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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1245
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 8:52 pm Sujet du message: |
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Enfin juste pour clore la discussion, les compagnies distribuent qui elles veulent! Donc elles nomment aussi qui elles veulent. A lire les comptes rendus sur les compagnies, il y a aussi des danseurs quelconques promus. ! |
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 9:10 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Park a prouvé moultes fois sa grande virtuosité et ses qualités de saut, exceptionnelles à l'Opéra (je me demande même si elle n'a pas déjà dansé cette variation en concours) |
En effet, dans mes tablettes :
• 8 novembre 2012 - premier concours : variation imposée Bayadère Acte III, variation de la Première Ombre, variation libre Paquita, variation du Grand Pas - Promue Coryphée, Première sur 3 postes;
• 9 novembre 2013 - variation imposée Suite en Blanc, variation de la flûte, variation libre The Four Seasons, variation de l'Automne -Promue Sujet, Première sur 2 postes;
• 6 décembre 2014 - variation imposée Le Lac des Cygnes, Acte III, variation du Cygne Noir, variation libre La Bayadère, Acte II, variation de Nikiya - Classée Troisième pour un seul poste de Première Danseuse
• 3 novembre 2015 - variation imposée The Four Seasons, variation du Printemps, variation libre Other Dances, Deuxième variation (un peu doublon) - Classée Quatrième pour deux postes
Dernière édition par Gimi le Sam Nov 05, 2016 9:11 pm; édité 1 fois |
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1317 Localisation: Paris
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JulietteA
Inscrit le: 07 Fév 2016 Messages: 270
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 10:07 pm Sujet du message: |
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Je ne défends pas le système du concours spécialement mais comment sont choisis les solistes dans les grandes compagnies ? Sur leurs prestations durant la saison, mais comment sont-ils distribués ? Au final, n'est-ce pas tout aussi arbitraire ? Ne faudrait-il pas intégrer une dose de "contrôle-continu", c'est à dire tenir compte de la saison écoulée dans l'évaluation des candidats ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 10:13 pm Sujet du message: |
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Aurélie a écrit: |
Je suis étonnée que les très jeunes quadrilles ne soient pas mieux conseillées. En lisant la liste des variations libres, on pouvait presque dire qui allait passer. Qu'on se le dise : quadrilles, la direction attend de vous de la solidité technique, vous montrerez l'étendue de votre âme d'artiste plus tard ! |
Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à ce qu'ils ou elles cherchent avant tout à mettre en valeur leurs qualités techniques. Le problème serait plutôt le manque de personnalités vraiment notables à ce stade.
Les variations néo-classiques et/ou contemporaines exigent certainement plus de maturité et le résultat était d'une grande fadeur chez les rares candidates qui s'y risquaient.
Chez les quadrilles, bien peu de candidates ont réussi à passer la variation de la Fée des Lilas - pourtant un classique de concours - sans commettre d'erreurs techniques (ach, les pirouettes!...). Camille Bon a fait à mon sens le concours le plus équilibré et le plus solide, avec Ambre Chiarcosso sans doute, et c'est clairement cette régularité qui a été récompensée. Elle est de surcroît très jeune (entrée dans le corps de ballet il y a un an, née en 1999), et ce n'est pas anodin non plus. C'est forcément un peu vert, mais on perçoit quand même le potentiel.
Dernière édition par sophia le Dim Nov 06, 2016 12:18 pm; édité 4 fois |
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1586
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 10:32 pm Sujet du message: |
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Assez surprise de la promotion de melle Catonnet.
J'avoue que je ne l'attendais pas.
Heureuse pour melle Park même si j'ai une légère préférence pour melle Guerineau .
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mirage
Inscrit le: 19 Jan 2006 Messages: 197
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Posté le: Sam Nov 05, 2016 11:49 pm Sujet du message: |
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J'ai toujours trouvé ce système de concours tellement pas adapté à ce que représente un danseur, un artiste. Juger comme ça, sur une minute trente, avec des heures de répétitions parfois hallucinantes, du genre à devoir réserver un studio de danse à 5:00 du matin pour y bosser un peu sa variation!!
Comme s'ils ne travaillaient déjà pas tous assez (et puis à l'époque, c'était en décembre, en plein pendant les séries de Noël).
Bref, ils veulent le garder, c'est leur choix.
Ou alors le garder pour les quadrilles, histoire qu'on les voit en dehors du corps de ballet.
Mais pour moi la palme a toujours été de voir dans le jury leurs collègues, amis/ennemis. Je parie que certaines personnes et notamment étoiles préfèrent faire monter une personne qui ne fait pas de vagues, plutôt qu'une demi-soliste qui pourrait s'accaparer toute la gloire. Pourquoi pas seulement un jury composé de gens extérieurs à l'Opéra, et bien sûr la directrice de la danse et son bras droit, histoire de défendre tel ou tel danseur qui a fait une bonne ou mauvaise saison. Je n'ai assisté qu'une seule fois au Concours, la première année de Dorothée Gilbert d'ailleurs, et ça m'avait déjà choquée à l'époque.
Il n'empêche que je suis contente pour Melle Park, qui est solide techniquement... et comme toujours, un regret concernant Melle Guérineau.
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Delph'
Inscrit le: 21 Déc 2015 Messages: 108 Localisation: PARIS
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:04 am Sujet du message: |
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Citation: |
Pourquoi pas seulement un jury composé de gens extérieurs à l'Opéra, et bien sûr la directrice de la danse et son bras droit, histoire de défendre tel ou tel danseur qui a fait une bonne ou mauvaise saison. |
Je partage tout à fait votre avis Mirage!
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1586
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:07 am Sujet du message: |
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mirage a écrit: |
Mais pour moi la palme a toujours été de voir dans le jury leurs collègues, amis/ennemis. Je parie que certaines personnes et notamment étoiles préfèrent faire monter une personne qui ne fait pas de vagues, plutôt qu'une demi-soliste qui pourrait s'accaparer toute la gloire.
Il n'empêche que je suis contente pour Melle Park, qui est solide techniquement... et comme toujours, un regret concernant Melle Guérineau. |
C'est tout à fait ce que je pense.
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:15 am Sujet du message: |
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JulietteA a écrit: |
Je ne défends pas le système du concours spécialement mais comment sont choisis les solistes dans les grandes compagnies ? Sur leurs prestations durant la saison, mais comment sont-ils distribués ? Au final, n'est-ce pas tout aussi arbitraire ? Ne faudrait-il pas intégrer une dose de "contrôle-continu", c'est à dire tenir compte de la saison écoulée dans l'évaluation des candidats ? |
Si, c'est arbitraire (tout aussi arbitraire, je ne sais pas) mais au moins, cela résulte d'un choix assumé d'un directeur qui mène sa Compagnie et décide - les dernières nominations de Principals au Royal Ballet ont réservé leur lot de surprise et de grincements de dents, Kevin O'Hare les assument pleinement, par exemple.
À Paris, nous avons ce système qui permet de tenir à peu près le discours qu'on veut (aka celui qui arrange bien la personne qui le tient au moment où elle le tient) mais qui conduit surtout à ce que personne n'endosse aucune responsabilité en matière d'évolution des danseurs dans la Compagnie.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:22 am Sujet du message: |
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Il y a toujours une part de subjectivité et/ou d'effet de mode dans des promotions, mais dans l'univers étroit du ballet classique, les choses ne sont pas si arbitraires. Dans le contemporain, au sens large, les choses sont plus ouvertes. C'est d'ailleurs là l'un des problèmes auxquels est confronté l'Opéra depuis pas mal d'années, du fait de son répertoire extensible à l'infini : promouvoir des gens, mais pour faire quoi? Il y a nécessairement une spécialisation qui s'instaure (et dans la tête des gens, une sorte de hiérarchie dans la hiérarchie).
Il est délicat de parler en général, mais je pense que les solistes potentiels sont souvent repérés dès l'école. Paris, à mon sens, ne déroge pas à cette règle, simplement, on ne le dit pas (ou pas trop fort) et on maintient une illusion d'égalité entre les danseurs au travers du concours.
On peut toujours discuter des promotions, quelles qu'en soient les modalités, mais sur le concours de cette année, il y a au moins une direction claire imprimée par Aurélie Dupont.
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Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:42 am Sujet du message: |
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On peut aussi rappeler très simplement que les danseurs de l'ONP sont -fait exceptionnel- des fonctionnaires de l'Etat français et qu'ils sont donc soumis au système de promotion commun à toute la fonction publique qu'est le concours, externe pour entrer, interne ensuite.
Il est très injuste de ne pas être reçu à un concours parce qu'on est blessé, malade, ou dans un mauvais jour, ou trop sensible à l'enjeu, c'est valable pour eux comme pour ceux qui passent l'ENA ou les concours de cat. C. Et dès lors qu'on est dans des concours interne, l'anonymat disparaît, on est donc dans la configuration ONP (et avec les mêmes histoires de clans et de préférences personnelles...).
On pourrait sans doute l'améliorer avec une note de départ octroyée en interne (directrice + maîtres de ballet + professeurs) à l'issue de la saison, pour tenir compte du travail de l'année, communiquée aux danseurs avant qu'ils ne se lancent (ou pas) dans la préparation des épreuves du jour J. Ca pondèrerait un peu la note du concours et limiterait les accidents du type Conforti ou Galloni. Mais on n'échapperait pas aux débats sur la "justice" de cette note.
Le tirage au sort des danseurs du jury est déjà une nette amélioration, la réduction de leur nombre serait un pas de plus (quasi la moitié du jury, c'est énorme, c'est de la cooptation...).
Quant à réserver le jury à des extérieurs, ça me semble assez peu cohérent, soit ça donne tout pouvoir à la direction (alors, pourquoi un concours?) soit ça veut dire que l'ONP ne maîtrise pas la gestion de sa troupe, la cohérence de l'ensemble, du style, la vision de groupe, je ne suis pas sûre que cela soit si souhaitable.
Mais vraiment, confier toutes les promotions à la direction, pour voir cela par ailleurs (et déjà lors des choix d'Etoiles....), c'est la garantie d'une ambiance de courtisanerie et de manigances que je ne souhaite à personne pas même au directeur/trice sans cesse sous pression, et de promotions encore plus discutées qu'actuellement (cf BM).
Je ne sais plus si c'est ici ou sur un blog de balletomanes, une danseuse d'une autre compagnie française disait qu'elle enviait les danseurs de l'ONP et leur concours, ouvert au public en plus...
Le système parfait n'existe pas hélas, et aucun système n'est juste si ceux qui y sont décideurs ne le sont pas, et dès lors qu'il y a plus de candidats légitimes que de places. Si celui-ci semble choquant pour des artistes, il me semble le moins pire...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 12:55 am Sujet du message: |
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Delly a écrit: |
Mais vraiment, confier toutes les promotions à la direction, pour voir cela par ailleurs (et déjà lors des choix d'Etoiles....), c'est la garantie d'une ambiance de courtisanerie et de manigances que je ne souhaite à personne pas même au directeur/trice sans cesse sous pression, et de promotions encore plus discutées qu'actuellement (cf BM). |
Sauf que c'est dans cette Babylone autocratique, ce temple de toutes les intrigues - dit-on - qu'est le Bolchoï que les promotions me paraissent aujourd'hui les moins discutées et discutables. Quand on y voit un ballet classique - et ça m'est arrivé pas plus tard que la semaine dernière -, chacun y est à sa juste place.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Nov 06, 2016 1:15 am Sujet du message: |
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Retour donc sur le concours des dames, qui avait lieu ce samedi 5 novembre 2016.
Et, comme nous sommes souvent prompts à râler, saluons une nouvelle fois la façons dont Aurélie Dupont (et Stéphane Lissner?) ont su mener leur affaire, avec des résultats - en tout cas en ce qui concerne les promus - qui ne prêtent pas à contestation. L'excellence technique a manifestement été privilégiée, et si c'est là un des marqueurs de la politique artistique de la nouvelle directrice de la danse, tant mieux, car la compagnie ne tenait plus toujours favorablement la comparaison face aux cadors du Bolchoï, du Mariinsky ou même du Royal Ballet, pour ce qui est des solistes (les Anglais ont tout de même eu de la chance de mettre la main sur Steven McRae).
Je n'avais pas vraiment d'idées précises quant aux possibles promues de la classe des quadrilles. Au vu des épreuves, ce sont Camille Bon - qui a de fait terminé première - Claire Gandolfi - seconde, jusque-là j'étais dans le vrai - et Clémence Gross qui ont principalement retenu mon attention. Victoire Anquetil a aussi réalisé une jolie Belle au bois dormant, mais sa variation libre (Dulcinée, Don Quichotte) n'était pas du même niveau. Dommage, car, de même que Camille Bon qui lui succédait sur scène, elle incarne un type de danseuse plus féminin, plus humain, et disons-le, plus sain que certaines sylphides décharnées habituellement mises en avant dans le ballet classique. Ne soyons pas hypocrites non plus, chacun sait que cet art a des exigences morphologiques incontournables, et qu'une danseuse doit en permanence surveiller son alimentation. Mais même la déraison doit avoir des limites, et au-delà de la récompense d'une prestation artistique et technique de qualité, la promotion de Mlle Bon, qui, de toute évidence, a du potentiel, est aussi un signe intéressant adressé aux ballerines en herbe qui la prendront peut-être un jour pour modèle.
Parmi les jolies choses vues dans la classe des Quadrilles, il y avait aussi In The Middle, Somewhat Elevated, interprété avec du punch par Caroline Osmont, ou la Cigarette de Camille de Bellefon (même si aux dires de certains, des libertés auraient été prises avec la chorégraphie. Mais Saint Serge Lifar n'est malheureusement plus là pour trancher...). Forsythe a manifestement inspiré nos Quadrilles, d'ailleurs, puisque deux autres candidates, Lucie Fenwick et Héloïse Jocqueviel, s'étaient attaquées à The Vertiginous Thrill of Exactitude. Indépendamment de tout jugement sur la qualité des prestations elles-mêmes, a titre personnel, je pense que le choix de cet ouvrage pour un concours devrait être purement et simplement interdit. Il n'est pas possible de découper la pièce en "variations" cohérentes, et Forsythe a voulu une danse torrentielle, d'une virtuosité absolue. Couper le Finale de la 9ème symphonie de Schubert de manière abrupte, au milieu d'une phrase, sans même attendre une cadence, est une hérésie. La danse, c'est aussi de la musique, et là, c'est comme si on interrompait une série de fouettés alors que la ballerine est dos à la scène. Pour des questions de durée, il n'est évidemment pas possible de conserver toute l'exposition du thème, jusqu'à la reprise, mais dans ce cas, mieux vaut renoncer entièrement que de se livrer à un exercice aussi anti-musical.
La classe des Coryphées s'est avérée globalement d'un bon niveau technique, et il n'y a eu aucune prestation indigne dans la variation imposée, pourtant passablement difficile (encore une Belle au bois dormant). La promotion semblait malgré tout promise à Letizia Galloni, qui a déjà démontré à plusieurs reprises ses qualités artistiques dans des rôles de soliste. Las, une chute malheureuse (une glissade purement accidentelle, en rien liée à une faute technique) l'aura privée de la première et unique place. Espérons que ce ne sera que partie remise pour Mlle Galloni, qui a les moyens de faire une belle carrière.
Le malheur des unes faisant le bonheur des autres, c'est Alice Catonnet qui en a profité pour décrocher le poste de Sujet mis en jeu, notamment grâce à une excellente prestation dans Emeraudes / Joyaux de Balanchine qu'elle avait choisi comme variation libre. J'ai personnellement aussi apprécié la Belle au bois dormant souriante d'Emilie Hasboun. La danseuse, qui est l'un des piliers du corps de ballet, a courageusement bataillé alors qu'elle ne devait pas se faire énormément d'illusions sur ses chances de promotion. Charlotte Ranson s'est, elle, illustrée dans un extrait de La Maison de Bernarda, de Mats Ek. Son expérience solide du répertoire contemporain lui a permis de faire bonne figure dans une variation austère et peu propice aux grandes démonstrations. Petits coups de cœur personnels pour Laure-Adélaïde Boucaud dans Robbins (Dances at a Gathering), et pour Jennifer Visocchi, dont le fort tempérament et la belle plasticité pourrait un jour inspirer des chorégraphes invités. Une nouvelle Céline Talon?
Les épreuves se terminaient par le très attendu concours des Sujets. Là aussi, un seule poste - stratégique - de Première danseuse était à pourvoir, et la concurrence s'annonçait rude entre Sae Eun Park, Héloïse Bourdon, Eléonore Guérineau, sans oublier Marion Barbeau, Ida Viikinkoski et Fanny Gorse en outsiders. L'événement marquant de ce concours des Sujets aura malheureusement été l'invraisemblable contre-performance d'Héloïse Bourdon dans la Scène de la vision tirée du second acte de Don Quichotte. D'emblée elle a paru fébrile, mais c'est la diagonale de petits sauts sur pointes qui a véritablement viré à la catastrophe. Mlle Bourdon s'est figée, paraissant se demander si elle allait s'arrêter ou poursuivre l'épreuve. Évidemment, cela ne reflète en rien la valeur d'une danseuse qui s'est montrée capable d'assurer avec les honneurs un Lac des cygnes entier sur la scène la plus exigeante du monde, celle du Mariinsky, une artiste de premier ordre qui a déjà de nombreux grands rôles de soliste à son actif, et qui possède un potentiel d'étoile. Mais que s'est-il passé aujourd'hui? Une indisposition, des nerfs qui lâchent, après trop de désillusions? On ne peut, dans ces conditions, que déplorer que Mlle Bourdon n'ait pas été promue l'an passé, alors qu'elle l'aurait largement mérité.
Mais on ne peut réécrire l'Histoire. Sae Eun Park, elle, n'a pas laissé passer sa chance, et a "tué" le concours avec, dès l'entrée de sa variation libre (Grand pas de Paquita, un concentré de technique et de virtuosité), une hallucinante diagonale de grand jetés. Dès lors, il était évident que la Reine, c'était elle.
La seule opposition sérieuse est venue de la toujours excellente Eléonore Guérineau - quel dommage qu'il n'y ait pas eu deux places! -, évidemment à l'aise dans les pas complexes de la Scène de la vision de Don Quichotte, et tout aussi époustouflante dans les envolées délicatement lyriques de Other Dances de Jerome Robbins.
Marion Barbeau avait fait un choix très similaire, avec une autre variation tirée de la même œuvre. Son classement en seconde position n'est pas usurpé, même si, à titre personnel, j'exprimerai une petite préférence pour Mlle Guérineau, en raison de sa technique superlative. D'autres mettront en exergue les lignes plus élancées de Mlle Barbeau.
Avec raison, le jury n'a pas classé les candidates suivantes, qui ne jouaient pas, malgré d'indéniables qualités, dans la même catégorie. En même temps, c'était une manière élégante de dire à Mlle Bourdon que sa prestation d'aujourd'hui "ne comptait pas", et ne reflétait en rien sa valeur réelle. |
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