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Prix de Lausanne 2018 [28/01 - 04/02/2018]
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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 8:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les sélections sont à suivre à partir de 9h30 :
https://www.arte.tv/fr/videos/080207-007-A/selections-du-46eme-prix-de-lausanne/

Smile


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 2:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sélections

Groupe A (14/16 ans) – Filles

Le Prix de Lausanne a, cette année, légèrement rajeuni la compétition, le groupe A regroupant une poignée de candidates d'un peu moins de quinze ans. Le groupe de filles est pléthorique, avec pas moins de trente-quatre candidates, ce qui, en gros, correspond à la moitié de la sélection. Autant dire que la matinée fut longue, notamment pour la partie contemporaine.

Les choix des candidates se partageaient entre la variation de Cupidon, celle du pas de trois de Paquita, celle des Odalisques du Corsaire, sans oublier les inévitables Ombres de La Bayadère. Un choix plutôt plaisant dans l'ensemble, qui n'a pas laissé le temps d'ennuyer. Si les plus jeunes candidates ont semblé, pour certaines, encore manquer de fermeté dans leur technique, beaucoup de filles, sans doute un peu plus âgées, se montrent très solides et brillantes à plus d'un titre. Les personnalités sont en revanche plus difficiles à distinguer, plus que chez les garçons du même groupe en tout cas, et l'on peine in fine à retenir à ce stade une personnalité ou une autre qui se situerait résolument au-dessus du lot.

Parmi celles qui se démarquent par leur présence et/ou leur sûreté technique, on retendra en particulier la précision technique et musicale de la petite Yuika Honda (103) dans la variation de Cupidon, la vivacité de Tatiana Cruz (110) dans la même variation, l'aura d'Hanna Park (112) en troisième Ombre, et l'exceptionnelle musicalité de Yoon Seo Jun (124) dans cette même variation – peut-être la plus belle de toutes. Mes deux candidates favorites (d'autant qu'elles ont confirmé en contemporain) sont toutefois deux Japonaises : Miku Uda (113), qui a réussi à conjuguer le charme, la précision et l'autorité dans la variation du pas de trois des Odalisques, et Djie Oiwa (116), une très belle personnalité, dotée d'une technique et d'une musicalité sans faille dans la variation du pas de trois de Paquita.
En bonus, parce que sans doute moins accomplies, mais présentant de belles qualités néanmoins, on ajoutera les noms de Primrose Kern (114), au travail de bas de jambe très soigné en Cupidon, de Christiana de Blank (122), qui offre une diagonale de chassés en tournant d'une légèreté magnifique dans la variation de la Princesse Florine, ou de Chloe Misseldine (126), dont on relève la personnalité flamboyante.

On retrouvait pour la partie contemporaine divers noms de chorégraphes programmés lors d'éditions précédentes : Mauro Bigonzetti, Jorma Elo, Richard Wherlock, Louise Deleur – la nouveauté, Wayne McGregor, étant réservée en revanche au groupe B. Avouons-le, on a souffert pas mal avec la redite de la variation féminine de Louise Deleur, un peu trop souvent choisie - un grand vide chorégraphique que peu de candidates ont réussi à transcender.

Quoi qu'il en soit, on retiendra pour la partie contemporaine les prestations de Yuika Honda (103) - une vraie personnalité décidément, qui a pu s'affirmer dans A Solo for Diego (variation initialement réservée aux garçons – je continue d'ailleurs à penser qu'elle convient bien mieux à ces derniers) -, de Phoebe Kilminster (106) - maturité et qualité de mouvement au rendez-vous pour First Flash -, d'Irene Yang (115) - l'une des rares à être parvenue à donner du sens à Touch, Feel, Sense -, de Djie Oiwa (116) - excellente dans First Flash -, de Ronger Teng (125) enfin, que j'ai trouvée magnifique dans Furia Corporis


Groupe A (14/16 ans) – Garçons

Un groupe de dix candidats seulement, une belle qualité de danse chez certains, mais un ensemble toutefois un peu lisse. Se détachent nettement (à mon sens) deux personnalités, tant en classique qu'en contemporain : d'une part, le Japonais Takayuki Moriwaki (203), d'autre part, le Norvégien Gabriel Gudim (204). Le Japonais possède un physique très compact et fait montre de beaucoup de brio dans dans la variation de Coppélia (belle qualité de saut, pirouettes impeccables) et sa personnalité apparaît déjà bien affirmée. On retrouve ces mêmes qualités dans Out of Breath, qui convient bien à son style puissant et véloce. Peut-être est-il un peu trop stéréotypé ? Le jeune Norvégien, lui, est étonnant et fera sans doute davantage l'unanimité : une apparence très juvénile conjuguée à une impressionnante maturité scénique et à un vrai sens théâtral. Sa variation de Coppélia est absolument brillante et son Solo for Diego, d'une théâtralité intelligente, est à peu près le seul de la journée à exprimer quelque chose et à aller au-delà de la recherche d'un joli mouvement (chez nombre de candidats, on sent malheureusement beaucoup trop la copie des vidéos youtube et l'interprétation est absente).

D'autres candidats du groupe présentent, à un titre ou à un autre, des qualités intéressantes : de l'élégance et de la clarté chez Xu Mohan (202), une personnalité vivante qui ne demande qu'à mûrir chez Makani Yerg (206) (si l'on veut bien faire l'impasse sur le Napoli hors-style), du ballon et de la musicalité chez Kim Shi-Jean (208), qui présente parallèlement un Solo for Diego très joyeux.


Groupe B (17/19 ans) – Filles

Ce fut à mon sens le groupe le plus décevant de la journée. Certaines filles peuvent présenter des qualités appréciables en classique, mais souvent de petites défaillances viennent ternir leur prestation. Et sans être en rien une fétichiste de la chose, que de pieds vilains et inélégamment placés ! Les Coréennes, si fortes techniquement dans le premier groupe, se montrent là, pour la plupart, un peu en-deçà – et pas de révélations chinoises non plus cette année. Si les tutus rivalisent de faste et de paillettes, le style et le chic ne sont en revanche pas toujours là, notamment dans le fameux Grand Pas classique, à la chorégraphie revue et corrigée de manière parfois un peu fantaisiste. Côté contemporain, les variations de McGregor - les plus "classiques" qu'il ait pu faire, précisons-le - ne sont pas vraiment apparues comme une réussite. Sauf exception, on s'y ennuie ferme et on y voit trop souvent percer un lyrisme hors-sujet.

Se détache donc dans ce groupe, sans peine et avec classe, la Coréenne de l'Académie Princesse Grace, Minji Nam (313) : autorité, élégance, finesse et musicalité font notamment de sa prestation dans la variation de Paquita un petit moment d'exception. Une candidate pour la finale, sinon pour la victoire, à coup sûr ! Pour le reste, on aura apprécié, en vrac, la formidable diagonale de ballonnés – et le manège - de Xu Jingyi (301) dans la variation de Dulcinée, le naturel et la musicalité de Aina Oki (310) dans la variation du Rêve de Raymonda, le contemporain enfin de la Brésilienne Carolyne Galvao (303), la seule candidate, à mon sens, à avoir une vraie compréhension du mouvement « macgrégorien ».

Groupe B (17/19 ans) – Garçons

Un bon groupe, avec des personnalités intéressantes, charismatiques et sachant prendre des risques – et quelques candidats franchement dominateurs, au premier rang desquels on placera sans hésiter le Russe Ervin Zagidullin (409), dont les deux prestations étaient de toute beauté, en plus d'être techniquement parfaites. Son physique assez compact, assez loin des canons mariinskyens actuels, donne une dynamique et une énergie particulières à ses sauts. C'est là une danse puissante, et en même temps parfaitement stylée – un élément pas toujours présent ni mis en valeur dans le contexte d'une compétition. On sent en outre une préparation sans faille qui se décèle jusque dans sa variation contemporaine - tranchante, emballée avec naturel -, ordinairement le point faible des candidats russes. Son camarade Davide Loricchio (413), à l'allure plus princière, offre des prestations un peu moins précises, un peu plus brouillonnes, mais cela reste néanmoins très solide, tant sur le plan technique que stylistique. Je l'avoue, je suis un peu moins fan de Shale Wagman (407), sans doute futur prix du public : d'un charisme indéniable, très à l'aise et très personnel dans le McGregor, il me semble qu'il a pris trop de risques inutiles dans la variation de Basilio, avec des effets « cirque » pas très heureux, et le résultat manquait singulièrement de propreté dans les réceptions.

En-dehors de ces trois candidats, parés pour la finale, on aura apprécié, en vrac, l'élégance de Zeng Shuai (401) dans sa variation d'Albrecht, la personnalité bouillonnante d'Ivan Surodeev (404), venu de l'école de Perm (le contemporain un peu trop « au feeling » en revanche), le ballon et la vélocité de Francesco Mazza (405), au physique plus frêle en revanche que ses camarades, le charisme contemporain de Miguel Angel David Aranda Maidana (412) (quelle entrée impressionnante dans Plan to B!), l'énergie et le bagout de Mikiya Kakehashi (415), tant en classique qu'en contemporain, la danse très adulte enfin de Lukas Bareman (416), le Belge de Bâle.




Dernière édition par sophia le Sam Fév 03, 2018 1:03 pm; édité 13 fois
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novas



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 2:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces interviews super!

J'aime lire vos pronostics, alors cette année je me lance. Mes impressions sont basées uniquement sur les live streaming (et je n'ai pas le temps de regarder les sélections), du coup je n'ai pas vu tout le monde loin de là et n'aurait aucune honte à me planter royalement ^^

Chez les filles A, il me semble avoir beaucoup de bon éléments, mais je n'ai pas retenu un numéro de dossard particulier.
J'ai été agréablement surprise pas les garçon A, car ils ont tous un bon niveau (pas comme certaines années où la différence avec les filles était tellement flagrante) J'ai beaucoup aimé principalement 203, 206 et 208.
Chez les filles B 301, 304, 308, 310, 311 (oui j'ai vraiment du mal à choisir, faute peut-être à un niveau assez hétérogène) 306 a très souvent attiré mon attention (bien qu'elle ne soit pas la meilleure)
Pour les garçons B, 404, 407, 408 et 409. éventuellement 414 si le style est un critère.
globalement je pense qu'il sera difficile pour le jury de choisir.
Je me réjouis de lire vos avis.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 3:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je continuerai le compte-rendu tout à l'heure, mais plutôt déçue par le niveau classique du groupe B (filles ou garçons) dans l'ensemble par rapport aux candidats du matin.
Si je dois retenir deux noms, je dirais Minji Nam, la Coréenne de l'Académie Princesse Grace (313), et Ervin Zagidullin, de l'Académie Vaganova (409). Le reste... Confused


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Sarra



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Messages: 263

MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 3:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce matin, vision très partielle des sélections (variations contemporaines d'une quinzaine de candidat(e)s seulement) ; à l'issue de laquelle j'ajouterais aux noms donnés par Sophia :
- Ronger Teng, n°125, (assez impressionnante -à mes yeux...- dans Furia Corporis ;
- Yae Ji Park, n°129 ;
- Moriwaki Takayuki, n°203 ;
- Junsu Lee, n°207.
(Si ne serait-ce qu'un seul des quatre est sélectionné, j'oserai demander "à qui de droit" Smile une dédicace de l'ouvrage récent que chacun sait... Smile )

Et après les variations classiques vues à l'instant (filles et garçons groupe B), j'opterais d'ores et déjà pour :
- Jingyi Xu, n°301 ;
- Carolyne Galvao, n°303 ;
- Ning Long, n°304 ;
- Shun Nagasue, n° 308 ;
- Nam Minjin, n° 313 ;
- Ivan Surodeev, n°404;
- Shale Wagman, n°407 (si pas Prix du Public à la finale, je renonce oser demander la dédicace de... Smile)
- Ervin Zagidullin, n° 409 (Prix du Public en second...) ;
- Davide Loricchio, n°413 ;
- Mikiya Kakehashi, n°415 ;
- Lukas Bareman, n° 416.

Après les variations contemporaines, ajout de : Xu Zhou, n° 406 ; Joel Burke, n°411.


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Enya



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Messages: 1038

MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 5:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ma liste pour la finale Wink :

126, 130, 131, 135;
201, 205, 210;
301, 304;
402, 406, 407, 409, 412, 416, 417


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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 5:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Réponse dans 1 heure, Enya! Wink



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haydn
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Messages: 26499

MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 5:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et en attendant les résultats des sélections, voici l'interview promise de Kathryn Bradney, la nouvelle directrice du Prix de Lausanne.







Vous venez de nous apprendre que vous étiez désormais nommée Directrice de plein exercice et non plus intérimaire du Prix de Lausanne... Une bonne nouvelle pour vous?

Oui, je suis évidemment très contente. Je prends donc officiellement la succession de Shelly Power en tant que Directrice artistique et CEO [Chief Executive Officer, directrice administrative, ndlr] du Prix de Lausanne. Donc, à la fois l'artistique et le financier. Je m'entends très bien avec Shelly Power, et elle me soutient beaucoup en cette période de passation de pouvoirs. Elle a annoncé en novembre 2017 qu'elle souhaitait mettre un terme à ses fonctions, pour des raisons familiales. Mais le Prix de Lausanne 2018 reste «son» Prix. Quant à moi, je suis déjà en train de préparer l'édition 2019. Il est indispensable de commencer à mettre les choses en place au moins un an à l'avance.


Cette nomination, d'abord pour assurer l'intérim, vous est «tombée dessus» comment?

Cela s'est fait évidemment dans l'urgence. Il était normalement prévu que Shelly Power reste en fonction pour cinq ans. Malheureusement, diverses difficultés personnelles l'ont obligée à quitter son poste prématurément et à rentrer en Amérique. Son beau-père est tombé gravement malade, et son mari, qui espérait pouvoir venir en Suisse, a dû complètement chambouler ses projets. Le Conseil de fondation a donc décidé de me nommer ad interim pour assurer la continuité de la direction. Le président du Conseil de fondation m'a appelée alors que je répétais Petrouchka avec ma propre compagnie, IgoKat. Avec mon époux, nous avons discuté de cela jusque très tard dans la nuit, et j'ai finalement accepté.


Et maintenant qu'il ne s'agit plus d'intérim, pour combien de temps avez-vous été nommée?

Pour l'instant, il est certain que j'assumerai la responsabilité du Prix 2019. On verra si ça me plait, et si mon travail satisfait le Conseil de fondation. J'ai déjà présenté aux membres mes projets. J'ai de nombreuses idées, et l'une de mes tâches principales sera de promouvoir le Prix de Lausanne sur le plan mondial. Là, je me situe d'ailleurs dans la continuité de Shelly Power. L'objectif est de faire en sorte que le Prix de Lausanne ne soit pas visible seulement durant la semaine du concours, mais tout au long de l'année. Nous poursuivrons notre politique de pré-sélections en Amérique latine. Pour 2019, elles auront lieu au Brésil, fin septembre-début octobre 2018. Ensuite, j'irai à Saint-Pétersbourg, où Nikolaï Tsiskaridzé m'a invitée à assister au concours organisé par l'Académie Vaganova. Fin octobre, nous procéderons aux pré-sélections sur vidéos, Je vais essayer aussi de repérer de bons candidats européens, car actuellement, le Prix de Lausanne est dominé par les sud-américains et les asiatiques.


Vous envisagez alors de réactiver le partenariat avec la Palucca-Schule pour organiser des pré-sélections en Allemagne?

Je suis en discussion avec Jason Beechey, mais si on refait quelque chose, ce ne sera pas à Dresde. Cela n'avait pas très bien marché, peu de gens s'étaient déplacés. Il faudra que nous trouvions un lieu vraiment attractif. Nous y travaillons en ce moment.


Il y a des plans du côté de Saint-Pétersbourg alors?

Il est trop tôt pour le dire. En tout cas, je passerai une semaine entière en Russie pour le concours Vaganova. Je ne serai pas au jury. Je serai là en observatrice, pour repérer des candidats potentiels pour Lausanne. Un partenariat n'est pas exclu et j'ai justement rendez-vous avec Nikolaï Tsiskaridzé ce dimanche [04/02/2018, ndrl] pour en discuter.


Vous aviez déjà une expérience de direction avant d'accepter le poste au Prix de Lausanne?

Oui, je dirige mon école de danse depuis onze ans. J'ai débuté avec une soixantaine d'élèves, et maintenant, j'en ai plus de huit-cents, encadrés par onze professeurs. J'ai également une compagnie de danse, essentiellement composés d'anciens membres du Béjart Ballet. Et en plus de cela, j'ai une entreprise de production vidéo.


Reprenons l'histoire au début. Vous êtes née américaine, vous avez acquis la nationalité suisse depuis... Dites-nous un peu comment vous vous êtes retrouvée à Lausanne?

J'ai fait mes études de danse aux USA, principalement avec David Howard, au Harkness Ballet, à New York. Puis je suis allée au Pittsburgh Ballet, que dirigeait Patricia Wilde. J'avais dix-huit ans, on y dansait surtout du Balanchine. J'ai aussi travaillé un peu avec le New York City Opera. Un jour, Maurice Béjart est venu à New York. Une grande audition a été organisée, Nous étions deux-cent quatre vingt candidats. Dix américains – dont moi! - ont été retenus. En 1986, je suis donc allé au Ballet du XXème siècle, à Bruxelles. En 1987, grâce à l'aide de Philippe Braunschweig, j'ai pu déménager à Lausanne et suivre Maurice Béjart. J'ai dansé durant vingt ans dans sa compagnie. Nous avons été très proches.


Avez-vous gardé quelques liens avec le Béjart Ballet, logé juste à côté du Théâtre de Beaulieu?

Oui absolument, j'ai conservé des relations avec certains danseurs et je vais voir leurs spectacles.


De quand date votre collaboration avec le prix de Lausanne? Vous aviez lancé le «vidéo-blog», non?

Oui, en 2006, avec Igor Piovano, mon mari, mais l'année précédente on m'avait déjà sollicitée pour participer aux pré-sélections sur vidéos. C'était encore l'époque des cassettes VHS! Comme nous venions de créer une société de production audiovisuelle, on nous à demandé également de filmer les demi-finales et les finales, car les organisateurs du Prix envisageaient la publication d'un DVD. Nous avons fait cela plusieurs années.

Et en 2006, donc, Mavis Staines [actuelle directrice de l'école du Ballet National du Canada, ancienne soliste au Ballet National du Canada, puis au Het National Ballet, ndlr], qui était à l'époque directrice du Prix de Lausanne, nous avait, à Igor et à moi, demandé de réaliser un vidéo-blog – c'était avant les live-streamings! Nous filmions du matin au soir, et nous montions les séquences la nuit, avec les meilleures séquences, enrichies de quelques interviews de candidats! Au mieux, nous dormions deux heures par jour.


Est-ce que maintenant que vous avez été nommée directrice, votre travail au Prix de Lausanne change beaucoup?

Pas tant que cela. Bien sûr, il y a les sponsors, et cela m'a déjà occupé une bonne partie de ma première matinée en tant que directrice. Il faut que je leur montre le théâtre, mais là, ça va, depuis le temps, je connais la maison par cœur. Mais les gens sont très curieux à propos de notre nouveau projet chorégraphique avec les écoles partenaires, et il faut que je leur explique tout en détail. Mais c'est un plaisir.


Justement, ce projet chorégraphique... Le Prix de Lausanne s'est déjà énormément développé ces dernières années, comment gérez vous cette activité supplémentaire?

En fait, nous avons été très surpris de l'ampleur que cela a pris. Quand Shelly Power a lancé le projet chorégraphique, nous espérions attirer tout au plus trois ou quatre jeunes danseurs. Et en fait, nous en avons eu cinquante! C'était bien plus que ce que nous étions prêts à accueillir. Nous avons malgré tout décidé d'assumer, et il a fallu trouver au plus vite l'argent nécessaire pour héberger et nourrir tout ce monde durant une semaine. Nous allons en tirer le bilan. Nous recommencerons certainement l'année prochaine, mais en réduisant le nombre d'écoles partenaires. Nous envisageons un tirage au sort, qui permettrait de retenir environ la moitié des candidats. Et l'autre moitié sera invitée en 2020. A moins que nous ne trouvions le financement indispensable pour recevoir tout les postulants. En tout cas, nous souhaitons que ce projet soit, sous une forme ou une autre, pérennisé et qu'il devienne aussi une «tradition» du Prix de Lausanne.


Est-ce que le Prix de Lausanne bénéficie encore de subventions publiques?

Oui, je ne peux pas vous donner le montant total de notre budget, mais environ un quart des fonds provient de subventions de l'état. Les trois-quarts restants sont donnés par les sponsors et les donateurs individuels. C'est chaque année un gros travail pour réunir l'argent : nous avons des contacts via le Cercle des Amis du Prix de Lausanne, que nous sollicitons tout le temps, Beaucoup de gens pensent que le Prix de Lausanne est riche, mais je peux vous dire que ce n'est pas le cas!


En tant qu'ancienne danseuse, ce n'est pas un peu frustrant pour vous de devoir s'occuper de finances et d'administration?

Non. Là, c'est vrai, c'est un peu intense, c'est une période de transition et nous avons des réunions tout le temps avec Shelly Power. Il faut qu'on me mette au courant de tout, nous avons des débriefings sur les questions budgétaires... Sur les question artistiques, je suis évidemment plus à l'aise, les connais déjà, depuis le temps que je suis au Prix de Lausanne. Là, c'est particulièrement intense, mais dans quelques jours, cela ira mieux! J'espère pouvoir me remettre à la barre, le soir, après le travail de bureau, car cela fait un mois que je n'ai pas pris mon cours de danse, et je le sens! Mais en même temps, je ne ressens aucune frustration. C'est simplement une nouvelle étape dans ma vie.


Sur le plan artistique, vous avez des idées nouvelles pour le Prix de Lausanne? Qu'est ce qui va changer? Qu'est ce qui portera la marque de Kathryn Bradney?

Oui. Comme je vous l'ai déjà dit, l'un de mes buts principaux est de rendre le Prix plus visible, plus présent tout au long de l'année. J'ai quelques autres projets, qui doivent encore être validés par le Comité, donc je ne peux pas en parler là. Mais vous allez voir ce que vous allez voir! Ce que je peux déjà dire, c'est qu'il y aura des changements en ce qui concerne les groupes d'âge. L'année prochaine, le groupe des «juniors» réunira les candidats de quatorze ans et six mois à seize ans et six mois, et celui des «seniors» , les candidats de seize ans et six mois à dix-huit ans et six mois, contre dix-neuf en 2018. Mais nous garderons la limite d'âge inférieure à quatorze ans et six mois que nous avons expérimentée cette année. Nous nous sommes aperçus qu'elle convenait très bien car le niveau d'un élève de quatorze ans et demi est le même que celui d'un élève de quinze ans ; et s'il gagne un prix, cela lui permet d'intégrer une école partenaire à la rentrée de septembre, au moment de ses quinze ans. C'est le bon âge. A l'autre extrémité, dix-neuf ans et-demi, c'est l'âge d'intégrer une compagnie. C'est pour cela que nous avons ramené la limite à dix-huit ans et six mois.


Vous maintiendrez l'actuelle organisation des épreuves?

Oui, le système sélections / finale avec deux groupes d'âge séparés (juniors / séniors) qui a été mis en place il y a une dizaine d'années sera maintenu.


Avez-vous malgré toutes vos obligations le temps de parler un peu aux candidats, de regarder un peu leur travail?

D'ordinaire, je leur parle beaucoup plus, mais de par mes fonctions de Directrice associée – et maintenant de Directrice, je me tiens un peu en retrait maintenant. Je ne veux pas donner l'impression de préférer tel candidat ou tel autre, et il faut que j'affiche une certaine neutralité. J'ai évidement quelques favoris que j'ai repérés, mais je ne montre pas mes choix et j'encourage tous les candidats de la même façon.


C'est vous qui choisissez les membres du jury, ou c'est une décision collégiale?

C'est en effet la Directrice qui choisit le jury. Ensuite, le Comité doit donner son accord. Le jury 2019 sera donc le mien, et j'ai déjà une première liste de noms. Le choix des personnalités qui le compose a une grande influence. Par exemple, lorsque John Neumeier a été président du jury, nous avons enregistré un nombre bien plus important de candidatures que d'ordinaire. Mais réunir un jury nécessite de prendre en compte de nombreux paramètres : il faut garantir un équilibre entre les zones géographiques d'origine, les personnalités venues du contemporain et celles venues du classique, les anciens lauréats du Prix de Lausanne et ceux issus d'autres horizons, les hommes et les femmes... nous avons une grille de critères très précis qu'il faut respecter.



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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai complété mon compte-rendu du matin. La suite plus tard.

En attendant, mon pronostic :

103 Yuiko Honda
113 Miku Uda
115 Irene Yang
116 Djie Oiwa
124 Yoon Seo Jun
125 Roger Teng
203 Takayuki Moriwaki
204 Gabriel Gudim
208 Kim Shi Jean
303 Carolyne Galvao
313 Minji Nam
405 Francesco Mazza
407 Shale Wagman
409 Ervin Zagidullin
413 Davide Loricchio
415 Mikiya Kakehashi
416 Lukas Bareman


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karineguille



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 6:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors de mon côté déçue des tres jeunes filles avant 15 ans en classique mais mieux en contemporain. Mon choix chez les filles A: 103/104/112👍/116👍/126/131/135.

Chez les jeunes garçons je trouve le côté technique meilleur: 203👍/ 208/210.

Les filles b me déçoivent un peu mais je garde 301/303/310/313.

Chez les garçons b 2 candidats sont clairement au dessus du lot Shale Wagman et le russe 409. Je rajoute aussi 402/413/417.


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Enya



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Messages: 1038

MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 7:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les finalistes officielles:

112, 115, 125, 126, 134, 135
201, 203, 206, 207, 210
301, 303, 309, 310, 313
407, 409, 412, 413, 416


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 7:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Communiqué de presse :

Résultats des Sélections
Concours international pour jeunes danseurs – Théâtre de Beaulieu
Lausanne, le 2 février 2018 : à l’issue de 4 jours de travail intensif, 21 candidats se sont qualifiés pour la Finale du concours.

Depuis le début de la semaine, 74 candidats venus du monde entier enchaînent cours et répétitions avec des professeurs de renom, sous l’œil attentif des 9 membres du jury. Ils ont finalement été départagés aujourd’hui lors de l’épreuve des Sélections, au cours de laquelle ils ont interprété leur variation classique et contemporaine sur la scène du Théâtre de Beaulieu, en présence d’un large public.

Leur potentiel a été évalué en fonction de leur aisance technique, mais aussi de leur talent et de leur aptitude à réagir à la musique avec imagination et sensibilité. Ils devaient maîtriser à la fois le répertoire classique traditionnel et les créations contemporaines de Louise Deleur, Richard Wherlock, Jorma Elo, Mauro Bigonzetti ou Wayne McGregor.

Le jury, composé de personnalités du monde de la danse et présidé cette année par Ted Brandsen – Directeur artistique du HET National Ballet – a choisi les 21 danseurs les plus prometteurs parmi ces jeunes talents.

Les 21 finalistes du Prix de Lausanne 2018 sont :

112. PARK Hanna / Corée du Sud / 15.5 ans
115. YANG Irene / Canada / 15.8 ans
125. TENG Ronger / Chine / 16.2 ans
126. MISSELDINE Chloe / États-Unis / 16.3 ans
134. GUO Wenjin / Chine / 16.8 ans
135. GELFER-MÜNDL Aviva / États-Unis / 16.1 ans
201. CARMECI Finnian / États-Unis / 15.2 ans
203. MORIWAKI Takayuki / Japon / 15.8 ans
206. YERG Makani / États-Unis / 16 ans
207. LEE Junsu / Corée du Sud / 16.1 ans
210. SNYDER Eric / États-Unis / 16.1 ans
301. XU Jingyi / Chine / 17.3 ans
303. GALVAO Carolyne / Brésil / 17.5 ans
309. ZHAO Xinyue / Chine / 17.11 ans
310. OKI Aina / Japon / 18 ans
313. NAM Minji / Corée du Sud / 18.5 ans
407. WAGMAN Shale / Canada / 17.9 ans
409. ZAGIDULLIN Ervin / Russie / 18 ans
412. ARANDA MAIDANA Miguel Angel David / Paraguay / 18.6 ans
413. LORICCHIO Davide / Italie / 18.7 ans
416. BAREMAN Lukas / Belgique / 18.1 ans

Les 21 candidats sélectionnés représentent 10 pays différents. Les plus représentés sont les États-Unis avec 5 candidats, puis la Chine avec 4 candidats.

8 des finalistes pourront prétendre à une bourse et ainsi avoir la chance de poursuivre leur cursus dans une école ou une compagnie de ballet parmi les plus prestigieuses au monde.
La Finale aura lieu ce samedi 3 février, à partir de 14h30, au Théâtre de Beaulieu. Elle sera diffusée en direct sur ARTE Concert, sur Facebook et sur le site du Prix de Lausanne. Les noms des lauréats seront annoncés vers 19h.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Fév 02, 2018 7:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, en y regardant de plus près, je tombe sensiblement d'accord. Laughing
Sauf peut-être concernant le jeune Norvégien et la déception globale du groupe B des filles.

Bravo Vaganova et Princesse Grace! Smile


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sophia



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MessagePosté le: Sam Fév 03, 2018 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

La finale à suivre à partir de 15h!
https://www.arte.tv/fr/videos/080207-006-A/finale-du-46eme-prix-de-lausanne/

A vos commentaires...

(je note que les sélections ne sont plus en ligne pour le moment, mais ils ne devraient pas tarder à les mettre en ligne sur YT)


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sophia



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MessagePosté le: Sam Fév 03, 2018 11:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le public peut voter pour son finaliste préféré :
https://polldaddy.com/poll/9931424/


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