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Staatsballett Berlin
23 septembre 2016 : Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere (Nacho Duato)
Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere (chor. Nacho Duato)
Le
Staatsballett de Berlin fait, depuis quelques semaines
déjà, la une des pages culturelles : les danseurs de la
compagnie ont entrepris de faire valoir leur travail. Ils font entendre
leur voix, trouvant des relais parmi les journalistes et sur les
réseaux sociaux. Malgré ce contexte qui complique
certainement leur quotidien, les danseurs distribués dans cette
reprise de Multiplicité. Formes du silence et du vide ont enthousiasmé leur public ce vendredi.
La pièce a été créée en 1999 par la
Compañía Nacional de Danza, dont Nacho Duato était
alors directeur, à Weimar, Capitale Européenne de la
Culture cette année-là. La première avec le
Staatsballett de Berlin a eu lieu la saison dernière, le 14 mars
2015, à la Komische Oper.
Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere (chor. Nacho Duato)
Les deux parties du titre définissent les deux parties du
ballet, chorégraphié intégralement sur des
extraits d'œuvres de Jean-Sébastien Bach. D'abord joyeux
et enlevé, le ballet offre une succession d'images
chorégraphiques, illustrant les morceaux musicaux choisis,
tirés des Variations Goldberg,
de sonates ou d'autres œuvres. Les danseurs y sont les notes de
musique, ou les instruments, comme dans ce court pas de deux où
la danseuse devient le clavecin et le danseur le musicien. La
deuxième partie a un ton plus solennel, voire spirituel, et
s'achève avec la mort du compositeur.
Elisa Carrillo Cabrera et Rishat Yulbarisov dans Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere
Multiplicité. Formes du silence et du vide
est considéré comme un ouvrage majeur de Nacho Duato. Il
est en effet brillamment construit et chorégraphié. On
suit avec délice les enchaînements de pas de deux, trios,
ensemble. On attend avec gourmandise chaque nouvelle scène.
L'absence d'histoire à proprement parler laisse place à
la rêverie, au rire parfois, à la mélancolie
ensuite. La danse est belle et pure, en parfaite adéquation avec
la musique. A ce sujet, voici ce que disait le chorégraphe
lui-même, interrogé par Alain Steghens en 2003 : «La
cohérence de la musique de Bach se suffit à
elle-même et impose déjà un tel pari au
chorégraphe qui s'aventure dans ce territoire! Mon travail sur
cette musique tente d'exprimer la fugacité du temps et des
choses, mais aussi son immortalité et sa permanence.
J'espère aider, par l'expression des danseurs, à
percevoir la profondeur de ces partitions : j'ai voulu créer une
chorégraphie «musicale», presque aérienne,
qui permette au public de vivre la musique par le biais des corps, une
sorte de mise en relief... Mais n'est-ce pas la mission du
chorégraphe»?
Giuliana Bottino et Michael Banzhaf dans Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere
Les danseurs démontrent une superbe qualité
générale, alliant crânement leur bel
académisme au délié exigé par la
chorégraphie. L'exécution est rapide, précise,
extrêmement musicale, souvent poétique. Les scènes
d'ensembles sont sans bavure, malgré les cadences parfois
très enlevées. Sans vouloir être exhaustif,
mentionnons tout de même les prestations de Michael Banzhaf, qui
interprète sobrement le personnage de Bach, ou de Giuliana
Bottino, qui, dans un premier pas de deux avec le musicien, incarne le
violoncelle - allégorie de la musique, amour de Bach, sans
doute : son mouvement est généreux, musical, fluide
et elle s'y montre très touchante. Patricia Zhou est de son
côté magistrale. Cécile Kaltenbach séduit
par la douceur autant que par l'exactitude de sa danse, Kévin
Pouzou par son élégance et sa présence
magnétique. Quant à Weronika Frodyna, elle incarne avec
délicatesse le personnage de la mort. Il n'y a pas de
hiérarchie dans ce ballet et chaque danseur a la
possibilité de se montrer : tous sont mis en valeur, et tous
nous charment. Bravo, et merci à eux!
Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere (chor. Nacho Duato)
Le décor de Jaffar Chalabi et les costumes signés par
Nacho Duato lui-même, en collaboration avec Ismael Aznar, sont
sobres, et laissent ainsi toute la place à la musique et
à la danse. La dernière image est belle et saisissante :
les danseurs, tels les notes de musique sur la partition, occupent tous
les étages de la construction en échafaudage
située en fond de scène, tandis que Bach rend son dernier
souffle, la figure de la mort près de lui.
Les spectateurs ressortent du théâtre remplis
d'émotion, ravis, souriants. Souhaitons encore de nombreuses et
belles années à cette compagnie dont le futur est en
débat actuellement, et bon courage aux danseurs qui affirment
avec courage et audace leurs valeurs et leur passion.
Eléonore Turri © 2016, Dansomanie
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Arshak Ghalumyan dans Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere
Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere (Multiplicité. Formes du Silence et du Vide)
Musique : Jean-Sébastien Bach
Chorégraphie : Nacho Duato
Décors : Jaffar Chalabi
Costumes : Nacho Duato, Ismael Aznar
Lumières : Brad Fields
Vielfältigkeit
1. Variations Godlberg (aria) – Michael Banzaf, Giuliana Bottino, Patricia Zhou
Arshak Ghalumyan, Nikolay Korypaev, Federico Spallita
2. Der zufriedengestellte Aeolus – Michael Banzaf, Iana Balova, Weronika Frodyma
Cécile Kaltenbach, Aeri Kim, Jordan Mullin, Krasina Pavlova, Elena Pris, Xenia Wiest
Pamela Valim, Patricia Zhou, Alexander Abdukarimov, Arshak Ghalumyan, Ty Gurfein
Nikolay Korypaev, Konstantin Lorenz, Kévin Pouzou, Alexander Shpak
Federico Spallita, Lucio Vidal
3. Suite pour violoncelle seul n°1 en Sol Majeur – Michael Banzaf, Giuliana Bottino
4. L'Offrande musicale (Per moto contrario) – Xenia West, Alexander Shpak
5. Suite pour orchestre n°2 en si mineur – Kévin Pouzou, Federico Spallita
6. L'Offrande musicale (Violini in unisono) – Jordan Mullin, Elena Pris
7. Concerto brandebourgeois n°2 en Sol Majeur – Iana Balova, Giuliana Bottino
Cécile Kaltenbach, Pamela Valim, Xenia Wiest, Alexander Abdukarimov
Nikolay Korypaev, Arshak Ghalumyan, Ty Gurfein, Alexander Shpak
8. Sonate pour violon et clavecin en mi mineur – Weronika Frodyma
Patricia Zhou, Konstantin Lorenz
9. Concerto pour quatre clavecins en la mineur – Iana Balova, Aeri Kim
Jordan Mullin, Krasina Pavlova, Elena Pris, Pamela Valim
10. Concerto pour violon en ré mineur – Weronika Frodyma, Michael Banzaf
11. Concerto pour deux violons en ré mineur – Nikolay Korypaev, Ty Gurfein
Kévin Pouzou, Alexander Shpak, Federico Spallita, Lucio Vidal
12. Concerto pour quatre clavecins en la mineur – Michael Banzaf, Arshak Ghalumyan
Konstantin Lorenz
13. Menuets en sol mineur / Sol Majeur (Petit livre d'Anna Magdalena Bach) – Michael Banzaf
Giuliana Bottino, Cécile Kaltenbach, Xenia Wiest, Alexander Abdukarimov, Nikolay Korypaev
Alexander Shpak
14. Weichet nur betrübte Schatten, cantate – Michael Banzaf, Weronika Frodyma
15. Sonate pour violon et clavecin en fa mineur – Corps de ballet
Formen von Stille und Leere
1. L'Art de la fugue (Contrapunctus 3) – Cécile Kaltenbach, Lucio Vidal
2. Toccata en ré mineur pour orgue, BWW 538 – Arshak Ghalumyan, Ty Gurfein
Nikolay Korypaev, Konstantin Lorenz, Kévin Pouzou, Alexander Shpak, Federico Spallita
3. Sonate en Sol Majeur pour orgue, BWW 530 – Iana Balova, Aeri Kim, Jordan Mullin
Krasina Pavlova, Elena Pris, Pamela Valim, Patricia Zhou
4. Prélude-choral pour orgue, Mach's mit mir Gott, nach deiner Güt – Michael Banzaf, Giuliana Bottino
6. Ich hatte viel Bekümmernis, cantate n°21, Sinfonia – Michael Banzaf
Giuliana Bottino, Weronika Frodyma
7. Ich hatte viel Bekümmernis, cantate n°21, aria Seufzer, Tränen – Patricia Zhou, Konstantin Lorenz
8. Variations Godlberg (aria, da capo) – Corps de ballet
Staatsballett Berlin
Musique enregistrée
Vendredi 23 septembre 2016, Komische Oper Berlin
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