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dossier le mariinsky a baden baden 2009
22 decembre - 28 decembre 2009 le mariinsky en tournee a baden baden




26 décembre 2009 : Casse-noisette


casse-noisette - le corps de ballet


Le Festival hivernal du Festspielhaus de Baden-Baden a comme fonction principale de remplir les hôtels et restaurants de la ville d'eaux à une époque où les fêtes les vident de leurs curistes. Offrir un Casse-Noisette par la troupe du Mariinsky, dans cette perspective, est certainement une bonne stratégie, encore que les places vides constatées cette année peuvent laisser quelque peu dubitatif.

Dans cette perspective, on se sent quelque peu importun à relever les défauts de l'antique version Vainonen que le Mariinsky continue à proposer en tournée en complément de la version censément plus moderne de Mikhail Chemiakin. Cette version, qui n'est dansée à Saint-Pétersbourg que par les élèves de l'Académie Vaganova, est en tournée confiée à la troupe adulte, ce qui n'est pas gênant pour les solistes principaux, mais tourne vite au ridicule pour le corps de ballet, notamment au premier acte ; le personnage facétieux de Franz, en particulier, devient dans ces conditions impossible, malgré Polina Rassadina dont on avait pu admirer le talent la veille - Yana Selina en Luisa hérite d'une tâche moins lourde, mais on aurait peine à dire que ce rôle mette vraiment en valeur ses éminentes qualités.

Située après un premier entracte bien superflu, la scène des flocons est pratiquement le premier morceau de danse que le spectateur affamé peut enfin déguster : plus d'une heure après le début de la représentation, on se retrouve tout surpris de découvrir, outre la beauté d'un des passages les moins contestables de la version Vainonen, l'excellence du corps de ballet du Mariinsky, bien plus convaincant ici que la veille sous forme de Cygnes. Le duo formé par Ekaterina Kondaurova et Alexandra Iosifidi ne dégage certes pas de synergies particulières, mais la vivacité des deux danseuses, leurs qualités individuelles, dans un style Mariinsky particulièrement affirmé, fait paraître particulièrement court ce moment de grâce - avant l'entracte suivant.

casse-noisette - les flocons
Les Flocons

Ces qualités collectives, on les retrouve notamment dans les danses de caractère qui occupent une bonne partie du 2e acte (devenu ici le 3e) : en les prenant au plus strict premier degré, en les jouant en rose sur fond rose, cette version permet aux danseurs de se livrer sans complexe au jeu de la danse pour la danse, dont les interprètes de la danse espagnole, Ji Yeon Ryu et Karen Ioanissian, sortent vainqueurs : certes, c'est sans doute cette danse qui est la plus réussie, par exemple en comparaison d'une danse orientale certes moins torturée que le conte arabe mis en scène par Rudolf Noureev, mais qui peine à occuper la longue plage de musique qui lui est confiée. L'engagement des danseurs est toutefois appréciable.

Le premier acte, lui aussi, avait donné l'occasion de voir nombre de petits rôles solistes, à vrai dire en général peu dansés : le plus remarquable est certainement le vétéran Andrei Yakovlev qui campe un Drosselmeier très présent, qui convainc enfin de l'utilité d'un personnage souvent sacrifié. Mais il faut aussi citer, au sein des trois poupées, la performance d'Alexei Timofeyev, dans un rôle qui est plus de la gymnastique que de la danse : il réussit à tirer ce public des lendemains de Noël de sa torpeur, ce qui n'est pas une mince affaire.

casse-noisette - danse chinoise
La Danse chinoise

Le couple principal a longtemps été incertain : la titulaire prévue, Ekaterina Osmolkina, étant blessée, ce fut d'abord Alina Somova qui a été envisagée pour la remplacer ; finalement, c'est Anastasia et Denis Matvienko qui se sont partagés l'affiche : un partenariat en quelque sorte naturel, malgré la différence des grades (Anastasia n'étant "que" première soliste). La motivation n'est sans doute pas suffisante ici pour une représentation d'anthologie, mais on aurait bien du mal à trouver ici des défauts majeurs dans les prestations des deux danseurs : le lyrisme est là dans les adages tout comme la virtuosité dans les variations qui la réclament. Il est inutile sans doute de revenir sur un partenariat aussi éprouvé, qui n'apporte pas beaucoup de surprises mais offre le luxe d'une absolue sécurité pour le spectateur : il ne reste plus qu'à souhaiter voir ce beau couple au plus vite dans un ballet leur offrant des défis artistiques un peu plus ambitieux.



Dominique Adrian © 2009, Dansomanie



Casse-noisette

Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovsky
Chorégraphie : Vassily Vainonen

Scénographie :
Simon Virsaladzé


M. Stahlbaum  Piotr Stasiunas
Mme Stahlbaum 
Anastasia Vassilieva
Drosselmeier 
Andreï Yakovlev (2ème du nom)
La Grand-mère 
Nadezhda Demakova
Le Grand-père
Alexander Kulikov
La Nourrice 
Svetlana Khrebtova
Deux couples élégants : Daria Vasnetsova, Ksenia Dubrovina, Islom Baimuradov, Konstantin Zverev
Franz 
Polina Rassadina
Louise 
Yana Selina
Macha 
Anastasia Matvienko
Casse-noisette / Le Prince
Denis Matvienko
Le Bouffon 
Fedor Murashov
La Poupée 
Yulia Kasenkova
Le Nègre
Alexeï Timofeev
Le Roi des Souris
Soslan Kulaev
Deux Flocons 
Ekaterina Kondaurova, Alexandra Iosifidi
Danse Espagnole
Ryu Ji Yeon, Karen Ioanissian
Danse Orientale
Elena Bazhenova, Anastasia Vassilieva, Irina Prokofieva, Svetlana Khrebtova, Natalia Dzevulskaya
Danse Chinoise 
  Evgenia Emelianova, Fedor Murashov 
Trepak (Danse Russe)
– Alisa Sokolova, Islom Baimuradov 
Pas de trois
Elena Evseeva, Yana Selina, Alexeï Timofeev

Orchestre du Mariinsky
Direction musicale : Valery Ovsianikov

Samedi 26 décembre 2009, 18h00,  Festspielhaus, Baden-Baden


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