The Great Tamer - Dimitris Papaioannou - La Villette 03/2018

[tuano]

C'est plutôt un spectacle de "non danse" mais je pense qu'on peut quand même en parler ici. J'y suis allé mardi soir et j'ai trouvé cela très beau. Le public en revanche n'a semble-t-il pas aimé. Les rappels ont été très courts et complètement gâchés par les nombreux spectateurs qui ont dévalé les escaliers pour sortir en passant devant la scène, ce qui a complètement coupé les interprètes du public dès la fin du spectacle. On ne pouvait tout simplement plus voir les danseurs pendant les saluts, c'était très pénible. Ce qui m'a personnellement beaucoup gêné aussi, c'est quelqu'un qui en permanence filmait/prenait des photos pour les poster tout de suite sur des réseaux sociaux. Au bout d'un temps, je me suis levé (j'étais dans l'allée) pour lui dire d'arrêter. La lumière de son smartphone était parfois ce qu'il y avait de plus lumineux dans la salle.

https://lavillette.com/evenement/dimitris-papaioannou/

Après un tel accueil, je me dis que Dimitris Papaioannou ne reviendra pas de si tôt.

[Bernard45]

Voilà ce que j'avais écrit sur mon blog lorsque je l'avais vu à Avignon en juillet 2017.

"La Fabrica est un lieu récent, situé hors les murs d’Avignon, à 10 mn à pied des remparts. Lieu de théâtre agréable, avec une grande cour où l’on se restaure, salle très fonctionnelle. Le grec Dimitris Papaioannou, celui qui a conçu la cérémonie d’ouverture des JO d’Athènes en 2004, propose « The great Tamer ». Le titre ne nous dit rien, on ne sait rien de ce qu’on va voir. Ce qu’on sait du moins, c’est que les places ont eu du mal à se vendre au début, puis se sont arrachées.

La scène est en pente, elle ondule comme la mer et est recouverte de sortes de plaques flexibles qu’on peut mouvoir ou retourner à loisir.
Qu’est-ce que ça raconte ? Réponse difficile !

Il y en a qui creusent et exhibent des cadavres vivants, d’autres qui s’enfoncent sous terre, d’autres encore qui sont nus et qu’on recouvre d’un drap, puis qu’on découvre et recouvre et ainsi de suite, d’autres mi-nus, mi-habillés qui s’entremêlent pour former une sorte d’homme-animal, deux cosmonautes qui viennent d’on ne sait où, l’un qu’on opère du ventre d’où sortent les organes… Les formes évoluent, certaines nous rappellent des tableaux de peintres médiévaux.

Il faut se laisser bercer par le rythme particulièrement lent de la pièce. L’ordinaire est secoué, ballotté par les flots. Le public applaudit debout."

[tuano]

Ceci explique peut-être cela : le public d'Avignon était totalement ouvert à la surprise tandis que le public parisien voulait un spectacle génial, d'où une déception voire une incompréhension.