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XVIIe Festival du Mariinsky [30 mars - 9 avril 2017]
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haydn
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MessagePosté le: Jeu Avr 06, 2017 11:56 am    Sujet du message: Répondre en citant














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ElenaK



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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 2:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, une fois de plus, je ne suis pas d'accord avec Haydn au sujet de Ekaterina Osmolkina, qui, il faut s'en rappeler, a remplacé Olessia Novikova frappée par une grippe (ici, on vient d'annoncer une nouvelle vague d'épidémie en avril). Sa prestation au premier acte, où Gamzatti ne fait que de la pantomime, lui a valu une avalanche de bravi, ce qui est assez rare en soit, mais parfaitement mérité. Le jeu de Mlle Osmolkina a été aussi juste que captivante. Je ne l'ai pas revue danser ce rôle depuis 2012 et Dieu sait combien de Bayadère j'ai pu voir pendant ce temps (une trentaine peut-être), mais je ne me rappelle pas avoir été aussi impressionnée par une Gamzatti (je préciserais quand-même que je n'ai jamais eu la chance de voir Olessia Novikova) dans la scène avec Nikiya au second tableau. Le torrent d'émotions exprimées par Ekaterina Osmolkina m'a complètement absorbée. C'était saisissant de richesse et d'intensité. La colère cédait la place à la peur de perdre alors que l'orgueil blessé se mêlait à la peur tout court, la jalousie prenait le dessus sur la hauteur et on pouvait presque sentir le cœur de Gamzatti tomber à ses pieds lorsqu'elle apprend que son promis a juré à une autre sur le feu sacré. Ce n'est pas la faute de Mlle Osmolkina, qui a opté pour un personnage d'une jeune princesse humaine plutôt qu'une poupée capricieuse, si son vis-à-vis Olga Smirnova s'est montrée particulièrement hautaine dans le rôle de la bayadère. Elle fait tomber par terre la princesse et ne prête aucune attention à ce petit détail (d'ordinaire, Nikiya est effrayée d'avoir était violente avec Gamzatti). C'est inhabituel, mais, en même temps, ça apporte de la fraîcheur à la scène connue presque par cœur.

Quant à l'aristocratisme, qui, comme on sait, est le contraire du snobisme, par quoi il se traduit chez une danseuse ? Par la noblesse de la gestuelle, par la perfection et la finesse de la silhouette, par la qualité de la danse ou par un visage imperméable à l'expression hautaine à outrance ? Mlle Osmolkina a une délicatesse du geste remarquable. Combien de grâce dans un simple salut hindou ! Cette ballerine pétersbourgeoise a un style raffiné. Elle a une silhouette parmi les plus harmonieuses, un talent lyrique certain (soit dit en passant, en absence d'Ouliana Lopatkina, Ekaterina Osmolkina est la meilleure Odette actuellement au Mariinski) et une sensibilité artistique plutôt rare. Un détail intéressant : dans le grand pas du second acte, on lui trouve des notes d'Odile - sa Gamzatti sait que la partie n'est pas encore gagnée et elle cherche à séduire Solor. Le duo avec Semen Tchoudine fonctionnait plutôt bien. Les sauts étaient assez synchrones. En revanche, les tours avec le partenaire passaient un peu difficilement. Mais si la variation de Gamzatti a été dansée avec la grâce habituelle, les fouettés italiens dans le coda ont manqué de légèreté. Ce vendredi, la danseuse aura la chance de se réhabiliter là-dessus dans la variation de la Reine des Dryades.

Semen Tchoudine en Solor barbu, avec les cheveux disciplinés, était pratiquement méconnaissable. Où sont passés le grand bébête de la Mégère apprivoisée et Siegfried hippy ? Néanmoins, la qualité de sa danse était toujours là et cette transformation de look l'a servi d'avantage. Les tours impeccables, le travail de pieds soigné, un joli ballon et la précision dans les réceptions. Ces derniers temps, il doit être le premier soliste du Bolchoï qui ne s'est pas effacé sur la scène du Mariinski (qui sait pourquoi les danseurs moscovites, qui dansent "comme les dieux" chez eux ou sur d'autres scènes mais parmi les leurs, semblent perdre leurs moyens lorsqu'ils sont invités au MT ?) En effet, le manège de doubles assemblés en tournant était impressionnant, mais, contrairement à Haydn, j'en ai vu bien d'autres tout à fait aussi remarquables (avec Chkliarov et Sarafanov notamment).

Techniquement parlant, le partenariat avec Olga Smirnova fonctionnait parfaitement, mieux qu'avec Ekaterina Osmolkina ce qui est normal. Mais en ce qui concerne l'histoire racontée par ces deux artistes, je n'ai rien à dire si ce n'est que je n'y ai pas compris grand chose. Pourtant, tous les gestes nécessaires étaient à leurs places. Est-ce de la faute des artistes moscovites qui se sont concentrés sur la forme au détriment du contenu ou, peut-être, au contraire, c'est moi qui n'étais pas suffisamment sensible pour voir autre chose que la forme ? Je ne saurai pas le dire.

Je ne sais pas non plus si le Mariinski (qui au juste? la direction, les danseurs ou les spectateurs ?) s'en veut d'avoir laissé Mlle Smirnova "filer" au Bolchoï. Mais je pense que la réthorique dans les thermes de "transfuges" qui relève des clichés de l'époque de la guerre froide est quelque peu déplacée aujourd'hui. Oui, les jeunes se laissent séduire plutôt par les positions des solistes dans d'autres compagnies que par la perspective de gravir les échelons au Mariinski. La carrière a pris plus d'importance que l'idée de servir le Théâtre. Mais chacun est le maître de son destin et ce n'est pas grave tant que ça n'empêche pas de servir l'Art. Dans le cas d'Olga Smirnova, on ne peut pas dire qu'elle a fait un mauvais choix. De toute façon, on ne sera jamais si son évolution artistique aurait été plus fructueuse au sein du MT. Quant aux rivalités entre deux théâtres, qui n'est quand même pas comparable à celle qui opposait le camp "communiste" au bloc "capitaliste", j'ai l'impression que ça préoccupe surtout le Bolchoï (Katerina Novikova qui se plaint du Mariinski en direct au monde entier, ça en dit quelque chose) et ses habitués, pour qui, on dirait, il est quasi vital d'avoir l'étiquette du "meilleur théâtre du pays". Il y a pas longtemps, Guerguiev a proposé une solution à tout cela. S'il était devenu également le directeur du Bolchoï, toute l'énergie dépensée en rivalité aurait pu servir une cause noble. Le Bolchoï aurait rejoint le mouvement stakhanoviste : laquelle des capitales serait la première à dépasser le chiffre de 1000 représentations par an ?. Je ne comprends pas pourquoi le Bolchoï n'a pas été séduit pas la perspective brillante de devenir la scène moscovite du Mariinski, comme l'ont fait déjà les Opéras de Vladivostok et de Vladikavkaz.

Bon, après ce passage sarcastique, revenons à notre Bayadère. Pour moi, comme pour beaucoup d'autres, Olga Smirnova a un visage trop "difficile", quasi imperméable. Une Nikiya hautaine, avec le visage glaciale, sans une once de douceur, telle qu'elle apparaît dès le début du spectacle, a du mal à disposer le spectateur en sa faveur, mais les choses vont mieux à partir du premier sourire (un sourire peut littéralement transformer le visage d'Olga). Dans le duo avec Solor, elle n'apparaît plus snob et elle est moins glaciale, mais ça manque quand même de l'alchimie. En fait, ce qui me gêne, ce n'est pas le manque d'émotions - au contraire, je préfère le jeu réservé à une expressivité déchaînée - mais un léger manque de naturel. Ça s'arrange au fil du spectacle. Mais comme, malheureusement, on n'a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression, j'ai du mal à éprouver une véritable compassion pour le personnage d'Olga Smirnova. Pourtant, dans la premier parti de la danse avec la corbeille (en fait, là où il n'y a pas encore de corbeille), elle a des jolies nuances personnelles dans le travail des bras et du haut du corps. À la fin du second acte, il y a eu un moment plus violant que d'habitude : Nikiya se heurte carrément contre le bras tendu du radjah avant de tomber.

Au demeurant, tous ces problèmes émotionnels ne m'ont pas empêchée d'apprécier la danse de la ballerine Smirnova, dont l'impression allait crescendo tout au long du spectacle. Je n'irai pas jusqu'à dire comme Haydn que, dans le troisième acte, qui lui a pourtant donné l'occasion de faire la démonstration d'une technique solide et faire tourner les têtes par une coda tourbillonnante, elle régnait "en maîtresse absolue" sur la scène historique du Mariinski (cette scène est habituée à Lopatkina et Terechkina, pour ne citer que ses Maîtresses actuelles), mais, ce soir-là, elle a conquis la salle, y compris moi. J'espère que, si l'occasion se présente de revoir Mlle Smirnova dans une Bayadère, étant déjà un peu plus familiarisée avec ses particularités, je pourrai mieux comprendre son personnage.

Quant au geste à la rose, il n'est pas si rare que ça. Par exemple, Diana Vichneva le fait à chaque fois, en offrant une rose à son partenaire et au chef d'orchestre. Et le soir en question, c'est Ekaterina Osmolkina qui a été la première à le faire à la fin du second acte. Elle a sortie une rose de son gros bouquet et l'a offerte à Semen Tchoudine en l'embrassant sur la joue.

Je rejoins le jugement d'Haydn sur le fakir "volant" d'Andreï Arseniev, qui s'est avéré une très bonne surprise. C'est Grigori Popov qui a toujours été mon Magdavea préféré (on le voit dans le spectacle enregistré avec Terechkina et Chkliarov) et j'avoue avoir été déçue que ce n'était pas lui qui tenait le rôle ce soir-là, car cet artiste a quelque chose de profond et de précieux au delà de beaux sauts. Mais cette fois, Andreï Arseniev que j'ai déjà vu en fakir auparavant, a su relever le défi et chasser les regrets en créant un personnage humble, très doux, mais fougueux dans la danse. Je citerais également Roman Beliakov, qui s'est montré un partenaire sûr dans le rôle de l'Esclave, Tamara Guimadieva, la piquante interprète de la danse Manou au joli travail des pieds et les "sauvages" Oleg Demtchenko, Anastassia Patouchkova et Boris Jourilov dans la danse indienne. Pour moi aussi, la meilleure des trois Ombres a été Yana Selina, qui a également éclipsé sa vis-à-vis Xenia Ostreikovskaïa dans "djampé" par une danse bien ciselée avec un beau travail de la tête et du haut du corps marqué par de délicieux accents. Le corps de ballet s'est montré à la hauteur comme d'habitude, malgré quelques vacillements en première ligne des ombres après une décente toutefois hypnotisante par sa beauté épurée.

Les saluts du second acte - une belle preuve de ce que j'ai écrit sur Ekaterina Osmolkina, tout est là : et la beauté de la gestuelle et la beauté du geste. Wink
Sans oublier ceux du troisième.


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haydn
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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 10:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Heu bon la guéguerre entre Moscou et Saint-Pétesbourg n'est pas prête de se terminer on dirait (soit dit en passant, la vedette médiatique du Bolchoï, l'irremplaçable Katerna Novikova, est de... Saint-Pétersbourg et ne manque pas une occasion de rappeler son attachement à sa ville natale Wink ).

Trève de plaisanterie, et merci pour ce long compte-rendu ElenaK.


Hier soir avait lieu la troisième et dernière représentation de Paquita programmée au cours de ce dix-septième festival du Mariinsky. L'heureuse surprise a été Anastasia Kolegova dans le rôle-titre. Son physique, son style conviennent bien mieux pour incarner la jeune Gitane, là où Ekaterina Kondaurova apparaissait bien trop minérale, autoritaire. Il ne s'agit pas de nier les mérites de Mlle Kondaurova, qui n'a nullement usurpé sa place d'étoile au Mariinsky. Mais il y a tout simplement des rôles pour lesquels on est fait, et d'autres pour lesquels on ne l'est pas.

Déception en revanche avec la Cristina incertaine de Yekaterina Chebykina. Si sa prestation dans les deux premiers actes a été acceptable, mais tout de même très en retrait par rapport à celle, somptueuse, de Nadezhda Batoeva, quelques jours auparavant, sa variation (la cinquième) dans le Grand pas, a surtout révélé de grossières insuffisances techniques, que l'on n'attendait pas de la part d'une soliste du Mariinsky. Les troisième et quatrième variations de ce même Grand pas ont en revanche été brillamment exécutées, respectivement par Shamala Guseinova et Viktoria Krasnokutskaya.

Anastasia Kolegova a également fait grosse impression dans ce Grand Pas, dont le caractère essentiellement virtuose lui était a priori moins favorable que les piquantes espagnolades qui précédaient. Xander Parish, lui, était un Andrés (le rôle masculin principal) en demi-teinte. Il y a eu quelques beaux moments, comme le manège à la fin du grand pas, mais le transfuge britannique manque tout de même d'un peu de brio, et surtout, peine à mettre sa partenaire en valeur. Le devoir d'un danseur, dans un pas de deux, c'est aussi de dire - avec les gestes, avec le regard - au public :"regardez la ballerine, comme elle est belle". Et là, Xander Parish est complètement passé à côté...

Dans les seconds rôles, j'ai beaucoup apprécié Tatiana Tkachenko en Carducha - après la superbe Sofia Ivanova-Skoblikova, le défi était difficile à relever, pourtant -, décidément un emploi de rêve pour les petites brunes charmantes et enjouées.

Les trois officiers en bleu étaient cette fois parfaitement synchronisés et de manière générale, le corps de ballet s'est très bien comporté.On louera également la prestation des interprètes (pattes avant et croupe) du cheval - non crédités sur la feuille de distribution. La variation "équestre" confiée aux deux compères est aussi drôle que techniquement difficile et physiquement épuisante.

Mais les plus applaudis de la soirée furent sans conteste les jeunes élèves de l'école Vaganova, dynamiques et disciplinés dans la Polonaise du Grand pas (Grand pas, qui, dans cette version réglée par Youri Burlaka, s'ouvre, étrangement, sur le Galop final de La Bayadère).

A noter qu'au début du spectacle, il a été demandé au public de se lever brièvement en hommage aux victimes de l'attentat du métro de Saint-Pétersbourg ; cependant, l'hymne national russe n'a pas été joué par l'orchestre.



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haydn
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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 11:12 am    Sujet du message: Répondre en citant










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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 2:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Accueil formidable (et formidablement justifié) hier soir pour les cousins de province du ballet de Perm et leur Lac des cygnes revisité par Alexei Miroshnichenko. Vraiment, une très belle surprise.
En vedette, Inna Bilash, autant Odette qu'Odile (à vrai dire, on ne se pose même pas la question, tellement tout paraît naturel dans son jeu) et Nikita Chesterikov, dont on rappellera qu'ils avaient été les vainqueurs, avec Kimin Kim et Renata Shakirova, de la saison 2 de "Bolshoi Balet". Très beau corps de ballet de cygnes. Des danseurs sans doute un peu moins glamour et policés qu'au Mariinsky (pieds moins travaillés notamment chez certains corps de ballet), mais le style est là, très naturel.
Très jolie production dans le style troubadour wagnérien, qui rappelle l'imagerie historique de l'ère romantique.
Le corps de ballet est sensiblement réduit par rapport à celui du Mariinsky (26 cygnes, des courtisans en nombre inférieur), mais les décors, assez riches, occupent bien l'espace scénique.

Je suis complètement d'accord, Sophia. Merci beaucoup, Haydn, pour les très belles photo comme d"habitude.


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céline



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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 3:22 pm    Sujet du message: festival du mariinski Répondre en citant

@ Elenak
Après avoir lu vos retours, je rêve d'une Bayadère dansée par Smirnova et d'une Gamzatti par Novikova. L'orgueil le plus fort est pour moi du côté de la danseuse sacrée, malheureuse dans ce destin parce que trop charnelle et trop sanguine, mais surtout très sûre d'elle. Après tout, c'est autant la fierté et la déconvenue que l'amour qui lui fait refuser la potion salvatrice. J'aime beaucoup ce parti-pris tout comme celui de Novikova, princesse certes, mais fragile et désarçonnée à l'idée de perdre son fiancé. Excellente idée de l'avoir distribuée dans ce rôle.
J'aurais aimé que ces deux visions se rencontrent sur scène.


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sophia



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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 4:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

céline a écrit:
J'aime beaucoup ce parti-pris tout comme celui de Novikova, princesse certes, mais fragile et désarçonnée à l'idée de perdre son fiancé.


Osmolkina plutôt! Wink


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céline



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MessagePosté le: Ven Avr 07, 2017 4:31 pm    Sujet du message: festival du mariinski Répondre en citant

Qui n'était pas frappée par la grippe, elle! Merci Sophia.


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sophia



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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 8:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

En tout cas, impossible de résister hier à sa Reine des Dryades! Smile


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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 9:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
En tout cas, impossible de résister hier à sa Reine des Dryades! Smile


Moi, je l'ai trouve être une Gamzatti et une Reine des Dryades exceptionnelles et très belles.


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haydn
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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 11:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hier soir, c'était Don Quichotte qui figurait à l'affiche du théâtre historique. La production du Mariinsky de cette espagnolade qui ne relève que du pur divertissement est sans doute, parmi celles figurant au répertoire des grandes compagnies internationales, la plus soignée, la moins vulgaire, et à tout prendre, la plus convaincante. On peut, sans exagération, la qualifier de version "princeps", notamment en raison du très beau second acte (scène du rêve de Don Quichotte), qui était toutefois amputé de l'intervention des élèves de l'école Vaganova, soit en vacances, soit retenus pour Paquita ou pour le gala de Paris. En compensation, on aura gagné une variation pour Dulcinée. Renata Shakirova s'est en effet risquée à un redoutable numéro initialement chorégraphié par Petipa pour Pierina Legnani, et repris au Mariinsky par Natalia Dudinskaïa, puis par Viktoria Tereshkina. Je laisse à Sophia et à ElenaK le soin de nous expliquer en détail la genèse et la postérité de cette très difficile pièce de virtuosité, que la Shakirova a exécutée avec une bluffante maestria.

Renata Shakirova est en effet l'un des jeunes espoirs du Mariinsky, et en moins d'un an, elle s'est imposée comme l'une des meilleurs titulaires du rôle de Kitri. Nul doute qu'elle accédera dans un avenir proche au plus haut grade de la compagnie.

A ses côtés, le Basilio de Daniel Camargo - Principal au Het Nationale Ballet d'Amsterdam après un passage au Ballet de Stuttgart - était un peu emporté par la tornade. Le Brésilien est un danseur sympathique, bon partenaire - il sait mettre une ballerine en valeur, lui - et acteur plutôt convaincant. Mais les insuffisances techniques contrariaient un peu ses bonnes intentions : portés timorés et souvent abrégés, manège de coupés-jetés tout riquiqui en dépit du vaste espace disponible sur la scène du Mariinsky... On s'abstiendra tout de même d'un jugement définitif et péremptoire, car Daniel Camargo était visiblement saisi par l'émotion et le trac, et il est parfaitement possible qu'il ait dansé en-dessous de ses moyens réels.

Si j'avais fait preuve de scepticisme envers Yekaterina Osmolkina en Gamzatti, je n'ai en revanche que des louanges à adresser à sa Reine des Dryades, absolument irréprochable. Technique souveraine, port de tête altier, bras magnifiques.

Les seconds rôles étaient généralement bien servis, avec tout d'abord un beau couple Espada / Danseuse des rues confié à Ivan Oskorbin et Nadezhda Gonchar, deux valeurs sûres de la compagnie. Au début du troisième acte, "Espada" danse - dans un autre costume - une variation très physique, dans le goût soviétique, faite de cabrioles, de doubles-tours en l'air et de tours à la seconde effectués dos cambré.

Citons également le très beau duo de marchandes de fleurs (les Amies de Kitri, à Paris), formé des charmantes et vives Shamala Guseinova et Sofia Ivanova-Skoblikova, dont nous avons déjà eu l'occasion de dire beaucoup de bien suite à leurs prestations dans Paquita.

Tamara Gimadieva est, elle, un Cupidon délicieux, et il faudrait aussi citer, en bloc, tous les danseurs de caractère de la troupe : Alisa Rusina et Nail Yenikeyev (fandango), Yulia Kobzar (danseuse orientale) ainsi qu'Alisa Petrenko et Nail Khairnasov (danse des Gitans).

Enfin, une pensée particulière pour Yana Selina, éternelle affectataire des purges techniques, qui a interprété avec professionnalisme et brio son unique variation au troisième acte (son rôle, sans nom, correspond peu ou prou à celui de la Demoiselle d'honneur de la version Nouréev, familière au public parisien).



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Dernière édition par haydn le Sam Avr 08, 2017 12:03 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant
















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sophia



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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 1:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
En compensation, on aura gagné une variation pour Dulcinée.


Je pense que même si les petits rats avaient été présents (la scène des marionnettes a ainsi été coupée, et Cupidon privé de sa suite d'angelots - dommage), nous l'aurions eue quand même et ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Shakirova danse cette variation fameuse qui, je pense, lui a été transmise par son professeur, Margarita Kulik, qui l'avait dansée en son temps et était l'élève de Dudinskaya.

Le Mariinsky a trouvé sa soubrette idéale - joie de vivre et de danser, virtuosité formidable, tout est là, même si le côté "tout feu tout flamme" pourra sans doute être affiné avec le temps.


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MessagePosté le: Sam Avr 08, 2017 3:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Le Mariinsky a trouvé sa soubrette idéale - joie de vivre et de danser, virtuosité formidable, tout est là, même si le côté "tout feu tout flamme" pourra sans doute être affiné avec le temps.


Je prévois beaucoup plus qu'une soubrette, Sophia.


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haydn
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MessagePosté le: Dim Avr 09, 2017 11:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

L'odeur du Rouble n'a pas trop l'air d'incommoder le Balanchine Trust, et tout comme le Bolchoï, le Mariinsky possède Joyaux à son répertoire - depuis 1999 déjà. Cette chorégraphie célèbre, dont la troisième partie constitue, aux dires mêmes de son auteur, un hommage à l'école impériale russe (future école Vaganova), dont Mr. B était lui-même issu.

Repris dans le cadre du XVIIème Festival du Mariinsky, Joyaux valait, hier soir, surtout par l'exceptionnelle prestation de Sofia Ivanova-Skoblikova. Si nous avions déjà eu l'occasion de souligner les mérites de cette magnifique artiste dans les rôles secondaires de Paquita, hier soir, c'est elle qui occupait le devant de la scène dans Rubis. Une vraie bombe, pacifique heureusement celle là. Vive, pleine de tempérament, elle s'est donnée toute entière, avec autant d'énergie que d'humour. Déhanchés aguicheurs, œillades langoureuses - sans jamais outrepasser les limites du bon goût - et surtout, technique impeccable, jamais prise en défaut. Du très très beau travail. Et ce qui ne gâtait rien, la jeune star du Mariinsky était fort bien entourée par Alexandre Serguéïev - dont on avait pu, il y a quelques jours, admirer la virtuosité en Mercutio - et de Ekaterina Ivannikova, dans le rôle de la "grande" - elle l'est, tant par la taille que par le talent. Bref, un trio qui a littéralement "cassé la baraque", alliant le "peps" américain à l'élégance russe.

La soirée avait d'ailleurs plutôt bien commencée, avec, en guise de mise en bouche, Émeraudes, où brilla surtout la paire Anastasia Lukina / Fuad Mamedov. Dans le second couple, Anastasia Kolegova a confirmé la bonne impression qu'elle nous avait laissé dans Paquita, mais Roman Belyakov son partenaire, sans être mauvais, loin s'en faut, n'avait pas la même assurance que M. Mamedov. Dans le Pas de trois, on retrouvait avec plaisir Laura Fernandez, une jeune Suissesse formée à l'école Vaganova, et dont nous avions fait la connaissance au Prix de Lausanne. Sa comparse, Valeria Martynyuk, une danseuse chevronnée du Mariinsky, possède une très belle technique, notamment des jambes, mais son tempérament extraverti la destinait peut-être davantage à Rubis, tandis que le style un peu plus retenu, légèrement compassé, de Laura Fernandez convenait davantage à l'allégorie de l'école française qu'est Émeraudes. Les deux jeunes femmes étaient bien accompagnés par Evegueny Konovalov, partenaire discret et attentionné.

Après leurs prestations discutables dans Paquita, on appréhendait un peu l'apparition de Ekaterina Chebykina et de Xander Parish dans Diamants, pièce de virtuosité pure s'il en est. Ironiquement, la troisième partie de Joyaux, qui comme nous l'indiquions plus haut, est un hommage à l'école impériale russe de ballet, a été confié à un couple de danseurs dont aucun des deux n'est issu (E. Chebykina vient de Kiev, et Xander Parish de la Royal Ballet School de Londres). Les choses ne se sont heureusement pas aussi mal passées qu'on pouvait le craindre, et Xander Parish s'est sorti avec un certain panache des "tours de force" attendus du public, notamment les fameux tours à la seconde dans le scherzo, exécutés avec une grande propreté et dans un axe parfait, ainsi que le manège de grand jetés, très fougueux.

Le couple manque toutefois d'alchimie et de ce brio qu'on attend chez Balanchine. Xander Parish donne toujours l'impression d'être trop appliqué, trop soucieux de bien faire - à ce niveau, la technique ne devrait plus être source d'angoisse apparente - et, surtout, semble presque intimidé par sa partenaire (ces dames du Mariinsky ne sont tout de même pas d'affreuses viragos!).

En tout état de cause, le vrai héros de Diamants fut l'excellent corps de ballet du Mariinsky, à qui le chorégraphe a confié l'essentiel du travail.

En ce qui concerne l'orchestre, le meilleur moment fut Émeraudes. La musique de Fauré, qui ne demande qu'à sombrer dans le mièvre et le sirupeux, a été interprétée avec délicatesse et bon goût par Gavriel Heine. Le Capriccio pour piano et orchestre de Stravinsky (Rubis était lui un peu brouillon et velléitaire, tandis que la Troisième symphonie de Tchaïkovsky - amputée de son premier mouvement - était satisfaisante, mais manquait un peu de brio. L'Andante elegiaco était pris dans un tempo très lent, ce qui ne facilitait pas la tâche à Ekaterina Chebykina et Xander Parish, mais peut-être sont-ils eux-mêmes responsables de ce choix, le chef d'orchestre ne faisant que se plier aux demandes des danseurs.























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