Dmitri Pykhachev - Sergueï
Salikov -
Soslan Kulaev - Sergueï Popov

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