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Le Ballet de Lorraine au Théâtre National de Chaillot
06 - 13 janvier 2016 : Tournée du Ballet de Lorraine au Théâtre de Chaillot (Paris)
Rose-variation (chor. Mathilde Monnier)
Le CCN-Ballet de Lorraine était présent au
Théâtre National de Chaillot pour deux semaines d'affilée, afin d'y
présenter deux programmes de trois pièces chacun, concoctés par son
directeur Petter Jacobsson.
L'ensemble de ces six pièces est un voyage dans l'histoire du ballet
contemporain de 1924 à 2015, et nous offre ainsi l'occasion de réfléchir
au concept de modernité au travers d'un questionnement sur l'actualité
du langage classique, le marqueur d'époque que constituent les choix
musicaux ou encore notre relation à la provocation.
Le deuxième programme, du 13 janvier 2016, qui nous intéresse ici, s'intitule simplement Trois Pièces,
toutes de chorégraphes français de générations différentes : Mathilde
Monnier (née en 1959), de la génération de la Nouvelle danse française,
directrice du Centre National de Danse, Alban Richard (né en 1973),
directeur du Centre Chorégraphique National de Caen et le couple Cecilia
Bengolea et François Chaignaud (nés respectivement en 1979 et 1983),
artistes en résidence au CDC Picardie et dont la première a d'ailleurs
dansé pour Mathilde Monnier...
Rose-variation (chor. Mathilde Monnier)
Les trois
pièces présentés ce soir-là sont toutes
notées contemporaines (2014/2015), même si la
première d'entre elles, Rose-Variation,
est une adaptation d'un ballet créé en 2001 pour le Ballet Royal de
Suède sur une commande de Petter Jacobsson. Cette recréation impose une
scénographie basée sur une déclinaison de cette couleur, du piano à
queue présent sur le plateau, jusqu'aux costumes des danseurs ou du
pianiste en camaïeu, en passant par le tapis de danse pastel. Sur une
musique de Beethoven, la Sonate n°17 pour piano,
interprétée avec nuance par François-René Duchâble, mais entrecoupée
d'un long moment de silence, les vingt-quatre danseurs débutent par des
saluts puis se retirent de la scène, avant d'y revenir pour un pas ou
deux, et repartir aussi vite vers les coulisses côté cour ou jardin
chacun de son côté, avant qu'une première danseuse ne franchisse la
distance complète et crée ainsi un pont entre les deux zones. Cette
succession d'allées et venues au pas de course paraissent un peu vaines
dans la durée, mais semblent introduire l'intensité nécessaire à la
déconstruction des pas classiques qui va suivre. Jeux sur des suites de
figures de présentation sans pas d'action, simulations de sauts ou de
pirouettes, erreurs de positionnement dans les lignes, les danseurs et
danseuses enchaînent les vrais/faux pas dans l'esprit du bonbon acidulé.
Une longue séquence de pointes au sol jouera sur les déséquilibres ou
l'aplatissement en transformant les huit danseuses et le danseur (!) en
grenouilles gracieuses ou en éléphanteaux nouveaux-nés en mal
d'équilibre. La dernière partie se voudra déconstruction de la
virtuosité de l'élévation par une suite de "jets de danseuses", qui se
sortiront sans trop de mal de ces acrobaties.
Rose-variation (chor. Mathilde Monnier)
L'engagement des danseurs justement est bien présent, en particulier
Jonathan Archambault ou Alexis Bourbeau, mais cette pièce conçue pour
une compagnie résolument classique aux interprètes hiérarchisés en
devient une présentation revisitée et évolutive des pas classiques plus
qu'une déconstruction. Dans ce ballet figuratif, les images les plus
intéressantes seront celles de la partie avec pointes et la provocation
restera donc douce et amusante de par l'humour bienvenu. Un plaisir
régressif en somme.
Ce
ballet entre en résonance avec la création de Noé
Soulier présenté lors de la première soirée
le 06 janvier 2016, Corps de Ballet, qui reprend dans sa première partie le principe de l'abécédaire des pas de danse sur la Quatrième Symphonie de Franz Schubert et semble une prolongation de Rose,
même si subtilement présenté en premier dans l'enchaînement des
programmes. Plus tourné vers l'unisson et sa rupture, mais moins
intellectuel et moins drôle, manquant d'élévation dans les sauts, il
fait lui l'impasse sur le "P" de Pointes ce qui est fatalement
restrictif.
Corps de ballet (chor. Noé Soulier)
Sa deuxième partie repose sur des enchaînements de pas de
préparation reliés entre eux, aux mouvements presque lancés mais
immédiatement avortés, et donc juste évoqués. L'intensité forte proposée
par les danseurs dans cette partie sans musique confère à l'ensemble le
sentiment du principe de sérendipité appliqué à la chorégraphie :
inventer une nouvelle typologie de mouvements par la fortuité de
l'enchaînement de ces bouts de gestes et la sagacité liée à leur
connaissance et à leur maîtrise. La dernière partie reprend le même
principe, mais cette fois par l'enchaînement des gestes de la pantomime
la plus classique qu'il soit. Sur l'orchestration instrumentale de Rigoletto
de Verdi, une formidable interprète solitaire, Sakiko Oishi, nous
gratifiera d'un spectacle aussi surprenant qu'émouvant, par une grâce
gestuelle quasi immobile, et tiendra en haleine tout Chaillot rien qu'en
faisant danser son index.
Corps de ballet (chor. Noé Soulier)
La pièce intermédiaire de la deuxième soirée sera HOK solo pour ensemble créé nativement pour le Ballet de Lorraine en 2015 sur une musique de Louis Andriessen Hoketus.
Le terme hok se veut en référence à une onomatopée du XIVe siècle que
l'on retrouvera dans hoquet en français et signifiant "le coup". La
composition musicale est une sorte de rythmique de rock progressif, aux
sonorités semblant plus provenir de machineries industrielles que
d'instruments traditionnels, malgré quelques notes de flûte traversière,
même si jouée à la Ian Anderson. L'énergie de cette musique ressort
dans la chorégraphie qui sera à l'unisson en termes de rythme et de
pulsions. le ballet commence lui aussi par une ligne de danseurs face au
public, et cette ligne au fur et à mesure des mouvements de bras, puis
des danseurs entiers, d'avant en arrière, puis de côté, et on recule et
on recommence, prendra l'allure d'un menuet des temps modernes. Une
deuxième ligne, verticale cette fois, se reconstituera, à partir de
laquelle, un danseur, puis deux, puis le plus grand nombre, en sortiront
pour présenter un mouvement, toujours suivant un cercle, dans le sens
inverse de la course des aiguilles d'une montre, et y revenir prendre
place.
HOK (chor. Alban Richard)
Figurant le vol des oiseaux ou évoquant une chaîne de montage
d'usine, ce relais ininterrompu transmet une énergie communicante. Tous
les danseurs se retrouveront ensuite dans le cercle constitué, pour des
courses tournantes et trépidantes, pour finir par y former deux lignes
en guise d'aiguilles d'horloge. L'une rattrapera évidemment l'autre pour
reconstituer vers 9h47 la ligne initiale face au public. C'est bien
exécuté, Vivien Ingrams ou Yohan Rifosta en tête, même si c'est
l'ensemble tout entier des douze danseurs qui donne corps à cette
création, vive et prolifique bien que très bien contrôlée. La légère
touche de provocation se trouvera ici dans les costumes, pantalons
masculins pour tous, et hauts reconstitués d'éléments entremêlés de
blousons argentés et de chemises de hipster, dont certains seront dos
nus. Fondée sur la succession de coups qui s'enchaînent de plus en plus
rapidement pour laisser apparaître un mouvement uniforme tels les
pistons d'une locomotive à vapeur tournant à pleine vitesse, l'idée est
simple, le résultat brillant et la réflexion sur la fuite du temps
s'intègre parfaitement avec le propos de la soirée.
Sounddance (chor. Merce Cunningham)
Cette pièce fait écho à celle de clôture de la première soirée, Sounddance
de Merce Cunningham, conçue en 1975 sur une musique de David Tudor. En
effet ces deux œuvres sont à voir comme purement contemporaines, et
basées uniquement sur la construction, toujours par l'assemblage par le
groupe, d'une sorte de désordre qui finit par s'agencer en images
structurées, à l'image de ces arcs électriques ou de ces liaisons
presque atomiques d'assemblages de danseurs. Cette oeuvre magnétique et
enthousiasmante est remarquablement servie par les danseurs, Marion
Rastouil et Fabio Dolce en exergue, bénéficiant d'un grand travail de
répétition et de transmission par Thomas Caley et Meg Harper (anciens de
la Merce Cunningham Dance Compagny).
Le Ballet de Lorraine démontre ainsi qu'il est sans doute définitivement
plus à l'aise dans la construction et la proposition concrète que dans
la déconstruction et un certain intellectualisme.
Sounddance (chor. Merce Cunningham)
La deuxième soirée se clôturera par une création intitulée Devoted sur une musique de Philip Glass Another Look at Harmony, Part IV.
Cette pièce qui clôture également le double programme, est l'apogée du
concept de présentation de la compagnie, au travers dune multitude de
lignes de pointes. Comme si les créateurs, fascinés par la grâce émanant
de danseuses "en haut", avaient voulu simplement rendre hommage à cette
technique si emblématique de la danse, et aux ouvrières de leur propre
matériau, que sont les danseuses de culture classique qui s'inscrivent
encore aujourd'hui dans la lignée de leurs glorieuses ancêtres.
Devoted (chor. Cecilia Bengolea et François Chaignaud)
Ce duo
de créateur s'était déjà fait remarquer par Dub,
une chorégraphie sur pointes dansée par Ana Pi et eux-mêmes, et semble
surtout utiliser la musique de Philip Glass pour mieux en montrer le
côté daté. Ici, les neuf danseuses impliquées répètent donc à l'infini
d'innombrables traversées en tout sens de tours et de pirouettes sur
pointes jusqu'à en donner le tournis. Elles joueront aussi avec les
vitesses, bras écartés puis resserrés, les deux ensemble, puis l'un
après l'autre pour donner l'illusion de tours crantés, ou avec les
hauteurs de jambes, tendues au sol ou pliées sur pointes.
Devoted (chor. Cecilia Bengolea et François Chaignaud)
Par les
justaucorps satinés verts, agrémentés de nœuds disproportionnées, et les
maquillages façon loups colorés, l'univers évoque l'orgie baroque, ce
que confirmera en fin de programme quelques positions ou trémoussements
suggestifs. Les danseuses prouveront que la culture classique est plus
importante que la corpulence pour donner l'illusion de la facilité, même
si l'aisance naturelle de Sakiko Oishi, Nina Khokham ou de Pauline
Colemard est remarquable, et exalter cette succession de pointes, dont
les chaussons finiront par évoquer les touches d'un piano qui jouerait
tout seul.
Ces multiples lignes et vrilles, que les danseuses semblent prolonger
même sorties de scène, se veulent une allégorie, encore une fois, du
temps qui passe et une instantanéité de cet art qui n'est vivant que
parce qu'il est dansé.
Ainsi s'écrit le véritable propos de ces deux spectacles, dont on
reprochera au deuxième principalement d'avoir été moins riche que le
premier : le Ballet de Lorraine, qui se présente avec implication,
savoir-faire et volonté de modernisme dans la continuité, rendant
hommage aux multiples facettes de la danse. Avec abnégation.
En guise de post-scriptum
: Le premier programme s'était ouvert par un petit
évènement : la reconstitution d'un ballet de 1924
intitulé Relâche,
créé par les Ballets Suédois et chorégraphié par Jean Börlin sur une
conception de Francis Picabia et une musique d'Erik Satie. Ce ballet
dadaïste, voire anti-dadaïste, est une sorte de TanzCinéClub improbable,
gigantesque farce en forme de manifeste provocateur et anticonformiste.
Quelques minutes de Tanztheater "classique", ou antique vu la date,
présentent un pompier fumant une cigarette sur un fond de centaines de
phares d'automobiles éblouissants, puis jouant avec des sceaux devant un
mur de graffitis invitant le spectateur à fermer les yeux ou se boucher
les oreilles, une vamp descendant les gradins tout droit venue des
années folles en parure de lamelles argentées et manteau de satin vert
(formidable Elisa Ribes malgré le contexte tout sauf simple, surtout
après "l'entracte"), ou des infirmières travesties portant un brancard.
Mais la quasi totalité de cet OCNI (Objet Chorégraphique Non Identifié)
est occupé par la projection brut d'un film de René Clair, Entr'acte,
d'époque évidemment, donc en noir et blanc et muet, le fond sonore
étant assuré par la partition de Satie très largement inspirée de
chansons grivoises, aujourd'hui oubliées.
Relâche (chor. Jean Börlin)
Si on aime, c'est un bijou, qui vous apprend que la mort c'est triste
comme une fête foraine, ou que la vie c'est long comme un enterrement.
Beaucoup d'humour absurde mais aussi de multiples mises en scène de
symboles, comme l'eau, ou plutôt le fluide, pour la vie, le désert pour
la mort, figuré par un dromadaire tirant un corbillard autour d'une
construction entre le derrick et la Tour Eiffel. Basé sur l'image du
rond et la ligne droite, ou plus exactement de deux ronds et d'une ligne
droite (grivois on vous dit). Si on n'aime pas en revanche, le temps va
paraître bien long, et quelques discrètes huées descendront des
gradins. Mais si le film et le ballet tout entier étaient une énorme
provocation en 1924, à Chaillot en 2016 forcément beaucoup moins, et si
la réflexion sur ce qui dérange ou choque est le propos de cette
recréation, on ne pourra s'empêcher d'imaginer ce qu'une telle volonté
aurait engendré comme film aujourd'hui, par exemple confié à Gaspard
Noé...
Relâche (chor. Jean Börlin)
Heureusement, dans ce qui s'apparente plus à un hommage voulu par
Jacobsson, c'est le film de René Clair, qui nous présentera tout de même
une fabuleuse image de danse : une danseuse en bas et tutu blancs à
l'ancienne, qui rebondit au ralenti sur une plaque de verre, et qu'on ne
verra que filmée par dessous, pour ne distinguer dans un noir absolu
que ses pieds, ses jambes et les mouvements de son ample tutu. Les
ondulations de cette corolle blanche dessinent une magnifique méduse qui
semble nager dans les profondeurs de l'océan avec une grâce comme aucun
réalisateur marin d'aujourd'hui ne réussirait à restituer. Cette image,
trop belle, sera déconstruite par la suite, mais vaut à elle seule le
coup d'œil.
Xavier Troisille © 2016, Dansomanie
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1er programme : "Paris-New York-Paris"
Relâche
Conception : Francis Picabia
Musique : Erik Satie
Chorégraphie : Jean Börlin
Film : René Clair
Pour la reprise (2014)
Chorégraphie : Petter Jacobsson et Thomas Caley
Recherche historique et dramaturgie : Christophe Wavelet
Scénographie : Annie Tolleter
Lumières : Éric Wurtz
La Femme – Elisa Ribes
Borlin – Fabio Dolce
Kai – Jonathan Archambault
Le Pompier – Joris Perez
Les Hommes – Bulat Akhmejanov, Guillaume Busillet, Mathieu Chayrigues, Justin Cumine
Charles Dalerci, Phanuel Erdmann, Tristan Ihne, Yoann Rifosta
Les Infirmières – Valérie Ferrando, Luc Verbitzky
Corps de ballet
Musique : Franz Schubert, Giuseppe Verdi
Conception musicale : Noé Soulier et Aurélien Azan-Zielinski
Chorégraphie : Noé Soulier
Costumes : Noé Soulier et Martine Augsbourger
Lumières : Noé Soulier et Olivier Bauer
Avec : Agnès Boulanger, Pauline Colemard, Vivien Ingrams, Nina Khokham, Laure Lescoffy,
Valérie Ly-Cuong, Sakiko Oishi, Marion Rastouil, Elisa Ribes, Ligia Saldanha, Jonathan Archambault
Matthieu Chayrigues, Justin Cumine, Charles Dalerci, Fabio Dolce, Tristan Ihne, Yoann Rifosta
Sounddance
Musique : David Tudor
Chorégraphie : Merce Cunningham
Décor, costumes et lumières : Mark Lancaster
Remonté par : Meg Harper et Thomas Caley
Avec : Agnès Boulanger, Valérie Ly-Cuong, Sakiko Oishi, Marion Rastouil, Elisa Ribes
Jonathan Archambault, Justin Cumine, Fabio Dolce, Phanuel Erdmann, Yoann Rifosta
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2ème programme : "Monnier / Richard / Bengolea / Chaignaud"
Rose – variation
Musique : Ludwig Van Beethoven
Chorégraphie : Mathilde Monnier
Scénographie : Annie Tolleter
Lumières : Éric Wurtz
Costumes : Mathilde Possoz
Assistant chorégraphe : Cédric Andrieux
Avec : Agnès Boulanger, Pauline Colemard, Nina Khokham, Laure Lescoffy,
Valérie Ly-Cuong, Joséphine Meunier, Sakiko Oishi, Elsa Raymond, Marion Rastouil
Elisa Ribes, Ligia Saldanha, Bulat Akhmejanov, Jonathan Archambault, Guillaume Busillet
Alexis Bourbeau, Matthieu Chayrigues, Justin Cumine, Charles Dalerci, Fabio Dolce
Tristan Ihne, Yoann Rifosta, Carlo Schiavo, Luc Verbitzky
HOK – solo pour ensemble
Musique : Hoketus, Louis Andriessen
Conception, chorégraphie : Alban Richard
Assistant chorégraphe : Max Fossati
Lumières : Valérie Sigward
Costumes : Corinne Petitpierre
Avec : Pauline Colemard, Vivien Ingrams, Laure Lescoffy, Valérie Ly-Cuong
Sakiko Oishi, Ligia Saldanha, Matthieu Chayrigues, Charles Dalerci
Fabio Dolce, Tristan Ihne, Yoann Rifosta, Luc Verbitzky
Devoted
Musique : Philip Glass
Chorégraphie : Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Costumes : Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Lumières : Jean-Marc Segalen
Avec : Agnès Boulanger, Pauline Colemard, Viven Ingrams, Laure Lescoffy
Joséphine Meunier, Sakiko Oishi, Elsa Raymond, Elisa Ribes, Ligia Saldanha
Ballet de Lorraine
François-René Duchâble, piano solo
Musique enregistrée
Mercredi 06 et mercredi 13 janvier 2016 , Théâtre National de Chaillot, Paris
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