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Joyaux [ONP Garnier, 22/09-12/10/2017]
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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Ven Oct 13, 2017 6:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

Style plutôt qu'école.


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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
Messages: 1802

MessagePosté le: Ven Oct 13, 2017 7:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Esprit, même, plutôt que style.


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céline



Inscrit le: 21 Oct 2016
Messages: 404
Localisation: province

MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 3:29 am    Sujet du message: joyaux Répondre en citant

Et même souvenirs d'un esprit ... Smile


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 7:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin, les choix musicaux sont tout de même marqués. Ce ne sont pas des pièces d'école, mais on ne peut pas non plus dire qu'il n'y ait pas un imaginaire national à l’œuvre dans ces trois tableaux. Quand on voit les compagnies russes, Bolchoï ou Mariinsky, danser Diamants, on découvre des choses, une sorte de sous-texte, qu'on ne voit nulle part ailleurs. Ce qui est vrai en revanche, c'est que l'on a tendance à reconstruire pas mal Balanchine, qui n'a pas tant parlé que ça de ses ballets.
J'avoue, je n'ai pu voir qu'un Joyaux (le premier) cette année, mais de ce que j'ai vu, de ce que j'entends, il semble qu'il y ait de quoi se poser des questions sur "l'état" d'Émeraudes à l'Opéra de Paris (qui n'aura donc pas été relevé que par la presse US).


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Oriane



Inscrit le: 07 Fév 2016
Messages: 83

MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 10:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est d'autant plus étrange que les interprètes étaient très engagés. Alice Renavand, en particulier, s'est démenée pour donner du souffle, du piquant à cette partie. Mais sa lecture restait isolée, ne trouvant d'écho dans aucune autre interprétation, ce qui rendait son rôle assez ingrat : beaucoup d'implication, mais dans des vignettes très brèves, entrecoupées de séquences dont la visée semblait divergente.

On pourrait en dire autant de l'interprétation de Sae Eun Park, magnétique comme souvent, mais ... sans prolongement d'aucune sorte chez les autres danseurs.

Seul le Pas de Trois se "fondait" dans un ensemble où tous les solistes auraient dû entrelacer leurs talents au lieu de briller séparément ...


Pour le dire autrement, chacun avait assurément du style, mais le tableau général manquait de cohérence.


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céline



Inscrit le: 21 Oct 2016
Messages: 404
Localisation: province

MessagePosté le: Mar Oct 17, 2017 9:43 pm    Sujet du message: joyaux Répondre en citant

Je précise que je ne défends pas l'ONP sur cette série que je n'ai pas vue, comme j'en ressens parfois le besoin.
C'est cette injonction que la partie Emeraudes est française, par la musique de Fauré et la présence de Violette Verdy, à laquelle je ne crois pas, comme rajoutée après coup.
Est-ce le "partenariat" avec Van Cleef qui a imposé Emeraudes? En tout cas, ce vert et la chorégraphie qui l'accompagne et qui convoquent l'eau et la forêt, pourraient aussi bien évoquer les descendants des passagers du Mayflower et des Filles de la Liberté, à leur premier bal.
Balanchine est revenu plusieurs fois sur cette partie, quand Capriccio (Rubis) a été rapidement adapté pour des danseurs de formation classique (pour Baryshnikov au début?). Ce qui est certain, l'ONP a bien plus de liens avec Stravinsky et Tchaikovsky .
Dans Diamants, je ne peux m'empêcher de voir dans le pas de deux la rencontre d'Aurore et de son prince dans les captations qui m'ont séduite: S. Farrell et P. Martins (j'en suis la première surprise) et Lopatkina.
Le Mariinsky est peut-être aussi la compagnie à pouvoir enchanter Emeraudes, mais je ne le trouve entier que par le NYCB.
Ce que j'ai vu de Smirnova, avec un Chudin pourtant parfait dans Diamants, était glacé et sans incarnation, sans récit. J'aime pourtant cette danseuse, beaucoup.


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Oriane



Inscrit le: 07 Fév 2016
Messages: 83

MessagePosté le: Mar Oct 17, 2017 10:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Émeraudes me fait penser au roman The Waves de Virginia Woolf, donc à un univers très britannique !

J'aurais pourtant tendance à penser que Balanchine avait en tête un auteur comme Maeterlinck (qui était Belge!) quand il a chorégraphié Émeraudes. Il y a peut-être pensé en choisissant le "Pelléas et Mélisande" de Fauré ...

Quoiqu'il en soit, chacun est libre d'y voir ce qu'il veut. Ce qui pose problème pour moi, c'est le manque d'une vision commune, quelle que soit l'école où ont été formés les danseurs ... En soulignant le caractère "national" des volets, Balanchine a surtout insisté (à mon avis) sur une dimension collective, un charme d'ensemble qu'on ne retrouvait pas forcément sur scène.


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Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1786

MessagePosté le: Mar Oct 17, 2017 10:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Émeraudes me fait penser au roman The Waves de Virginia Woolf, donc à un univers très britannique !


Parce que les bras ondulent ?


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céline



Inscrit le: 21 Oct 2016
Messages: 404
Localisation: province

MessagePosté le: Mer Oct 18, 2017 12:30 am    Sujet du message: joyaux Répondre en citant

Je suis heureuse Oriane d'échanger avec un autre imaginaire. Je ne connais pas Maeterlink, mais j'ai parfaitement compris votre commentaire sur le souci du manque d'unité sur Emeraudes.
Les informations sont difficiles à trouver, et je débute cependant, à lire des balletomanes de longues date voyageurs, ou en comparant simplement nos réflexions, il est difficile de trouver un esprit qui parle à chacun(e)s même dans une compagnie fermée comme l'ONP. C'est un acte qui peut-être raté par chaque compagnie selon leurs dires. C'est pourquoi je pense au Mariinsky, comme compagnie évidente pour Emeraudes, qui possède un esprit, une unité, pour ce Joyau là qui me semble mieux convenir que notre Ballet National, plus à l'aise avec un Rubis léché ou Diamants, comme avec leurs compositeurs respectifs.
(j'avais d'ailleurs aimé O. Smirnova (dans la sicilienne peut-être?) époque Mariinsky, mais comme vous le soulignez, partie ne fait pas tout)
Merci pour la comparaison avec le Woolf subtile et brillante, vous me donnez à penser, précieux.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mer Oct 18, 2017 12:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Balanchine est revenu plusieurs fois sur cette partie, quand Capriccio (Rubis) a été rapidement adapté pour des danseurs de formation classique (pour Baryshnikov au début?).


Rubis a été créé pour Edward Villela, dont il faut lire, au passage, l'autobiographie tout à fait passionnante. Il y raconte notamment comment Balanchine a exploité dans ce ballet son côté "p'tit gars des rues" (Villela est originaire du quartier du Queen's à New York) avec sa bande de copains.

Citation:
(j'avais d'ailleurs aimé O. Smirnova (dans la sicilienne peut-être?) époque Mariinsky, mais comme vous le soulignez, partie ne fait pas tout)


Olga Smirnova n'a jamais dansé dans la troupe du Mariinsky, Elle a dansé (pas sûre qu'elle le danse encore) avec le Bolchoï le second mouvement d'Émeraudes.

Citation:
Le Mariinsky est peut-être aussi la compagnie à pouvoir enchanter Emeraudes, mais je ne le trouve entier que par le NYCB.


On le trouve par le Mariinsky sur YT, non sur une chaîne pirate, mais sur la chaîne d'EuroArts (les 3 parties de Joyaux y sont en ligne).
https://www.youtube.com/watch?v=9sMx4AtM8Gg&index=15&list=PLBjoEdEVMABIfGFrHchp-oBSz0S0jxShz
Je crois qu'il existe aussi une vidéo de Vishneva dans Rubis avec Samodourov.

Émeraudes est sans nul doute, et où que ce soit, la partie la plus délicate à danser, car la plus impressionniste. Le nombre de solistes qu'elle convoque fait aussi que la perfection y est rarement réalisée.
Personnellement, j'ai bien du mal à m'enthousiasmer pour Fauré, quand il y a, en face, Stravinsky et Tchaïkovsky. Idem pour la chorégraphie, que je trouve terriblement chichiteuse. Après, tout est, comme toujours, une question de distribution, même si les attentes sont à mon sens plus vagues que pour les deux autres tableaux, plus tranchés dans leur style. Je n'ai vu que le pas de trois à sauver le soir de la première parisienne de 2017, mais sans doute y avait-il plus à goûter d'autres soirs. Au Mariinsky, en avril dernier, le Joyaux que j'ai vu, dans une distribution B/C, était un peu inégal. J'en retiens néanmoins une très belle poésie d'ensemble et un solo mémorable d'Anastasia Lukina.


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céline



Inscrit le: 21 Oct 2016
Messages: 404
Localisation: province

MessagePosté le: Mer Oct 18, 2017 5:56 pm    Sujet du message: joyaux Répondre en citant

Merci pour le lien et la correction sur Olga, que j'aime beaucoup.
Villela est effectivement une source précise sur la création de Rubis, la partie du duo que j'ai trouvée (sur une chaine bien connue) est étonnante, surtout dans des détails de partenariat avec McBride. Difficile après avoir lu celui-ci de ne pas être désolé de voir une "course-poursuite" transformée en promenade dans les captations de l'ONP.
C'est difficile de savoir ce qui est transmis, cependant, quand on voit à la même époque Baryshnikov et Watts livrer une partition moins "contemporaine", on peut se demander si "Rubis/Capriccio" n'était pas lissé ou adapté pour les compagnies classiques (je pense que cette vidéo est légale, si un bon samaritain me lit, surtout pour les deux premiers couples-RUBIES-PDD-BALANCHINE-1960/2010-)
Quant à "Emeraudes", c'est un peu un cadeau empoisonné. Apparemment, les meilleures compagnies peuvent s'y casser les dents.
Sophia, je sais que vous aimez Chudin et Smirnova aussi, habituellement le corps de celle-ci me communique une interprétation, des émotions ou une lecture de son personnage. Dans "Diamants", elle force plus souplesse, je ne vois plus que des "six o'clock" dans tous les sens.
En résumé, trop de jambes Rolling Eyes . Se passionner pour la danse rend-il fou?


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Mer Oct 18, 2017 7:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne comprends pas bien le sens de votre terminologie. Le NYCB n'a jamais été une compagnie contemporaine (tout au plus au sens où il dansait les œuvres de deux chorégraphes vivants), et Rubis (ou Capriccio) est uniquement dansé par des compagnies classiques.
Rubis - et Diamants aussi pendant qu'on y est, bien que, pour ce dernier, le corps de ballet y soit aussi essentiel que les solistes - me semble au moins, sinon plus, aléatoire qu'Émeraudes en fonction des distributions, mais n'est-ce pas là enfoncer une porte ouverte? Tous les balletomanes savent bien que "toutes les distributions ne se valent pas", (presque) toujours et partout et toute subjectivité mise à part.
Enfin, il serait bien, parfois, de juger les compagnies et/ou les artistes de notre temps non pas seulement sur je ne sais quelles vidéos, mais sur vrais spectacles, uniques. Qu'on aime ou pas Smirnova, et personnellement, ce genre de question m'indiffère, on ne peut pas dire qu'elle use ou abuse spécialement des six o'clock dans Diamants, même à titre d'impression! Rolling Eyes Du reste, elle est plutôt "en bras" qu'"en jambes".


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céline



Inscrit le: 21 Oct 2016
Messages: 404
Localisation: province

MessagePosté le: Mer Oct 18, 2017 9:14 pm    Sujet du message: joyaux Répondre en citant

J'ai utilisé le terme contemporain entre guillemets, ceci dit Patricia McBride dans l'extrait que je cite, est résolument contemporaine, comme un pantin désarticulé. Je le répète, pour ceux qui sont curieux de la naissance du Rubis actuel,on peut voir à la suite Bary et Watts danser un pdd dans un esprit plus classique, à la même époque. C'est une information, pas un jugement de valeur.
Quant à la suite, je ne cherche pas querelle ici, simplement à échanger et continuer à apprendre de celles et ceux qui ont cette générosité.

Smile


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