XXVIIe Concours de Varna [15-30 juillet 2016]

[sophia]

Oui, pas très convaincante.

Heureusement, nous avions la Corée ce soir (2 Kim, un en junior, l'autre en senior - podium assuré pour les deux?). J'ai remarqué également l'Italien Daniel Francesco Costa - grosse personnalité, excellent danseur et la seule chorégraphie "contemporaine" regardable? Mention à Juliet Doherty et à son partenaire (malheureusement hors compétition): la technique dans le Pas d'Esclave n'est pas irréprochable, loin de là, mais le travail et la présentation sont soignés, c'est agréable et rare!

Nouvelle accumulation de poncifs ce soir en "contemporain" (tango, jungle, Michael J....), avec, globalement, des candidats plus faibles qu'hier. Néanmoins, on voit les qualités (ou pas).

[Isabelle dupuys]

Je n'ai pas vu de merveilleux Coréens ce soir désolée ...
Et quant aux poncifs modernes, nous étions entre amis danseurs et balletomanes et nous avons apprécié ce vent de fraîcheur et d'amour avec Mickael Jackson et surtout la technique incroyable développée par nos deux danseurs français. On voyait bien là les qualités et pourtant je ne suis pas fan ce type de musique, loin s'en faut! Déçue par les deux américaines ... tant annoncées ! Le public ce soir était étrange on aurait des clans venus soutenir "leurs héros " La bayadère de Neven Ritmanic moins flamboyante que son Corsaire méritait néanmoins un tout autre accueil . A mon sens les candidats de ce soir n'étaient vraiment pas plus faibles qu'hier.
Comme quoi on peut voir les mêmes choses et les apprécier différemment.
Le jury appréciera à sa manière et en tous cas bravo à tous les candidats qui gèrent ces heures de répétition improbables et ces longues attentes. Mes pensées vont vers eux tous.

[sophia]

Je n'ai pas dit qu'ils étaient "merveilleux", ce sont simplement des candidats solides et propres, qui ont le brio adéquat pour ce genre de concours.

[sophia]

Pour ce qui est des musiques des variations dites contemporaines, peu importe qu'elles me déplaisent (ou pas d'ailleurs - il s'agit simplement d'en relever les clichés), le problème est ailleurs. Outre que ce qu'on voit n'a rien de contemporain (mais on pouvait aussi dire cela de Neumeier ou Wheeldon à Lausanne), ces suites de pas, au mieux banales, au pire incohérentes, n'ont, dans bien des cas, strictement aucun rapport avec la musique, qui n'est vraisemblablement choisie que pour son caractère consensuel. Elles ne sont également bien souvent que prétexte à accumuler, entre deux mouvements au sol et trois levers de jambe extrêmes, des éléments qui ont normalement déjà été évalués dans la variation classique (pirouettes, fouettés, grands jetés...). L'intérêt de cette variation, c'est de nous permettre de déceler chez le candidat une énergie, une dynamique, un rapport au mouvement et à la scène différents. Le style cabaret, choisi par l'Italien ou l'un des Coréens, s'il est cliché, n'est d'ailleurs pas le pire à mon sens.

Le jury n'est pas censé juger de la qualité chorégraphique des variations (pas plus que de la pertinence des versions) - heureusement d'ailleurs! -, mais entre un Paul Marque, qui va débarquer ce soir avec son Forsythe (comme Hugo Marchand avec McGregor il y a deux ans) et l'ordinaire des variations, concoctées par le prof, voire par le candidat lui-même (le summum du n'importe quoi était peut être atteint par le Purcell de Joy Womack hier), il y a un monde - que dis-je, un abîme! - et il est difficile de ne pas s'interroger là-dessus et sur le sens même de cette épreuve.

[Isabelle dupuys]

Peut-être Neven Ritmanic aurait-il dû prendre le solo que Dame Carlson a créé pour lui mais il est en pas de deux ... En fait je m'interroge beaucoup depuis le début du concours sur le grand écart entre les solo et PDD. Surtout pour les garçons. Un danseur complet à mon sens (et on le constate à chaque discussion sur ce forum concernant les représentations classiques), est un danseur qui allie la performance personnelle et un partenariat de qualité, avec de beaux portés. Le corps et la concentration sont sollicités comme jamais dans les pas de deux. C'est un moment très différent, la variation venant après un premier "gros effort" et je ne parle même pas de la coda qui ferme le tout. Or, il y en a peu qui se sont lancés dans l'aventure lors de ce concours. Peut-être savez-vous, moi pas, si les jurés ont une approche différente pour juger ces prestations ?

[PAVLOVA]

Tout à fait d'accord avec Sofia sur les différences énorme de qualité dans les variations contemporaines: entre une variation de Forsythe et du n'importe quoi comme on a vu hier, ce n'est pas le même monde et cela pose effectivement la question de maintenir ce type d'épreuve...
Quant au pas de deux, certes l'enchaînement des variations est une difficulté supplémentaire, mais c'est aussi un élément de spectacle, dont le jury, si l'on en croit les éditions précédentes, tient largement compte. En effet des concurrents plus que limite ont pu atteindre la finale en pdd. Cette année il y en a eu moins que précédemment : gageons que c'est un atout important...

[sophia]

Bien sûr que l'épreuve en pas de deux est plus exigeante (et beaucoup plus intéressante pour nous spectateurs). C'est ce qui fait encore le charme et la difficulté de ces concours-marathon "à la soviet".
Les candidats sont jugés individuellement, mais j'imagine que les critères d'évaluation diffèrent un peu selon qu'on se présente seul ou à deux. Si l'on s'inscrit en pas de deux, c'est que l'on veut montrer autre chose qu'une pure performance et que l'on a travaillé dans ce sens. C'est aussi un risque! Je remarque en tout cas que les candidats hors compétition sont parfois meilleurs que leur partenaire en compétition - le stress sans doute! C'était particulièrement évident hier pour le couple Juliet Doherty / Slawek Wozniak.
Au lieu d'une variation "contemporaine" et à défaut de chorégraphes (Lausanne a déjà, je crois, beaucoup de mal à en trouver), on pourrait au moins imposer au candidat des cadres/thèmes modulables selon les soirs, comme en patinage : danse de caractère, jazz, tango, néokylian...

[PAVLOVA]

Hier soir, certains pdd contemporain m'ont effectivement fait penser à des exhibitions de patinage artistique. Des portés, des levées de jambe, des poses sans véritable lien artistique ou fil conducteur chorégraphique.

[Alexis29]

"La technique incroyable développée par nos deux danseurs français." Je dois dire être toujours étonné de lire ce genre de propos car la danse se situe pour moi tellement au-delà de toutes considérations mettant en avant la nationalité de chacun et ce même dans un concours comme celui-ci.

Pour les variations dites "contemporaines", je suis pleinement de l'avis de Sophia, d'ailleurs je dois avouer que je n'arrive même pas à regarder ces variations qui me donnent surtout l'impression d'un manque de culture chorégraphique flagrant de la part de la plupart des candidats. Il y a tellement de vrais chorégraphes pourquoi ne pas faire appel à eux ? c'est un mystère ! Et qu'on ne vienne pas me parler de droits car, à de rares exceptions, les chorégraphes sont plutôt arrangeants...

[sophia]

Oui, je trouve cela inquiétant, même s'il faut sans doute davantage incriminer les coachs responsables de ces désastres, qui donnent une image déplorable (et finalement très ringarde) du monde de la danse classique. On peut avoir quelque indulgence pour certains, issus de petites écoles, de pays improbables ou de pays sans culture chorégraphique contemporaine, mais bon... tout est devenu tellement disponible à tous aujourd'hui.
Dans le genre, il vaut mieux regarder le patinage ou Danse avec les stars, c'est certainement bien plus professionnel.

[Isabelle dupuys]

[sophia]

J'ai trouvé le groupe de ce soir globalement bien plus intéressant. Certains ont même réussi à retenir mon attention dans les variations contemporaines, c'est dire! Plusieurs personnalités charismatiques, au-delà des erreurs perceptibles et/ou des fragilités, et un vrai brio chez quelques-uns.
De ce point de vue, c'était la soirée du Japon. J'ai remarqué en particulier un couple dans le pas de deux de Diane et Actéon (je ne connais pas leurs noms, mais ça doit pouvoir se retrouver par élimination), qui est peut-être la meilleure prestation que j'ai vue jusqu'à présent dans cette compétition. Légers, bondissants, brillants, tout est passé ou presque pour eux, et avec le panache, dans ce morceau de bravoure d'une incroyable difficulté. En solo, il y avait bien sûr Haruo Niyama. Son Solor n'était pas exempt de petites erreurs, mais quelle classe il a pris depuis Lausanne! Il a toujours la vitesse, le charisme, mais ses lignes se sont allongées, il a acquis une vraie élégance, on est loin du style rentre-dedans et pas bien propre de certains compétiteurs (personnellement, je n'ai pas du tout accroché au Cubain Jorge Barani, qui ne m'a paru être que dans la performance physique). Rina Kanehara enfin: techniquement, elle n'était pas irréprochable dans la variation de Diane, son style est un peu maniéré par moments (le geste de Diane qui met la main à l'oreille, pas vraiment le geste d'une déesse!), mais j'aime bien sa personnalité, sa danse très soignée et musicale, les petits détails personnels qu'elle ajoute. Et puis quand même, elle a dansé en deuxième partie un solo d'une vraie chorégraphe (Annabelle Lopez Ochoa) : soudain, le choc à Varna!
J'ai également apprécié les prestations du Manuel Garrido (République Tchèque!), certes pas parfait, mais son Corsaire avait beaucoup d'allure, et le peu que j'ai vu de Lou Spichtig (je suis tombée en plein milieu du pas de deux de Giselle).

[Idamante]

Le couple qui a dansé Diane & Actéon, bien que d’origine japonaise, a été semble t-il annoncé par le présentateur comme canadien - si j’en crois le tableau des résultats - et cet article http://mytoba.ca/arts/winnipeg-rwb-dancers-advance-at-international-competition/, ce pourrait être les candidats Yue Shi et Saeka Shirai.

Merci d’avoir attiré notre attention sur le lien « live » de la télévision bulgare pour voir dans sa continuité ce concours mythique.
Des hauts et des bas inattendus à ce niveau de concours, pour le profane.
Le brio est rare, la technique quelquefois solide, mais la médiocrité fréquente. Pourtant, comme écrit dans ce forum, il faut saluer le courage et l’endurance de ces (parfois très) jeunes danseurs et l’engagement artistique de certains.

Pour finir sur une note plus sombre : ce concours est très instructif sur les tendances futures du « marché de la danse classique » : un marché de la performance sportive, auquel se vouent certains candidats, et, plus rarement, la « résistance » artistique d’autres interprètes, aussi fragiles et peu assurés soient-ils.

[Isabelle dupuys]

Juste dommage que nous ayons tant de mal à savoir qui danse (mon peu de cyrillique est insuffisant et le son est faible), quel pays et quel groupe (junior ou sénior)

[eloisa]

Pour l'ordre de passage, il suffit d'imprimer les feuilles donnant l'admission au deuxième tour: entre le numéro du candidat et sa nationalité, on arrive à s'y retrouver, c'est dans l'ordre....sauf que les candidats qui passent en couple passent à la fin de chaque groupe: groupe B junior 23,28 puis 27 Spichtig en PDD puis le 2° passage classique 23, 28, puis le contemporain,puis le groupe A senior 98,112, 114, 120,124,130, le couple 76 et 105 (japonais canadien) puis le deuxième passage classique puis le contemporain...simple quoi...
Sinon, est-ce que quand on est sur place on voit mieux les collants noirs sur fond foncé ou est-ce que les candidats (surtout masculins) auraient intérêt à avoir des costumes plus clairs, tels les collants gris de Ronai dans Giselle...On a souvent aperçu/deviné des sauts noir sur fond noir pour beaucoup...
Les candidats masculins en PDD me semblent désavantagés: certes il y a des portés, mais il y a quand même beaucoup de moments où ils ne font "rien" que faire valoir la fille, en compétition c'est gênant.
Enfin c'est bien d'avoir le Live, je n'ai réussi à regarder que le contemporain hier et la séance d'aujourd'hui...mais maintenant je reste gluée..