Le Ballet national de Cuba de retour à Paris [6-20/07/2017]

[rothbart]

Je reviens médusé de ce que j'ai vu.
Avant de revenir sur la danse, vous me permettrez de passer un peu de temps sur le spectacle, car oui, il s'agit d'un spectacle.
Pas d'orchestre, c'est insupportable. À défaut, il faudrait au moins bien sonoriser. J'étais au premier rang, les enceintes étaient dirigées vers le fond de la salle et j'entendais la musique par retour, c'est totalement amateur!
La lumière: dramatique. Des leds extrêmement violents, avec des grosses douches même pas cachées par des pendrillons, visibles à l’œil, aucune finesse dans le plan lumière.
Des décors hideux, sorte de collages d'enfant, d'une naïveté déconcertante. Et non, une forêt ne ressemble pas à toutes les forêts, et tous les décors ne se valent pas, du moment qu'ils représentent la même chose.
Des costumes affreux, sans aucun goût, avec des vieux lamés, des mariages de couleurs ignobles. Le 3e acte, c'est le festival de la meringue. Arrive un moment, c'est juste l'overdose du kitsch et ce n'est pas possible.
Une très petite scène, sans dégagement ni profondeur, ne permettant pas un grand effectif, ni le confort pour exécuter des figures comme un manège complet.
Une mise en scène sans finesse, sans relief, occultant et la fougue et le pittoresque et la magnificence d'un grand ballet comme Don Quichotte. Pas de figuration, pas de détails, du simple, avec des danseurs qui exécutent et n'interprètent pas.
Mais des danseurs solides en ce qui concerne les solistes:
Yolanda Correa, bonne technique, de beaux fouettés, deux mauvaises rattrapes.
Un manque de finesse et d'espièglerie malgré tout dans le jeu.
Yoel Carreno, du solide, du brut de décoffrage aussi. Il n'y a ni le coté noble d'une danse comme à l'ONP ou au Mariinsky, ni la volonté de casser la baraque comme au Bolchoï, entre les deux, on s'ennuie fort. Coté comédie, c'est le vide.
Gentille prestation de Rafael Quenedit. Quelques problèmes de cape.
Le reste, c'est du quelconque, alors on passera.
Je n'ai pas d'actions dans aucune compagnie de ballet. J'adore le Bolchoï, comme l'ONP ou le Mariinsky, je goûte même éventuellement le plaisir d'assister au SPBT (dont le Don Quichotte aux petits moyens fonctionnait autrement mieux) mais là, franchement, ce que j'ai vu m'a dégoûté et je ne retournerai plus voir un ballet de cette compagnie. Dieu merci, j'ai évité Giselle. Je pensais, à l'instar du Bolchoï, voir un "Don Quichotte" dopé à l'adrénaline latino, il n'en a rien été...

[Ballerina]

Et bien! Ah vous lire tous, j'appréhende ma soirée du 18

[serge1 paris]

En effet, il vaut mieux être prévenu et ce que Rothbart décrit sans complaisance est parfaitement exact.

Mais les cubains ne peuvent offrir que ce qu'ils ont....

Je parviens à ne plus voir ces décors et costumes de théâtre ambulant mais il est clair que quand on est habitué aux productions Noureev, il y a un choc esthétique assez violent.

Pour apprécier le BNC il faut voir des danseurs exceptionnels et oublier le reste. Samedi après midi, on a été gâté et toute la distribution était excellente.

Sauf peut être les 6 toréadors qui habituellement sont une pépinière de futures étoiles.

Mais en décembre, on aura un autre débat qui ne sera pas plus satisfaisant car on ne voit pas trop où la somptueuse production Noureev va trouver assez de Basilio et de Kitri pour assurer le show...

[Ballerina]

C'est justement la raison pour laquelle j'ai voulu voir DQ par Cuba.

Peut être le DQ de l'ONP pourra faire sortir Alu de son placard, voire mettre en lumière d'autres artistes

[sophia]

Je n'ai pas encore vu le Don Quichotte cubain cette année, mais je l'avais vu lors de la dernière tournée. On pourrait croire, sur la base de certains stéréotypes (furia latina, etc...), que c'était le ballet à privilégier, mais entre nous, je trouve leur Giselle nettement plus intéressante, à la fois comme production chorégraphique et comme démonstration de "ce que c'est que le style cubain" (de plus, le combo costumes-décors, s'il n'est évidemment pas fameux, y reste relativement sobre). La scène des Dryades du DQ, en particulier, ne m'avait pas laissé un très bon souvenir.
Sur la base de ce que j'ai vu de la compagnie, il est certain qu'il ne faut pas s'attendre à un équivalent, en un peu plus typé, du Bolchoï (voire du Mariinsky), hors de portée dans ce ballet pour ce qui est de "casser la baraque" à l'échelle interplanétaire. Ce n'est pas qu'ils n'ont pas de bons danseurs, certes pas, mais l'ensemble fait beaucoup plus "provincial", si je puis dire.

[serge1 paris]

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=12480

[rothbart]

Olivier Brunel, c'est le pseudo de Jean Luc Mélenchon ?

[serge1 paris]

[rothbart]

Non, mais c'est grotesque comme rhétorique et je m'en amuse. Ils sont pauvres alors il faut tout accepter. Un peu simple quand même. Et j'ai le droit de réagir à des propos qui me semblent politiquement connotés.

[haydn]

[sophia]

Il y a une remarque que je trouve un peu démagogique, mais le fait est qu'ils sont pauvres et cela ne me semble pas inutile de le rappeler dans le cadre d'une critique que vont lire des spectateurs parisiens, généralement habitués à un déploiement de faste et de sophistication scénographiques.

[frederic]

Il y a d'excellentes places soldées 25€ 1 heure avant la représentation. On en obtient sans problème sans conditions.

[Ballerina]

Eh bien, je dois dire que j'ai été agréablement surprise.

Alors certes, la musique, l'orchestration et le son étaient assez pénibles, mais j'avoue être beaucoup plus tolérante pour le ballet de Cuba que pour l'ONP (je ne suis toujours pas remise de la cacophonie de Giselle!).
Les costumes sont restés au XXe siècle.
Les décors aussi, mais encore plus loin.
La mise en scène est datée.
Voilà le négatif, mais est-ce une surprise? Non.

Pas de couac de toréadors (ni d'autres d'ailleurs), et Ariel Martinez campe un Espada puissamment bondissant.
Je voyais pour la première fois Grettel Morejón et j'ai beaucoup apprécié.

Disons que je préfère être quelque peu déçue des décors, costumes, etc., et satisfaite par la danse, plutôt que de voir des productions écrasantes de luxe, mais qui m'ont parfois laissée sur ma faim.

[CatherineS]

Au cours de mes pérégrinations sur YT, je viens de découvrir cette version intégrale du Lac des cygnes par le ballet de Cuba avec sa fin heureuse !

https://www.youtube.com/watch?v=YI7844_rAEY

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https://blogdecathyblog.wordpress.com/
https://dansespluriel.soforums.com/index.php
https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/defense-repertoire-tradition-opera-paris/38922

[Ballerina]

J'ai jeté vite fait un œil sur le cygne noir et sur la fin. J'ai vu cette version à Paris il y a environ une vingtaine d'années.