Vos souvenirs et anecdotes personnelles sur la danse

[haydn]

A la demande de certains lecteurs, j'ouvre ce fil dans lequel vous pourrez publier vos souvenirs personnels, amusants ou tristes, concernant la danse. Attention: vous ne devez en aucun évoquer des faits qui porteraient atteinte à la vie privée des personnes.



A vos claviers!

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[Math]

La première anecdote qui me vient à l'esprit est celle où j'ai emmené mon ami voir Orphée et Eurydice de Pina Bausch en 2008 à Garnier. Nous avions eu des places de dernière minute, étions un peu en retard, et nous n'avions ainsi pas eu le temps de bien s'informer sur la mise en scène et l'argument.

Le ballet commence. C'est la scène avec Eurydice en robe blanche, immobile au fond de la scène, tandis qu'Orphée se lamente, et qu'on voit la danse poignante et triste des ensembles ... A l'entracte, mon ami me demande: "Mais pourquoi tout le monde était triste sur scène alors que c'était son mariage? ".

J'ai acheté le programme du ballet pour tout expliquer par la suite Et j'ai pleuré tout le long du spectacle tellement c'etait bouleversant!

[rail45]

Bonjour
Je vois qu'Haydn a concrétisé notre idée d'un fil concernant la danse et ses anecdotes.
Justement, à tout seigneur tout honneur.
A propos d'Haydn, en janvier 1794, ce grand compositeur autrichien abandonne son jeune élève, un certain Beethoven, aux bons soins de son ami Albrechtsberger et part effectuer son deuxième voyage à Londres.
Il emmène avec lui son valet et copiste, Johann Elssler, lequel sera le 23 juin 1810 l'heureux papa d'une petite Fanny.
Et Fanny Elssler deviendra une des ballerines les plus célèbres des années 1830 - 1840, époque à laquelle elle sera notamment la rivale de Marie Taglioni.
Elle triomphera entre autres à Berlin, où elle fit ses débuts, à Londres et à Paris, mais aussi outre-Atlantique en 1840-1841 au cours d'une tournée qui la mènera jusqu'à La Havane et est connue pour ses interprétations de Lise dans La Fille mal gardée et de Giselle, faisant d'elle l'une des plus grandes interprètes du ballet romantique.
A noter qu'elle fut un temps la maîtresse du duc de Reichstadt, alias Napoloéon II, liaison qui a notamment été évoquée par Edmond Rostand dans l'Aiglon.

[rail45]

Une ballerine dans le bus

Etant conducteur de bus à Paris, j'officie de temps à autre sur la ligne 20 Gare-Saint-Lazare - Gare de Lyon, qui présente la particularité de desservir les deux opéras de la capitale, Garnier et Bastille.
Il arrive donc parfois que nous ayons à bord des danseurs qui prennent le bus, afin de faire la navette entre les deux sites.

Ainsi un soir, une charmante demoiselle monte à bord de mon bus.
Ayant reconnu un accent est-européen, je lui demande d'où elle vient.
Elle me répond de Hongrie.

Connaissant ce beau pays, je lui dis alors "Jo estét", ce qui veut dire bonsoir en hongrois.
Surprise mais ravie, elle me gratifie d'un magnifique sourire, ce qui permet d'engager la conversation.
J'apprends alors que j'ai à mes côtés Sofia Parcen, danseuse à l'Opéra de Paris depuis 1998, où elle a le titre de Quadrille.
Ce fut ensuite une demi-heure de pur bonheur, où avec une extrême gentillesse et dans un français parfait, Mlle Parcen a expliqué aux autres voyageurs le fonctionnement de l'Opéra et a répondu à toutes leurs questions sur son métier de ballerine.

Après ce trajet inoubliable, j'ai fait quelques recherches sur internet et j'ai ainsi trouvé quelques vidéos sur lesquelles notre belle danseuse apparait.
J'ai aussi trouvé le commentaire d'une critique franco-britannique (qui par ailleurs intervient régulièrement sur ce forum) à son sujet, à la suite d'une représentation de Giselle, commentaire que je me permets de vous retranscrire :
"Mademoiselle Sofia Parcen a été remarquable en amie de Giselle, au point que je me suis retrouvée à plusieurs reprises en train de la regarder alors qu'il y avait de multiples autres événements, dont des étoiles sur scène".

Et quand on sait que l'étoile qui était sur scène ce soir-là n'était autre que l'actuelle directrice de la danse de l'Opéra de Paris, cela ne laisse aucun doute sur le talent de Mademoiselle Parcen, qui fut un soir l'Etoile qui a illuminé mon trajet en bus.

Quelques mois plus tard, lors de l'une de mes séances photos avec Eléonore Guérineau (voir par ailleurs sur ce forum), j'indique à cette dernière que j'avais rencontré Sophia Parcen.
Eléonore s'exclame alors spontanément : "Sophia. C'est l'une des plus gentilles danseuses de l'Opéra !".

[rail45]

Rouge
Lors de la construction de l'Opéra, Charles Garnier imposa que tous les fauteuils soient de couleur rouge.
En effet, il s'était aperçu que les reflets des éclairages des lustres sur des sièges rouges étaient plutôt flatteurs pour le teint des spectateurs, ou plutôt, il faut bien le dire, surtout pour celui des jolies spectatrices fréquentant l'Opéra.
D'ailleurs depuis, la plupart des salles de spectacles ont adopté elles aussi la couleur rouge grâce à Garnier.

[rail45]

De quoi je me mêle ?

Nous sommes le 15 août 1867, en pleine Exposition Universelle.
Ce jour-là, on inaugure la façade principale du nouvel opéra, lequel ne sera finalement totalement achevé qu'en 1875.
Le style de l'ouvrage surprend les parisiens, à commencer par l'impératrice Eugénie.
Celle-ci s'exclame :
"Quest-ce que c'est que ce style-là ? Ce n'est pas un style ! Ce n'est ni du grec, ni du Louis XV, pas même du Louis XVI."
L'architecte Charles Garnier, qui a le sens de la répartie, lui réponds alors :
"Non, ces styles-là ont fait leur temps... C'est du Napoléon III ! Et vous vous plaignez !"
Et toc !

Voilà.
C'est tout pour ce soir.
A bientôt pour de nouvelles anecdotes en espérant que vous aurez apprécié celles-ci.

[Fanchon]

👏👏👏 merci pour ce nouveau fil, Haydn!
Et merci pour les 1er anecdotes... historiques en plus
J’en redemande

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Fanchon