Prix de Lausanne 2017 : Stanislaw Wegrzyn (Pologne)
02 février 2017 : Stanislaw Wegrzyn, de la Ballett-Akademie München
Médaillé d'argent au YAGP en 2016, Stanislaw Wegrzyn est
un jeune Polonais de dix-huit ans, élève à
l'Académie de ballet de Munich, où il achève sa
formation. Il évoque pour nous son parcours et ses aspirations
de danseur à la veille d'intégrer une compagnie
professionnelle.
Stanislaw Wegrzyn avec le dossard n° 423
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours?
Je suis né à Cracovie. Je ne viens pas du tout
d'une famille liée à la danse. J'ai commencé dans une petite école
privée, car il n'y avait aucune grande école pour étudier la danse
là-bas. Très vite, cela ne m'a pas suffi. Je suis alors parti pour
Varsovie. Au bout de deux ans d'étude à Varsovie, dans une plus grande
école, je trouvais que cela ne me suffisait toujours pas. J'ai alors
fait un stage d'été à Berlin et c'est là que j'ai été repéré par Jan
Broeckx [directeur de l'école du Ballet de Bavière – la Ballett Akademie
Hochschule für Musik und Theater de Munich, ndlr.]. Il m'a offert une
bourse d'étude de trois ans pour poursuire ma formation à Munich. Je
suis à présent en troisième année. C'est donc ma dernière année et je
cherche à présent une compagnie.
C'est la raison pour laquelle vous êtes venu à Lausanne?
Je
pense d'abord que Lausanne est une très bonne expérience.
Mais c'est aussi un moyen pour moi de trouver une compagnie.
Est-ce votre première concours?
L'année
dernière, j'ai participé à la finale du Youth
America Grand Prix à New York. J'ai eu la médaille
d'argent.
Quelles variations allez-vous présenter?
J'ai choisi la variation d'Albrecht dans Giselle, parce que c'est une variation très différente de celle de Vaslaw que j'ai prise en contemporain. Je veux ainsi montrer que je peux danser des choses très différentes. Dans Giselle, c'est l'émotion portée par la variation qui m'intéresse. Vaslaw,
c'est autre chose. On peut mettre beaucoup de soi-même et
apporter des sentiments différents dans cette variation.
C'est vous qui les avez choisies?
C'est un choix commun avec mes professeurs, Kirill Melnikov pour le classique et David Russo pour le contemporain.
Suiviez-vous le Prix de
Lausanne avant d'y participer? Y a-t-il des candidats des
éditions précédentes qui vous ont marqué?
IOui, je suivais le Prix et c'était un rêve d'y
participer. J'ai adoré Cesar Corrales et Adhonay Soares. C'est amusant,
parce que maintenant, je les connais.
Comment s'est passée votre préparation et quels conseils vous ont donnés vos professeurs?
J'ai commencé à apprendre ma variation
contemporaine en décembre, mais je n'ai vraiment commencé à la répéter
que début janvier. La variation classique, je l'ai travaillée en
novembre et décembre. Je répétais après mes cours, mais pas tous les
jours, car on avait souvent d'autres répétitions avec l'école. Je n'ai
vraiment pu travailler quotidiennement qu'à partir de janvier. Mon
professeur a surtout insisté pour que je montre mes émotions. L'aspect
technique aussi bien sûr, mais d'abord les émotions.
Avez-vous une compagnie favorite ou une compagnie que vous aimeriez intégrer?
Je n'ai pas vraiment de compagnie favorite. Je cherche avant tout une
compagnie qui ait un bon répertoire, à la fois classique et
contemporain, parce que j'aime vraiment beaucoup les deux. Et je veux
danser – beaucoup! Je voudrais aussi une grande compagnie, une compagnie
qui me pousse en avant. Parfois je pense à l'Amérique, mais je ne suis
pas encore sûr.
Le Bayerisches Staatsballet ne vous intéresse pas pour la suite?
Ils font beaucoup de classique, et je voudrais aussi faire du moderne et
du contemporain. J'ai peur, si je vais là-bas, que le contemporain me
manque.

Vous
avez déjà été récompensé dans
un concours. Vous êtes à Lausanne pour gagner?
Je suis là pour être là et pour me faire de nouveaux amis. Je ne suis pas là d'abord pour gagner.
Et vous vous êtes fait des amis?
Oui, et j'ai rencontré beaucoup d'anciens amis aussi.
Vous avez des danseurs favoris?
J'en ai beaucoup! J'essaye de prendre le meilleur
de chacun. Chaque interprète est différent, bouge différemment. Je
regarde énormément de vidéos sur Youtube et j'essaye de prendre à chacun
ce qui est le meilleur pour moi. Mais si je dois citer des noms, je
dirais Mikhail Barychnikov, Friedemann Vogel et Vladimir Shklyarov.
Y a-t-il des ballets ou des œuvres
d'aujourd'hui, puisque vous aimez le contemporain, que vous aimeriez
particulièrement interpréter?
J'aimerais beaucoup interpréter un jour les pièces de Marco Goecke. Je
voudrais travailler avec lui, «ressentir» ses pièces sur moi. Ce qu'il
fait est vraiment intéressant. J'aimerais aussi beaucoup danser Don Quichotte. J'adore ce ballet, tout les « trucs » qu'il y a dedans, l'Espagne, le caractère...
Vous êtes venu accompagné à Lausanne?
Mon professeur m'accompagne. Ma famille, en revanche, n'est pas là. Ils
ne pouvaient pas venir, mais ils me soutiennent beaucoup. Ils regardent
tous les directs.
Stanislaw Wegrzyn - Propos recueillis par Bénédicte Jarrasse
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