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Ballets de Monte-Carlo - Compagnie invitée
16 décembre 2017 : W Momix Forever (M. Pendleton) au Grimaldi Forum
W Momix Forever
Avec W Momix Forever (prononcez Viva Momix Forever),
la compagnie fondée par Moses Pendleton fête son
trente-cinquième anniversaire, en présentant une
anthologie des meilleurs moments de six spectacles emblématiques
de son répertoire : Botanica, Alchemia, Remix, Opus Cactus et Lunar Sea. W Momix Forever se situe aux confins de la danse, du cirque et du music-hall. S'il ne faut bien sûr pas aller voir W Momix Forever dans le même état d'esprit que pour un Lac des cygnes,
l'amateur de ballet y trouvera néanmoins aussi son compte.
Rappelons que Moses Pendleton a une formation classique, qui l'a
même conduit à collaborer avec l'Opéra de Paris,
pour la reconstitution de Parade,
(Jean Börlin / Erik Satie) au Palais Garnier en 1979, puis avec
les Ballets de Nancy, et enfin avec le Mariinsky et Diana Vichneva.
W Momix Forever
«Invité»
atypique de la programmation des Ballets de Monte-Carlo, le spectacle,
divisé en deux parties, est une succession de numéros
d’environ cinq minutes chacun, sans lien organique.
L’unité de la représentation vient en fait de sa
diversité, de la variété des pièces ainsi
agglomérées. On est plongé dans un univers
féérique, qui rappelle – à dessein - les
extravagances «lépidoptériennes» d’une
Loïe Füller, ou encore les fameux ballets phosphorescents qui
ouvraient jadis les spectacles du cirque Amar – là,
c’est bien évidemment fortuit. Les effets de
lumière et les trucages techniques comptent autant que la
performance des artistes présents sur scène.
W Momix Forever
La première
partie fait la part belle à la danse, mais se conclut par
l’inclassable et incroyable «Paper Trails», où
les interprètes et les machinistes accomplissent des miracles
avec de simples rouleaux de papier. Il s’agit sans doute
là du sommet de la soirée. La seconde partie, elle, tend
plus franchement vers le music-hall, même si elle s’ouvre
par le magnifique «Echoes of Narcissus»,
réminiscence en duo du Faune de Nijinsky, et se conclut par le
burlesque «When You Need Some Body», parodie balanchinienne
où des poupées-mannequins évoluent sur fond de
quatrième Concerto brandebourgeois
monté en boucle – la seule pièce de musique
classique à être ici utilisée. On rit de bon
cœur aux facéties des cow-boys à la jambe-de-bois,
on s’émerveille de la précision implacable avec
laquelle la double-roue Cyr
(deux roues métalliques géantes imbriquées
à cent quatre-vingt degrés l’une par rapport
à l’autre) est propulsée à travers la
scène – sans jamais manquer son but – par les
gymnastes de «Dream catcher».
W Momix Forever
W Momix Forever est
un spectacle «commercial» dans la mesure où la compagnie de Moses
Pendleton est une entreprise privée, qui doit se financer par la vente de ses
productions. Mais la qualité et l’inventivité ne sont pas sacrifiées sur l’autel
du profit, et pour être tout public – les plus jeunes y trouveront leur compte
tout autant que les adultes -, W Momix
Forever n’en n’est pas pour autant démagogique. Le public monégasque ne s’y
est pas trompé et a réservé un accueil très chaleureux aux artistes à l’issue
de la représentation. Dommage que pour des raisons techniques (présence d’un
plateau tournant?), il ait fallu se contenter de la «petite» salle
Prince Pierre, car les 1800 places de la grande Salle des Princes auraient
certainement pu être vendues sans trop de difficultés.
Romain Feist © 2017, Dansomanie
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W Momix Forever
W Momix Forever
Musique : non précisée
Chorégraphie : Moses Pendleton
Décors / sculptures : Alan Boeding
Costumes : Phoebe Katzin, Moses Pendleton, Cynthia Quinn
Accessoires : Michael Curry
Lumières : Josuah Starbuck, Howell Binkley, Moses Pendleton, Woodrow Dick III
Avec :
Jennifer Chicheportiche, Amanda Hulen, Seah Hagan, Sarah Nachbauer, Heather Magee Spilka
Jonathan Eden, Morgan Hulen, Jacob Stainback, Jason Williams
Compagnie Momix / Moses Pendleton
Musique
enregistrée
Samedi 16 décembre 2017,
Grimaldi Forum, Monaco
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