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Davit Galstyan, soliste du Ballet du Capitole de Toulouse
03 décembre 2009 : conversation avec Davit Galstyan
Vous venez d’être nommé soliste. Qu’est-ce que cela représente pour vous?
Bien sûr, je suis heureux. Pour un danseur c’est un but de
toujours gravir des échelons, et d’essayer d’aller
plus haut. Pour ma part j’ai presque toujours dansé des
rôles de soliste depuis que je suis à Toulouse. Je crois
que ma façon de danser ne convient pas dans un corps de ballet.
Quel a été votre parcours avant votre arrivée à Toulouse?
Je suis né dans une famille d’artistes. Mon père
était danseur étoile au Bolchoï. Il est depuis 35
ans directeur de l’Opéra National d’Arménie.
Ma sœur, Juliette Galstian [recte], mène une
carrière internationale de chanteuse lyrique.
J’ai toujours aimé la danse. Mon père a
été mon premier professeur. J’ai suivi la formation
de l'École du Ballet National d’Arménie à
Erevan. Puis j’ai remporté le prix Noureev à
Lausanne. Cela m’a permis de poursuivre l'étude de la
danse à l'École du Royal Ballet d’Angleterre.
C’est pour moi la meilleure école du monde.
Après avoir obtenu mon diplôme, j’avais plusieurs
propositions, en Grande-Bretagne, ou aux États-Unis. Mais mon
professeur connaissait très bien Nanette Glushak. Elle lui a
envoyé une vidéo et Nanette m’a
immédiatement proposé un contrat, sans me faire passer
d’audition. Je ne parlais pas un mot de français à
ce moment. Le français est devenu ma quatrième langue
après l’arménien, le russe et l’anglais.
La danse c’est pour moi une passion. Je ne danse pas uniquement
pour gagner ma vie. C’est pour assouvir cette passion, et pour
faire cette carrière que j’ai quitté ma famille,
mes amis, mon pays.
Davit Galstyan dans le rôle de Hortensio (La Mégère apprivoisée, chor. John Cranko)
Etes vous toujours arménien?
Je veux rester arménien. Cependant j’ai fait une demande pour avoir la double nationalité.
Je me plais à Toulouse. C’est une ville chaleureuse et vivante.
Quels sont vos rôles préférés?
Tous les rôles représentent beaucoup pour moi. J’aime danser Basilio, dans Don Quichotte, ou Hortensio, dans La Mégère apprivoisée.
La comédie a une part importante dans ces ballets. J’ai
besoin de m’exprimer beaucoup, et encore plus sur la
scène. C’est pourquoi j’aime danser les grands
rôles. Je voudrais danser Frantz de Coppélia, James dans La Sylphide ou Le Fils prodigue. Ce sont des ballets où on peut donner beaucoup, faire ressentir des émotions.
J’ai été surpris en début de saison
d’avoir été choisi pour la première
distribution de Thème et Variations.
La partie du soliste dans cette œuvre est la plus difficile que
je connaisse. Elle exige énormément de technique, de
physique, d’endurance. Il faut aussi être un excellent
partenaire car le pas de deux est très long.
Davit Galstyan et Magaly Guerry dans Thème et variations (chor. George Balanchine)
Le Ballet du Capitole invite souvent des chorégraphes contemporains. Quels sont ceux qui vous ont marqué?
Il y en a beaucoup. Je pense à Jiri Kylian, William Forsythe,
Nils Christe, Mauro Bigonzetti qui m’a offert un rôle
très fort dans Orma.
Je voudrais citer particulièrement Jacopo Godani, un ancien
soliste de Forsythe. J’ai énormément appris de lui.
La création de Scènes de force
au Capitole a été un succès formidable. Parmi les
danseurs, Barychnikov est celui que j’admire le plus. J’ai
eu aussi la chance de rencontrer Carlos Acosta. Il m’a
donné beaucoup de conseils
Et vos projets immédiats?
Dans le spectacle Saison russe, je danserai le soliste de Paquita, ainsi que le pas de deux des Flammes de Paris, qui me plait particulièrement. Dans Paquita,
j’aurai pour partenaire Maria Gutierrez. J’adore danser
avec elle. Nous nous comprenons parfaitement sur scène. Je crois
que nos caractères se complètent très bien..
Davit Galstyan - Propos recueillis par Jean-Marc Jacquin
Entretien
réalisé le 3 décembre 2009 - Davit Galstyan © 2009,
Dansomanie
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