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critiques et comptes rendus
Ballet du Mariinsky - Tournée à Londres 2014

08-09 août 2014 : Apollon / Le Songe d'une nuit d'été  (George Balanchine)


le songe d'une nuit d'été
Timur Askerov (Obéron) - Viktoria Tereshkina (Titania)


C'est toujours pour moi un choc esthétique de retrouver le Mariinsky, tant cette compagnie ne ressemble à aucune autre - et tellement peu au Bolchoï, universellement célébré (à juste titre, ce n'est pas la question) -, avec son style unique, mélange de rigueur académique, de distance rêveuse et de recherche éperdue d'une beauté d'outre-monde. Si j'en excepte les brèves incursions parisiennes de la troupe, avec Le Petit Cheval Bossu (une soirée unique) et les deux Sacre (trois soirées et une matinée s'il m'en souvient) présentés lors de la soirée du centenaire au TCE, et dont on s'accordera à dire que ce sont là des ballets peu représentatifs de son répertoire et de son style, je n'avais pas dû voir la compagnie au grand complet depuis 2011. Entre temps, beaucoup de polémiques, suivies avec intérêt et tristesse, ont entouré, médiatiquement parlant, le Mariinsky : compagnie au bord de la crise de nerfs malmenée par son chef-tout-puissant-qui-n'aime-pas-le-ballet, compagnie décadente où les départs tonitruants venaient faire écho aux promotions et distributions douteuses, etc, etc..., sans parler, pour couronner le tout, des passions suscitées par la nomination du très controversé Nikolai Tsiskaridze à la tête de l'Académie de Ballet Russe dite Vaganova, certes autonome, mais vivier traditionnel du corps de ballet du Théâtre Mariinsky. Une situation qui, incidemment, nous rappelait parfois "notre" POB, avec le sens russe, bien aiguisé, de l'excès tragique en plus.

Quoi qu'il en soit de tout cela, ce que j'ai vu à l'occasion de ce week-end londonien était pour moi digne du Mariinsky des grands jours : étoiles, solistes, corps de ballet, tout était réuni pour faire de ces soirées dédiées à Balanchine quelque chose d'inoubliable - un authentique hymne à la beauté - seul et unique objet de sa quête. A cela, ajoutez Londres, le ROH, l'ambiance électrique et particulièrement festive des tournées Hochhauser, le plaisir des retrouvailles fut immense.

On nous annonçait un double-bill, mais en réalité, c'est presque à un triple-bill qu'on a eu l'impression d'assister. Apollon en est la mise en bouche – on reste là dans des saveurs familières -, tandis que Le Songe d'une nuit d'été s'impose à la fois comme le "plat de résistance" et comme une découverte enthousiasmante - un vrai bonheur de balletomane. Le premier acte dure soixante-dix minutes et le second acte, d'une quarantaine de minutes, est presque un troisième ballet - un pur divertissement dans le style balanchinien à peu près déconnecté de l'action dramatique. De nombreux spectateurs, sans doute familiers de la version d'Ashton, The Dream, ont d'ailleurs cru, après l'acte I, que la soirée était terminée. Et bien, Mister B. le magicien avait encore une surprise dans son chapeau – le ballet à l'intérieur du ballet!

Balanchine, le Mariinsky le danse depuis fort longtemps (les premiers essais balanchiniens remontent, il me semble, à la fin des années 80), mais la direction de Yuri Fateev, qui fut longtemps répétiteur sur ce répertoire, n'a fait que l'approfondir, avec une programmation régulière de ses ouvrages et plusieurs entrées au répertoire notables - dont ce Songe, en 2012. Les puristes peuvent en penser ce qu'ils veulent, mais c'est un répertoire qui, selon moi, lui sied à merveille, ce qui n'empêche pas du reste d'apprécier les meilleures compagnies américaines pour ce qu'elles ont - de très différent - à y offrir. Après tout, Balanchine venait de cette école, de ce théâtre, de cette tradition impériale, qu'on voit se perpétuer dans des ballets choraux comme Symphonie en ut, Ballet impérial, Thème et Variations ou Diamants, que le Mariinsky sait naturellement sublimer. Découvrir ces ballets interprétés par eux reste en tout cas pour moi une expérience esthétique bouleversante - difficile de supporter les autres après cela.


apollon
Xander Parish (Apollon)

Apollon est d'une autre veine - le tout premier Balanchine, encore sous influence des Ballets Russes, faisant grandiose profession de foi néo-classique. La version que nous propose le Mariinsky est apparemment familière des spectateurs londoniens, elle l'est certainement moins des Parisiens habitués de la version dansée par l'Opéra de Paris actuellement, qui est beaucoup plus tardive (le ballet fut rechorégraphié pour Barychnikov en 1979). La version Mariinsky inclut notamment le court prologue de la naissance d'Apollon - Latone accouchant du dieu du haut d'un escalier - et se termine sur l'ascension au Mont Parnasse, sur ce même escalier inaugural, d'Apollon suivi de ses trois muses - détails disparus dans la version de 1979. Le fameux "soleil" - les arabesques des muses formant une roue derrière le dieu - est bien présent peu avant la fin du ballet, mais n'a pas l'impact visuel qu'il peut avoir dans la version dansée par l'ONP, où il est l'image finale sur laquelle tombe le rideau. Il est un peu délicat de dire que cet Apollon primitif est plus "dramatique" - ce serait évidemment un contre-sens -, mais d'une version à l'autre, on perçoit bien l'évolution du chorégraphe vers davantage d'abstraction, de stylisation.


Dans le rôle d'Apollon, on attend un interprète noble, solaire, dégageant puissance et autorité, mais aussi doté d'un certain humour dans sa danse, car, après tout, il y a de la pochade dans la partition de Stravinsky - le quatuor jazzy d'Apollon et de ses muses vient notamment nous le rappeler à la fin. Vladimir Shklyarov a toute l'élégance académique requise pour le rôle, une apparence juvénile, doublée d'une fougue un peu sauvage, qui sied bien à cette jeune graine de dieu. Ses sauts sont puissants, sa petite batterie impeccable, ses réceptions précises, et sa danse a un mordant très appréciable, qui fait que l'on ne sombre jamais dans l'ennui (comme parfois dans ce ballet). Pourtant, il y a quelque chose qui retient et ne convainc pas tout à fait dans son interprétation. Il paraît un peu trop tenté de "jouer" le dieu plutôt que de l'être, en toute sérénité. L'interprétation d'Alexandre Sergueiev, peut-être un peu moins précis sur certaines réceptions, est beaucoup plus accomplie et intériorisée à mon sens. Sergueiev a une projection fantastique dans ce rôle, s'imposant petit à petit, en conformité avec l'adage du "less is more", agile et séduisant comme un chat, avec un vrai sens du jeu distancié. De plus, l'interaction avec Terpsichore, au cœur du ballet, fonctionne mieux entre lui et Shapran, interprète de Terpsichore sur toutes les représentations, y compris la dernière où était prévue Alina Somova, qu'avec Shklyarov. Kristina Shapran était évidemment l'attraction principale du ballet – et n'a pas déçu les attentes, d'autant qu'elle possède une évidente marge de progression. La jeune danseuse, diplômée de l'Académie Vaganova la même année qu'Olga Smirnova, avait été initialement engagée par le Stanislavsky de Moscou avant de l'être, en début d'année, par... le Mikhailovsky, théâtre secondaire de Saint-Pétersbourg. Ses débuts avec le Mariinsky, finalement, et, l'on espère, définitivement retrouvé, datent seulement de début août où elle dansait le rôle de Medora dans Le Corsaire à Saint-Pétersbourg, avant de rejoindre la troupe à Londres pour cet Apollon. Son visage est rayonnant – sans nul sourire appuyé hors de propos –, et sa danse, d'un contrôle parfait, à la fois musicale et cristalline, donne à admirer la classe unique des ballerines de l'Académie Vaganova telles qu'on les rêve, avec leurs lignes parfaites, leurs épaulements et leurs ports de bras d'un raffinement exquis. C'est elle qui, logiquement, domine, et d'abord par sa personnalité, le trio des muses, bien soutenu par ailleurs par d'autres jeunes pousses de la compagnie : la piquante Nadezhda Batoeva, qui alternait sur le rôle de Polymnie avec Renata Shakirova, encore élève de l'Académie mais déjà distribuée avec la compagnie (difficile de faire la différence ici...), et Viktoria Krasnokutskaya dans celui de Calliope. On remarque bien, ici ou là, quelques petits décalages dans les arabesques, mais qui ne nuisent pourtant pas à la pureté de l'ensemble.

le songe d'une nuit d'été
Ekaterina Kondaurova (Titania)


Il y a les Balanchine - un peu sérieux? - en noir et blanc, vêtus en académiques, et il y a les Balanchine – un peu moins sérieux? - en rose pastel, habillés majoritairement de robes fluides et "chiffon", délicieusement éthérées. Le Songe d'une Nuit d'Eté appartient à cette dernière catégorie. Le ballet est, dans sa première partie, narratif – phénomène plutôt rare chez le chorégraphe – et se montre d'ailleurs relativement fidèle à la comédie de Shakespeare, où s'entrecroisent différents mondes - les nobles, les elfes et autres créatures féeriques de la forêt, les comédiens. La deuxième partie se présente comme un divertissement virtuose offert à l'occasion du triple mariage scellé à la fin du premier acte, unissant Hippolyte et Thésée, Hermia et Lysandre, Héléna et Démétrius. Néanmoins, seul le retour de Puck et de sa suite d'elfes et de papillons vient rappeler à la toute fin le récit principal. Titania, qui domine l'acte I (mais qui, étrangement, ne danse jamais avec Obéron, qu'on peine du reste à distinguer du Cavalier sans nom qui l'accompagne lors du pas de deux), disparaît complètement dans cet acte pour laisser place au couple anonyme du divertissement, et aux trois couples de jeunes mariés, chacun étant heureusement identifié par une couleur, les filles ayant troqué leurs costumes à l'antique ou renaissants pour des tutus plats des plus classiques. L'ensemble apparaît donc bizarrement construit, en raison de ses deux volets asymétriques et presque déconnectés l'un de l'autre, y compris musicalement, en raison aussi de sa mise en scène. Les décors sont simples et sans charme particulier - de simples toiles peintes évoquant successivement une forêt nocturne et un univers à l'antique, laissant la scène parfois un peu vide, abandonnée à un corps de ballet inégalement sollicité.

Quoi qu'il en soit de ses petites ou grandes incohérences, cette féerie balanchinienne semble faite idéalement pour le Mariinsky, qui sait, comme avec tous ces joyeux hymnes au non-sens hérités du XIXème siècle, lui insuffler ce qu'il faut de glamour, de rêve, de poésie aérienne et d'humour bon enfant - jusqu'à plus soif. On a beaucoup pensé en le voyant à La Source de Jean-Guillaume Bart (ballet qui gagne clairement en photogénie ce qu'il perd en écriture et en intérêt dramatique par rapport au Balanchine), avec lequel il partage une même atmosphère onirique (et quelques créatures sylvestres), et l'on se dit que le ballet trouverait là aussi, à Saint-Pétersbourg, un écrin formidable.

le songe d'une nuit d'été
Vladislav Shumakov (Puck)

Chaque distribution a ses (gros) plus et ses (petits) moins, mais dans l'ensemble, c'est un régal à tous les niveaux – solistes (nombreux), corps de ballet et même petits n'enfants des écoles de Sa Majesté venus en renfort et sérieusement coachés pour l'occasion. Surtout, l'on se réjouit de voir là autant de jeunes danseurs distribués autour des deux divas de la troupe dans des rôles d'importance, montrant ainsi qu'une belle relève existe, même si elle tarde à éclore médiatiquement parlant, ainsi qu'un corps de ballet d'une élégance folle, vraiment digne de la réputation du Mariinsky. Dans le rôle de Titania, Terechkina et Lopatkina sont toutes deux de l'ordre du sublime, tant dans l'image qu'elles projettent d'elles-mêmes que dans leur danse. J'avoue toutefois une préférence ici pour la première, plus perméable à la comédie, irrésistible de charme et de drôlerie conjugués, tout en restant ce qu'elle est - une reine. Lopatkina, elle, s'inscrit davantage dans le registre de la pure féerie, signant au passage une entrée glorieuse, sous les applaudissements du public, à la limite de l'auto-parodie, et d'adorables moments de tendresse partagés avec l'âne Bottom. L'Obéron de Terechkina, Timour Askerov, m'a semblé très bon lors de la première, malgré un côté parfois un peu "mastoc" dans sa danse et ses réceptions, mais c'était avant de découvrir Filipp Stepin, d'un brio extraordinaire, avec des sauts à la fois légers et puissants et une superbe petite batterie. Idem avec Puck, la source de tous les désordres comiques : Vassily Tkachenko, jeune fougueux bondissant de service version playboy (regardez-le dans la classe filmée par le Telegraph...), est drôle et brillant, mais Vladislav Shumakov est à mes yeux une sorte d'elfe idéal, esprit malicieux d'une légèreté inouïe, là où Vassily Tkachenko est plus dans la puissance. Anastasia Matvienko fait quant à elle une brève et spectaculaire apparition à la fin de l'acte I dans le rôle d'Hippolyte, Reine des Amazones et fiancée de Thésée : ses sauts puissants, son élévation, son sens de l'attaque et ses fouettés superbement exécutés suscitent aussitôt des ovations méritées - son expérience des galas internationaux semble n'avoir jamais été aussi bien employée qu'ici. Du côté des couples d'amoureux, la première distribution fonctionne mieux, théâtralement parlant, que la seconde, principalement du fait des garçons - Andrei Ermakov, décidément excellent, dans le rôle de Lysandre, Xander Parish dans celui de Démétrius -, dont le sens de la répartie et de la comédie paraît bien plus aiguisé que celui des interprètes de la soirée de samedi (Yuri Smekalov et Kamil Yangurazov, bien trop sérieux). Dans les rôles d'Hermia et d'Héléna, la rousse Viktoria Krasnokutskaya et la brune Viktoria Brileva (Brileva, Bryliova? Tereshkina, Teriochkina? il faudrait que les distributions soient cohérentes dans leurs graphies...), superbe artiste en devenir, sont également convaincantes. A noter aussi, la prestation, en mode aérien, de l'exquise et blondissime Oksana Marchuk, issue de la même génération de danseuses vaganoviennes, Papillon pétillant, qui ouvre et clôt le ballet avec éclat.

Sur les deux distributions, le divertissement était interprété par Oksana Skorik et Konstantin Zverev (mon seul regret est, à cet égard, d'avoir raté, comme alternative, Nadezhda Batoeva et Kimin Kim lors de la matinée où le rôle de Titania était tenu par Oksana Skorik). Concernant cette danseuse, j'avoue que je suis fatiguée, comme d'autres j'imagine, de cet incessant et ridicule jeu de ping-pong, où l'encensement religieux des uns vient répondre à l'insulte pure et simple des autres. Le surinvestissement balletomaniaque autour de certains danseurs (essentiellement des danseuses du reste) qui n'en méritent souvent pas tant est pour moi quelque chose de totalement contre-productif! Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Oksana Skorik s'impose d'abord, au-delà de son histoire personnelle, par un physique hors-normes, de ce genre de physique que semble adorer la direction actuelle du Mariinsky, comme s'il cherchait à tout prix à reproduire des ballerines de la forme – à défaut du fond – de Lopatkina : un visage fin, un long cou, des jambes et des bras interminables, des attaches délicates, une silhouette d'une plasticité infinie... On comprend que tout cela puisse fasciner, mais la danse ne s'arrête pas à cela évidemment – et ses manques flagrants sur d'autres plans lui ont souvent été reprochés – à juste titre – par le passé. Pour ce qui est de ce divertissement, qui ne requiert, il est vrai, que peu d'investissement dramatique, elle s'est en tout cas montrée superbe - et peu contestable de fait : une allure et une autorité royales, un lyrisme naturel, un contrôle technique parfait – bref, une sérénité enfin retrouvée, sans rien qui pèse ou qui pose. Elle était accompagnée là par l'impassible Konstantin Zverev, non seulement un partenaire accompli, mais aussi un superbe danseur, dans la plus pure tradition d'élégance et de réserve du Mariinsky.




B. Jarrasse © 2014, Dansomanie

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le songe d'une nuit d'été
Filipp Steppin (Obéron) - Ouliana Lopatkina (Titania) - Vladislav Shumakov (Puck) - Oksana Skorik (divertissement acte II)



Apollon
Musique : Igor Stravinsky

Chorégraphie : George Balanchine
Mise en scène : Francia Russell
Lumières :  Vladimir  Lukasevitch, d'après Ronald Bates

Apollon – Vladimir Shkyarov (08/08) / Alexander Sergueïev (09/08)
Terpsichore – Kristina Shapran
Polymnie Nadejda Batoeva (08/08) / Renata Shakirova (09/08)
Calliope Viktoria Krasnokutskaya
Latone Maria Shevyakova
Deux danseurs : Oga Gromova, Margarita Frolova

Le Songe d'une nuit d'été 

Musique : Felix Mendelssohn Bartholdy

Chorégraphie : George Balanchine
Mise en scène : Sandra Jennings
Scénographie : Luisa Spintalli
Lumières :  Sergueï Lukin

Titania – Viktoria Tereshkina (08/08) / Ouliana Lopatkina (09/08)
Le Cavalier de Titania – Kamil Yangurazov (08/08) / Andrei Yermakov (09/08)
Obéron Timur Askerov (08/08) / Filipp Steppin (09/08)
Bottom Dmitri Vedeneev
Puck Vasily Tkachenko (08/08) / Vladislav Shumakov (09/08)
Hippolyta Anastasia Matvienko
Hermia – Viktoria Krasnokutskaya
Lysander Andrei Yermakov (08/08) / Youri Smekalov (09/08)
Helena Viktoria Brilyova
Demetrius Xander Parish (08/08) / Kamil Yangurazov (09/08)
Butterfly (Le Papillon) – Oxana Marchuk
Thésée Vadim Belyaev
Divertissement (acte II) : Oxana Skorik, Konstantin Zverev


Royal Ballet School, Sue Robinson School of Ballet, Natalia Kremen School of Ballet
Ballet du Mariinsky

Kiandra Howarth, Anush Hovhannisyan, soprano solo
National Youth Choirs GB Chamber Choir, dir Esther Jones
Orchestre du Mariinsky, dir. Gavriel Heine

Vendredi 8 août et samedi 9 août 2014,  Royal Opera House, Londres


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