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critiques et comptes rendus
Para-ll-èles (Nicolas Le Riche, Clairemaie Osta) au Théâtre des Champs-Élysées

11 mars 2016 : Para-ll-èles de Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta au Théâtre des Champs-Élysées (Paris)


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Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta dans Para-ll-èles


Du 11 au 13 mars, Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, anciennes Étoiles de l'Opéra de Paris, ont investi le Théâtre des Champs-Élysées pour un spectacle onirique, qui traduit leur duo à la vie comme à la scène. 

«Tu es entré(e) dans ma vie comme une porte qui s'ouvre (…) Tu es en moi, je suis en toi et pourtant, nous sommes si différents». Ces déclarations amoureuses, qui s'entremêlent mais se distinguent, qui sont susurrées ou déclamées en voix-off par Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta eux-mêmes, résumeraient parfaitement le message du spectacle.

Il était une fois— car c'est ainsi que leur conte chorégraphique pourrait commencer— deux êtres un peu enfantins qui croyaient leur symétrie salvatrice alors qu'en réalité, c'est leur complémentarité qui sera source de réussite. Dans la première partie du spectacle, en effet, les deux danseurs (lui en noir, elle en blanc) esquissent des gestes communs, frénétiques, sur une création musicale envoûtante de Matthieu Chedid. On ne sait qui, dans ce duo, est le pilier de l'autre. Ils semblent sur la même longueur d'ondes, quitte à parfois tomber dans une certaine routine. Les mouvements se répètent, s’essoufflent, à la limite de l'oppression. Dans ce tableau, leur course statique ressemble davantage à un entraînement sportif qu'aux accélérations subtiles d'Anne-Teresa de Keersmaeker. En soi, le début de Para-ll-èles peut dérouter, comme lorsque Le Riche et Osta, incarnant deux personnages sortis tout droit de leur imagination, joignent leur corps avec des paroles quasi-inaudibles.

Les guitares de Matthieu Chedid s'estompent alors et seul le souffle des danseurs se fait musique. Le couple se cherche, se trouve enfin, jusqu'à une impossibilité totale de séparation. Une union que l'on pourrait sans mal leur appliquer car, s'ils n'ont pas souvent dansé ensemble sur la scène de l'Opéra de Paris, Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta ont profité de leur retraite respective pour multiplier les projets : à commencer par LAAC, un atelier de danse lancé il y a quelques mois et destiné aux amateurs comme aux néophytes, au Théâtre des Champs-Elysées. Faisant de ce lieu leur nouveau terrain, c'est également ici qu'ils créent Para-ll-èles, poursuivant leur entreprise commune. Ainsi, les deux néons jaunes du préambule, qui, d'abord parallèles, fusionnent ensuite, traduisent non seulement leur vie, mais aussi le premier tableau. Un sous-titre redondant, mais qui fait le lien avec la seconde partie, bien plus intéressante.


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Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta

Quand Clairemarie Osta sort subitement de la scène, Nicolas Le Riche entreprend un solo chorégraphique intense, qui nous ramène délicieusement en arrière, avec ses performances telles que Le Jeune Homme et la Mort de Roland Petit. Jouant avec justesse la folie et le manque de l'être cher, l'Etoile reste au sommet de son art, ses 44 ans semblant n'avoir aucune prise sur son talent.

Finalement, est-ce un songe ou de véritables retrouvailles, toujours est-il que la danseuse le rejoint, parée de pointes qu'elle ne portait pas. Ensemble, ils se lancent dans un dernier pas de deux, qui reste probablement le meilleur moment du spectacle. Contrairement au début, leurs chorégraphies ne sont plus symétriques mais, plus proches de leur formation classique, ils prouvent que la magie de leur duo, c'est de faire les choses différemment, mais ensemble. L'image finale est celle d'un mur d'étoiles... dont ils font indubitablement partie.

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Paola Dicelli © 2016, Dansomanie



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Para-ll-èles
Musique : Matthieu Chedid
Chorégraphie
: Nicolas Le Riche, Clairemarie Osta
Costumes :  Olivier Bériot
Lumières : Jean-Michel Désiré

Avec : Nicolas Le Riche, Clairemarie Osta

Musique enregistrée

Vendredi 11 mars 2016, Théâtre des Champs-Élysées, Paris


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