menu - sommaire



entretiens
Elisa Fossati : Un billet pour Stockholm

04 janvier 2015 : Elisa Fossati - Mats Ek :
Juliette et Roméo


Elisa Fossati est une Montpelliéraine qui, après sa formation au CNSMDP et à l'Ecole Supérieure de Danse Rosella Hightower à Cannes, a choisi d'affronter les frimas de la Baltique. Entrée au Ballet Royal de Suède en 2008, elle participe à la création de Juliette et Roméo, présenté en tournée par la compagnie au Palais Garnier à partir du 6 janvier 2015. Elisa ne sera pas du voyage, mais pour une heureuse raison. Elle est maman depuis quelques jours. L'interviewer d'Elisa Fossati est Jérôme Marchand, un autre Français,Premiärdansar ("Principal") au Ballet Royal de Suède.






Elisa, peux-tu te présenter et nous dire comment tu es arrivée au Ballet Royal de Suède?

J’ai commencé la danse au Conservatoire de Montpellier avec Véronique Claparède. J’ai ensuite rejoint l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes sous la direction de Monique Loudières où j’ai pu suivre un cursus classique et contemporain. Après Cannes, j’ai rejoint le Conservatoire National Supérieur De Paris. A la suite de ma participation avec le Junior Ballet du CNSMDP au Monaco Dance Forum, j’ai pu décrocher mon premier contrat au Ballet Royal de Suède. Je ne connaissais pas trop cette compagnie, mais en me renseignant j’ai trouvé que le répertoire y était varié avec un nombre important de spectacles par saison. En août 2008, je suis donc partie pour la Suède.


Comment s’est passée ton intégration dans la compagnie? A t-il été difficile de t’adapter à la vie en Suède?

Je dois dire que les premiers mois ont été plutôt difficiles. Entre trouver un appartement, qui est quasiment mission impossible à Stockholm, remplir les papiers administratifs ou comprendre l’emploi du temps, le tout en Suédois, j’ai mis quelque temps a m’adapter. Mon anglais étant aussi très mauvais, ca n’a pas arrangé les choses. C’était embarrassant de ne pas bien comprendre mes collègues ou les chorégraphes. Bien sûr, après un certain temps, je me suis sentie plus à l’aise, j’ai commencé à mieux connaitre les danseurs (la compagnie compte environ soixante danseurs), à créer des amitiés, à apprécier la ville, qui est très agréable malgré les hivers sombres et froids. Au niveau professionnel, cette première année a été très marquante pour moi, j’ai notamment pu travailler sur une création de Christian Spuck, Tableau perdu, et une création de Mats Ek, Radis Noir. Le travail avec ces deux chorégraphes a été très enrichissant. Nous avons aussi fait une tournée d’un mois en Chine, qui reste un super souvenir.


Peux-tu nous parler de ton expérience avec le Ballet Royal de Suède, et avec les chorégraphes qui y sont invités?

La compagnie travaille avec des chorégraphes internationaux de renom, mais aussi collabore très régulièrement avec des chorégraphes suédoisn, comme Mats Ek, Pontus Lidberg ou Alexander Ekman. Cette compagnie me plait beaucoup par la diversité de son répertoire. Nous dansons des grands classiques mais aussi des pièces très modernes. Nous avons également dans le répertoire des ballets comme Casse-Noisette (Nötknäpparen) ou Fifi Brindacier (Pippi Långstrump) du chorégraphe suédois Pär Isberg qui sont inspirés de contes scandinaves. Je pense que chaque chorégraphe et chaque ballet apportent quelque chose, même si on ne s’amuse pas toujours lors du travail de création ou lors des répétitions. Il y a des expériences qui m’ont plus marquée que d’autres, comme travailler avec William Forsythe, Mats Ek, Nils Criste ou Marcia Haydée. Ce sont des personnes généreuses qui ne traitent pas les danseurs comme de simples exécutants, mais vraiment comme des artistes.


Comment as-tu vécu la création de Juliette et Roméo de Mats Ek?

C’est toujours formidable de travailler avec Mats Ek. Il pousse les danseurs au bout de leurs limites tout en étant patient et d‘une extrême gentillesse. Dans Juliette et Roméo, il y trente deux danseurs au total, le travail de groupe y est important, il doit aussi participer au déplacement du décor (de grands murs). Nous avons travaillé à la création pendant un an environ, cela a été long mais jamais ennuyeux. Mats Ek nous a tout de suite expliqué quelle était sa vision du ballet. Il voulait changer et actualiser les choses tout en gardant la base de l’histoire du premier amour innocent dans un environnement brutal. Nous savions donc où nous allions et tous les danseurs étaient très investis. Il y avait de même une très bonne ambiance dans le studio durant la création, ça a été un vrai plaisir de travailler ainsi.


A quoi aspires tu pour la suite de ta carrière?

C’est un beau métier qui demande beaucoup de travail et de discipline mais il y aussi une grande part de chance qui entre en compte. Je souhaite pour la suite de ma carrière pouvoir travailler sur de nouvelles créations de divers chorégraphes et avoir la chance de danser de jolis rôles…
.




Le contenu des articles publiés sur www.dansomanie.net et www.forum-dansomanie.net est la propriété exclusive de Dansomanie et de ses rédacteurs respectifs.Toute reproduction intégrale ou partielle non autrorisée par Dansomanie ou ne relevant pas des exceptions prévues par la loi (droit de citation notamment dans le cadre de revues de presse, copie à usage privé), par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. 




Entretien réalisé le 18 décembre 2014 - Elisa Fossati © 2015, Dansomanie


http://www.forum-dansomanie.net
haut de page