Dansomanie : Ballet d'Europe : entretiens : Jean-Philippe Bayle
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Ballet d'Europe : entretiens : Jean-Philippe Bayle, danseur

 

 

 

 

Questions à Jean-Philippe Bayle

 

 

 Danseur au Ballet d'Europe

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Je m’appelle Jean-Philippe Bayle, j’ai 27 ans, je suis danseur professionnel au Ballet d’Europe depuis sa création en 2003. Je suis originaire d’Angoulême en Charente.

 

Quel a été votre parcours avant d’entrer au Ballet d’Europe? Dans quelles écoles, par quels professeurs avez-vous été formé? Le cas échéant, par quelles autres compagnies êtes-vous passé?

J’ai commencé la danse au conservatoire Gabriel Fauré d’Angoulême avec Patrick Sarrazin et Fabienne Soula. J’ai poursuivi ma formation à l’ESDC Rosella Hightower à Cannes puis au CDC dirigé par Monique Loudières. Enfin j’ai participé un été à Europa Dance. Puis je suis entré au Ballet d’Europe.

 

Comment êtes-vous entré au Ballet d’Europe? Quelque chose vous a-t-il attiré spécifiquement vers cette compagnie?

Je suis entré au Ballet d’Europe par audition avec Jean-Charles Gil. J’ai été attiré par l’originalité du projet ainsi que par le fait d’être là au moment de la création de la compagnie.

 

Comment le travail est il organisé au Ballet d’Europe?

On commence la journée à 10h par un cours classique avec ensuite un premier service jusqu’à 13h30. Une heure de pause pour le déjeuner, puis on reprend pour un second service. Comme dans toute compagnie !

 

Quel est le rôle particulier des «tuteurs»?

Les tuteurs sont là pour encadrer les plus jeunes danseurs, leur faire profiter de leur expérience. Un jeune danseur n’ose parfois pas s’adresser au chorégraphe, et le tuteur peut l’aider dans ce sens. Ils peuvent également préparer leur reconversion au sein du Ballet en tant que répétiteur de certaines chorégraphies. Ou bien effectuer des actions de sensibilisations à l’extérieur de la structure mais organisées par la compagnie. Le tuteur est un pilier pour le directeur, l’encadrement, à propos de questions pratiques diverses… C’est aussi un exemple pour les autres.

 

L’absence de hiérarchie entre les danseurs de la troupe est-elle vécue comme une chose positive? Les «anciens» tiennent-il néanmoins une place particulière?

Nous sommes 14 danseurs. L’absence de système pyramidal est un «plus», sans conteste. Chacun se stimule, s’entraide – notamment pour les changements de costumes. Ici on accepte les différences que l’individu peut apporter à un même rôle, c’est très enrichissant. Les anciens font profiter les autres de leur expérience.

 

 Avez-vous le sentiment qu’il existe un style propre à la compagnie?

Il existe un style propre à la compagnie. C’est la gestuelle de Jean-Charles Gil, qui est une danse « naturelle » mais toujours avec une base classique. On ne travaille pas les lignes mais plutôt l’émotion du danseur, qui doit amener à la ligne recherchée par le chorégraphe. Chaque mouvement doit être investi pour être juste.

 

Divers chorégraphes de renom ont été invités à collaborer avec le Ballet d’Europe. Certains vous ont-il marqué particulièrement ?

Chaque rencontre avec un nouveau chorégraphe marque le danseur. C’est une palette de couleurs en plus à chaque fois, une fois qu’on l’a « digérée » ou intégrée. En règle générale, j’ai aimé l’ensemble des chorégraphes qui sont passés au Ballet d’Europe, particulièrement Jorma Uotinen et Lionel Hoche.

 

Ne ressent-on pas une certaine frustration, en tant que danseur, lorsque, dans une «petite» compagnie (en termes d’effectifs), on se trouve dans l’impossibilité d’aborder les grandes œuvres du répertoire ? En d’autres termes : le Lac des cygnes ne vous manque-t-il pas certains jours?

On ne vient pas au Ballet d’Europe pour faire du Répertoire classique, donc cela ne me manque pas. De plus, il y a tant à rechercher dans le travail de Jean-Charles Gil, notamment concernant les détails, dans lesquels il nous faut nous investir tant de notre être que la question ne s’était même pas posée à moi.

 

Avez-vous la possibilité de vous produire dans d’autres spectacles que ceux du Ballet d’Europe?

Bien sûr on peut avoir des interventions extérieures au Ballet d’Europe si les dates correspondent dans l’emploi du temps de la Compagnie et que Jean-Charles Gil nous donne son accord il est souvent d’accord.

 

Entretenez-vous des relations de travail et / ou d’amitié avec les danseurs des autres compagnies de la région marseillaise, notamment le Ballet National de Marseille et le CCN d’Aix-en-Provence ? Y a-t-il partage d’expérience?

 Bien sûr ! En 2005, le Ballet d’Europe a participé à la reprise par la compagnie aixoise de Roméo et Juliette d’Angelin Preljocaj. Jean-Charles Gil, nous a permis de nous nourrir du travail du Ballet Preljocaj, et nous sommes partis en tournée avec eux, en Chine, en Allemagne et en Espagne. C’était une expérience enrichissante ! Depuis nous entretenons tous des relations avec les danseurs du Ballet Preljocaj. Il existe aussi un projet de danse autour duquel se retrouvent des danseurs des trois compagnies : Ballet d’Europe, Ballet Preljocaj et Ballet National de Marseille. Mais c’est TOP SECRET !!!!!.

 

Comment envisagez-vous votre avenir au sein de la compagnie ? Fait-on «carrière» au Ballet d’Europe?

Je pense qu’il faut déjà quelques années pour que le danseur assimile la gestuelle de Jean-Charles Gil. Ensuite je pense que l’on peut faire carrière au sein de cette compagnie. Pour ma part, j’ai envie d’être un pilier fondateur de cette compagnie.

 

 

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