Concours de promotion ONP 2018

[Aurélie]

Sud Ouest mentionne la promotion de l'enfant du pays, Paul Marque :

http://www.sudouest.fr/2018/03/05/un-dacquois-devient-premier-danseur-a-l-opera-de-paris-4253586-3452.php

Je suis amère de lire que des danseuses comme Aubane Philbert ou Eléonore Guérineau n'ont pas vraiment assuré techniquement. J'ai le souvenir d'Aubane Philbert dans la fameuse variation des grands jetés, elle ne semblait même pas remarquer les difficultés techniques de la variation . Et Eléonore Guérineau faisait des choses dingues.

[haydn]

Si c'est à l'article d'Ariane Bavelier que vous faites allusion, Aurélie, il ne me semble pas qu'elle ait cité de noms. Il s'agissait plutôt de considérations générales sur le niveau des candidates, et là, très honnêtement, le concours des garçons m'a semblé bien meilleur. On pourra toujours m'objecter que les dés étaient un peu pipés, car il n'y avaient pratiquement que ceux qui avaient une chance raisonnable de réussite - ou du moins de briller devant le jury - qui se sont présentés.

Pour les deux danseuses que vous citez, ce n'est pas un concours plus ou moins bien réussi qui va changer quoi que ce soit. Elles ont prouvé sur scène ce qu'elles savaient faire, et pour des artistes, c'est cela qui compte. C'est pour cela que - après en avoir été un défenseur, en raison du caractère "public" des épreuves -, je deviens de plus en plus sceptique quant au bien-fondé de ce système de promotion. Outre le fait qu'il peut faire perdre une année entière à des éléments de valeur - et on ne rappellera jamais assez que la carrière d'un danseur, c'est court - pour une blessure, voire une simple méforme au mauvais moment, ils donnent lieu à beaucoup trop de calculs, de non dits. Autant que la Direction assume franchement de promouvoir ceux qui correspondent à son projet artistique. On peut éventuellement maintenir le concours pour les Quadrilles ou, à la rigueur, les Coryphées, mais chez les Sujets, il s'agit de choisir les futurs solistes, avec, parmi eux, ceux qui seront appelés à devenir Etoiles. Donc, autant prendre ceux qui sont en phase avec les attentes du Directeur ou de la Directrice de la danse.

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[Aurélie]

Non, je faisais référence à à peu près tous les comptes rendus. J'en arrive à la même interrogation que vous sur ce concours.

[sophia]

Éléonore Guérineau n'était sans doute pas irréprochable, mais je ne pense pas qu'elle ait démérité ni qu'une promotion eût été déplacée, sachant ce qu'elle vaut par ailleurs comme soliste. Ses prestations n'avaient pas ce côté inodore et sans saveur qu'a pu avoir par ailleurs le concours filles, tous niveaux confondus.

[Delly]

[Jonquille]

A quelle date les lauréats sont-ils officiellement promus ? Je pense notamment à Paul Marque qui danse encore dans le corps de ballet.

[Gimi]

[Constance]

[Gimi]

[haydn]

2018 devrait être une année à deux concours, ce qui expliquerait en partie le fait que tous les postes possibles, notamment chez les premières danseuses, n'aient pas été mis en jeu.

Les dates a priori retenues seront le jeudi 8 et le samedi 10 novembre 2018 (pour une entrée en fonction des nouveaux promus au 1er janvier 2019).

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[céline]

Ce concours dont les balletomanes décrient de plus en plus l'utilité (avec mon accord de simple observatrice), a survécu à la volonté ferme de B. Millepied de le faire disparaître. J'imagine que les danseuses qui paradoxalement en souffrent y sont le plus attachées. La passion des documentaires et la lecture de ce site sont les bases mon raisonnement. Je me permets de l'exposer même si des intervenants bien plus au fait que moi s'interrogent.
Je pense aujourd'hui encore que des critères plus nombreux sont exigés des danseuses parisiennes par rapport à leurs homologues masculins. Une fois nommées première danseuse voire étoile, elles auront fait preuve d'une santé psychologique et physique solides (sauf rares exceptions), d'une technique affûtée, elles devront être introduites dans le microcosme parisien et avoir retenu l’œil de plusieurs chorégraphes vivants. Sans oublier ce fameux look évoqué par le même B.Millepied, qui évoque pour moi la ligne de la danseuse ONP, incarnée aussi bien par L.Galloni que par M. Barbeau ou A. Philbert...
Le choix de variations complexes pour les filles comme pour les garçons indique peut-être une volonté de reconstruction de la compagnie, au-delà du mandat d'A. Dupont.
Le documentaire centré sur Rain, quoi que l'on pense de ATDK, est édifiant sur le rapport entre danseurs et chorégraphe, et comment sortir son épingle du jeu.

[haydn]

Bien malin qui pourrait dire combien de temps le concours va survivre. Ces dernières années, il a été effectivement remis en question, et même si un consensus ne s'est pas dégagé pour le supprimer, il y a toujours un nombre non négligeable de danseurs dans la compagnie qui sont favorables à sa suppression. On verra bien si une majorité se dégage un jour dans ce sens.

Je ne crois pas qu'il y ait la moindre discrimination entre hommes et femmes lors du concours, et on demande autant aux représentants de chaque sexe. les exigences sont les mêmes. Actuellement, il y a moins de très bon danseurs masculins promouvables aux postes de solistes (Paul Marque n'avait pas beaucoup de rivaux sérieux au dernier concours) que de filles, d'où une concurrence peut-être moins impitoyable, mais c'est le hasard des générations. L'ONP fait avec ce qu'il a. La seule différence, qu'aucune loi ni aucun décret ne pourra abolir, elle est d'ordre physiologique. A quelques très rares exceptions près - Marie-Agnès Gillot est la seule que je pourrais citer -, les filles sont soumises à des contraintes alimentaires plus sévères que les hommes - même s'ils ne peuvent s'adonner à un régime jambonneau-choucroute-cassoulet quotidien, n'exagérons rien non plus.

Et pour ce qui est des maladies et accidents, les deux sexes sont "servis" indistinctement. Vous verrez autant - voire même plus - de danseurs que de danseuses perclus d'arthrose, ou écartés de la scène par des blessures genre déchirure des ligaments croisés et autre joyeusetés invalidantes. Cela est notamment dû à une pression croissante sur les messieurs pour qu'ils aient un en-dehors parfait, à la Mathieu Ganio, ce qui est au moins aussi violent pour le corps que les lignes épurées qu'on exige des dames.

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[Delly]

Pour ce qui est du régime, vous pouvez ajouter D. Gilbert à MAG dans la catégorie des danseuses qui peuvent tout se permettre ou presque. Il y en a sans doute quelques autres malgré tout.

Les observateurs médicaux corroborent votre observation : ce sont les messieurs qui se "démolissent" le plus aujourd'hui. Peut-être parce que les femmes avaient pris de l'avance sur eux, ou que les chorégraphes actuels souhaitent "revaloriser" la danse masculine pour l'opinion, je ne sais pas...

Lors de ma dernière visite de l'Ecole, les élèves avaient un regard différent sur la différence entre les garçons et les filles : c'est plus facile pour les garçons. Certes ils disaient qu'après l'entrée dans le ballet c'est moins flagrant, mais ils disaient quand même que ce serait plus facile pour les garçons de trouver du travail hors ONP, etc. Chez les filles, la concurrence est terrible, même dans les plus "petites" compagnies.

[haydn]

Là aussi, quoi qu'on fasse, les écoles de danse attirent toujours un bien plus grand nombre de filles que de garçons. Donc forcément, à la sortie, il y a davantage de filles sur le marché du travail et plus de concurrence entre elles. De plus, les compagnies ayant un répertoire classique conséquent se raréfient, et c'est justement dans les grands ouvrages du 19ème siècle où une surreprésentation féminine est généralement nécessaire.

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[sophia]

C'est partout pareil, il y a plus de concurrence chez les filles, beaucoup plus nombreuses que les garçons, on le voit aussi dans les concours.
Quant à trouver des engagements ailleurs pour les élèves de l'OdP, il me semble que les garçons peuvent davantage "faire la différence" que les filles. Mais je me fie peut-être aussi à ce que je vois actuellement dans la compagnie, où la différence de niveau devient assez flagrante.