Onéguine (Cranko) - [ONP Garnier, 10/02 - 07/03/2018]

[vilnensys2]

Malheureusement, Arthus Raveau ne dansera pas Lenski cette saison...

[haydn]

Bienvenue vilnensys2 et désolé que vous nous rejoigniez sur une mauvaise nouvelle...

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[calliope]

Bonsoir a tous!

Je vous lis tres régulièrement mais je commente peu.. la soirée d'aujourd'hui en vaut le coup alors je me lance!

Je sors tout juste de l'avant dernière d'Oneguine avec la distribution Park/Marchand. Première fois que je vois le ballet, je suis sortie toute émue et chamboulée, je m'en rappellerai longtemps ...

J'ai trouvé Léonore Baulac très juste, malgré un sourire assez crispé à certains moments (ou était-ce l'éclairage?), le couple qu'elle forme avec Germain Louvet fonctionne très bien (alors que ça n'est pas toujours le cas). Elle est pétillante et espiègle, ce qui m'a semblé cohérent, Germain Louvet fait un Lenski assez lisse, droit dans ses bottes, je dirais même, mais ça correspondait aussi à l'idée que je me faisais du personnage, donc rien de choquant pour moi! Il est vrai que les solistes souffrent parfois de la comparaison avec l'excellent Hugo Marchand qui éblouit littéralement la scène, un jeu d'acteur subtil (ces regards!) mais très travaillé, tout en nuances, particulièrement dans le dernier acte. Son couple avec Sae Eun Park fonctionne aussi assez bien, même si j'ai regretté une certaine "retenue" dans le 1er acte pour cette dernière. J'ai trouvé que son jeu manquait un peu de saveur à ce moment-là, Tatiana était un peu fade (techniquement, c'est impeccable comme toujours), mais c'est purement subjectif. Je n'ai pas réussi à comprendre l'interprétation proposée, à part une Tatiana un peu enfantine...

A l'inverse, elle m'a tout a fait surprise dans le dernier acte. Du pas de deux avec Gremine ressortait l'amour et la douceur du couple "tranquille", en contraste avec la dernière scène déchirante. La danse de Sae Eun Park m'a semblé beaucoup plus puissante avec ses bras qui enveloppent Gremine, celui qu'elle a choisi et qui lui apporte la sérénité (malgré un petit accident de coup de pied dans le corps de ballet ahah).. puis des portées spectaculaires avec Onéguine où elle manque de s'abandonner à lui avant de reprendre ses esprits et de s'en séparer. Je connaissais la fin du ballet mais la dernière scène m'a tellement convaincue que je me suis surprise à imaginer Tatiana suivre Onéguine ..

Mention aussi au corps de ballet très en forme !

Une très bonne soirée en somme!

[Constance]

Un dernier retour, avec retard, sur la représentation du lundi 5 mars.

Magnifique Stéphane Bullion! Ce fut un bonheur, et un soulagement, de le voir enfin, après bien des expériences douloureuses, totalement investi physiquement et mentalement dans un rôle! Il est peut-être, dramatiquement parlant, le plus bel Onéguine de la série -je n'ai pas vu Audric Bézard-, donnant réellement une dimension humaine à son personnage. Il n'est jamais caricatural -son refus de la lettre de Tatiana est le seul à rester au plus juste du roman de Pouchkine, sans brutalité, et il ne domine pas le dernier pas de deux de manière sadique; il y a une réelle évolution dans son incarnation, quand Mathieu Ganio restait trop indécis tout le long du chemin, et Hugo Marchand, superbe, écrasait voire martyrisait encore Tatiana lors de la dernière scène. Bien sûr, Stéphane Bullion ne danse pas aussi bien que M. Ganio ou H. Marchand, mais il danse, et beaucoup mieux que dans tout ce qu'on lui a vu faire récemment en classique ou néo classique. A ses côtés, Laura Hecquet est une belle Tatiana, mais il m'a semblé qu'elle ne se libérait pas totalement. Les pas de deux avec Oneguine mais aussi avec Grémine-Alexis Renaud restent assez précautionneux Elle n'est pas très à l'aise dans le premier acte en jeune fille; je persiste à penser que la chorégraphie de Cranko, en ne donnant pas une variation, ou au moins des moments de danse plus autonomes à Tatiana dans la scène de la lettre, empêche les danseuses de construire et d'exprimer la nature profonde du personnage. L. Hecquet est plus convaincante par la suite, lors du bal chez Larina -superbe variation-, lors du duel et enfin au troisième acte. Elle donne vraiment à voir la transformation de Tatiana, que l'assemblée admire lors du bal chez Gremine. Marion Barbeau et Paul Marque sont jeunes et charmants au premier acte, mais sans tout à fait assez de relief; elle est irréprochable techniquement mais Paul Marque a parfois du mal à stabiliser ses réceptions de saut ou ses tours; le nouveau premier danseur n'est pas non plus un partenaire toujours totalement fiable et il y a de beaux ratés dans certains portés -il faut dire qu'il remplace A. Raveau et a donc changé d'Olga en cours de série. En revanche, tous deux se révèlent dans la tragédie et la variation de Lenski est très belle, sans plus aucun accroc technique. Très bon corps de ballet, en forme et en place, dans lequel on aperçoit avec plaisir des jeunes femmes fort lumineuses, remises de leur concours, notamment Alice Catonnet, rayonnante.
Toujours la belle direction d'orchestre de James Tuggle, mais, était-ce l'orchestre bleu, vert ou jaune, je ne sais, il y eut quelques faiblesses instrumentales par ci par là.
Une belle soirée.

[haydn]

Merci Constance pour votre compte-rendu. En ce qui concerne l'orchestre, il y a eu des différences considérables selon les soirs. De ma propre expérience, c'était à chaque fois bien meilleur quand c'étaient les verts qui jouaient. Là, étant actuellement en Russie, je ne peux malheureusement pas vérifier quelle formation officiait dans la fosse le 5 mars dernier.

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[Constance]

Bon séjour en Russie donc!