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Solistes de l'Opéra National de Paris et du Ballet National de Marseille
06 décembre 2009 : Stars & Tutus, gala de danse au Théâtre du Casino d'Enghien
Somewhere (chor. Julien Lestel)
Plusieurs artistes de l’Opéra de Paris, tels
Manuel Legris, Samuel Murez, Béatrice Martel, Ghyslaine Reichert ou
Bruno Bouché, se sont déjà lancés dans l’organisation de spectacles de
ballet, en sus de leur activité au sein de la compagnie nationale.
C’est à présent au tour d’Alexandra Cardinale de franchir le pas et de
créer son propre groupe chorégraphique.
Pour ses débuts de productrice, Mlle Cardinale a eu la chance de
disposer d’une salle remarquable, au Casino d’Enghien. L’établissement
possède en effet un vrai théâtre à l’italienne de 650 places, avec une
scène pourvue de cintres et d’équipements techniques performants et
modernes, qui ont notamment permis un travail soigné en matière
d’éclairages.
Le programme, à
dominante néoclassique, proposait également quelques
ouvrages de caractère plus académique, tels le Grand Pas Classique chorégraphié par Victor Gsovsky en 1949 pour Yvette Chauviré et Wladimir Skouratoff, ou Tchaïkovsky – Pas de deux, de George Balanchine, qui se substituait à l’extrait de Casse-noisette initialement prévu.
La distribution était d’un niveau relevé : outre Mathias Heymann,
Etoile, les spectateurs du théâtre du Casino d’Enghien auront pu
admirer les talents de Vincent Chaillet, tout juste promu Premier
danseur, de Mathilde Froustey, de Yann Saïz – Sujets déjà habitués de
longue date aux grands rôles de solistes - ainsi que de Charline
Giezendanner et de Fanny Gorse. A ce sextuor parisien venaient
s’ajouter trois vedettes du Ballet National de Marseille, Cinthia
Labaronne, Gilles Porte et Julien Lestel. Ce dernier possède par
ailleurs sa propre compagnie de danse, et était présent à Enghien non
seulement en qualité d’interprète, mais aussi de créateur, puisque
trois ouvrages de sa composition, Constance, Les Ames frères et Somewhere figuraient à l’affiche.
Fanny Gorse et Vincent Chaillet dans le Grand pas classique
La représentation s’ouvrait avec solennité sur le Grand Pas Classique,
confié à Fanny Gorse et à Vincent Chaillet. Mlle Gorse a exécuté cette
page célèbre avec tout le brio requis et a fait preuve de belles
qualités techniques. Elle aura de surcroît pu compter sur l’expérience
de Vincent Chaillet, qui fut un partenaire au style noble, et
suffisamment discret pour la mettre joliment en valeur.
Le programme se poursuivait avec le pas de deux tiré de la «Scène du balcon» de Roméo et Juliette.
Charline Giezendanner campe une Juliette fragile et farouche, tandis
que Yann Saïz est un Roméo sombre, tourmenté, au sens dramatique très
affirmé.
Yann Saïz et Charline Giezendanner dans Roméo et Juliette
La première partie s’achevait sur deux chorégraphies de Julien Lestel : Constance et Les Ames frères. Constance est un ballet inspiré par le roman à succès de David Herbert Lawrence, l’Amant de Lady Chatterley.
L’œuvre met aux prises Constance (Lady Chatterley) et Mellors, le
garde-chasse avec lequel elle entretient une liaison enflammée. Face à
Vincent Chaillet, Cinthia Labaronne incarne une amoureuse dévorée par
la passion, incandescente, s’investissant sans compter dans son
personnage. Après l’entracte, elle récidivera, aux côtés de Julien
Lestel cette fois, dans un pas de deux extrait de Herman Schmerman (Forsythe), dans lequel sa danse féline, aux emportements tragiques, fait merveille.
Gilles Porte et Julien Lestel dans Les Ames frères
Mathilde Froustey et Mathias Heymann dans Tchaïkovsky - Pas de deux
Cinthia Labaronne et Julien Lestel dans Somewhere
C’est à nouveau une œuvre de Julien Lestel, Somewhere,
qui tenait lieu de conclusion à ce gala de danse, en réunissant
l’ensemble des danseurs marseillais et parisiens, à l’exception
toutefois de Mathias Heymann. Somewhere
est une chorégraphie de grande ampleur, qui privilégie les gestes
larges, et les portés spectaculaires. Les mouvements se détachent,
presque en ombres chinoises, sur un fond rouge sang qui magnifie la
plastique des danseurs. Mathilde Froustey et Cinthia Labaronne
s’octroient les rôles de premier plan dans cette composition au
néoclassicisme revendiqué, et où les ballerines sont, sans états d’âme,
chaussées de pointes. Ici encore, Mlle Labaronne, douée d’un très fort
tempérament, se montre à la hauteur de sa tâche et ne démérite à aucun
moment face à une Mathilde Froustey tout aussi éruptive.
R. F. © 2009, Dansomanie
Grand pas classique
Musique : Daniel François Esprit Auber
Chorégraphie : Victor Gsovsky
Avec : Fanny Gorse - Vincent Chaillet
Roméo et Juliette, pas de deux "du Balcon"
Musique : Serge Prokofiev
Chorégraphie : Léonide Lavrovski
Juliette : Charline Giezendanner
Roméo : Yann Saïz
Roméo et Juliette, pas de deux "du Balcon"
Musique : Serge Prokofiev
Chorégraphie : Léonide Lavrovski
Juliette : Charline Giezendanner
Roméo : Yann Saïz
Constance
Musique : Philip Glass
Chorégraphie : Julien Lestel
Constance Chatterley : Cinthia Labaronne
Mellors : Vincent Chaillet
Les Ames frères
Musique : Philip Glass
Chorégraphie : Julien Lestel
Avec : Gilles Porte - Julien Lestel
Tchaïkovsky - Pas de deux
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovsky
Chorégraphie : George Balanchine
Avec : Mathilde Froustey - Mathias Heymann
Herman Schmerman
Musique : Thom Willems
Chorégraphie : William Forsythe
Avec : Cinthia Labaronne - Julien Lestel
Somewhere
Musique : Philip Glass
Chorégraphie : Julien Lestel
Avec :
Mathilde Froustey – Charline Giezendanner –Fanny Gorse – Cynthia Labaronne
Vincent Chaillet – Julein Lestel – Gilles Porte – Yann Saïz
Dimanche 6 décembre 2009, Théâtre du Casino, Enghien-les-bains
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