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Le grand malaise du Ballet de l'Opéra de Paris [Le Figaro]
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haydn
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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 12:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai encore une fois dû faire un peu de ménage, pas de "chat" ou de perfidies entre membres du forum, merci de votre compréhension. Le sujet étant suffisamment "explosif", tenons-nous en à rapporter des faits et à signaler les publications dans la presse.



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Delly



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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 5:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

CatherineS a écrit:
Finalement le malaise exprimé par cet ancien danseur étoile au sujet des membres de la compagnie est représentatif de la jeunesse d'aujourd'hui qui refuse toute autorité, tout travail et râle tout le temps. .


Franchement dire ça c'est injurieux pour toute la jeunesse d'aujourd'hui, et surtout faux. En particulier pour les danseurs, que vous insultez au passage aussi.
Si ça vous semble normal d'insulter ou d'humilier un danseur ou n'importe qui d'autre, là il y a un problème. Ca n'est même plus du management.
On peut parfaitement être travailleur, investi et discipliné. En venir à l'humiliation et au harcèlement c'est surtout être en échec dans l'exercice d'une réelle autorité.

Même les armées ont évolué dans leur management, et encore elles souffrent de difficultés assez proches (qu'elles cachent sans doute mieux). Alors ça doit être possible à l'Opéra, et ça ne justifie pas une mauvaise direction ou un relationnel irrespectueux.

Sans doute qu'avec une moyenne d'âge de 25 ans, avec aussi tout ce qui est dit depuis des années, publiquement, sur les affaires de harcèlement moral, et plus récemment, de harcèlement sexuel, la libération de la parole sur ces sujets, on peut parler de choc des générations. Mais le témoignage du prof que vous reprenez et donc vous extrayez complaisamment la partie "les jeunes ont un problème avec l'autorité", commence par admettre que oui il y a un problème dans l'institution et que ça n'est pas normal, même pour lui : fonctionnement soviétique, soumission...

Et on y lit aussi, en filigrane, ce qui est peu dit : un système "ouvert" à la Milllepied a créé des frustrations et un "besoin de retour à la hiérarchie" exprimé, qui s'est fait... et en a frustré d'autres. C'était prévisible.

Et évidemment, l'article de France Culture, qui pour moi ne manque pas d'intérêt, a aussi le mérite de dire que c'est bien la démolition volontaire du classique qui est à l'origine d'une partie du problème. Cet article reprend bien des analyses développées ici sur les CDN, la politique culturelle, etc. Et tant mieux, car de cela aussi il faut parler.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 6:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci de vous abstenir d'attaques ad hominem entre membres, et d'exposer vos arguments de manière pondérée et civilisée.

Il y a quelque part un problème générationnel, qu'on le veuille ou pas, et la "libération de la parole", comme on l'appelle avec un certain sens de la litote, va aussi de pair avec de la délation tous azimuts. CatherineS n'a jamais écrit qu'elle trouvait "normal" qu'on harcèle ou qu'on humilie des danseurs. Mais un mot de travers peut être aujourd'hui considéré comme de l'humiliation ou du harcèlement, donc, prudence avec le maniement de ces concepts qui peuvent recouvrir tout et n'importe quoi, d'une remarque désobligeante à des agissements délictueux.

Sans vouloir me faire l'avocat du diable, allez donc voir un peu comment les choses se passent, par exemple, dans la grande distribution, dans l'hôtellerie ou la restauration. Là, humiliation et harcèlement, ça revêt un tout autre sens.

Et donc, merci de revenir à une discussion courtoise, afin que je ne sois pas obligé une fois de plus de manier les ciseaux de la "censure", voire de fermer purement et simplement le fil de discussion.



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CatherineS



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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 8:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Juste pour répondre à une attaque sur laquelle je vous remercie de m'avoir défendue Haydn, naturellement que je condamne le harcèlement, mais le refus de l'autorité n'a rien à voir avec le harcèlement et les brimades... Ca veut juste dire qu'on n'accepte pas forcément les conseils pour progresser, qu'on ne veut peut-être pas travailler plus que de raison et cela rejoint la tendance de la jeunesse actuelle. Je parle de manière générale sur le refus de l'autorité et le travail "a minima". Les danseurs font partie de la jeunesse française même s'ils ont travaillé dur pour faire leur métier.

Voila ce que Mannoni écrivait il y a cinq ans

""Dire que le style classique se perd, que les nouvelles générations ne travaillent pas assez... peut-être, mais les temps changent dans le monde de la danse comme partout et les jeunes d’aujourd’hui ne sont en aucun domaine les mêmes que ceux de notre propre jeunesse. Ils ont d’autres qualités s’ils ont d’autres défauts.""


De plus le fameux Julien dit bien que ça a changé et que ça n'a plus rien à voir justement avec ce qu'il a vécu ! Maintenant je pense que chacun comprend les paroles comme il veut suivant ses propres convictions Embarassed Embarassed Embarassed
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haydn
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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 8:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On ne va pas s'enliser dans un débat sans fin. De manière générale, je ne pense pas que les jeunes, que ce soit dans la danse ou ailleurs, travaillent moins que leurs aînés. Quantitativement, c'est sans doute même l'inverse. Qualitativement, avec la course à la rentabilité à tout crin, c'est peut-être une autre affaire.

Le rapport à l'autorité est sans doute différent aussi. Les échanges étaient probablement plus francs. Une Yvette Chauviré ou une Claude Bessy (je parle de la danseuse...) avaient des rapports souvent tendus avec la direction de l'Opéra de Paris, et ne passaient pas pour des modèles de soumission à la hiérarchie (administrative, en tout cas). Cela ne les a pas empêchées de faire une grande carrière. Aujourd'hui, comme toute remarque un peu verte peut conduire devant les tribunaux, on "cache la poussière sous le tapis", on accumule les rancœurs, et cela finit par une explosion brutale, d'autant que, contrairement aux apparences, la liberté de parole et d'action est sans doute moindre aujourd'hui qu'il y a trente ou quarante ans (je parle de manière générale, pas spécifiquement au sujet de la danse).



PS : et je ne distribue pas de bons ou mauvais points, j'essaye juste de canaliser les excès de passion et d'énergie, pour éviter que les discussions ne tournent à la foire d'empoigne. Quand j'interviens, il n'y a pas lieu de prendre cela pour une remontrance personnelle.



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Imtheboy



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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 9:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve vos remise au point très justes, Haydn. Sur le fait que les jeunes travaillent davantage aujourd'hui, mais moins bien car davantage soumis à la pression de la rentabilité et autre, c'est plutôt vrai, dans la société en général.

@Marie-A : "Et personnellement, je dirais qu'Aurélie Dupont, qui a passé sa vie dans les interviews à cracher sur le management de l'école de danse, à dire que c'était dur psychologiquement, que les profs étaient tyranniques, se devait d'être irréprochable et apparemment ce n'est pas le cas."

Merci ! J'ai tout de suite pensé la même chose.


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haydn
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Messages: 26517

MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 10:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avais pas vu la remarque très acide de Marie-A. Encore une fois, sachons raison garder. Aurélie Dupont a pu dire certaines choses il y a dix ou quinze ans, elle voit le monde autrement maintenant qu'elle est de l'autre côté de la barrière, c'est la vie. Cette obsession de la transparence et de l'"irreprochabilité" rend aujourd'hui l'air irrespirable. On fouine dans le passé des gens, on en est quasiment à voir s'ils n'ont pas fauché quelques billes à la récré en première année de maternelle et à les clouer au pilori pour cela. Je n'étais pas du tout un fan de la danseuse Aurélie Dupont, en qui je voyais une technicienne froide, un peu désincarnée (je m'enflammais bien davantage pour Marie-Agnès Gillot ou Delphine Moussin). Mais qu'elle montre aussi des "faiblesses" (réelles ou supposées) me la font apparaître comme plus humaine.

Cela n'est évidemment pas comparable, mais si vous allez fouiller dans ce que j'ai écrit il y a quatorze ans, lors des débuts de Dansomanie, vous y trouverez aussi des "perles" dont je ne serais pas forcément fier aujourd'hui, ou simplement des questions sur lesquelles j'ai changé d'avis avec le temps et l'expérience. Nous n'avons pas tous les éléments en main pour juger. Ne nous érigeons pas trop vite en procureurs.



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sophia



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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 10:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est surtout qu'au-delà d'une programmation (à vrai dire peu évoquée, ce qui ne rassure pas, car pour moi, c'est le point central) et/ou d'un style de direction contestables, la "crise", ou le "malaise" - peu importe comment on l'appelle -, ne tient certainement pas qu'à sa seule personne ni ne date de sa nomination comme directrice.
Pour les "ressources humaines", je préfère aussi me garder, de l'extérieur, de jugements à l'emporte-pièce - toute personne détenant une autorité tendant à devenir suspecte aujourd'hui. Le résultat du sondage auprès des danseurs, objet de toutes les crispations, est en soi suffisamment éloquent pour ne pas en rajouter.


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Marie-A



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Messages: 104

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 10:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne sais pas quand Aurélie Dupont a commencé à se plaindre du management de l'école de danse, Haydn, parce qu'il y a dix ou quinze ans j'entrais à l'école primaire. Ce sont sur des interview radio sur franceinfo disponibles sur youtube après sa nomination au poste de directrice de la danse que j'en ai entendu parler pour la première fois. Se montrer dure quand on a 20 ans et quand on sort de l'école, c'est normal, c'est un peu une rébellion naturelle. Les répéter sans amendement 20 ans plus tard alors qu'on prend soi-même un poste de direction pour la première fois, c'est étrange. Pour ceux qui connaissent AD depuis 20 ans, ça s'explique peut-être, pour ceux qui comme moi la découvre à peu près, cela donne l'impression de jouer avec le feu.
Dansomanie a un lectorat qui s'étend sur une large tranche d'âge, on a donc forcément une vision différente des danseurs parce qu'on les "rencontre" à différents points de leur carrière. De ce point de vue, même certaines interviews de mag sont déconcertantes quand on ne connait pas le passif de la danseuse. Enfin je suis peut être née avec la génération qui veut "l'irréprochabilité", qui s'attend à un contenu bien lisse et qui a youtube pour sortir les plus belles perles. Very Happy Quand j'ai vu "Relève" après coup, je trouvais "Benji" assez drôle, plein d"élan. Il n'était sans doute pas un très bon directeur, mais il savait faire aimer l'Opéra quand on ne le connaissait pas.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'était dans un article publié par Marie-Claire en août 2000. Libération avait relancé l'affaire en 2002 suite à la publication du rapport de l'IGAS sur l'Ecole de danse :

http://next.liberation.fr/culture/2002/12/04/petit-rat-de-l-opera-tu-souffriras_423552



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Katharine Kanter



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 12:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Well, well ... or rather, UN-well. No-one seems to have pointed this out,


https://www.franceculture.fr/danse/omerta-au-ballet-de-lopera


"Sur 154 danseurs environ, 50 ont été gravement blessés et ne peuvent plus assurer toutes les productions. Ce sont des "danseurs fantômes" souffle une élue syndicale qui préfère rester anonyme. Cet aspect est d'ailleurs ouvertement accepté par la direction : lorsque la compagnie part en tournée, l'Opéra recrute une cinquantaine de remplaçants, en cas de blessures des danseurs titulaires."

Which I translate, for Dansomanie's many English-speaking readers,

"Out of about 154 dancers, FIFTY have been so badly injured that they can no longer be involed in all of the productions. "They are 'ghost dancers' a dancer's rep, who has declined to be identified, told us. Management quite openly acknowledges this state of affairs - whenver the troupe goes off on tour, the Opera recruits FIFTY or so replacements, against the eventuality of injury ..."

(Emphasis added.)

We are being told here that the Opera tours with FIFTY replacements.

And that THIRTY PERCENT of the company, has been blown out of the water by injury to a degree, that they can no longer dance taxing classical works ...

not to speak of the people who've actually had to leave the theatre because their injuries are such, they can no longer dance professionally, at all.

Not to speak of the physical pain involved, and the mental distress.

Would any other trade blithely take on so high a rate of industrial accident?

As it happens, the REASONS for this kill-rate, are known.

As are most of the solutions.

Paris is doubtless not the only place where this occurs ... and not perhaps, the worst. HOWEVER ...

It involves a major re-think of what we teach, whether to the student or to the professional.

Screwing out the turnout until the entire body is shrieking for help, for the girls pushing forwards over the pointe-shoe,
overcrossing the fifth and flinging those legs about, is causing grave structural damage worldover.

It involves a major rethink of the workload.

Of "slenderness" and "beauty" criteria.

Of company class.

And of the choreographers we allow anywhere near these people.

Has Mlle. Dupont shewn a willingness to take any of this on?

We should be told.


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Alexis29



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Messages: 1245

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 1:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mais...quand est-ce qu'ils partent en tournée ?

et je ne veux pas croire qu'il vont emmener 50 remplaçants en Russie Rolling Eyes

cela devient un peu délirant non ?


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 2:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce chiffre est totalement farfelu. Si le ballet de l'Opéra employait 50 surnuméraires, ça se saurait. Peut être y arrive-t-on en additionnant les élèves de l'école de danse employés dans un spectacle comme Paquita aux surnuméraires, mais autrement, c'est de la haute fantaisie.



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LucyOnTheMoon



Inscrit le: 18 Nov 2008
Messages: 984

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 5:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce qui est délirant, c'est qu'il y ait autant de blessés "longue durée". Ca me refait penser à un point évoqué plus haut, sur lequel j'aurais voulu réagir mais le temps m'a manqué, j'y reviens donc. C'est sur le fait que les élèves de l'Ecole de danse réclament des cours de contemporain. "On" peut dire (je ne suis pas sûre que ce soit vrai mais qu'importe) que la sur-programmation contemporaine à l'ONP serait en partie liée à la pression des danseurs qui "préfèreraient" danser cela que du classique. Mais les élèves de l'école n'y sont pour rien, eux, ils constatent un état de fait. Et ce que je sais en revanche, c'est que nombre de ballets contemporains nécessitent une "technique" très spécifique. J'ai lu ici ou là "avec un socle classique solide, on peut tout danser". Je ne suis pas d'accord du tout. On peut danser du Béjart, sans doute, mais pour prendre un exemple assez récent qui parlera à tout le monde, se lancer dans Die grosse Fuge de Keersmaeker sans un minimum de bagage technique "contemporain", c'est la blessure assurée !! Je ne sais pas comment les membres plus âgés du corps de ballet, passés par l'école à une époque où la compagnie dansait encore essentiellement du classique, ont été "formés" au contemporain - ça m'intéresserait d'ailleurs de le savoir. Mais vu la tournure que prend la programmation, que cela plaise ou pas, une solide préparation technique dès l'école de danse ne me semble pas totalement incongrue. Il ne s'agit pas que l'un remplace l'autre, il faut juste doser intelligemment.


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doudou



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Messages: 1128
Localisation: PARIS

MessagePosté le: Mar Avr 24, 2018 6:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les nerfs de notre administrateur sont mis à rudes épreuves.

Pour ma part, mon questionnement porte sur l'expression de ce malaise.

On peut parler de souffrance au travail. Quel que soit le secteur d'activité, ces questions sont traitées en cas de crise par des spécialistes (Psychologue du travail, sociologue des organisations par exemple). Mais même avant une crise aigüe, on peut vouloir dans le cadre de la santé au travail vouloir prévenir des facteurs de Risques Psycho Sociaux. On peut s'interroger sur des difficultés liées à un mode de fonctionnement, de management, d'organisation. Des questionnaires sont alors parfois utilisés pour susciter un retour sur le ressenti des personnes. Ceux-ci sont issus de modèles éprouvés et adaptés à l'organisation auditée.
Ayant professionnellement participé à des démarches de ce type, je sais que cela implique déontologie et méthode et un regard extérieur

De ce que je comprends dans le brouet journalistique qu'on nous sert, le questionnaire aurait été une initiative de la fameuse commission. On peut douter de la pertinence de leur travail (même s'il part d'une bonne intention). On a consulté un juriste semble-t-il, mais ne fallait-il pas d'autres types conseil pour ce genre de travail ?

De ce travail mal défini; on nous sert une synthèse. Dans le contexte de mise en place de cette démarche, on doit quand même être très prudent sur ce qu'il en sort. Volontairement ou non un questionnement un peu naïf ou mal posé peut introduire des biais et des expressions outrées.

Je m'étonne aussi que le représentant du personnel ne soit pas associé.
Alors qu'on nous parle de harcèlement moral voire sexuel (c'est très fort humainement et juridiquement), avec des pourcentages importants, on ne peut que regretter de ne pas avoir d'éléments méthodologiques.

La violence qu'on nous rapporte (qui existe sans doute) dans ce cercle assez fermé peut aussi être l'expression de désaccords de frustrations qui trouvent leur origine dans des causes autant personnelles qu'institutionnelles.

Pour ma part; je trouve tout aussi parlant en terme de malaise le départ de certains membres de la compagnie vers d'autres cieux, le sentiment diffus depuis quelques années d'un manque de rigueur dans les prestations du corps de ballet dans les ouvrages "académiques". Le grand nombre de blessés (n'entrons pas dans le sensationnalisme des chiffres mais la réalité du phénomène est incontestable), l'incapacité à gérer clairement les carrières des danseurs prématurément usés, l'objectivation de la notion de hiérarchie et des modes de promotion, une politique de communication trop institutionnelle.....

Dès lors le haro sur AD (quel que soit le jugement sur ses choix de programmation) est une réponse trop courte.
BM est venu avec un autre référentiel de fonctionnement, mais la révolution copernicienne que cela impliquait était ingérable sur un temps court. La greffe ne pouvait pas prendre car les modèles étaient trop différents.

Le recours à une Étoile maison, mais sans réel projet compte tenu de sa nomination expresse, visait à rassurer mais les problèmes de fond n'ont pas été réglés. Il ne faut pas faire payer la note à la seule directrice en place. Il faut aussi gérer l'héritage de Dame Brigitte et des choix artistiques globaux trop liés à la billetterie de fin d'année et à l'intérêt très mesuré des tutelles.

Les danseurs souffrent sans aucun doute. Il y a là des humains, des artistes, parfois des personnalités qui font que nous continuons à aller au spectacle afin de saisir cet instant éphémère que l'art vivant peut nous offrir. Ils méritent mieux qu'une polémique stérile et instrumentalisée par quelques journalistes en mal de papier croustillant ou des rivalités de personnes, des haines recuites et autres règlements de comptes.

Evitons un gâchis. Il y a une tradition respectable à respecter, des ouvertures vers la danse d'aujourd'hui à ménager, des danseurs et danseuses qui doivent pouvoir s'épanouir dans leur art. Accessoirement un public à ne pas mépriser.
C'est l'équilibre qu'il faut trouver. Une notion si importante en danse.


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