Joyaux [ONP Garnier, 22/09-12/10/2017]

[fandorine]

[Delly]

[sophia]

Dans Rubis, c'est logiquement la pianiste qui vient saluer. Les répétiteurs, quels qu'ils soient, ne montent pas sur scène ordinairement.

[fandorine]

C'est sans doute vous qui avez raison. Mais la pianiste, sur mes photos des saluts, a un petit quelque chose d'Agnès Letestu.

[Eva]

Merci

[haydn]

Bon, pour vous mettre d'accord : à gauche, Vessela Pelovska, à droite, Agnès Letestu :

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[Ritournelle]

[eloisa]

La dame en noir: ce n'était pas Letestu, c'était la pianiste, mais j'ai plutôt pensé à Elena Bonnay, alors que c'est Pelovska sur la distribution.
Sur la danse, j'ai beaucoup apprécié la musicalité de Raveau, son trio avec Park et O'Neill, Renavand dans Rubis très juste et rayonnante.
Paul Marque bon techniquement, mais il gagnera en présence au fil du temps, Baulac pas assez "énergique" à mon goût : c'est un rôle qu'il faut "enlever" de façon flamboyante!
Hugo Marchand excellent, très bon partenaire. J'ai personnellement trouvé qu'Albisson manquait cruellement de lyrisme, alors que c'est fondamental dans ce ballet: ça permet de porter toute son attention sur le garçon...
Beau défilé, mais salle très froide avec peu d'habitués...cette soirée étant intercalée entre le gala et les adieux de Pujol.

[Jonquille]

Bon, moi, je confirme, c'était bien Vessela Pelovska qui est venue saluer...

[Gimi]

[Ritournelle]

Pour ceux qui n’étaient pas à Garnier ce soir, Ludmila Pagliero a publié une vidéo en direct du pas de deux de Laetitia Pujol et Manuel Legris sur Instagram. De même Antonio Conforti a filmé sa version d’Emeraudes. (Attention ces vidéo s’autodétruiront dans 24h.)
http://instagram.com/ludmila_pagliero_official
http://instagram.com/antonio_conforti

[Constance]

Quelques impressions sur la Première, ce vendredi 22 septembre, du programme "Joyaux".

Je ne me lasse pas de me féliciter du retour à la musique de Berlioz pour le défilé du Ballet, qui ouvrait la soirée et qui est toujours un grand moment, mélange de solennité, d'ivresse et de kitsch. Les élèves étaient attendrissants -effectivement quelques alignements fantaisistes chez les garçons -, les étoiles étaient particulièrement souriantes. Bien.

Que faut-il penser de Joyaux, de cette production mais aussi du ballet lui-même? Bien entendu, en voyant Emeraudes dansé par Laetitia Pujol et Mathieu Ganio, on ne peut pas oublier la volée de bois vert reçue dans la presse (pas par le public) à New York. "Ennuyeux", "fades", "vieillissants"...Le ballet lui-même distille un léger ennui, et Emeraudes est certainement la partie la plus exigeante pour le spectateur, même si je trouve que c'est aussi le moment le plus original, et ceci, tant du point de vue de la chorégraphie que de la musique merveilleuse de Fauré. Il y a du mystère dans Emeraudes, qui ne se livre pas facilement au regard et à l'oreille. Que dire des danseurs? Mathieu Ganio danse bien, son style est irréprochable; il a certes tendance à s'affadir ces derniers temps mais il reste un exemple de bon goût; rien n'est forcé, rien n'est fait "pour la galerie"; ce n'est pas assez sans doute pour le goût américain. Laetitia Pujol, qui est une grande artiste mais que j'avais trouvée insupportable dans le Songe d'une nuit d'été, tant elle surjouait, montre ici toute sa musicalité et reste relativement sobre. Le deuxième couple, composé de Eleonora Abbagnato et de Stéphane Bullion, pose d'autres problèmes, tout en créant un contraste intéressant: E. Abbagnato a cette raideur du buste, cette légère brutalité, cette froideur de certaines danseuses du NYCB, et Balanchine lui convient assez bien; c'est chaque fois avec perplexité et malaise que je vois S.Bullion dans un ballet classique ou néoclassique: il ne danse pas mal, il ne danse presque plus du tout, il marche. Reste sa beauté, écrasante. Mention spéciale pour le jeune trio, Sae Eun Park, Hannah O'neill et Artus Raveau. Sae Eun Park s'est vraiment épanouie depuis son passage au grade de 1ère danseuse, elle rayonne, très musicale, très sûre, pleine de charme; A. Raveau s'impose face à ses deux ainés étoiles avec une présence, un aplomb assez impressionnant. Une belle version d'Emeraudes qui ne démérite pas, malgré le vert...très vert des costumes de Christian Lacroix.
Rubis, qui représente la partie "américaine" du ballet, me semble en fait la partie la plus convenue, avec ses références à la comédie musicale et au style bastringue. Les costumes, assez laids, de C. Lacroix n'arrangent pas les choses. Dans cette partie, pour convaincre vraiment, il manque aux danseurs de l'ONP une énergie plus incisive, plus brute, une danse plus large, plus marquée. Seule Alice Renavand se démarque vraiment dans ce sens. Léonore Baulac danse bien mais reste un peu fade; Paul Marque, remplaçant J. Hoffalt, se montre une fois de plus à la hauteur des grandes espérances que l'on place en lui: technique, aplomb, humour. Il lui faudra tout de même travailler ses qualités de partenaire mais sans doute les quelques imprécisions et rudesses étaient-elles dues au partenariat très récent avec Léonore Baulac.
Enfin, Diamants. Un moment assez sublime hier soir, avec un corps de ballet très à l'aise, enfin du grand Lacroix pour les costumes et un couple magnifique; le pas de deux fut un moment inoubliable. Peu importe qu'Amandine Albisson n'ait rien de russe (est-ce si sûr?), elle est d'une séduction impressionnante, irradie de sensualité, d'autorité, mais effectivement sans affèterie inutile. Elle est impériale. Son port, ses bras, tout est beau, tendu dans le bon sens du terme, mais avec moelleux; sa maitrise technique est totale dans le pas de deux; dans les variations, elle reste comme toujours un peu lente mais tout de même très à l'aise. A ses côté, en osmose, Hugo Marchand allie la technique au charme et au style. Magnifique.

[haydn]

Merci Constance. je ne me lancerai pas dans une critique détaillée du spectacle de ce 23 septembre, cela n'aurait pas de sens s'agissant d'une soirée d'adieux. Je vous rejoins en ce qui concerne les solistes de Diamants, Amandine Albisson et Hugo Marchand, qui dominaient à mon avis largement la distribution. Et j'ai aussi été positivement impressionné par Paul Marque, qui, évidemment, manque encore un peu d'expérience - ce qui compte lorsqu'on doit reprendre de la sorte un partenariat au pied levé, mais qui montre de belles qualités artistiques par ailleurs. Un candidat très sérieux pour un poste de Premier danseur cette saison, en tous cas.


Pour le reste, Laetitia Pujol a réussi sa sortie, avec un nombre impressionnant de VIP de la danse présents dans la salle et sur scène. Outre Manuel Legris, venu danser avec elle le Pas de deux de Sylvia, on remarquait Birgitte Lefèvre, Pierre Lacotte, Claude Bessy, Claude de Vulpian, Elisabeth Platel, Aurélie Dupont évidemment, Stéphane Lissner (qui n'est pas monté sur scène), Wilfried Romoli, Emmanuel Thibault, Jean-Guillaume Bart, Isabelle Ciaravola, Agnès Letestu, Mélanie Hurel, Elisabeth Maurin, Clairemarie Osta, Noëlla Pontois, Benjamin Pech et la quasi-totalité des étoiles actuellement en fonction à l'Opéra de Paris. Celle qui était devenue étoile dans des circonstances un peu controversées en mai 2002 (tout le monde espérait la nomination de Marie-Agnès Gillot, apparemment pas trop bien vue par la direction en ces temps-là), aura eu des adieux extrêmement émouvants, applaudie par tout le corps de ballet ainsi que par les élèves de l'école de danse, puisque le défilé a eu lieu à la fin du spectacle. Les applaudissement ont été interminables, et se sont prolongés une bonne vingtaine de minutes après la fin "officielle" du spectacle. Ce fut d'autant plus touchant, qu'on sentait de la sincérité, et qu'on n'avait là pas l'impression de se trouver face à une opération de com' trop bien orchestrée.


Les souvenirs arrivent, laissez à votre serviteur le temps de se sustenter un peu...

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[haydn]

A noter aussi les applaudissements particulièrement nourris pour Marie-Agnès Gillot, dont c'était le dernier défilé (tout comme pour Noémie Djiniadhis, que Laetitia Pujol est venue embrasser à la fin du spectacle, et pour Alexandra Cardinale). A l'applaudimètre, outre l'héroïne de la soirée, ce sont Myriam Ould-Braham, Dorothée Gilbert et, comme dit, Marie-Agnès Gillot qui ont réalisé les meilleurs scores. Chez les hommes, les faveurs du public se sont réparties de manière plus égale, mais avec tout de même une plus-value pour Hugo Marchand, Mathias Heymann et Mathieu Ganio, le "vétéran" des étoiles de l'Opéra de Paris. La ligne de premiers danseurs où apparaissait François Alu a également fait un joli "carton".

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[haydn]

Et voilà! :

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