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Marc-Emmanuel Zanoli, danseur au Ballet de l'Opéra National de Bordeaux
14 mars 2010 : à la rencontre de Marc-Emmanuel Zanoli
Formé à l’Ecole de danse de l’Opéra de
Paris et au CNSM de Paris, Marc-Emmanuel Zanoli est membre du Ballet
National de Bordeaux depuis 2004. Bien qu’officiellement danseur
de corps de ballet, il a déjà pu aborder un
éventail de rôles assez large, allant des
personnages de caractère à divers rôles
de soliste, tant dans le répertoire classique que dans le
répertoire contemporain. On citera notamment, pour son
caractère inédit, sa prise de rôle récente
dans le personnage de l’Ange de l’Annonciation
d’Angelin Preljocaj, réservé jusque-là
à une interprète féminine. En marge de sa
carrière de danseur, Marc-Emmanuel Zanoli s’essaye
également à la chorégraphie.

Comment êtes-vous venu à la danse?
Ma mère était danseuse et professeur de danse classique
à Clamart. J’ai commencé à suivre des cours
avec elle, de temps en temps, tout en pratiquant parallèlement
la natation. J’avais alors des soucis de santé et il
s’agissait simplement d’entretenir ma souplesse grâce
à la danse. Au départ, je dansais donc uniquement par
plaisir et il était hors de question que j’envisage une
carrière professionnelle, d’autant que
j’étais un enfant plutôt timide. Je gardais pourtant
en moi l’idée que la danse pourrait être toute ma
vie. Le rythme des cours s’est peu à peu intensifié
pour moi et un beau jour s’est donc posée la question de
mon avenir professionnel.
A l’âge de 13 ans, l’un de mes professeurs a
proposé de me présenter à l’Ecole de danse
de l’Opéra de Paris. J’ai été
accepté et j’y suis resté une année.
J’étais petit à l’époque et j’ai
été officiellement renvoyé à cause de ma
taille. Mais très honnêtement, je pense que je
n’avais pas le niveau suffisant. Sur un plan humain,
c’était difficile aussi pour moi. Quoi qu’il en
soit, je remercie l’Ecole de danse de l’Opéra de
m’avoir apporté les bases de la danse classique et de
m’avoir permis de faire d’énormes progrès.
J’ai continué mes études au CNSM de Paris,
où j’ai suivi un cursus complet durant cinq ans.
J’en suis sorti avec une mention Bien au Prix. J’ai ensuite
obtenu un contrat de surnuméraire à l’Opéra
de Paris sur la production d’Ivan le Terrible, en 2003.
Lorsque mon contrat avec l’Opéra de Paris s’est
terminé, j’ai passé l’audition à
Bordeaux. Je m’y suis d’ailleurs
présenté à reculons et sans trop y croire.
Auparavant, j’avais dû en effet passer une dizaine
d’auditions, notamment au Ballet du Rhin, au
Grand-Théâtre de Genève, à Avignon..., mais
j’échouais à chaque fois, car on me reprochait
d’avoir un physique trop classique, dont le style ne
correspondait pas à celui de la compagnie! Finalement,
j’ai été engagé à Bordeaux, et il est
vrai qu’aujourd’hui, avec le recul, quand je vois le
répertoire des compagnies où j’ai passé des
auditions, et le type de danseur qu’ils engagent, je me dis que
probablement je n’y aurais pas été à ma
place.
Concernant Bordeaux, il se trouve que j’avais des amis qui y
dansaient en tant que surnuméraires. Je les entendais donc
parler du répertoire. Et puis, il y avait bien sûr les
noms liés à la compagnie, ceux de Charles Jude ou
d’Eric Quilleré – il venait, à
l’époque, de prendre son poste de maître de ballet
–, qui me rappelaient l’Opéra de Paris, pour lequel
j’ai toujours gardé un attachement particulier.
Durant toutes ces
années de formation, à l’Opéra ou au CNSM, y
a-t-il des professeurs qui vous ont plus particulièrement
marqué?
Liliane Garry, à l’Ecole de danse de l’Opéra,
m’a vraiment apporté les bases pour progresser. A cause de
cela, je ne peux pas vraiment lui en vouloir, même si j’ai
beaucoup souffert, étant enfant, de certaines réflexions
du genre «tu ne seras jamais danseur»…
Peut-être qu’inconsciemment, cela m’a poussé
à me battre pour prouver le contraire, car pour moi, il
n’était pas envisageable de faire autre chose que de la
danse.
Au Conservatoire, je citerais d’abord Sergueï Soloviev, un
professeur admirable. Il exigeait beaucoup de discipline de ses
élèves, et en même temps, il nous a permis
d’acquérir la maturité, en cultivant en nous la
force de caractère et l’obstination, même si, quand
on est enfant, on ne comprend pas toujours sur le moment certaines
réactions. J’appréciais, et j’apprécie
toujours beaucoup, Cyril Atanassoff. Mais de manière
générale, tout en ayant développé une
complicité plus grande avec tel ou tel professeur, je garde de
très bons souvenirs du Conservatoire et du corps enseignant
qu’il y avait alors. Et aujourd’hui, à Bordeaux,
Elisabeth Platel vient souvent nous donner des cours.
Don Quichotte (chor. Charles Jude)
Vous êtes un jeune
danseur, et pourtant on vous a souvent vu distribué à
Bordeaux dans les rôles de caractère des grands ballets
classiques (Carabosse, Don Quichotte)? Comment l’expliquez-vous?
J’ai toujours apprécié les danseurs qui ont
également un talent de comédien. Bien sûr,
j’admire le danseur qui possède une technique incroyable,
mais en même temps, cela ne me touchera jamais autant que le
danseur qui a une âme. Mathieu Ganio, dans certains de ses
rôles, est pour moi l’exemple de ce type de danseur.
C’est quelqu’un qui a vraiment un talent artistique.
Pour en revenir aux rôles de caractère, tout a commencé lorsque Charles Jude a remonté sa Belle au bois dormant.
Cela faisait un an et demi que j’étais à Bordeaux.
Dans cette version, le rôle de Carabosse est écrit pour un
homme, tout en étant sur pointes. Le danseur qui avait
créé le rôle n’était plus là.
Charles Jude a donc sollicité un danseur capable de monter sur
pointes, ce qui était mon cas.
Le rôle de Carabosse a été en quelque sorte une
révélation, car il m’a permis de montrer que, bien
qu’étant un jeune danseur, je pouvais avoir le sens de la
comédie, sans pour autant sombrer dans la caricature. La
caricature, je me l’interdis et ce, quel que soit le rôle.
Don Quichotte, par exemple, je ne voulais pas qu’il apparaisse
comme un «vieux croulant», comme c’est souvent le
cas, et j’ai pris justement le contre-pied de cette
représentation. Certes, il a vécu, il a une
expérience qu’on ne peut pas lui retirer, mais il a
toujours cette fougue qui l’anime… De même, je ne
voulais pas d’une Carabosse maniérée, je souhaitais
plutôt lui donner un côté «femme
fatale». J’aime aborder toute cette palette de couleurs
qu’on peut apporter à des rôles.
Après La Belle au bois dormant, Charles Jude a monté son Don Quichotte
et m’a aussitôt proposé le rôle-titre. Sans
doute en raison de mon physique, de ma taille… C’est vrai,
je dois avouer qu’au départ, je l’ai plutôt
mal pris. Plus tard, j’ai eu l’occasion de danser Espada et
Basilio, mais à l’époque de la création, je
n’avais que 22 ans et l’on me donnait un rôle
destiné le plus souvent aux pré-retraités! Charles
Jude m’a par la suite expliqué qu’il voulait un Don
Quichotte aux allures de Salvador Dali. J’ai fait des recherches
et finalement, je me suis piqué au jeu. D’un point de vue
personnel, ce rôle m’a aussi aidé. Il m’a
convaincu de mener un travail différent de l’ordinaire et
de ne pas prendre d’entrée les choses à
contre-cœur. Il m’a aussi permis de comprendre pourquoi on
me voit dans tel rôle à tel moment et de prendre
conscience de que je peux apporter de différent à ce
rôle.
De manière générale, j’aime jouer, me
transformer. J’aime les rôles, les caractères, les
personnages. J’aime construire une vie, la rendre crédible.
Pour en revenir à
la Carabosse version Charles Jude, les pointes, c’était
quelque chose de naturel pour vous?
A l’Ecole de danse, on me reprochait toujours de ne pas avoir de
cou-de-pied, et je m’étais donc mis à faire des
pointes pour le travailler. Cela m’a d’ailleurs permis
d’acquérir non seulement une certaine souplesse, mais
aussi un sens de l’équilibre, une tenue du dos… Les
pointes, c’est un pur plaisir pour moi, et avec Carabosse,
j’étais content de pouvoir enfin le montrer à un
public.
Annonciation
présente évidemment un tout autre univers
chorégraphique que celui des grands ballets classiques, mais
là encore, on vous a confié un rôle de composition,
en même temps qu’un rôle de soliste,
traditionnellement tenu par une interprète féminine.
Comment cela s’est-il passé?
Au mois de novembre dernier, l’assistante d’Angelin
Preljocaj [Julie Bour] est venue à Bordeaux pour préparer
le ballet avec la troupe. Elle a d’abord réuni toutes les
filles pour un atelier. Le lendemain, elle a proposé de tenter
l’expérience avec deux ou trois garçons androgynes.
Elle nous a fait travailler durant un atelier de deux heures et demi
où l’on a eu à répéter deux ou trois
phrases du ballet. Elle nous a filmés et a ensuite montré
la vidéo au chorégraphe. Quand elle est revenue en
février, elle a proposé de tenter
l’expérience d’un Annonciation
en création mondiale, présenté pour la
première fois avec un garçon dans le rôle de
l’Ange.
J’ai évidemment été très
touché par cette proposition et je me suis lancé à
corps perdu dans ce travail. Outre le fait que j’admire beaucoup
Angelin Preljocaj en tant que chorégraphe, j’avais vu ce
ballet il y a très longtemps à l’Opéra de
Paris, avec Marie-Agnès Gillot dans le rôle de
l’Ange. Je ne me souvenais pas de la chorégraphie, mais je
me rappelais le sentiment d’émerveillement que
j’avais éprouvé face à ce duo. Je
n’aurais évidemment jamais imaginé une seconde me
retrouver dans ce rôle à l’époque!
Pour moi, il y avait là une certaine forme de pression : un
garçon dans ce rôle, et en plus pour la première
fois, il est certain qu’on ne pouvait pas être
assurés du résultat… Mais Angelin Preljocaj a
donné son accord à cette distribution inédite
[l’autre distribution associe deux danseuses] et son assistante
était très contente. Quand j’ai annoncé
autour de moi que j’allais faire ce rôle, c’est vrai,
les gens avaient forcément un peu de mal à y croire.
Lorsque je suis entré en scène à deux reprises
pour le danser, j’avoue que j’ai eu une pensée pour
tous mes amis. Je sais que beaucoup auraient aimé être
à ma place et j’ai conscience de la chance que j’ai
eu là, comme, la saison dernière, lorsqu’un
assistant de William Forsythe m’a permis de danser In The Middle…
On éprouve vraiment une très grande fierté quand
on se voit confier des rôles comme ceux-là.
In the middle somewhat elevated (chor. William Forsythe)
A Bordeaux, vous
êtes membre du corps de ballet, mais ce statut ne vous
empêche toutefois pas d’avoir des rôles de soliste.
Est-ce le privilège d’une compagnie à taille
humaine?
Je suis bien conscient que si j’avais eu la chance
d’être engagé au Ballet de l’Opéra de
Paris, par exemple, je n’aurais jamais pu danser Annonciation ou In The Middle…
De même, on ne m’aurait jamais confié les
rôles de Paris, d’Espada, ou de Basilio, que j’ai pu
danser ici, alors que d’autres attendent toute une vie sans
jamais les aborder. Les grandes compagnies font certes rêver
– elles me font aussi rêver – et c’est un
honneur d’en faire partie, mais si c’est pour être
l’éternel remplaçant du remplaçant, quelle
frustration!… Je ne me mets pas tous les jours à la barre
pour me dire que je ne danserai pas ce soir.
Quels sont les rôles dont vous rêvez à présent?
Je ne suis pas très porté sur les princes -
d’autres font cela bien mieux que moi -, mais il y en a tout de
même un que je rêverais d’aborder, c’est
Albrecht dans Giselle. Il a ce côté à la fois lyrique et humain que j’aime, et qu’on ne retrouve ni dans Le Lac des cygnes ni dans La Belle au bois dormant. J’aime aussi l’ambiance du deuxième acte de Giselle…
Et voilà encore un rôle qui demande de vrais dons
d’acteur! Le danseur qui se contente de montrer ses triples
cabrioles se trompe de ballet. Dans ce rôle, j’ai notamment
le souvenir de José Martinez. A l’époque, je me
trouvais dans la coulisse, côté jardin, au Palais Garnier,
et je l’ai vu arriver dans ma direction, avec sa grande cape
noire, ses lys… C’est un souvenir que je garderai
très longtemps…
En-dehors d’Albrecht, j’aimerais aussi faire le Boléro de Béjart, la Giselle de Mats Ek, le Swan Lake de Matthew Bourne… La saison prochaine, j’espère pouvoir danser l’un des Quatre Tempéraments,
puisque le ballet de Balanchine sera à l’affiche, avec une
préférence personnelle pour Mélancolique ou
Flegmatique. Ce sont ceux qui m’intéresseraient,
maintenant je ne sais pas si j’y serai intéressant au
regard de la direction… [rires] On va aussi refaire Roméo et Juliette.
A la création, j’avais eu la chance de pouvoir
interpréter le rôle de Paris, un rôle qui me
plaît beaucoup, et depuis longtemps. La version de Charles Jude
est un vrai cadeau, elle comprend une très belle variation,
assez longue, pour Paris, lors de la scène du bal, qui est un
peu un défi pour moi, car il me la fait faire à droite,
alors que je suis gaucher.
En marge de votre
carrière de danseur, vous vous essayez à la
chorégraphie. Pouvez-vous nous parler de vos activités de
chorégraphe?
Si j’ai fait de la danse, c’est avec l’idée de
faire de la chorégraphie. Bien sûr, j’ai toujours
voulu danser, interpréter des rôles, mais j’ai
toujours eu cette envie, en parallèle, de mettre en scène
des personnages et des histoires.
Au Conservatoire, j’ai commencé à présenter
des pièces de groupe, pour 25 ou 30 danseurs,
chorégraphiées dans un style très classique. Cette
base classique m’est restée par la suite. Je suis bien
conscient du reste que je n’ai pas le talent pour monter une
grosse chorégraphie contemporaine. Bon, je ne sais pas si
j’ai le talent pour faire une belle chorégraphie
classique, mais disons que je me sens mieux dans ce vocabulaire. En
tout cas, j’y suis chez moi.
La saison dernière, Charles Jude m’a proposé de
monter une chorégraphie pour le Festival «Cadences»
d’Arcachon, avec six danseurs du Ballet de Bordeaux. Cette
pièce, qui s’intitule Douce mélancolie,
a une dimension un peu biographique. Elle parle de gens qui se
croisent, se recroisent, de leurs rapports, de leurs
émotions… C’est en quelque sorte une pièce
«entre amis», créée pour des gens qui
comptent tous beaucoup pour moi. Elle représente notre vie, mais
en même temps, elle comporte une part d’imagination. Pour
moi en tout cas, c’est un excellent souvenir.
Est-ce la musique qui vous inspire?
Dans le processus chorégraphique, tout part de la musique.
J’en écoute énormément, surtout du classique
et de l’opéra. J’essaye quand même de
m’ouvrir à autre chose, par exemple, j’écoute
aussi du Craig Armstrong, des musiques électroniques…
Dans le cas de Douce mélancolie,
c’était un peu particulier : je savais que la
représentation devait avoir lieu en plein air, et je me suis dit
qu’une musique strictement classique ne serait peut-être
pas adéquate au cadre d’une «promenade». Tout
en restant dans une base chorégraphique classique, ou
néo-classique, j’ai donc opté pour quelque
chose de plus moderne, de plus accrocheur pour le public. Je ne voulais
pas non plus rester dans ce que j’avais déjà fait,
il me fallait aussi pour moi du nouveau.
Et en matière chorégraphique, avez-vous des influences précises?
J’admire énormément Balanchine et Robbins.
C’est dans ce style que j’ai commencé à
chorégraphier. Maintenant, j’essaye d’évoluer
et d’élargir mes horizons. J’avance dans ma
carrière de danseur, et il est vrai que j’aborde aussi des
chorégraphes différents. On redécouvre sans
arrêt son corps à ces occasions. Avec Preljocaj, on
explore une certaine manière de bouger qu’on
n’imaginait pas auparavant, et c’est la même chose
avec Forsythe ou avec Mats Ek. Je reste très ouvert, dans
certaines limites évidemment, car j’avoue que certains
chorégraphes actuels n’ont vraiment que le nom de
chorégraphe à mes yeux… Les choses évoluent
et se construisent aussi selon un certain ressenti personnel : il y a
des moments où j’ai besoin de développer quelque
chose de plus relâché, qui va donc m’amener vers une
écriture plus néo-classique, voire contemporaine. Je suis
jeune et je cherche encore ma voie, mon style… Après, je
ne prétends pas vouloir révolutionner la danse, je
connais mes limites… [rires] Parmi les chorégraphes
d’aujourd’hui, j’aime Mats Ek, William Forsythe,
Edward Lock, dont on reconnaît immédiatement le style.
J’ai aussi adoré la Blanche-Neige d’Angelin Preljocaj, ou encore les Enfants du Paradis de José Martinez…
Avez-vous des projets immédiats?
A vrai dire, la chorégraphie me manque un peu en ce moment.
J’ai en projet un duo qui pourrait être
présenté, mais rien n’est encore
sûr…J’ai également crée un solo sur
Van Gogh, pour Roman Mikhalev, que j’aimerais bien terminer.
L’idée de cette variation était partie d’une
photographie de Van Gogh, j’avais trouvé qu’il y
avait une certaine ressemblance entre le peintre et Roman.
Vous venez d’achever
une série de représentations de «Quatre Tendances
(2)». Que se passe-t-il à Bordeaux pour les danseurs entre
deux programmes, le prochain étant prévu pour la fin du
mois de mai?
Dans les quinze prochains jours [l’interview a été
réalisée le 14 mars 2010], nous allons travailler avec
l’assistante de Mauricio Wainrot qui doit remonter Le Messie
au Grand-Théâtre fin mai. Plusieurs tournées vont
s’enchaîner parallèlement avec des programmes
différents. «Quatre Tendances (2)» est par exemple
programmé à Bayonne. Coppélia
doit être présenté à Santander, en Espagne,
puis un peu plus tard, à Lyon. Et il faut que l’on garde
en même temps «Quatre Tendances (2)» dans les
jambes…C’est un peu tout le temps comme ça à
Bordeaux, surtout depuis cette année où l’on a pas
mal de tournées qui se chevauchent. Dès le mois de
janvier, on a par exemple commencé à travailler avec un
chorégraphe invité pour la saison prochaine… Donc
les périodes de creux entre les programmes à
l’affiche du Grand-Théâtre ne signifient pas du tout
du travail en moins pour les danseurs ! Avec un petit effectif, on est
en fait tout le temps sollicités.
Les effectifs sont relativement stables, mais il faudrait bien
sûr qu’on soit plus nombreux. De plus en plus de danseurs
se présentent aux auditions du Ballet de Bordeaux. Il est
évident que les saisons sont alléchantes et les
entrées au répertoire intéressantes pour des
danseurs. L’année prochaine, nous aurons notamment Petite Mort
de Kylian, un nouveau ballet de Balanchine… De plus, on arrive
à maintenir un nombre raisonnable de représentations pour
chaque programme, et en même temps, à assurer des
tournées, qui nous ont permis de danser sur des scènes
prestigieuses, comme la Fenice, à Venise.
Marc-Emmanuel Zanoli - Propos recueillis par B. Jarrasse
Valses (chor. Thierry Malandain)
Entretien
réalisé le 14 mars 2010 - Marc-Emmanuel Zanoli © 2010,
Dansomanie
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