Don Quichotte [ONP Bastille 09/12/21 02/01/22]

[Marie-A]

Merci lou_de_bois2 pour votre suggestion, je la garderai à l'esprit pour une prochaine fois.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été à l'opéra, du coup je ne peux dire qu'une chose de cette soirée : magnifique !
J'ai eu droit au complet à louer en ces temps difficiles : orchestre, boissons et compagnie en très grande forme.

Tout d'abord, je me suis fait cette remarque que Don quichotte était un ballet très facile d'accès pour les non balletomanes. Ma mère qui m'accompagnait plus pour me faire plaisir qu'autre chose avait fait grise mine en voyant que le spectacle allait durer près de 3h. Mais entre les décors, les costumes, la musique et les nombreux moments de "bravoure" qui exaltent toujours le public, elle était très enthousiaste (beaucoup plus que pour Roméo & Juliette qui avait été notre dernière soirée à l'opéra il y a quelques années).

En arrivant dans la salle, j'ai tout d'abord surpris à la volée les regrets d'un jeune homme (un membre de dansomanie qui sait ?) qui désespérait de voir un "vieux danseur étoile" au lieu du jeune premier en pleine ascension. Cela m'a fait bien rire car quoique j'aurais voulu voir danser Guillaume Diop avec grand plaisir , Hugo Marchand irradie sur scène. Fort, puissant, dansant grand, il mange la scène véritablement. De part sa taille aussi, on ne regarde que lui. Il joue à la perfection le fiancé jaloux et taquin avec sa partenaire d'un soir.

Quant à Héloise Bourdon, elle a été splendide (je dois également confesser maintenant un biais clair pour cette danseuse que j'apprécie depuis des années). De très beaux bras et une grande délicatesse tout d'abord, elle tient également de superbes éguilibres. Pour les amateurs de fouettés, les siens étaient très propres et ont soulevé un tonnerre d'applaudissement.

Le partenariat me semblait enfin très bien fonctionner, les petits coups d'éventail secs d'Héloise sur les bras de son volage fiancé étaient très convaincants, les portées fluides. Le seul point qui me met en doute est que je n'ai pas souvenir du portée à une main (à moins que je me trompe de ballet ce qui est aussi possible).

Pour les seconds rôles, mention spéciale à l'espada de florian magnenet avec de très beaux sauts. Les deux amies de Kitri étaient très bien tout comme la demoiselle d'honneur (inès mcintosh? j'ai un doute). Je ne sais pas trop quoi dire de la reine des dryages d'Hannah O'neill: c'est beau et propre, elle ne "racle" pas le sol avec sa pointe comme beaucoup d'autres ballerines dans ce rôle, je ne sais pas s'il s'agit d'un choix personnel. Les fouettés à l'italienne font toujours beaucoup d'effet.

Seul petit bémol de l'acte II : la danseuse jouant Cupidon (marine ganio?) était beaucoup plus petite que Mlles Bourdon et O'Neill et cela se voyait beaucoup lors des déplacements sur pointe où elles échangent leur place.

Une soirée en définitive très belle et parfaitement réussie !


Ps: une petite colle pourquoi Sancho Pança est devenu un moine dans le ballet au lieu d'un paysan/écuyer?

[chien en peluche]

Merci beaucoup, Marie-Ange, malgré l'heure avancée, pour votre compte-rendu
Il m'a rappelé de l'exaltation que j'avais eue quand j'avais vu le même spectalce de l'ONP au moment de leur tournée au Japon en mars 2014.
Paris est trop loin maintenant pour moi...
Mais encore mille remerciements!
Quant au restaurant près de l'Opéra-Bastille, j'avais aussi souvent des problèmes pour manger avant le spectalce (Les Japonais dînent en général plus tôt que les Français.), alors que pour aller au palais Garnier, j'ai un bistro préféré ouvert "non stop". Il y avait toujours du moins un plat à poissons, ce qui sauvait mon estomac (La viande est trop lourde pour lui.). Le tarif était aussi raisonnable et la qualité correcte : à peu près moins de 25 euros (Un plat à poissons, un verre de vin ou une bouteille de l'eau minérale, une glâce ou un sorbet et un petit café. Je ne peux pas manger plus.).
Je retiens cette information de lou_de_bois2 en espérant que je reviendrai à Paris un jour.

[haydn]

Merci Marie-A d'avoir pris la peine de nous faire part de vos impressions "à chaud", en pleine nuit! Espérons que le dîner aura aussi été à la hauteur, mais là ça relève davantage de Tripadvisor que de Dansomanie!

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[Prisca]

Quel plaisir de lire votre compte-rendu Marie-A ! Et quel plaisir d'apprendre qu'Heloïse Bourdon a été à la hauteur des espérances que nous étions nombreux à mettre en elle, je crois ! (Je confesse également un gros faible pour elle).

[Gimi]

Et on repart pour un tour : la représentation de ce soir est annulée pour cas de COVID ‼️
En fait, nous étions plusieurs à spéculer sur le nom de la remplaçante possible de Léonore BAULAC : la remplaçante de service (Héloïse BOURDON est sortie de scène le 27 à 22 h 20), Sae-Eun PARK danse demain et son partenaire attitré dansait hier, ne restait plus de possible que Dorothée GILBERT (avec Germain LOUVET ❓) ou le couple Valentine COLASANTE/Paul MARQUE . . .
Hier soir, il y avait des masques parmi les membres du Corps de Ballet - à quoi cela correspondait-il sur le plan sanitaire (avec Isaac LOPES GOMES masqué de façon intermittente) ? En tout cas cela ne permettait pas de reconnaître certains danseurs, remarque étant faite que la fiche de distribution semblait “indicative” et passe-partout.

[haydn]

Le rôle de Cupidon était rarement dansé par des grandes bringues, ça aurait été un peu curieux... Par le passé, on y voyait Clairemarie Osta (quand elle était encore sujet), Myriam Kamionka, Mélanie Hurel...

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[Marie-A]

ha je ne savais pas pour le rôle de cupidon mais franchement j'ai des réserves sur l'effet que ca produit...

Je partage votre avis sur la danseuse de rue qui me semblait un peu éclipsée Gimi. Je ne l'ai d'ailleurs pas reconnue.

Pour le rôle de basilio, j'ai peu d'éléments de comparaison, le seul autre que j'ai vu été celui de Germain Louvet et j'avais eu un peu de mal cette soirée là avec son partenariat avec Léonore Baulac.

[sophia]

C'est une question de sens. Cupidon, parfois appelé Amour, est un angelot tout mignon (la production parisienne tend à le féminiser avec un tutu, mais il n'en conserve pas moins son carquois et ses flèches), ce que suggère du reste la chorégraphie vive et piquante. Il est nécessaire aussi de le distinguer de la reine des Dryades, à la chorégraphie beaucoup plus lyrique et majestueuse.
Où que ce soit, je l'ai toujours vu dansé par une "petite" danseuse - "petite" étant évidemment relatif. Je veux bien que le physique (et les considérations physiques), ce soit *le mal* aujourd'hui, mais un "grand" Cupidon semblerait franchement ridicule.

[Ballerina]

J'aime beaucoup le fait que Cupidon soit en tutu dans cette production. La tunique qu'on voit partout convient très bien en concours mais avec l'ensemble en tutu ça fait un contraste que je ne trouve pas heureux.

Et ce tutu est magnifique !

[rail45]

Bonsoir.
De mon côté, ayant été victime de l'annulation de la représentation du 25 décembre, je me dois de signaler que l'Opéra a tenu ses promesses et a procédé au remboursement de mon billet (payé en CB) de façon automatique aujourd'hui.
J'hésite à retenter ma chance le samedi 1er janvier, car je termine mon service à 18h55 aux Gobelins sur le bus 91 et cela risque d'être un peu juste pour être à Bastille pour 19h30.

[Elima]

Bonjour,

Un peu tardivement, je me permets de vous proposer mes impressions de la représentation de Don Quichotte du 18 décembre dernier avec Valentine Colasante et Paul Marque.

Avec mon amie balletomane qui m'accompagnait, nous avons eu de la chance : pas d'annulation et un orchestre.

Je ne fais pas partie des "détracteurs" de Valentine Colasante que j'appréciais dans les rôles secondaires et virtuoses du temps où elle était première danseuse, mais j'étais malgré tout sceptique et curieuse de sa nomination en tant qu'étoile. Je dois dire que j'ai vu une étoile briller sur scène lors de cette soirée. Je ne sais pas comment elle s'épanouira dans un rôle plus lyrique, nécessitant un travail de bras et de dos plus expressifs, mais quel bonheur et quelle joie de voir une danseuse de l'Opéra danser sans craindre une fragilité ou une erreur technique. Elle assure techniquement, a confiance en ses capacités et nous contamine donc par sa joie de danser.

Sa performance a évolué crescendo tout au long du ballet, avec notamment un joli deuxième acte, et surtout un 3e acte extrêmement virtuose. Ses équilibres étaient absolument époustouflants. On sentait qu'elle pouvait les prolonger et que le moment où elle les quittait c'était par choix et non par déséquilibre. Ses fouettés ont aussi été impressionnant de maitrise, avec de nombreux doubles et un faible déplacement de son axe initial. Elle sait également jouer de l'éventail et a l'œil vif, ce qui lui permet de ne jamais oublier son personnage au détriment d'un déploiement de virtuosité.

Paul Marque a aussi déployé toutes les qualités techniques qu'on lui connaît : aérien, un très beau ballon, une légèreté dans les réceptions, une jolie souplesse, de très belles lignes... Je lui trouve des qualités communes avec Mathias Heymann et je ne saurai dire plus beau compliment, de mon point de vue Son entrée en Basilio a été remarquable et a été très fortement applaudie par le public. C'est son entrée qui a véritablement permis de lancer la soirée et de lui donner son véritable ton.

Même si j'ai lu ici qu'ils avaient eu de belles de soirée durant cette série, je n'ai pas trouvé ce soir là que leur partenariat technique ait fonctionné. Les portés à une main ont été laborieux, voire presque dangereux pour Valentine Colasante au premier acte et il y a eu également quelques cafouillages au début du deuxième acte. Mon amie et moi avons toutes les deux trouver qu'ils étaient plus à leur aise dans leurs variations respectives que dans leur pas de deux, même si l'on sentait leur complicité commune dans les chamailleries de Kitri et Basilio.

Néanmoins, cette réserve a complètement disparu au dernier acte (qui était définitivement merveilleux) où les deux danseurs étaient enfin au diapason et se sont portés l'un l'autre. La virtuosité de l'un renforçait celle de l'autre et ils ont vraiment offert au public un spectacle à la hauteur de leur Maison. Ils ont transporté la salle par la facilité d'exécution de leurs mouvements. Ils ont démontré ici toute la puissance artistique et la liberté qu'offre la technique : nous étions uniquement contaminé par la joie de ce mariage et de la danse. C'est l'émotion que j'attends de ressentir quand je viens voir Don Quichotte. Pari réussi !

La soirée a été portée par le couple principal, mais aussi par Eléonore Guérineau, sublime en amie de Kitri et en Cupidon. Je suis acquise depuis longtemps au charme de cette danseuse, mais mon amie qui la connaissait peu a également succombé dès son entrée en amie et surtout en Cupidon. Tout l'esprit de l'école française s'anime en elle et elle a une joie de danser extrêmement communicative. Elles font partie de ses danseuses intelligentes et spirituelles qui proposent une danse personnelle, nourrie de leur école, et qui se détache dans cette uniformité mondialisée croissante de la danse.

Concernant les autres personnages, Arthus Raveaux en Don Quichotte a été excellent. Sancho Panza hilarant. Bluenn Battistoni en demoiselle d'honneur a été de bonne facture et constitue une jeune danseuse très prometteuse !

Quelques réserves : Fanny Gorse qui dansait la danseuse de rue n'était malheureusement pas au meilleur de sa forme, selon moi, alors que je la remarque d'habitude. De même, Roxane Stojanov en Reine des Dryades a raté sa variation... Des écarts seconde avec des réceptions lourdes, un manque d'élévation et des fouettés à l'italienne très instables l'obligeant parfois à passer sur demi-pointes. Toutefois, sa diagonale de grands jetés a été la plus réussie !

Enfin, j'ai été déçue par le travail du corps de ballet féminin qui était très éloigné de sa rigueur habituelle. Mon amie a eu exactement les mêmes réflexions. Certaines fois nous ne savions plus si elles devaient être en ligne ou en triangle. Inès Mcintosh - que j'apprécie énormément et dont je pense qu'il s'agit d'une des danseuses les plus prometteuses et travailleuses de sa génération - n'est pas à son aise dans le travail du corps de ballet. Elle avait systématiquement un demi-temps de retard sur ses compagnes dans tous les ensembles et avait du mal à tenir sa ligne. J'espère ne pas être trop dure en la citant, car je salue sincèrement toutes ses qualités, mais, ces dernières faisant qu'elle se détache naturellement dans le corps de ballet, impliquent également d'être en parfaite harmonie avec le groupe et à son tempo au risque que l'on se focalise sur ses erreurs. Dans tous les cas, je lui souhaite de continuer à progresser dans la compagnie et à s'épanouir dans des rôles individuels !

De plus, je ne sais que trop bien à quel point le corps de ballet et la jeune génération ont été privés d'occasion de scène et j'imagine qu'une partie de mes impressions sont liés à la situation. A mon sens, c'est dans le travail de corps de ballet que les conséquences de la fermeture des théâtres sont les plus visibles.

Quoiqu'il en soit, l'enthousiasme était présent tout au long de la soirée et je garderai en mémoire ce troisième acte qui a été un véritable feu d'artifice grâce à tous les danseurs sur scène qui étaient tous au meilleur de leur forme ! Toutes mes réserves précédentes ont été balayées lors du dernier tableau et nous avons pu achever cette soirée sur de très, très, très belles prestations !

Courage aux danseurs et danseuses de la compagnie, ainsi qu'à l'ensemble des corps de métiers qui font vivre l'Opéra, pour cette nouvelle période d'incertitudes... Vous nous faites vivre des émotions sans pareil. Bravo à tous !

[haydn]

Merci Elima d'avoir pris la peine de nous faire ce long compte-rendu

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[Gimi]

[haydn]

Le "quoi qu'il en coûte" version ONP :

Message de l’Opéra national de Paris aux spectateurs

Suite aux mesures annoncées par le Gouvernement à l'issue du Conseil de défense sanitaire du 27 décembre 2021, l'Opéra national de Paris apporte les précisions suivantes :

La limitation de la jauge à 2000 personnes en intérieur dans les théâtres s’applique à partir du 3 janvier et n’affecte donc pas la programmation au Palais Garnier et à l'Opéra Bastille jusqu'au 2 janvier 2022 inclus, sous réserve de la disponibilité des artistes, en particulier des danseurs du Ballet, des musiciens de l’Orchestre, des artistes des Chœurs ainsi que des nombreux personnels techniques nécessaires à la production.

La reprise de la programmation après les fêtes, prévue le 19 janvier 2022 avec l'avant-première jeunes des Noces de Figaro, se déroulera en conformité avec les prescriptions sanitaires qui seront en vigueur (jauge limitée à 2000 jusqu’au 24 janvier, mise en place d’un pass vaccinal le 15 janvier sous réserve des débats parlementaires….).

Les conditions d’accès aux bars et espaces de restauration à compter de cette date seront précisées ultérieurement.

L'Opéra national de Paris rappelle à ses spectateurs que maintenir la programmation en cette période de fêtes est un défi quotidien, en raison du contexte sanitaire.
Ainsi, les dernières représentations des Ballets Ashton / Eyal / Nijinski prévues les 29 et 31 décembre, et 1er et 2 janvier seront dansées sur un enregistrement sonore des œuvres de Rachmaninov, Debussy et Stravinsky, interprétées par l'Orchestre de l'Opéra national de Paris.
Les distributions des ballets Ashton / Eyal / Nijinski et Don Quichotte sont également susceptibles de modifications. Ces modifications peuvent aller jusqu’à une annulation du spectacle.

L'Opéra vous invite donc à consulter régulièrement le site internet www.operadeparis.fr où les conditions de déroulement des spectacles sont mises à jour très régulièrement.

L'Opéra veille également à informer les spectateurs par sms et courriel en cas de modification et les remercie de leur compréhension et de leur fidélité.

Soyez assurés que nous mettons tout en œuvre afin que les spectacles pour lesquels les artistes ont répété depuis des semaines voire des mois puissent vous être présentés. Votre présence, votre soutien, vos applaudissements sont plus que jamais essentiels dans cette période où nous avons tous soif de partage.

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[haydn]

Et le tableau des distributions de Don Quichotte à l'état du 29 janvier, compilé par l'ami Gimi, que je remercie chaleureusement :

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