La Sylphide [ONP Garnier - 1er-16 juillet 2017]

[Danseur en bleu]

Merci pour le tableau haydn.

Et merci dancing gal pour la proposition: je vous aurais bien contactée en MP pour l'une des deux, mais la possibilité de MP n'est pas activée sur mon compte.

[haydn]

C'est arrangé, normalement vous devriez pouvoir utiliser votre messagerie maintenant!

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[Delph']

Héloïse Bourdon a disparu des distributions…

Quelqu'un sait-il qui seront les danseurs qui assureront la rencontre danse de demain (10/06)?

[dancing gal]

Danseur en bleu, j'ai toujours une place disponible, donc elle est pour vous!
Maintenant que notre cher administrateur a réglé le souci de votre messagerie, vous pourrez me contacter pour que je puisse vous l'envoyer!

Delph', selon le site de l'ONP:
"En présence de Pierre Lacotte, chorégraphe, Léonore Baulac, danseuse étoile, Germain Louvet, danseur étoile, Elena Bonnay, chef de chant et Clotilde Vayer, maître de ballet associé à la direction de la danse"
https://www.operadeparis.fr/saison-16-17/evenements/rencontres-danse-a-lamphitheatre

[colette]

https://www.operadeparis.fr/saison-16-17/evenements/rencontres-danse-a-lamphitheatre

Germain Louvet et Léonore Baulac.

Edit : désolée du doublon je n'avais pas vu la réponse précédente.

[Danseur en bleu]

Merci haydn.

Merci dancing gal. Désolé de faire la girouette: je n'en aurai finalement pas besoin. J'ai déjà la mienne, voulais y amener un ami mais il me fait défaut, lui aussi.

[dancing gal]

Danseur en bleu, il n'y a pas de souci!

[haydn]

Apparemment il y aura une interversion entre les distributions (rôles principaux) du 14/07 et du 15/07. On aurait donc Baulac / Louvet le 14 et Pagliero / Hoffalt le 15. Je mettrai le tableau à jour si cela se confirme officiellement. Merci à la personne qui m'a informé.

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[Eva]

Je remercie encore dancing gal pour sa proposition, c'était une répétition très intéressante !

[haydn]

[Joelle]

L'inversion "Pas de Deux des Ecossais" des 14/15 juillet vient d'apparaître sur les distributions mises à jour sur le site ONP.

Masi A. Raveau figure toujours sur celle du 16 juillet ?

[haydn]

Gil Isoart, Sujet au Ballet de l'Opéra de Paris, et, depuis sa "retraite", professeur et répétiteur, a été chargé cette année de remonter La Sylphide, avec, de surcroît, la lourde tâche de transmettre l'ouvrage à une nouvelle génération de danseurs. Les prises de rôle seront en effet nombreuses, mais pas de quoi effaroucher celui qui est devenu l'un des plus proches collaborateurs de Pierre Lacotte. Il a très gentiment accepté de se confier, pour Dansomanie, à notre correspondante Katia Anapolskaya :

01 juillet 2017 : Gil Isoart, dans les pas de Pierre Lacotte


La place de La Sylphide dans l’histoire du ballet est primordiale. C’est le premier ballet romantique, et du point vue esthétique et du point vue technique, car c’est le premier ballet dans lequel une danseuse monte officiellement sur les pointes. Pour notre compagnie, c’est une œuvre très importante. Elle représente l’histoire française du ballet, l’histoire de l’Opéra. C’est une illustration de notre école française. Elle est particulièrement représentative historiquement, car Pierre Lacotte a recréé cette œuvre à partir des documents, et notamment des textes des cours de Taglioni.

Dans ma vie de danseur aussi, La Sylphide occupe une place essentielle. Le rôle de James a été mon premier grand rôle à l’Opéra. J’avais vingt ans et j’avais encore peu dansé en soliste. Pierre m’a remarqué à l’issue d’un concours interne de promotion et il s’est exclamé : «Vous verrez, je penserai à vous…». La Sylphide s'est retrouvé par la suite à l'affiche et il m’a annoncé que j’allais danser le rôle principal. Cela a été un énorme éclat - boum ! - pour moi, dans ma vie d’artiste. J’ai dansé trois séries consécutives avec Claude de Vulpian, Élisabeth Maurin, Mélanie Hurel, ainsi que le Pas des Écossais avec Isabelle Ciaravola. Pierre m’a dit : «La Sylphide vous choisit quelque part». Quand on connaît le parcours de Pierre avec La Sylphide, les prémonitions qu'il a pu avoir concernant la chorégraphie ou la manière de mettre en scène certains passages, ses intuitions créatives... confirmées par la suite dans les documents trouvés dans les archives, c'est vraiment troublant.


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[Joelle]

Très belle Première hier soir à Garnier. Un beau travail, c'était presque parfait (à mes yeux de toujours néophyte).

Hugo Marchand a récolté des acclamations fort méritées, et ses deux charmantes collègues ont très bien assuré.
Et dire que c'était la Première parisienne pour H. Marchand après sa nomination sur ce même ballet au Japon... Il était attendu de pied ferme si je puis dire !

Je me réjouis d'y retourner pour découvrir d'autres distributions...

[Florestiano]

Merci pour cette interview de Gil Isoart, un des apparemment rares promoteurs de la danse classique actuellement... Là où d'aucuns désignaient la danse classique comme "secondaire, décorative" quand elle ne s'inscrit pas dans des histoires tragiques, il lui assigne la mission de "servir l'art et la beauté" <3

[haydn]

A moi de m'y coller, même si l'exercice est difficile. Il est toujours aisé de ne pas trop se mouiller, au moins on est sûr de ne pas faire de mécontents...


La Première de La Sylphide, hier soir, est compliquée à évaluer. Une représentation ni indigne, ni d'un éclat tel qu'elle mérite de rester dans les annales de l'histoire de l'Opéra de Paris. J'ai encore l'image d''une soirée extraordinaire - et pourtant pas absolument parfait techniquement parlant - qui réunissait Delphine Moussin (La Sylphide), Benjamin Pech (James) et Dorothée Gilbert (Effie) un certain 30 juin 2004, et qui avait dégagé une émotion, une intensité rare... Je n'ai pas retrouvé cela, mais peut-être en attendais-je trop. Le balletomane que je suis vieillit, et se nourrit de ses souvenirs.

On attendait évidemment avec impatience la prestation de Hugo Marchand, qui vient de triompher - et de gagner un titre d'Etoile - au Japons dans le rôle du hobereau écossais. En dépit d'un peu de fébrilité dans le premier acte, il s'est montré à la hauteur des espérances et s'impose comme l'un des meilleurs James que notre compagnie nationale puisse aligner. Sa batterie est remarquable, dans la grande tradition française, mais sa taille immense ne lui facilite pas les choses - elle est en tous cas génératrice d'efforts physiques supplémentaires dans une chorégraphie en soi déjà épuisante. Mathias Heymann, s'il est totalement rétabli de sa blessure d'ici à son entrée en piste demain - et en ce qui me concerne je devrais attendre la représentation du 12/07 - devrait à cet égard fournir un point de comparaison intéressant car il présente, tout comme Josua Hoffalt qui lui succédera en fin de série, un profil a priori mieux adapté à un rôle de demi-caractère (Hugo Marchand, et plus encore Germain Louvet, relèvent eux davantage du danseur noble, si tant est que cette catégorisation ait encore un sens au vingt-et-unième siècle).

Abstraction faite de ces considérations, Hugo Marchand, qui possède une réelle personnalité, et une présence scénique notable, a su conquérir le public et fut l’interprète le plus chaleureusement ovationné de la soirée.

Comme M. Marchand, Amandine Albisson a davantage convaincu dans le second acte que dans le premier, où elle est apparue un peu trop grave, déjà marquée par une tragédie qui n'a pas encore eu lieu. On l'aurait aimée plus primesautière, plus enjouée. Le drame, c'est pour l'Acte II, second tableau. Elle est beaucoup mieux entrée dans le rôle après la pause, et s'est attachée, sur le plan technique, à faire valoir l'excellence de sa présentation du pied, là encore, une caractéristique "historique" de l'école française de ballet. On peut penser que c'est cela qui a séduit Pierre Lacotte et qui l'a poussé à distribuer Mlle Albisson dans le rôle titre de "son" ballet (de la chorégraphie originelle de Philippe Taglioni, il ne reste rien ou presque), alors qu'une Myriam Ould-Braham est plus naturellement une Sylphide.

En Effie, Hannah O'Neill a déployé les qualités techniques, la souveraineté qu'on connaît habituellement à cette danseuse. Mais si on pouvait faire grief d'un peu trop de sévérité, dans la première partie, à la Sylphide d'Amandine Albisson, Mlle O'Neill arborait au contraire une insouciance ostentatoire, un sourire rayonnant, qui ne correspondent pas tout à fait à l'état d'esprit d'une jeune fille à qui l'on est entrain de "voler" son fiancé, et qui devrait au contraire s'inquiéter de ce que James lui manifeste une indifférence grandissante. Pour un peu, on la soupçonnerait d'être heureuse d'en être débarrassée à bon compte, et de pouvoir convoler tranquillement avec Gurn, incarné par un Yvon Demol en belle forme.

Le Pas de deux des Écossais était lui, un (trop) bref moment d'émotion pour les "habitués" des soirées classiques au Palais Garnier : fugace réminiscence de ces années, ou un Emmanuel Thibault au mieux de sa forme, attirait, pour une brève intervention dans une purge technique, des foules d’aficionados venus de province, d'Angleterre ou des États-Unis, admirer le "Flying Frenchman" dans ses œuvres. Las, jamais on ne lui confiera le rôle principal, pour lequel il était fait.

Alexis Renaud - je ne saurais dire s'il s'agissait de débuts - a pour sa part fait très bonne impression dans en Sorcière, un rôle qui avait été très marqué par la personnalité de Jean-Marie Didière durant de nombreuses années.

En tant que "méchant" (c'est lui qui refile le voile honteusement trafiqué à James, et dont le sortilège lui fera perdre la Sylphide), il a été, à la fin, copieusement hué par un public en large partie composé de touristes. Rappelons que s'il est d'usage, en Angleterre et en Amérique, de conspuer (affectuieusement!) les méchants de service (Rothbart, Carabosse, Madge - Gary Avis, leur titulaire de service au Royal Ballet en prend régulièrement plein la figure), cette tradition n'a pas cours en France, et il est dommage qu'on tente ainsi, par une forme d’impérialisme culturel, de l'y importer de force.

Autre bizarrerie de cette soirée, la présence, lors des saluts finaux, de deux chambellans en livrée Louis XV (on n'est pourtant pas dans La Belle au Bois dormant) pour tenir ouverts les pans du rideau. Histoire de rajouter un peu de pompe monarchique dans une institution qui n'en n'a pas franchement besoin. Mais du moment que cela plaît aux touristes (cf. supra)...

Enfin, un mot pour l'orchestre, bien tenu par le chef américain - comme son nom ne l'indique pas - Ermanno Florio. La partition de Jean-Madeleine Schneitzhoeffer (1832, qui était percussionniste à l'Opéra) est encore marquée par Beethoven et Cherubini - l'Empire donc - et renferme de réelles beautés, pourvu qu'on sache les y déceler et les mettre en relief. A contrario, la musique composée par Herman Severin Løvenskiold à peine quatre ans plus tard (1836) est bien davantage ancrée dans le dix-neuvième siècle et trouve plutôt son inspiration chez Rossini et Donizetti.


[édit : j'ai omis de signaler que dans le trio de Sylphides de l'Acte II, Laure-Adélaïde Boucaud remplaçait Sarah Kora Dayanova aux côtés de Fanny Gorse et Ida Viikinkoski].

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