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XVII Festival
International de Ballet du Mariinsky
07
avril 2017 : Don
Quichotte (A. Gorsky) au Mariinsky
Renata Shakirova (Kitri), Daniel
Camargo (Basilio)
Le 7
avril dernier, c'était Don
Quichotte qui figurait à l'affiche du
théâtre historique. La production du Mariinsky de
cette espagnolade qui ne relève que du pur divertissement
est sans doute, parmi celles figurant au répertoire des
grandes compagnies internationales, la plus soignée, la
moins vulgaire, et à tout prendre, la plus convaincante. On
peut, sans exagération, la qualifier de version "princeps",
notamment en raison du très beau second acte
(scène du rêve de Don Quichotte), qui
était toutefois amputé de l'intervention des
élèves de l'école Vaganova, soit en
vacances, soit retenus pour Paquita
ou pour le gala des Ecoles de danse du XXIème
siècle
à l'Opéra de Paris. En compensation, on aura
gagné
une variation pour Dulcinée. Renata Shakirova s'est en effet
risquée à un redoutable numéro
initialement
chorégraphié par Petipa pour Pierina Legnani, et
repris
au Mariinsky par Natalia Dudinskaïa, puis par Viktoria
Tereshkina.
Il s'agit-là d'une très difficile
pièce de
virtuosité, que Mademoiselle Shakirova a
exécutée
avec une bluffante maestria. Renata Shakirova est en effet l'un des
jeunes espoirs du Mariinsky, et en moins d'un an, elle s'est
imposée comme l'une des meilleurs titulaires du
rôle de
Kitri. Nul doute qu'elle accédera dans un avenir proche au
plus
haut grade de la compagnie.
A ses côtés, le Basilio de Daniel Camargo -
Principal au Het Nationale Ballet d'Amsterdam après un
passage au Ballet de Stuttgart - était un peu
emporté par la tornade. Le Brésilien est un
danseur sympathique, bon partenaire - il sait mettre une ballerine en
valeur, lui - et acteur plutôt convaincant. Mais les
insuffisances techniques contrariaient un peu ses bonnes intentions :
portés timorés et souvent
abrégés, manège de
coupés-jetés étriqués en
dépit du vaste espace disponible sur la scène du
Mariinsky... On s'abstiendra tout de même d'un jugement
définitif et péremptoire, car Daniel Camargo
était visiblement saisi par l'émotion et le trac,
et il est très vraisemblable qu'il ait dansé
en-dessous de ses moyens réels.
Si la Gamzatti de Yekaterina Osmolkina m'avait laissé
quelque
peu dubitatif - pour des raisons d'interprétation
théâtrale du rôle, essentiellement -, il
n'y a en
revanche que des louanges à adresser à sa Reine
des
Dryades, absolument irréprochable. Technique souveraine,
port de
tête altier, bras magnifiques.
Les seconds rôles étaient
généralement bien servis, avec tout d'abord un
beau couple Espada / Danseuse des rues confié à
Ivan Oskorbin et Nadezhda Gonchar, deux valeurs sûres de la
compagnie. Au début du troisième acte, "Espada"
danse - dans un autre costume - une variation très physique,
dans le goût soviétique, faite de cabrioles, de
doubles-tours en l'air et de tours à la seconde
effectués dos cambré.
Citons également le très beau duo de
Bouquetières
(les Amies de Kitri, dans la version Nouréev auquel le
public
parisien est habitué), formé des charmantes et
vives
Shamala Guseinova et Sofia Ivanova-Skoblikova. Nous avons
déjà eu l'occasion de dire tout le bien qu'il
fallait
penser de ces deux artistes suite à leurs prestations dans Paquita.
Tamara Gimadieva est, elle, un Cupidon (Amour, à
Saint-Pétersbourg) délicieux. Il faudrait aussi
citer, en bloc, tous les danseurs de caractère de la troupe
: Alisa Rusina et Nail Yenikeyev (fandango), Yulia Kobzar (danseuse
orientale) ainsi qu'Alisa Petrenko et Nail Khairnasov (danse des
Gitans).
Enfin, une pensée particulière pour Yana Selina,
éternelle affectataire des purges techniques, qui a
interprété avec professionnalisme et brio son
unique variation au troisième acte (son rôle, sans
nom, correspond peu ou prou à celui de la Demoiselle
d'honneur de la version Nouréev, familière au
public parisien).
Romain
Feist © 2017, Dansomanie
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Renata Shakirova (Kitri), Daniel
Camargo (Basilio)
Don Quichotte
Musique : Ludwig Minkus
Chorégraphie : Alexandre Gorsky
d'après Marius Petipa
(Danse gitane / danse orientale : Nina Asinimova - Fandango : Fyodor
Lopukhov)
Argument
: Marius
Petipa d'après Miguel de Cervantès
Décors
: Alexandre Golovine, Konstantin Korovin, reconstitués par
Mikhaïl Shishliannikov
Costumes : Konstantin Korovin
Don Quichotte –
Soslan Kulaev
Sancho
Pança – Alexandre Fyodorov
Lorenzo –
Antreï Yakovlev
Kitri –
Renata Shakirova
Basilo –
Daniel Camargo (Het Nationale Ballet)
Gamache –
Dmitry Pykhachov
Espada –
Ivan Oskorbin
La Danseuse des rues –
Nadezhda
Gonchar
Mercédès –
Olga Belik
Les Bouquetières –
Shamala Guseinova, Sofia Ivanova-Skoblikova
La Reine des Dryades –
Yekaterina Osmolkina
Amour (Cupidon) –
Tamara Givadieva
L'Aubergiste –
Alexandre Yefremov
Danse gitane –
Alisa Petrenkio, Nail Khairnasov
Fandango –
Alisa Rusina, Nail Yenikeyev
Danse orientale
– Yulia Kozbar
Variation (Demoiselle d'honneur)
– Yana Selina
Ballet du Mariinsky
Orchestre
du Mariinsky, dir. Alexeï Repnikov
Vendredi
07 avril 2017,
Théâtre du Mariinsky (Scène
historique)
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