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Ogla Smirnova - Artem Ovcharenko (Bolchoï) : deux Russes à Monte-Carlo
08 janvier 2016 : autour de Casse-Noisette Cie, Olga Smirnova et Artem Ovcharenko
Depuis La Mégère apprivoisée, le Bolchoï et Jean-Christophe Maillot filent le parfait amour. Pour accompagner la reprise de Casse-Noisette Compagnie,
le chorégraphe a souhaité inviter Olga Smirnova, soliste
principale, et Artem Ovcharenko, étoile, et leur a écrit
un pas de deux en forme d'hommage à leur talent.
Les deux danseurs nous parlent de cette rencontre, du travail avec le chorégraphe et de quelques autres choses encore...
Artem Ovcharenko et Olga Smirnova dans Casse-Noisette Compagnie (chor. J-C. Maillot)
Vous aviez déjà travaillé tous les deux, dans le cadre du Bolchoï, avec Jean-Christophe Maillot pour La Mégère apprivoisée. Comment s'est faite cette nouvelle collaboration, cette fois hors-les-murs, pour Casse-Noisette Compagnie?
Artem Ovcharenko : Avec
Jean-Christophe, nous sommes devenus amis. En fait, je pense qu'il y a
de bien meilleurs artistes qu'Olga et moi [au Théâtre
Bolchoï], mais simplement, il ne les sent pas comme «les
siens». Jean-Christophe est un homme très
intéressant et tous les membres de sa troupe, les Ballets de
Monte-Carlo, sont des gens qui entretiennent une relation
particulière avec lui. Il les «sent» et cet
aspect-là est primordial dans son travail.
Olga Smirnova : Depuis le travail sur La Mégère apprivoisée,
nous comprenons de mieux en mieux les désirs de Jean-Christophe
et la manière dont il transpose sa pensée dans le
mouvement. Je pense que c'est pour cela que cette collaboration a pu se
poursuivre. Avec Artem, nous sommes venus en septembre dernier à
Monaco pour le Gala russe et nous avons dansé à cette
occasion un duo extrait de son Roméo et Juliette. C'est là qu'il nous a invités et proposé de participer à son Casse-Noisette en décembre.
Le Bolchoï ne s'est pas opposé à cette venue?
Artem Ovcharenko : En
fait, non. Le monde d'aujourd'hui est plus ouvert. Entre le
Bolchoï et les Ballets de Monte-Carlo, c'est presque une
amitié – on peut même dire que c'est une
amitié – qui s'est nouée. Quand Jean-Christophe
vient au Bolchoï, il se sent chez lui, tout le monde l'aime
là-bas. Depuis La Mégère apprivoisée, une collaboration s'est instaurée entre les deux compagnies.
Vous
êtes arrivés à Monaco le 6 décembre pour les
répétitions de Casse-Noisette Compagnie. Comment se passe
le travail avec la compagnie?
Olga Smirnova : Très
vite, on s'est sentis ici comme à la maison. Il existe entre
tous les danseurs de la compagnie une relation d'amitié et nous
nous sommes sentis très rapidement intégrés dans
leur travail. Et on en est très heureux !
Artem Ovcharenko :
Je suis d'accord avec Olga. C'est génial d'arriver quelque part
où l'on vous attend les bras ouverts ! On sent qu'il y a ici une
bonne atmosphère. C'est vraiment très difficile de
travailler dans de telles conditions ! [rires]
C'est plus facile pour vous de travailler à Monaco qu'au Bolchoï?
Olga Smirnova : Au
Bolchoï, on travaille toujours en petites unités : il y a
toi et ton professeur - ton coach. Il n'y a pas au Bolchoï ce
sentiment «d'équipe», ce sentiment que l'on pourrait
presque dire «familial» qui existe aux Ballets de
Monte-Carlo.
Artem Ovcharenko :
Évidemment, c'est aussi dû en partie au fait que les
Ballets de Monte-Carlo ne sont pas une compagnie aussi importante en
taille que le Bolchoï. Tout y est plus transparent, plus
léger.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le pas de deux que vous dansez dans Casse-Noisette Compagnie?
Artem Ovcharenko : La
première chose à dire, c'est que c'est formidable de
travailler avec Jean-Christophe Maillot. Il a rebondi sur nos
capacités, il s'est servi de nos personnalités, il a en
quelque sorte «taillé les costumes sur nous»,
c'est-à-dire qu'il a taillé ce pas de deux sur nous.
Après, il s'est servi des réminiscences des ballets qu'il
a créés ces vingt dernières années pour en
faire ces morceaux autonomes du deuxième acte.
Olga Smirnova :
Ce que je retiens avant tout, c'est la liberté que
Jean-Christophe nous permet dans l'interprétation. Ce n'est pas
seulement la liberté d'aller en scène en
général dont je parle. Dans les ballets classiques, on
doit toujours rester dans un cadre très précis.
Jean-Christophe, lui, nous demande principalement d'être
nous-mêmes. La liberté, c'est celle d'être
nous-mêmes. Bien sûr, cela se fait aussi dans le cadre
d'une chorégraphie, mais il nous laisse beaucoup de champ
à explorer sur le plan interprétatif.
Olga Smirnova répétant Casse-Noisette Compagnie (chor. J-C. Maillot)
Quelle est votre expérience à tous deux en tant que partenaires?
Olga Smirnova : On danse ensemble les ballets où l'on doit s'embrasser tout le temps... [rires].
Artem Ovcharenko : On a dansé principalement La Dame aux camélias [chor. John Neumeier], mais aussi Diamants [chor. George Balanchine]. Bon là, il n'y a pas besoin de s'embrasser. [rires]
Pensez-vous qu'un partenariat est né et pourrait se développer entre vous?
Olga Smirnova : Je
remercie Jean-Christophe d'avoir vu un couple en nous. Pour moi, c'est
très agréable de danser avec Artem, non seulement sur le
plan technique, mais aussi sur le plan émotionnel. Il y a
évidemment des moments dans le travail où l'on rencontre
de petites difficultés, mais il sait toujours prendre les choses
avec humour, me faire rire avec des blagues et également me
rassurer pour la suite.
Votre pas de deux n'intervient que dans l'acte II et à la toute
fin du ballet. N'est-ce pas un peu frustrant tout de
même d'attendre aussi longtemps avant d'entrer en
scène?
Olga Smirnova : Non, au contraire ! Et notre pas de deux est le point culminant du ballet.
En ce moment [décembre 2015], le Bolchoï danse son propre Casse-Noisette, celui, classique, de Grigorovitch. [A Artem] Est-ce qu'il vous manque?
Artem Ovcharenko : Il
ne faut pas comparer les deux versions. Elles n'ont rien à voir.
Ce sont deux planètes totalement différentes. La version
de Grigorovitch s'appuie sur le conte d'Hoffmann, celle de Maillot,
à partir du conte d'Hoffmann, raconte l'histoire d'une
compagnie. Cela fait déjà cinq ans à peu
près que je danse le Casse-Noisette
de Grigorovitch et au Bolchoï, on me programme notamment dans ce
ballet le jour de mon anniversaire qui est le 31 décembre. Et
cette année, je vais aussi danser ici ce jour-là.
La Mégère apprivoisée
a obtenu un grand succès et reçu un excellent accueil
critique en Russie et ailleurs. Qu'est-ce que le travail avec
Jean-Christophe Maillot a changé à la fois dans vos
carrières respectives et dans votre vision de la danse?
Olga Smirnova : Chaque
chorégraphe apporte avec lui sa personnalité
particulière dans le travail. Le travail avec Jean-Christophe
est très honnête, très humain. Il garde quand
même une approche classique du spectacle, dans ses cadres, mais
c'est quelque chose de très ouvert. C'est forcément un
enrichissement de travailler avec des chorégraphes
différents. Jean-Christophe nous a notamment appris le principe
de l' «action / réaction»
[c'est-à-dire une conscience dramaturgique].
Artem Ovcharenko : Avec
toutes les corrections que l'on fait en ce moment à partir des
vidéos, j'ai réalisé que le travail avec
Jean-Christophe était comme une sorte d'improvisation
très encadrée. En fait, aucun des enregistrements que
l'on regarde n'est le même. Il y a une grande liberté
à l'intérieur du cadre qu'il nous impose. Ce qui est
très important, c'est que Jean-Christophe transmet un certain
nombre de pensées qui font que le mouvement parvient à
s'incarner en nous, dans nos corps, sans que l'on pense à la
position de nos bras, de nos coudes, de nos mains... A mon avis,
c'est ce qu'il nous apporte de plus important en ce moment dans notre
manière de voir la danse.
Olga Smirnova et Artem Ovcharenko dans Roméo et Juliette (chor. J-C. Maillot)
En tant que danseurs du Bolchoï, au répertoire à
dominante très classique, vous sentez-vous
différents des danseurs des Ballets de Monte-Carlo,
forcément plus familiers du travail de Maillot?
Artem Ovcharenko : Je ne me pose pas cette question.
Olga Smirnova : Personnellement,
je pense qu'en tant que soliste du Bolchoï, je peux apprendre
beaucoup de choses de ces artistes. Pour moi, même si ce qu'ils
font n'a pas l'air comme ça très classique, je trouve
qu'ils ont une façon de contrôler leurs corps qui est
exceptionnelle.
La Mégère apprivoisée
sera prochainement reprise au Bolchoï en janvier et retransmise au
cinéma. [A Olga] Votre conception du rôle de Bianca
a-t-elle évolué depuis la création ?
Olga Smirnova : Au
bout d'un certain temps, à force de les danser, les rôles
sont bien «assis» dans nos corps. On parvient
alors à dépasser la technique et on se préoccupe
davantage de la connexion avec les autres personnages, ce qui est
très important dans les ballets de Jean-Christophe. Tu «te
baignes» tout simplement dans ton rôle et tu essayes de
transmettre le mieux possible tout ce qu'il te demande en termes de
relations avec les autres personnages. C'est un plaisir immense.
La saison dernière, vous étiez blessée. Avez vous
regretté d'avoir manqué la première de ce ballet
à Monaco?
Olga Smirnova : Évidemment,
c'est très difficile pour tous les artistes de rater des
événements pareils, mais il y a comme une espèce
de compensation : j'ai beaucoup de plaisir à travailler
maintenant !
Quels sont les rôles (ou les ballets) que vous préférez danser actuellement?
Artem Ovcharenko : Ce
que j'aime, c'est danser des rôles qui s'inscrivent dans une
narration. J'aime qu'il y ait des émotions entre les
héros. J'aime que le ballet ait un sujet.
Olga Smirnova : J'aime tous les ballets narratifs, les ballets qui portent beaucoup d'émotions, comme La Dame aux camélias, Onéguine...
Vous êtes davantage attirés par des ballets néo-classiques alors?
Artem Ovcharenko : Ce n'est pas la question. Dans les ballets classiques comme Giselle,
on peut interpréter le rôle d'Albert de manière
très différente : par exemple, on peut faire
d'Albert un héros amoureux de Giselle
– ou non –, ou alors on peut choisir de faire du ballet
quelque chose de plus technique, etc... On fait donc aussi cette
expérience de la narration dans les ballets classiques. Et
à chaque fois, on peut expérimenter quelque chose de
nouveau à travers un personnage.
Olga Smirnova : En
fait, je ne pense pas que l'on puisse vraiment dire qu'il y a des
spectacles que l'on aime et d'autres que l'on n'aime pas. Quand on se
plonge dans un spectacle et dans l'interprétation d'un
rôle, on vit, on mange, on dort avec ce rôle. On ne pense
qu'à ça tout le temps. Évidemment, dans La Dame aux camélias ou dans Onéguine, l'émotion très forte est portée par le sujet du ballet lui-même. Mais elle existe aussi dans Diamants, dans Le Lac des cygnes, dans La Bayadère ou dans d'autres ballets classiques... Il y a là d'autres champs qui nous occupent entièrement.
Artem Ovcharenko
Y a-t-il des rôles dans le répertoire du
Bolchoï que vous rêveriez de danser et que vous ne
dansez pas encore?
Olga Smirnova : Il
ne faut pas en parler, cela pourrait être un mauvais
présage! Mais je répondrais quand même probablement
le rôle de Giselle, que je situe quelque part au sommet.
Artem Ovcharenko : Je
dirais que la porte est toujours un peu entr'ouverte pour certains
rôles. Je n'ai jamais dû taper du pied pour avoir un
rôle principal. On m'en propose suffisamment, je saisis
l'occasion, et j'en suis entièrement satisfait.
Ces dernières années, il y a un certain nombre de
chorégraphes «contemporains» au sens large qui sont
entrés au répertoire du Bolchoï. Y en a-t-il que
vous aimez particulièrement ou que vous aimeriez voir plus
spécialement venir à vous?
Olga Smirnova : Pour ma part, j'aimerais continuer à travailler avec Jean-Christophe.
Artem Ovcharenko : Il y a des projets pour qu'il revienne au Bolchoï... [rires]
Le Bolchoï est actuellement dans une période de transition.
Sergueï Filin est sur le point de quitter la direction de la
troupe, un nouveau directeur, Makhar Vaziev, va le remplacer.
Qu'attendez-vous de ce nouveau directeur? L'avenir vous fait-il peur?
Artem Ovcharenko : Tout
d'abord, Sergueï Filin ne va pas s'en aller très loin, il
reste à Moscou. Le monde de la danse est un très petit
monde. On se croise tous dans des galas, dans des concerts, dans des
spectacles divers et variés. Pour le nouveau directeur, je pense
qu'il n'y a pas lieu d'avoir peur. Il faut faire connaissance avec lui
et voir comment les choses vont se développer.
Olga Smirnova : Bien
qu'il vienne du Théâtre Mariinsky, je ne le connais pas
personnellement. J'étais une toute petite fille quand il se
trouvait à Saint-Pétersbourg. Et quand je dansais
là-bas, il était déjà ailleurs. Au
Bolchoï, il aura besoin de solistes pour assurer le
répertoire et je pense que si l'on danse bien, il n'y aura pas
de soucis ou de problèmes de collaboration.
Artem, vous venez d'interpréter le rôle de Noureev dans un
film produit par la BBC. Comment cela s'est-il passé? Comment,
en particulier, avez-vous été choisi?
Artem Ovcharenko : Richard
Smith, le réalisateur, est venu à Moscou. Il a
assisté à la classe, aux répétitions, aux
spectacles au Théâtre Bolchoï. Il nous a parlé
du film. Ça s'est passé très vite en fait.
Physiquement, il paraît qu'il y a une ressemblance entre nous. Et
puis, il se trouve que je danse aussi un peu [rires]. Ce n'est pas si
évident de trouver une personne qui possède ces deux
qualités. il y a probablement des acteurs qui auraient pu faire
ça très bien, les danseurs sont sans doute un peu moins
nombreux à pouvoir le faire très bien... Ce fut donc un
heureux concours de circonstances. J'étais la personne
adéquate pour ce film.
Avez-vous apprécié cette expérience au cinéma?
Artem Ovcharenko : Beaucoup!
Le cinéma est un monde complètement différent du
ballet pour moi. Le travail n'a rien à voir avec ce que je
connais dans la danse. On se retrouve à côté de
gens – les acteurs – qui, soudain, se transforment, peuvent
se mettre à rire ou à pleurer. C'était vraiment
une expérience artistique très intéressante. Mais
en fait, tout ce que j'entreprends – que ce soit dans la danse ou
dans le cinéma –, je me jette complètement dedans
et je ne me pose pas la question de savoir si cela va réussir ou
pas.
Tout le monde connaît Noureev, au moins superficiellement. Le
personnage vous intéressait-il ou vous fascinait-il
particulièrement? Avez-vous lu des livres, fait des recherches
sur lui?
Artem Ovcharenko : Toutes
les informations que je pouvais recevoir concernant Noureev
étaient les bienvenues. Sur ma table, il y avait des piles de
livres sur Noureev. J'ai aussi eu la possibilité de rencontrer
des gens comme Pierre Lacotte, avec qui j'ai travaillé au
Bolchoï, et qui a pu me fournir des informations très
précieuses, ou encore Alla Ossipenko, une célèbre
ballerine de Saint-Pétersbourg qui l'a bien connu. Maintenant,
je dois dire que dans la vie, Noureev et moi, nous sommes aux
antipodes. Ce qu'il a fait, je ne me le permettrai jamais. Du
fait de cette différence et de cette opposition entre nous, je
ne pouvais pas jouer Noureev à proprement parler, mais il
fallait que je trouve des moments de sa vie et des qualités chez
lui qui puissent éveiller quelque chose en moi.
Lesquelles?
Artem Ovcharenko : Je
pense à la période où il était encore
à Saint-Pétersbourg. Il était déjà
étoile, mais le monde entier l'ignorait. Il a dû se
prouver énormément de choses, contrairement à ce
qu'on pense ailleurs. Il a traversé des situations très
difficiles, des moments de dépression, des moments d'agression
même. Il lui a fallu se montrer très fort face à
tout cela. Et les efforts qu'il a dû déployer pour prouver
sa valeur durant sa carrière ont fait que je me suis senti
beaucoup plus proche de lui. Le film, qui porte sur ses années
en Russie et sur son départ, montre la ténacité
incroyable dont il a dû faire preuve pour faire face à
toutes ces agressions extérieures. Et il a toujours
continué à se battre. Plus tard, quand il avait le SIDA,
il a continué à danser, il portait des bandages, et sous
ses bandages, il y avait carrément des veines qui sortaient...
C'est un homme dont on parle et dont on parlera très longtemps
– un homme d'exception. Probablement, on retrouvera encore de
nouveaux détails méconnus sur sa vie dans les archives.
C'est quelqu'un en tout cas qui mérite toute cette attention,
toute cette gloire autour de lui.
Vous aimeriez danser les chorégraphies de Noureev ?
Artem Ovcharenko : On va dire que c'est quelque chose qui peut arriver. La porte en tout cas est entr'ouverte.
A Paris alors?
Artem Ovcharenko : Peut-être. Il faut en parler avec Pierre [Lacotte] [rires].
Olga Smirnova : Ce
que j'ai entendu dire de ceux qui ont dansé les versions de ses
ballets, c'est que c'est un défi surhumain à relever pour
chaque artiste. La technique des ballets de Noureev est très
difficile.
Artem Ovcharenko : On a dansé Marco Spada,
qui a été remonté par Pierre Lacotte pour le
Bolchoï, mais qui a été créé d'abord
pour Noureev. Normalement, une variation classique se compose de trois
parties, et quand on a commencé à travailler sur ce
ballet, on a découvert que chez lui, c'était cinq ou
six parties qu'elle comportait ! J'ai l'impression que Rudolf a
fait en sorte que personne ne puisse répéter, faire la
même chose que lui. Quand Rudolf était jeune, à
Saint-Pétersbourg, il dansait avec talent, il était
charismatique, mais techniquement, il n'était pas bon. Quand il
est arrivé en Europe, il a voulu rendre sa technique parfaite.
Il a donc mis énormément de technicité dans ses
variations. C'était sa façon d'être – prendre
la vie à bras-le corps. Cela se répercutait dans sa
danse. Il faisait tout jusqu'au bout, avec énormément
d'enthousiasme et d'énergie.
Préparez-vous de nouveaux rôles actuellement pour la saison du Bolchoï ?
Artem Ovcharenko : On espère! Nous allons procéder prochainement au transfert de notre version de Don Quichotte
de la nouvelle scène à la scène historique. Ce
sera une première et il y aura forcément certains
changements.
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Propos recueillis et transcrits par Bénédicte Jarrassse.
Entretien réalisé en Russe.
Artem Ovcharenko et Olga Smirnova dans Casse-Noisette Compagnie (chor. J-C. Maillot)
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Entretien
réalisé le 30 décembre 2015 - Olga Smirnova / Artem Ovcharenko © 2016,
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