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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1245
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 7:11 pm Sujet du message: |
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Dupond et Pietragalla étaient tout de même des personnalités uniques et puis ils avaient certainement plus de trente ans sur cet enregistrement !
Aujourd'hui on pourrait les comparer à disons Alu et Gillot.
A l'époque il y avait également des personnalités plus discrètes comme Elisabeth Maurin.
Si on fait référence aux dernières étoiles nommées, Germain Louvet et Léonore Baulac sont des artistes plus jeunes et juste différents...
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 7:27 pm Sujet du message: |
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Alexis29 a écrit: |
Dupond et Pietragalla étaient tout de même des personnalités uniques ! |
Bien sûr, comme Guillem du reste. Oh, et quel hasard : ces trois-là (et à peu près tous les autres, dans ces contextes et des environnements chacun particuliers, les Khalfouni, les Chauviré par exemple) ont eu des relations plus qu'agitées avec l'institution !
Le Ballet de l'Opéra de Paris, jusque là, n'a jamais vraiment su comment articuler les personnalités uniques et les traditions de l'institution - rares sont les "personnalités uniques" qui ont pu pleinement s'y développer. C'est très culturel et ancré dans l'ADN de la Compagnie, qui vend le "Ballet de l'Opéra national de Paris" et non "telle danseuse" ou "tel danseur", qui vend l'"École française", qui vend "350 ans de tradition". Dans cet ensemble, mieux vaut ne pas trop dépasser ni sortir du rang.
(Si on va dans les comparaisons, il me semble que le "problème" d'Alu par rapport à Dupond, c'est qu'il n'a pas trouvé son Bozzoni, le mentor qui arriverait à le former, à le canaliser, à le sublimer, et qu'il reste une boule d'énergie et de talent encore brute, qui ne se façonne pas autant qu'elle le pourrait)
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 7:52 pm Sujet du message: lac des cygnes |
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Il y a une grande différence entre le vécu de formation des danseurs de cette époque (qui couraient du lycée au cours de danse à un foyer d'accueil pour les provinciaux) et ceux d'aujourd'hui. Passer d'une bulle à l'autre, finir d'être lissé par le corps de ballet n'aide pas à l'affirmation d'une personnalité.
Quant au charisme, c'est particulier en danse, je suis certaine que vous adorez des danseuses et danseurs qui vous ont captivés uniquement par leur façon unique de bouger.
Patrick Dupond était un très bon partenaire. Les deux derniers étoiles nommés le sont aussi.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 8:04 pm Sujet du message: |
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Patrick Dupond était dans doute un très bon partenaire, mais on le voyait avant tout comme une bombe sur scène, plus que comme l'idéal du cavalier tout de même.
Il est frappant en effet de voir à quel point la danse à l'Opéra s'est lissée, policée, certains diront aussi affadie, mais cela va, je pense, bien au-delà du cas Pietra, personnalité flamboyante s'il en fut, et Dupond, dont on a beaucoup glosé sur la danse "pas propre" (ce qui n'était pas faux du reste).
Dernière édition par sophia le Sam Jan 07, 2017 9:12 pm; édité 2 fois |
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1245
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 8:42 pm Sujet du message: lac des cygnes |
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Le lissage ne peut pas être considéré comme positif! Sur ce coup là, je rejoins Benjamin Millepied qui se "battait" avec maitres de ballet et répétiteurs pour que cesse cet écrasement des personnalités. Ses remarques sur le papier peint les concernait directement, je pense. Plusieurs danseurs m'ont séduite à travers mon écran, il y a du potentiel, j'y crois.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 9:18 pm Sujet du message: |
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Florestiano a écrit: |
Le Ballet de l'Opéra de Paris, jusque là, n'a jamais vraiment su comment articuler les personnalités uniques et les traditions de l'institution - rares sont les "personnalités uniques" qui ont pu pleinement s'y développer. C'est très culturel et ancré dans l'ADN de la Compagnie, qui vend le "Ballet de l'Opéra national de Paris" et non "telle danseuse" ou "tel danseur", qui vend l'"École française", qui vend "350 ans de tradition". Dans cet ensemble, mieux vaut ne pas trop dépasser ni sortir du rang |
C'est vrai, mais :
1- on peut contre-argumenter en prenant l'exemple du Bolchoi : eux aussi vendent une compagnie avant toute chose, cependant il s'y trouve à l'heure actuelle, parmi les solistes, au moins deux bonnes dizaines de personnalités hors pair...
2- je pense que la politique du Ballet de l'ONP que vous décrivez très justement, est en réalité l'exact reflet de la culture française (ou plutôt parisienne ??) : le jardin "à la française", où rien ne doit dépasser. Ainsi, le Ballet de l'ONP est, selon moi, le miroir de son public : à titre d'exemple, je me souviens, dans les années 90, des conversations à l'entracte entre gens de bonne famille parisienne, lors de représentations électrisantes de Don Quichotte ou NDDP par Nicolas le Riche - qui nous redonnait justement les frissons de Patrick Dupond...- : "hahaha, il est bien jeune, il apprendra à être plus sage, ce n'est pas très propre tout cela tout de même...". Parfois je me demande si aujourd'hui, dans l'esprit de la compagnie, un directeur/trice oserait encore le nommer Etoile...
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Sam Jan 07, 2017 10:42 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
1- on peut contre-argumenter en prenant l'exemple du Bolchoi : eux aussi vendent une compagnie avant toute chose, cependant il s'y trouve à l'heure actuelle, parmi les solistes, au moins deux bonnes dizaines de personnalités hors pair... |
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le début de votre phrase : ils vendent une compagnie, bien sûr, mais ont a cœur de faire vivre un vivier de stars (pas nécessairement du plus haut rang, d'ailleurs) mises en avant dans tel ou tel répertoire - et ils savent parfaitement travailler leur marketing... Il n'est que de voir la manière dont une Svetlana Zakharova est utilisée comme icône depuis 15 ans (ou Tsiskaridzé chez les hommes en son temps), des Krysanova ou Smirnova étant en train de prendre subtilement le relais depuis quelques saisons. Il n'est que de voir encore comme des phénomènes comme Ossiliev ont été exploités en termes de communication et de vie de la compagnie. Je passe les phénomènes de "celle qui aura le plus gros bouquet de fleurs, les plus longs applaudissements, les plus fortes ovations"
Sur la seconde partie de votre phrase, tout à fait en ligne avec vous, le Bolchoï actuel regorge de danseurs magnifiques. Ce qui est sûr, c'est que dans ce genre d'institutions, la compagnie demeure en tout état de cause plus forte que ses stars (le départ, justement, d'Osipova et de Vassiliev n'a en rien estompé le rayonnement du Bolchoï, il a au contraire - ironie du sort - permis aux autres danseurs exceptionnels de leur génération, jusque là éclipsés, de montrer la pleine mesure de leur talent !
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Idamante
Inscrit le: 29 Nov 2015 Messages: 60
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 376
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Posté le: Dim Jan 08, 2017 11:39 am Sujet du message: Re: lac des cygnes |
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céline a écrit: |
J'espère que personne ne pense à limiter François Alu, puisqu'il s'agit de lui. Il est éblouissant dans ses variations, construit un personnage surprenant, mais le partenariat technique était brouillon à la prise de rôle avec Amandine Albisson. Peut être est-ce ce qui bloque son avancement. Deux étoiles qui ne veulent danser qu'avec MOB poseraient sans doute problème . Le précédent directeur l'a averti à ce sujet, Aurélie Dupont considère que c'est très important. Je crains qu'il paye le départ de Millepied, sans doute déjà désengagé au moment de son Solor. Espérons qu'il ait une place, le brio est trop rare à l'onp pour se passer de lui. |
Pour ma part, j'ai trouvé qu'Amandine Albisson devenait beaucoup plus intéressante quand elle était confrontée à François Alu.
François Alu n'est pas un partenaire aussi policé qu'Hugo Marchand, mais il est très sûr dans les soutiens et les portés. Pour l'avoir vu dans son premier rôle d'étoile (un remplacement impromptu sur Don Quichotte avec Mathilde Froustey), il avait été magistral voire un peu fou fou dans les portés à la russe du 1er acte.
Pour moi, le problème est plus que c'est un danseur tellement hors normes à l'Opéra qu'on peine à lui trouver des partenaires. Il éclipse un peu ceux qui dansent avec lui et quelle étoile féminine confirmée à envie de se faire "voler" la vedette? Sae-Eun Park, Eléonore Guérineau, Hannah O'Neill me sembleraient des partenaires idéales pour lui.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Jan 08, 2017 11:52 am Sujet du message: |
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Le "statut" administratif d'étoile, à l'Opéra de Paris, date de la Seconde Guerre mondiale, et a été créé par Serge Lifar, mais le terme d'étoile était déjà utilisé fréquemment au dix-neuvième siècle pour désigner une ballerine de renommée internationale (il n'était en revanche, à ma connaissance, jamais appliqué à un danseur de sexe masculin). |
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Marie-Ange
Inscrit le: 12 Déc 2010 Messages: 304 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Jan 08, 2017 12:51 pm Sujet du message: |
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Dupond était un grand partenaire, très aimé de Monique Loudières et Noëlla Pontois, avec qui il tournait beaucoup. Sa danse féline plaisait énormément, quand bien même il terminait ses tours dos au public, histoire d'en ajouter un dans la paillette de silence restant, de cela il en faisait le show de la danse! Alu a de cela, cette générosité d'humanité à offrir, pour le reste très différents. Au demeurant, Dupond a tout de suite beaucoup dansé, dire qu'il n'était pas aimé... Dupond faisait ce qu'il voulait, c'est différent!!!
Cette autonomie de la personne, cela a disparu. Selon moi, la cage Nanterre y est pour beaucoup, aussi n'est plus un cours de Maître dans Paris, en était une dizaine, où chacun allait prendre sa barre avec qui bon lui était, cette chaleur du Maître parental était formidable pour la confiance, le dépassement de soi-même... Ce fini s'insère dans le fait de société. Maintenant on est star sur écran... On prend sa barre avec le téléphone photo, c'est le cadeau made in USA pays de l'Est, où les danseurs sont des produits marketing, se doit de la diffusion à la marque qui paye....
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Dim Jan 08, 2017 2:27 pm Sujet du message: |
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Totalement d'accord, Marie-Ange, c'est exactement ce que j'entendais en disant qu'il manquait à Alu son Bozzoni pour complètement exploser.
Le cumul de (i) l'extinction des cours privés et (ii) l'absence, au sein de la Compagnie, de "coach" attitré suivant les danseurs sur le long terme et au-delà du strict studio, comme cela se pratique en Russie, participe de la situation actuelle.
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