|
|
|
|
|
Ballet de
l'Opéra National de Bordeaux
22
& 26 mai 2019 : Quatre
tendances (7) au Grand Théâtre de
Bordeaux
Chronique 1: représentation du 22 mai, 1ère
distribution
Bottom of my sea (chor.
Ludmila
Komkova)
La
formule à succès lancée par Charles
Jude en 2008 en est aujourd'hui à sa
septième édition. «Quatre
tendances» revient, à intervalle de deux
ans environ, à l'affiche du Ballet de Bordeaux. Son principe
est
immuable : regrouper en une soirée quatre ouvrages
représentatifs des
divers courants de la danse actuelle. Cette année, la troupe
bordelaise,
désormais confiée à Eric
Quilleré, offrait à son public une
création, une reprise
et deux entrées au répertoire.
Le
tout-Bordeaux était convié à la
première, et, fait paraît-il suffisamment rare
pour devoir être souligné, le directeur musical du
Grand Théâtre, Marc
Minkowski, a honoré les danseurs et le public de sa
présence. Volonté
délibérée
d’affirmer son intérêt pour le ballet et
de rassurer la compagnie sur son
avenir après la période d’incertitude
qui a suivi le départ de Charles
Jude?
Bottom of my sea (chor.
Ludmila
Komkova)
La
soirée s’ouvrait sur Bottom
of my sea,
première mondiale signée Ludmila Komkova, une
artiste biélorusse qui avait déjà
fait parler d’elle en Aquitaine en remportant le concours de
jeunes
chorégraphes organisé à Bordeaux en
mai 2018. Ludmila Komkova n’en est qu’à
sa
troisième pièce, mais possède
déjà une belle maîtrise de la conduite
des
ensembles. En revanche, son approche des soli et des pas de deux est
plus
conventionnelle, tout comme le propos général de Bottom of my sea : une
opposition entre le féminin et le
masculin, le feu et l'eau, traduite dans la scénographie de
manière très
prosaïque par une alternance d’ambiances rouge et
bleue. Ce choix, qui rend le
propos aisément lisible, a au moins le mérite de
l’efficacité. On relèvera en
outre quelques jolies trouvailles, telles l’apparition des
visages des
danseurs, qui semblent sortir du néant, et le clin
d’œil au second acte de Giselle,
avec l’envol des voiles vers
les coulisses. En revanche, l’abus des éclairages
de type «douche»
finit par lasser. Les choix musicaux ont semblé
dicté par les couleurs, là
aussi pour souligner la dualité du propos de la
chorégraphe : bleu pour la
première symphonie dite «Oceans» [sic]
d’Ezio Bosso, rouge pour American beauty de Thomas Newman. Ce
brouet «new age»,
plus ou moins dans l’esthétique de Philip Glass
(en tous cas pour Oceans), peine
toutefois à séduire
vraiment. S’agissant d’une création, il
est évidemment difficile, en l’absence
de toute référence, de porter un jugement
péremptoire sur les interprètes. On
créditera en tout cas Ludmila Komkova d’une bonne
aptitude à diriger les
interprètes. La réalisation donne un sentiment de
maîtrise, de contrôle de la
gestuelle, qui atteste d’un travail de
répétition mené avec professionnalisme.
Faun (chor. Sidi Larbi Cherkaoui)
Avec Faun,
Sidi Larbi Cherkaoui s’est attaqué
à un monument de l’histoire de la danse. Non sans
une
certaine dose de courage
ou d’inconscience, car se frotter à Nijinski ne va
pas
sans risque. Même si
Cherkaoui s’est – avec raison –
défendu de
vouloir refaire 1912, il est
impossible de prévenir toute tentative de comparaison.
L’ouvrage du chorégraphe
belge, créé au Sadler’s Wells Theatre
de Londres en
2009, a néanmoins
«fait son chemin» en s’imposant sur les
principales
scènes
européennes. L’Opéra de Paris
l’a
récemment intégré à son
répertoire,
et Faun fait maintenant presque
figure de
«classique du XXIème siècle».
Mais, à l’inverse de Paris, la
production bordelaise de Faun a
été
dominée par la nymphe, au détriment du partenaire
masculin. Alice
Leloup, dont la voluptueuse chevelure évoque
irrésistiblement Mélisande,
capte toute l’attention. Face à elle, Guillaume
Debut campe un faune très
retenu, pudique presque, qui, à sa façon, nous
plonge aussi dans l’univers de
l’innocence tragique de l’opéra de
Debussy et Maeterlinck. On est ici aux
antipodes de l’érotisme sulfureux, qui, il y a un
siècle, avait mis le Théâtre
du Châtelet en révolution.
La Stravaganza (chor. Angelin Preljocaj)
Après
l’entracte, la tendance se fait résolument
américaine. La Stravaganza
est certes née de l’imagination
d’Angelin Preljocaj,
mais la chorégraphie était destinée
originellement au New
York City Ballet, qui l’a créée en
1997.
Preljocaj joue ici des oppositions musique baroque / danse
néoclassique et
musique contemporaine / danse baroque, mêlant les genres en
de joyeux oxymores,
tout en justifiant le titre de la pièce :
«l’extravagance». Il
y a ici un peu de l’esprit primesautier du Parc
(1994), mais Angelin Preljocaj s’adapte aussi aux
qualités de virtuosité des
danseurs américains rompus à Balanchine et
à Robbins. Les justaucorps
blancs tranchent avec les taffetas empesés
empruntés à l’univers graphique de
Vermeer. Les «anciens» et les
«modernes» finissent
par s’entendre
et les goûts se
réunissent en un pas de deux conclusif, très
joliment enlevé par Alice Leloup –
décidément à la fête - et
Neven Ritmanic. Le corps de ballet bordelais s’est,
pour sa part, très bien adapté au style dynamique
venu d’outre-Atlantique, avec
des ensembles nerveux et précis. On ne l’attendait
pas forcément à pareille
fête dans un répertoire tout de même
assez éloigné de l’école
française.
Paz de la Jolla (chor.
Justin Peck)
On
fera le même constat dans le dernier volet de
cette «tétralogie» : Paz
de la Jolla, œuvre
«américaine» par essence, a
été emmenée avec
beaucoup de panache par un excellent trio de solistes (Oksana Kucheruk,
flamboyante, Diane le Floc’h et Oleg Rogachev). La troupe a
suivi les meneurs
avec enthousiasme et précision. Paz
de la
Jolla, sur une musique de Bohuslav Martinů, a
marqué, lors de sa création
en 2013 au New York City Ballet, le véritable
départ de la carrière de Justin
Peck en tant que chorégraphe. L’ouvrage a obtenu
un succès remarquable, qui a
conduit le NYCB à produire l’année
suivante un documentaire, Ballet 422
(car il s’agissait de la 422ème
pièce à être
créée par la compagnie fondée par
Balanchine), autour du
«making of» de la pièce de Justin Peck.
Si ce dernier, retenu par
le tournage du «remake» de West
Side Story par Steven Spielberg,
n’a
pu être présent lui-même pour superviser
les répétitions en ce printemps 2019,
le Ballet de Bordeaux a su néanmoins s’approprier
les codes de la danse
post-balanchinienne avec beaucoup d’efficacité.
Romain Feist © 2019, Dansomanie
Chronique 2 : représentation du
26 mai, 2ème distribution
Paz de la Jolla (chor.
Justin Peck)
La formule des quatre tendances continue à perdurer bon an
mal
an, rassemblant quatre pièces de chorégraphes
contemporains d’horizons divers. Personnalités
confirmées, «classiques»
d’aujourd’hui,
ou nouveaux venus dans la création
chorégraphique, cette
formule nous a toujours apporté son lot de
découvertes ou
de bonnes surprises. Il semble que les prochaines saisons proposeront
de plus convenus «triple bills», où
Angelin
Preljocaj, désormais partenaire du Ballet de Bordeaux
à
travers le Ballet Preljocaj, prendra une large place.
La Stravaganza (chor. Angelin Preljocaj)
Le chorégraphe aixois est d’ailleurs
présent dans ce programme avec La Stravaganza,
qui fait ainsi son entrée au répertoire
bordelais.
Conçue en 1997 pour le New York City Ballet, cette
pièce
aux intentions transparentes est certainement emblématique
pour
lui et pour sa compagnie. Au lever du rideau, on entend une jeune fille
murmurer «je me souviens», renvoyant chacun vers un
passé indéterminé, personnel ou
historique. Un
premier groupe de danseurs en tenues sobres entame une danse
très construite au son d’un concerto de Vivaldi (La Stravaganza
op. 4). Batteries, ports de bras, jetés,
virtuosité, le
vocabulaire et le style en sont balanchiniens. Un deuxième
groupe apparaît, habillé à la flamande,
de
l’époque des premières grandes
migrations vers le
nouveau monde. Ils s’avancent lentement, circonspects,
peut-être fascinés, puis évoluent sur
des musiques
d’aujourd’hui, en mouvements
étirés. Tout le
ballet est là, dans la confrontation de ces deux groupes de
six
danseurs, venus de deux univers, deux espaces, deux
temporalités. D'un côté les danseurs du
New York
City Ballet, fidèles au classicisme revisité par
Balanchine, un Européen né en Géorgie.
De l'autre
côté les danseurs arrivant de la vieille Europe,
faisant
jaillir la nouveauté à travers une danse plus
instinctive, remontant aux origines. On s’observe, on se
jauge,
on se défie à coup de moulinets de bras. On finit
par
échanger des impressions avant de partager la danse par
petits
groupes ou par duos. C’est par cette œuvre
sympathique que
le fils d’immigrés albanais suggère les
multiples
mises en abyme de ces échanges culturels. Le message est
certainement bienvenu à l’heure où
l’idée selon laquelle le dernier arrivé
ferme la
porte derrière lui se généralise. Quoi
qu'il en
soit, les danseurs bordelais, eux-mêmes multiples si on
considère l'histoire individuelle de chacun, s'investissent
pleinement dans la démonstration.
Bottom of my sea (chor.
Ludmila
Komkova)
Ludmila Komkova, lauréate du
concours «Jeunes
chorégraphes
classiques et néo-classiques» a
reçu commande d'une
création pour le Ballet de Bordeaux. On avait bien
aimé
lors d'une précédente édition de
Quatre tendances
la pièce présentée par la
première
lauréate de ce concours, Xenia Wiest. Son Just before now,
sur
la condition féminine avait frappé par son sens
du
mouvement et de l'occupation de l'espace. Il est vrai que la danseuse
germano-russe avait déjà à son actif
un certain
nombre de créations. Ludmila Komkova, née
à Minsk
et dansant à Wiesbaden, ne nous laisse pas la même
impression, surtout quand on relit sa note d'intention :
«Bottom of my Sea
est l’histoire d’une femme-feu et d’un
homme-océan qui tombent follement amoureux. Elle est
partagée entre le désir de rester en vie, ou
aimer mais
mourir. Lui est égoïste, fier de son
élément
et la convainc d’accepter sa vie, l’eau. Elle
cède
en sachant que sa vie ne sera pas longue, elle se sacrifie, par amour,
ou peut-être juste par curiosité. L’eau
et le feu ne
peuvent survivre ensemble, ils sont ennemis. La femme-feu profite de sa
nouvelle vie mais dépérit lentement.
Dès que
l’homme-océan réalise qu’elle
va mourir, il
lui fait comprendre que sa place n’est pas ici. Il la suit
hors
de l’eau, se sacrifie pour elle et meurt en devenant un
nuage.»
Sur un argument aussi long et complexe, il était
peut-être
possible d’imaginer un vrai ballet narratif, avec une
situation
de départ, une évolution, des
développements
dramatiques et un point d’arrivée. Mais comment
faire
tenir en vingt minutes cette histoire de deux univers incompatibles et
de double sacrifice? On reste ébahi devant la disproportion
d’échelle entre l’ambition du sujet, une
sorte de
Roméo et Juliette cosmogonique, et la pauvreté de
la
réalisation.
Dans une constante pénombre, devant un fond de
scène en
camaïeu de noir, sur des musiques de plus peu
mémorables,
Ludmila Komkova fait évoluer les douze danseurs d'une
manière assez informe. Les mouvements sont ondulants, mais
on
peine à distinguer l'eau et le feu. Peu à peu
plusieurs
couples sortent du rang, sans que la lisibilité du propos ne
s'en trouve améliorée. Parmi les danseurs mis en
avant,
on remarque surtout Marin Jalut-Motte, un élément
prometteur de la compagnie, ainsi que l'étoile Roman
Mikhalev,
qui fait ses adieux à l'occasion de ce spectacle, un danseur
toujours parfait et convaincant dans tout ce qu'il aborde, quel que
soit le style demandé.
Faun (chor. Sidi Larbi Cherkaoui)
Avec Faun
de Sidi Larbi
Cherkaoui, il est inévitable de chercher une comparaison
avec
l'Après-midi d'un faune de Nijinski, ne serait-ce parce
qu'il
s'agissait en 2009 de célébrer le centenaire des
Ballets
russes. Le titre, le support musical, le thème de
départ,
les rapprochent. La musique de Debussy est pourtant
éclatée par des interpolations dues à
Nitin
Sawhney, plus ou moins incongrues musicalement, mais efficaces sur le
plan de l'intention chorégraphique. Et de par
l'atmosphère on est plus proche d'Eden
de Maguy Marin, avec davantage de sensualité ici, que de la
vision très Art déco de
l’antiquité grecque
et de ses peintures sur vases que présentait Nijinski.
En réalité, la pièce du
chorégraphe belge
existe tout à fait par elle-même en dehors de
toute
référence. Et s'il faut retenir un point commun
entre les
deux oeuvres, ce serait plutôt à notre sens leur
dette
envers leurs interprètes créateurs. Nijinski en
Faune
fait partie de la légende et tous les danseurs
ultérieurs
investis dans le rôle ont cherché plus ou moins
à
l'évoquer. Toutes proportions gardées, il en est
de
même avec James O'Hara et Daisy Phillips, qui ont
heureusement
laissé une trace filmée. Leur investissement
physique,
leur présence charnelle, leurs entrelacements acrobatiques
jusqu'à la contorsion, semblent indépassables.
Dans le
décor de sous-bois nocturne, éclairé
par les
lucioles, Natalie Butragueño et Guillaume Debut ne
déméritent pas. Ils ont de la présence
sur
scène et nous emmènent dans leur histoire
à deux
avec ce qu'il faut de force animale et de fluidité dans le
discours. Une interprétation à approfondir pour
ce qui
devient une pièce de répertoire.
Paz de la Jolla (chor.
Justin Peck)
Avec Justin Peck, on retourne dans l'univers post-balanchinien qui
prévaut encore et toujours aux Etats-unis. Sur la Sinfonietta La Jolla
de Bohuslav Martinu, aux accents si français
malgré sa
destination américaine et ses racines tchèques
(pourquoi
entend-on si peu chez nous ce représentant de l'Ecole de
Paris?), le jeune chorégraphe américain
surdoué
nous emmène dans un étourdissant mouvement d'une
seule
traite. L'argument est narratif, avec cette histoire d'amour au bord de
la plage. Mais on n'a même plus le temps de se poser des
questions sur ce qui est raconté tellement la danse
proposée est éblouissante de beauté.
Les danseurs
en tenues légères très
colorées, parfois
couverts d'un voile figurant les mouvements des vagues, nous proposent
des figures d'ensembles perpétuellement changeantes et
fugaces,
où la vie est toujours souriante.
Marini Da Silva Vianna et Diego Lima font des prestations remarquables
dans des rôles de premier plan. Mais celle qui domine les
débats est la merveilleuse ballerine qu'est Vanessa
Feuillate,
qu'on retrouve avec plaisir. Vêtue d'une robe blanche
à la
Marilyn, elle ajoute à une technique superlative un
enthousiasme
dans le moindre de ses gestes, en adéquation parfaite avec
une
chorégraphie aussi irrésistible. A l'heure
où
certains des meilleurs éléments de la troupe
bordelaise
passent la main, voilà une danseuse apte à
galvaniser une
compagnie toujours en questionnement.
Jean-Marc
Jacquin © 2019, Dansomanie
Roman Mikhalev
Bottom of my
sea
Chorégraphie : Ludmila Komkova
Musique : Ezio
Bosso, Thomas Newman
Costumes
: Jean-Philippe Blanc
Lumières
: Claudine Castay
Avec : Diane Le Floc’h, Marina Kudryashova,
Mélissa Patriarche
Marini Da Silva Vianna, Natalia Butragueño, Marina Guizien
(22/05)
Diane Le Floc'h, Marina Kudryashova, Mélissa Patriarche
Marini Da Silva Vianna, Hélène
Bernadou, Marina Guizien (26/05)
Roman Mikhalev, Alvaro Rodriguez Piñera, Marin Jalut-Motte
Ryota Hasegawa, Austin Lui, Kase Craig
Faun
Chorégraphie
: Sidi Larbi Cherkaoui
Musique : Claude Debussy, Nitin Sawhney
Costumes : Hussein Chalayan
Lumières : Adam Carrée
Avec : Alice Leloup (22/05),
Natalia Butragueño (26/05)
Guillaume Debut
La Stravaganza
Chorégraphie
: Angelin Preljocaj
Musique : d’Antonio Vivaldi, Evelyn Ficarra,, Serge Morand
Robert Normandeau, Äke Parmerud
Scénographie : Maya Schweizer
Costumes : Hervé Pierre
Lumières : Mark Stanley
Avec : Diane Le Floc’h, Marina Guizien, Alice Leloup
Oleg Rogachev, Diego Lima, Pierre Devaux
Vanessa Feuillatte, Anna Guého, Natalia Butragueño
Neven Ritmanic, Austin Lui, Alexandre Gontcharouk
Paz de la Jolla
Chorégraphie
: Justin
Peck
Musique
: Bohuslav Martinů
Costumes : Reid Bartelme, Harriet Jung
Lumières : Mark Stanley
Avec : Oksana Kucheruk, Oleg
Rogachev, Diane Le Floc’h (22/05)
Vanessa Feuillatte, Oleg Rogachev, Marini Da Silva Vianna (26/05)
Mélissa Patriarche, Marina Guizien, Perle Vilette, Anna
Guého, Hélène Bernadou
Alice Leloup, Emilie Cerruti, Natalia Butragueño, Marini Da
Silva Vianna, Marina Kudryashova
Alexandre Gontcharouk, Austin Lui, Pierre Devaux, Diego Lima, Guillaume
Debut (22/05)
Mélissa Patriarche, Marina Guizien, Perle Vilette, Anna
Guého, Hélène Bernadou
Alice Leloup, Emilie Cerruti, Natalia Butragueño, Clara
Spitz, Marina Kudryashova
Alexandre Gontcharouk, Austin Lui, Pierre Devaux, Ryota Hasegawa,
Guillaume Debut (26/05)
Ballet de l'Opéra
National de Bordeaux
Musique enregistrée
Mercredi 22 mai, 20h00 et dimanche
26 mai (15h00) 2019, Grand Théâtre de
Bordeaux
|
|
|