Nouvelles du Bolchoï [nouveau fil / new topic]

[sophia]

Le Bolchoï est nominé cinq fois aux Dance Critics Awards de la presse britannique dans les catégories suivantes :

- Meilleure compagnie - Ballet du Bolchoï
- Meilleure danseuse - Ekaterina Krysanova
- Meilleure chorégraphie classique - Jean-Christophe Maillot, La Mégère apprivoisée
- Meilleure performance classique féminine - Ekaterina Krysanova dans le rôle de Katarina, La Mégère apprivoisée
- Meilleure performance classique masculine - Vladislav Lantratov dans le rôle de Petruchio, La Mégère apprivoisée

Les lauréats seront annoncés lors d'une cérémonie à Londres le lundi 6 février 2017.


Le Bolchoï est également nominé plusieurs fois, voire plusieurs fois dans la même catégorie, aux Golden Masks, Oscars russes du théâtre - et c'est encore la fête à Krysanova...

- Meilleure production de ballet (3 nominations) - Frank Bridge Variations (Hans Van Manen), Short Time Together (Sol Leon & Paul Lightfoot), Ondine (Viacheslav Samodourov)
- Meilleur chef de ballet (3 nominations pour la même personne, seule en lice, dont 2 avec le Bolchoï - le gag!) - Pavel Klinichev, Ondine ou Frank Bridge Variations
- Meilleur chorégraphe - Viacheslav Samodourov, Ondine
- Meilleure actrice de ballet - Ekaterina Krysanova pour le rôle-titre d'Ondine, Ekaterina Shipulina dans Frank Bridge Variations
- Meilleure acteur de ballet - Denis Rodkin dans Frank Bridge Variations, Denis Savin dans Short Time Together, Igor Tsvirko pour le rôle du Fugitif dans Ondine

Les lauréats seront annoncés au printemps prochain lors d'une cérémonie au Théâtre Stanislavsky et Nemirovitch-Danchenko.

[Florestiano]

[sophia]

Je signale la parution, toute récente, d'un livre sur l'histoire du Bolchoï :

Bolshoi Confidential. Secrets of the Russian Ballet from the Rule of the Tsars to Today, par Simon Morrisson, professeur de musicologie à Princeton.

L'ouvrage a fait l'objet de recensions dans quelques grands titres anglo-saxons.
Sous un vernis poli, la critique du New York Times est plutôt mitigée, l'auteur, Daria Khitrova (elle-même universitaire), reprochant à Simon Morrison de se complaire dans l'anecdote et les ragots de coulisses.
On retrouve peu ou prou les mêmes reproches dans l'article de Sarah Crompton dans le Guardian.



(pas moins de 3 couvertures disponibles pour cet ouvrage - selon le pays je présume -, j'ai reçu un exemplaire avec la plus moche, mais passons... )

[sophia]

Peut-être certains se souviennent-ils ici de Michelle Willems, une jeune Française, élève de l'Académie de Moscou, qui avait eu droit il y a quelques années à plusieurs articles ou reportages dans la presse...
Le Courrier de Russie nous présente aujourd'hui une autre jeune danseuse française, Sylvia Wilson, 17 ans, qui vient d'âtre acceptée comme stagiaire dans la célèbre école moscovite, "pouponnière du Bolchoï" :

[sophia]

Une très très bonne nouvelle : le retour sur scène de David Hallberg, après plusieurs saisons d'arrêt, est annoncé pour décembre. Ce ne sera pas encore avec le Bolchoï ou l'ABT, mais avec l'Australian Ballet, dans Coppélia (superbe production au passage, signée Peggy van Praagh, d'après Marius Petipa et Enrico Cecchetti).
Source : David Hallberg to return to the ballet stage in The Australian Ballet’s Coppélia

[sophia]

Le retour de David Hallberg est annoncé dans le New York Times.

Dans un tout autre registre, une statue de Maïa Plissetskaïa (dans Carmen Suite) vient d'être inaugurée à Moscou pour le 91e anniversaire de sa naissance. La statue se trouve près du Bolchoï, dans un square situé sur Dimitrovka, rue où se trouve aussi le Stanislavsky.
Un petit article en français sur Russia Beyond the Headlines.
Quelques photos sur le site du Bolchoï.

[haydn]

Bons baisers de Russie #1

La critique des deux Bayadère vues au Bolchoï par Sophia est en ligne avec les illustrations. Olga Smirnova règne désormais sur Teatralnaya Plochad...:

26 et 27 octobre 2016 : La Bayadère (Youri Grigorovitch) au Bolchoï (Moscou)


Difficile d'échapper aux hyperboles, quand ce n'est pas aux formules ampoulées, dès lors qu'il est question du Bolchoï : la tournée estivale à Londres fut évidemment triomphale, enflammant soir après soir critiques et balletomanes, et la rentrée, ouverte sur une série de représentations de Don Quichotte, forcément spectaculaire, avec notamment le retour au répertoire de L'Age d'or – filmé pour l'occasion –, prélude à une saison qui doit célébrer, lors d'un festival de près de deux mois (en janvier-février 2017), les 90 ans de la figure tutélaire du théâtre – et son génie résolument imprenable : Youri Grigorovitch. La belle machine donne l'impression de ne jamais vouloir se freiner dans son élan – toujours plus haut, toujours plus fort –, et ce n'est certainement pas avec Makhar Vaziev, son nouveau et charismatique patron, que les choses risquent de changer. Les deux soirées de gala des 22 et 23 octobre prenaient ainsi, dans le contexte d'un règne sans nul doute destiné à durer, une dimension programmatique : toutes les forces vives de la troupe – étoiles confirmées et jeunes talents en devenir –, auxquelles s'étaient jointes pour l'occasion ses anciennes égéries, toujours très populaires à Moscou, Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev, y étaient réunies autour d'une affiche brillante, éclectique et néanmoins classiquissime.

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[sophia]

Les distributions de décembre sont parues sur le site du Bolchoï (manque seulement celles de Casse-noisette, qui débute le 23 décembre).

Si les représentations de Spartacus (fin novembre-début décembre) n'offrent pas de nouveautés particulières (dans le rôle-titre, Ivan Vassiliev, dont la présence au Bolchoï semble désormais régulière - il est également distribué sur le rôle d'Abderrahman dans Raymonda un peu plus tard dans le mois -, et deux représentations d'affilée attribuées à Lobukhin, faute apparemment de Rodkin), celles d'Un Héros de notre temps et de Raymonda verront de nombreux débuts, à tous les niveaux de la hiérarchie, soigneusement listés sur le site du Bolchoï.

Pour Un Héros de notre temps, ballet de Youri Possokhov que Pathé Live retransmettra en direct un peu plus tard dans la saison, deux nouveaux Péchorine sont annoncés : Alexandre Volchkov (dans la partie "Princesse Mary") le 8 décembre et David Motta Soares (dans la partie "Taman") le 9 décembre. Débuts en Ondine pour Elvina Ibraimova aux côtés de ce dernier et de Yulia Grebenshikova le 10 décembre.

Nombreux débuts également dans Raymonda, que ce soit dans les diverses variations (avec des noms qui reviennent désormais de manière insistante : Margarita Shrainer, Elvina Ibraimova, Ksenia Jiganshina, Bruna Cantanhede Gaglianone...) ou dans les rôles principaux.
- Dans le rôle de Raymonda sont annoncés les débuts de Youlia Stepanova le 18 décembre (avec Denis Rodkin).
- Dans celui de Jean de Brienne, ceux de Semyon Chudin le 15 décembre (avec Olga Smirnova ) et, plus inattendu, de Klim Efimov, qui sort enfin des emplois de coryphée/demi-soliste, le 17 décembre (avec Anna Nikoulina).
- Vitaly Biktimirov et Igor Tsvirko feront quant à eux leurs débuts en Abderrahman les 16 et 17 décembre

[sophia]

Youlia Stepanova est interviewée (itw en anglais) sur Ballet Insider.

[Buddy]

“La distribution du deuxième soir nous touche toutefois bien davantage. Olga Smirnova et Semyon Chudin, c'est le couple idéal du ballet classique d'aujourd'hui – une virtuosité et une élégance partagées sans doute, mais surtout un mélange unique, et très russe, de pureté classique, de poésie simple et naïve, et de profonde spiritualité. On avait vu Olga, lors d'une tournée du Bolchoï il y a quelques années, dans le rôle de Nikiya, où elle était déjà sublime d'intensité et de lyrisme. Elle en a gommé à présent tous les maniérismes un peu vains (les poignets ne se cassent plus, les bras et le dos ont gagné en fluidité et en contrôle, et aucun excès gymnique ou contorsionnistique n'est à signaler), et l'on sent qu'avec les ans (pensez, elle n'a que 26 ans!) , elle tend de plus en plus vers une épure du rôle – une éloquence qui se moque de l'éloquence et donne simplement vie à un personnage vécu de l'intérieur. Jamais, en tout cas, on a l'impression d'un déjà-vu – une imitation, parfaite mais purement esthétique, des inflexions ou de la manière de telle ou telle grande ballerine. Le Solor de Semyon Chudin est, comme on peut s'en douter, aux antipodes du style rodkinien – très «classique Bolchoï» –, mais ses élans, portés par une saltation superbe, n'en sont pas moins passionnés.” -- Sophia


Moi, je les adore aussi !

[Buddy]

Parce que vous avez écrit de Maria Alexandrova, Sophia, je me rappelle très bien le 30 décembre 2008 quand elle a dansé Raymonda à Paris avec l”ONP. C’était parmi les meilleures prestations que j’ai vu. Peut-être la meilleure d’elle que j’ai vu.

Elle a pris la scène comme une déesse de la danse. J’ai écrit a ce temps qu’elle était comme un rêve merveilleux.

http://www.forum-dansomanie.net/forum/viewtopic.php?t=3779&postdays=0&postorder=asc&start=465

[sophia]

[haydn]

Mini-scandale au Bolchoï : une famille - papa, maman et deux enfants âgés d'une dizaine d'années - a été refoulée à l'entrée du Bolchoï alors qu'elle se rendait à une représentation du Lac des Cygnes. Motif, les deux bambins étaient en-dessous de la limite d'âge autorisée (12 ans!) pour ce dangereux spectacle.

En Russie - législation copiée sur celle introduite au début des années 1980 par Margaret Thatcher en Grande Bretagne -, tout les spectacles doivent porter une mention d'âge minimum. En revanche, la loi laisse libre les théâtres de déterminer cette limite. Au Bolchoï, elle est fixée à 12 ans pour Le Lac des cygnes, Giselle,La Fille du Pharaon ou encore La Sylphide. Elle est même de 16 ans pour Ivan le Terrible (des fois que des bambins se découvriraient une vocation précoce de tyran...).
D'ordinaire, ce règlement n'est quasiment pas appliqué, mais là, les "administrators" (comprendre : les contrôleurs) du Bolchoï ont fait du zèle et ont mis à la porte - sans beaucoup de diplomatie, apparemment - la tribu de contrevenants. La presse s'est emparée de l'affaire, et le directeur du Bolchoï, Vladimir Urin, a été sommé de s'expliquer sur ces restrictions d'âge incongrues. Gêné aux entournures, il a affirmé que la famille serait remboursée, et que ces limites d'âge avaient été mises "car des spectateurs s'étaient plaints d'être importunés par de jeunes enfants". En clair, on préfère vendre aux touristes des places à prix fort plutôt que des billets à tarif réduit à des familles moscovites...

Nikolaï Tsiskaridzé, qui nourrit apparemment quelque rancœur envers son ex-maison, suite au vitriolage de Sergueï Filin, s'est fendu d'un long billet sur son blog personnel, pour expliquer qu'à Saint-Pétersbourg, on est entre gens civilisés et que les enfants sont les bienvenus au Mariinsky (scan de billets à l'appui, l'âge limite pour y voir les grands ballets classiques est de.. 6 ans), contrairement à Moscou, où sévissent des mœurs de brutes. Il rappelle perfidement qu'enfant, il avait vu son premier Lac des cygnes au Bolchoï à ... 3 ans.

“In my opinion, this is a complete disgrace. This situation once again proves that not all is right at the Bolshoi. Things are not as they should be. As a child, I had attended theatre regularly since I was three, both afternoon and evening performances. I had never been in a situation like this.”

--> http://tsiskaridze.tumblr.com/post/153681108218/children-prevented-from-attending-swan-lake-at

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[haydn]

Je recopie ici une intervention de Ballerina en réponse à mon message ci-dessus, publiée par mégarde dans un mauvais fil de discussion :

[sophia]

Cela semble vraiment dirigé contre les locaux, car les restrictions d'âge, effectivement absurdes, n'apparaissent que sur la version russe du site, pas sur la version anglaise (ou alors j'ai mal regardé). Mon impression est que l'on voit peu d'enfants au Bolchoï, alors que le public du Mariinsky est très familial. Les tarifs ne sont pas les mêmes non plus.