Prix de Lausanne 2017 : Marina Fernandes Da Costa Duarte (Brésil)
01 février 2017 : Marina Fernandes, de l'Académie Princesse Grace de Monaco
L'Académie Princesse Grace envoie régulièrement
à Lausanne de brillants candidats. Après David Navarro
Yudes (Royal Ballet), Mikio Kato (Ballet royal de Flandres,
après un passage par les Ballets de Monte-Carlo) et Rina
Kanehara (English National Ballet), c'est une jeune Brésilienne
de dix-sept ans, Marina Fernandes Da Costa Duarte, qui
représente à Lausanne l'Académie Princesse Grace.
Elle nous raconte son parcours et sa préparation à la
compétition.
Marina Fernandes Da Costa Duarte avec le dossard n°306
Pouvez-vous nous raconter votre parcours, qui vous a menée du Brésil à Monaco?
J'ai commencé la danse très jeune à Rio de
Janeiro, la ville d'où je suis originaire. Ensuite, en 2013, j'ai
participé à une compétition - le YAGP - à New York. Le directeur de
l'Académie Princesse Grace, Luca Masala, se trouvait là et m'a invitée à
poursuivre mes études à l'Académie. J'avais alors quatorze ans. A
présent, je suis en dernière année d'études à l'Académie. Pour moi, au
début, c'était évidemment difficile de partir : je n'avais jamais quitté
ma famille, ni le Brésil. Mais je peux dire maintenant que j'ai passé
quatre très bonnes années à Monaco. J'ai beaucoup d'amis à l'Académie et
avec les professeurs, le directeur, nous formons une grande famille.
Comment était l'enseignement que vous avez suivi au Brésil?
J'étais élève de l'Escola Estadual de Danças Maria Olenewa à Rio.
L'enseignement était très russe. J'ai eu beaucoup de professeurs qui
utilisaient le système Vaganova. C'était très bien pour moi. Quand je
suis arrivé à l'Académie, c'était plus français. J'ai eu la chance
d'avoir ce mélange – un enseignement russe, puis français, américain
aussi.
Pourquoi vous êtes-vous présentée au Prix de Lausanne?
C'est mon directeur, Luca Masala, qui m'a présentée au Prix de Lausanne.
Il m'a dit que j'avais des chances d'aller jusqu'en finale. Mais pour
moi, l'important, ce n'est pas seulement d'aller en finale et de gagner,
c'est aussi l'expérience qui m'intéresse. Lausanne, ça a toujours été
un rêve et je suis très heureuse d'être ici.
Quelles variations avez-vous choisies et pourquoi?
En classique, je danse la variation de Kitri.
C'est mon professeur qui l'a choisie. Elle m'a dit : « Tu es
Brésilienne, tu as la personnalité de Kitri ». Et c'est vrai, quand je
danse Kitri, je m'amuse. Pour la variation contemporaine, j'ai choisi Préludes CV
de John Neumeier. Dans cette variation, la fille doit être élégante,
elle doit montrer une certaine maturité. Je trouve que c'est bien de
pouvoir montrer ce contraste. Cela permet aussi de voir que je peux
faire des choses différentes.
Comment vous êtes-vous préparée au Prix?
J'ai préparé mes variations avec mon directeur, Luca Masala, et avec mon
professeur, Gioia Masala. J'ai commencé à répéter à peu près en
décembre, environ deux heures par jour, en plus des cours normaux de
l'Académie. Au début, c'était difficile, j'étais très fatiguée, mais à
la fin, je n'ai retenu que le plaisir de toutes ces répétitions.
Quels conseils en particulier vous ont donné vos professeurs?
Il y en a eu beaucoup évidemment, notamment des
corrections techniques. Mais ce que je retiens de tout ce travail, c'est
la façon dont il faut me présenter sur la scène. Cela a à voir avec la
discipline, Les professeurs, les spectateurs, tout le monde voit la
discipline, le travail que l'on a fourni. Mais il faut apprendre à être
très concentré et à se débarrasser du stress. Ce sont des choses que
l'on voit.
En-dehors des conseils et du travail de transmission de vos professeurs, avez-vous des inspirations extérieures?
Oh oui! Il y a d'abord les candidats des années
précédentes. Mayara Magri et Leticia Dias, qui ont été lauréates à
Lausanne, sont vraiment des inspirations pour moi. Pour la variation de
Kitri, j'ai beaucoup regardé Cynthia Harvey, Natalia Ossipova aussi.
J'ai essayé de capter quelque chose de leur énergie.
Quelles sont les compagnies qui vous tentent?
J'aime beaucoup les compagnies allemandes : le
Ballet de Stuttgart, le Ballet de Bavière... J'adore leur répertoire. Il
y a aussi beaucoup de danseurs de ces compagnies qui m'inspirent, comme
Friedemann Vogel, Alicia Amatriain...
Y a-t-il des rôles ou des ballets dont vous rêvez?
Aurore dans La Belle au bois dormant. J'aimerais aussi danser Kitri bien sûr un jour.
Vous êtes plutôt classique alors?
J'aime beaucoup aussi le contemporain. J'adore une compagnie comme le
NDT ! J'aimerais danser dans une compagnie classique, mais faire aussi
du Forsythe, du Kylian...
.
Vous avez d'autres passions que la danse?
Aujourd'hui, la danse est tout pour moi.
Comment s'est déroulée la séance de coaching avec Monique Loudières?
Je pense que ça s'est bien passé. C'était la
première fois. J'étais un peu stressée tout de même : elle était étoile à
l'Opéra de Paris... et c'est aussi une inspiration pour moi. Elle m'a
dit qu'il y avait beaucoup de bonnes choses. Elle ne m'a pas donné
beaucoup de corrections. Elle m'a dit que je pouvais ajouter des détails
dans ma variation. En contemporain, le coaching avait plus à voir avec
l'artistique. Pour ma variation, John Neumeier veut quelque chose de
très «soft», de très élégant.
Combien de candidats brésiliens à Lausanne cette année?
Nous sommes sept – quatre garçons et trois filles.
Quelles sont les forces de l'école brésilienne?
On a l'envie de danser. Nous avons envie de
montrer que nous sommes Brésiliens! (rires) Tous les candidats
brésiliens de cette années sont très talentueux.
Mais il n'y a pas d'avenir pour les bons danseurs au Brésil...
La situation des danseurs y est difficile. On
accorde pas la même importance à la danse au Brésil qu'en Europe. C'est
aussi pour cela que je suis venue à l'Académie. Je n'avais pas vraiment
d'avenir au Brésil.
Marina Fernandes Da Costa Duarte - Propos recueillis par Bénédicte Jarrasse
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