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Fonctionnement d'une compagnie

 
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Eva



Inscrit le: 26 Fév 2013
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MessagePosté le: Ven Aoû 12, 2016 7:53 pm    Sujet du message: Fonctionnement d'une compagnie Répondre en citant

Bonjour,

J'ai quelques interrogations concernant le fonctionnement d'une compagnie et je n'ai pas vraiment trouvé de réponse dans mes recherches alors j'ai préféré créer un nouveau post.

On parle toujours de pré-générale, de répétition générale et de la première mais concrètement, comment cela se passe lorsqu'il y a plusieurs distributions ?
Je présume qu'il n'y a qu'une seule répétition générale, mais du coup cela me parait compliqué à gérer avec la totalité des distributions.

De ce fait, une distribution qui n'est programmée que pour la quatrième représentation d'un spectacle peut voir plusieurs jours s'écouler entre la répétition générale et sa première à elle finalement. Je présume que les danseurs de la distribution en question continuent de répéter le ballet durant ce temps, mais ils ne le font plus avec la compagnie au complet, j'imagine.
N'est-ce pas gênant ?

Je ne sais pas si je suis très claire. J'espère néanmoins que vous pourrez me répondre Embarassed


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haydn
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MessagePosté le: Ven Aoû 12, 2016 8:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'espère que des professionnels pourront vous faire une réponse plus circonstanciée, Eva.

En ce qui concerne l'Opéra de Paris, la pré-générale et la générale étaient les deux dernières répétitions avec, le cas échéant, tout l'orchestre et tout l'effectif chorégraphique requis, dans des conditions proches du spectacle. Traditionnellement, la première distribution dansait à la générale, et la seconde distribution à la pré-générale. Comme il est impossible, tant pour des raisons de coût que de disponibilité de la salle et des artistes, les distributions suivantes n'ont pas de véritable répétition complète, mais on part du principe que les danseurs qui y sont programmés disposent d'un peu plus de temps de travail, et des répétitions partielles - voire des filages complets - peuvent être prévus alors que les représentations ont déjà débuté.

Aujourd'hui, cet ordonnancement est quelque peu bouleversé, puisque un certain nombre de "générales" ont été rebaptisées "avant-premières", histoire de les rendre payantes, et sont donc insidieusement transformées en "quasi-spectacles" (dans ces conditions, on peut se demander si les artistes peuvent encore se permettre de "marquer", ce qui était normal lorsqu'ils ne se produisaient que devant des invités qui n'avaient pas payé leur place et qui étaient prévenus qu'il s'agissait malgré tout d'une séance de travail), tandis que les pré-générales font maintenant office de générale (avec souvent présence de public invité, Arop, personnel etc...).

Au Bolchoï ou au Mariinsky, là, les générales sont conçues comme de vraies répétitions, qui sont interrompues à de multiples reprises tant par le chorégraphe/maître de ballet que par le chef d'orchestre, et où tous les danseurs ne sont même pas forcément en tenue. Le public, hormis quelques invités (journalistes, amis d'artistes etc...), n'y est d'ailleurs pas admis.



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sophia



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MessagePosté le: Ven Aoû 12, 2016 9:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans les compagnies russes, il n'y a de générale/pré-générale que pour les premières, cela va de soi, et c'est normalement la deuxième ou troisième distribution qui a droit à la générale, tandis que la première distribution est sur la pré-générale, sans doute pour la "préserver" la veille du spectacle. Pour les tournées, avec les programmations très resserrées, c'est souvent dans l'après-midi précédant la représentation que se tient la générale, éventuellement avec un mix de distributions (un couple par acte), comme on peut le voir sur les photos de presse de la tournée londonienne du Bolchoï. Ce qui est certain est que ces séances y sont plus informelles qu'à Paris. Sur le répertoire, je doute fort que les solistes, hors tournées, répètent jamais avec le corps de ballet.


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Eva



Inscrit le: 26 Fév 2013
Messages: 359
Localisation: Suresnes

MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 12:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Haydn et Sophia pour vos réponses Very Happy


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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
Messages: 1802

MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 2:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Aujourd'hui, cet ordonnancement est quelque peu bouleversé, puisque un certain nombre de "générales" ont été rebaptisées "avant-premières", histoire de les rendre payantes, et sont donc insidieusement transformées en "quasi-spectacles" (dans ces conditions, on peut se demander si les artistes peuvent encore se permettre de "marquer" (...))

Plus que "histoire de les rendre payantes" (on sait que ce n'est pas mon genre de défendre l'administration de l'Opéra, mais pour le coup, je trouve qu'il s'agit là d'un raccourci aussi caricatural que faux), il me semble que l'idée est de réserver à un public jeune, en principe pour des nouvelles productions et des spectacles "à stars", l'accès à une séance avant le début de la série. Cette séance, même si la communication de l'institution est, comme très souvent, nébuleuse, fait office de générale et ne compte incidemment pas comme une "vraie" représentation dans le décompte officiel des représentations de l'Opéra de Paris. 10 euros symboliques pour tous, soit 20 à 30 000 euros de recettes par avant-première (un montant ridicule dans le budget de 200 millions d'euros de l'institution) ; on ne peut à mon sens vraiment pas y voir malice ou une stratégie commerciale... Et ma foi, selon les statistiques diffusées, il semblerait que 60% des spectateurs assistant à une avant-première étaient inconnus de l'Opéra - certes la formule est floue (pas enregistrés dans les fichiers clients ? première fois absolue à l'Opéra ?), mais cela donne une tendance plutôt encourageante, je trouve.
Côté artistes, il faut croire qu'ils ne se posent même pas la question et considèrent clairement la chose comme une générale (je parle là plutôt du lyrique) puisque nombre de grandes voix attendues ont fait l'objet de commentaires mitigés à l'issue des avant-premières, au cours desquelles elles s'économisaient alors qu'en représentation réelle, cela se passait normalement - je n'ai aucune idée de la manière dont ces avant-premières sont traitées contractuellement entre l'Opéra et les artistes.

Au-delà du gadget marketing des avant-premières, dont je doute qu'il fasse beaucoup de bien ni beaucoup de mal, ce qui m'a toujours révulsé, en revanche, c'est ce système de générales / pré-générales publiques et gratuites, qui donne lieu à un système de passe-droits aussi opaque qu'impénétrable, qui relèvent du fait du prince - sans doute est-ce dans l'ADN de l'Opéra. Gerard Mortier se présentait au public pour expliquer le contexte de la séance de travail (et la plupart du temps il ajoutait quelques mots au sujet de l’œuvre et de la production - quelle merveilleuse époque et haute conception du rôle de directeur ! On garde tous en mémoire cette générale homérique du Parsifal de Warlikowski, où Mortier avait ordonné aux rustres qui se permettaient de huer au début du IIIème acte de quitter la salle, soulignant leur manque total de savoir-vivre en tant qu'invités).
Ce n'est naturellement plus le cas et, comme vous le soulignez, haydn, ceux qui assistent à ces séances les considèrent de nos jours, et indépendamment du système des avant-premières, comme un "droit" à avoir une vraie représentation et en profitent pour s'épancher à tout va de leurs commentaires - les réseaux sociaux sont de ce point de vue une véritable calamité (on y a ainsi appris, par exemple, que Tamara Rojo pourrait être blessée (sic) lors de la générale du Corsaire, alors qu'elle marquait tout simplement comme il est tout à fait normal qu'elle puisse le faire - et qu'elle a eu lors de la première le succès qu'on sait).

Au ROH, les générales sont accessibles au personnel, ainsi qu'aux Friends moyennant une contribution modique (de l'ordre de 15-20£) sur la base d'une jauge très réduite. C'est clair que c'est une répétition - c'est en général le cast B qui assure ces séances, qui ont souvent lieu en matinée le jour de la première -, c'est payant, tout le monde sait ce dont il retourne, et c'est très bien ainsi (et pour les jeunes, il y a d'autres moyens de les attirer).


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haydn
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MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

On s'écarte un peu du sujet initial là, mais bon, il ne faudrait pas non plus idéaliser tout ce qu'a fait Gerard Mortier. Sur le principe, je suis d'accord, il est inadmissible de siffler lors d'une générale si on a eu accès gratuitement à la représentation (Mortier s'était aussi énervé de la même façon pour "Véronique Doisneau", de Jérôme Bel, où une partie de l'assistance avait manifesté bruyamment sa désapprobation - la vraie "première" s'était, elle, déroulée sans incident notable). Mais vous seriez-vous autant offusqué, si la victime des huées avait été non pas Warlikowski, mais disons, Robert Carsen ou un quelconque autre metteur en scène plus "conservateur"?

Mortier a lui même introduit le ver dans le fruit, en permettant la présence de journalistes aux générales, ce qui était formellement interdit à l'époque d'Hugues Gall. Cela a contribué à les transformer progressivement en "vrais" spectacles, évolution menée à son terme par Stéphane Lissner, qui a rendu ces "répétitions" payantes. Et pour l'Opéra de Paris, contrairement à ce que vous dites, une recette de 20000 à 30000 € (x 10 = 300 000 € / an), c'est tout sauf peanuts. Il n'y a qu'a voir comment on tente de gagner quelques centaines d'euros en tassant le public dans les fonds de loges ou en vendant les stalles au tarif normal sous prétexte qu'elles sont maintenant équipées d'écrans vidéos qui permettent de voir la totalité de la scène, "comme à la télé". Cela pose d'ailleurs un autre problème, celui de la rémunération des artistes, car lorsque l'accès est payant, avec une billetterie, cela induit normalement le versement de feux ou de cachets aux danseurs, chanteurs et musiciens (lorsque c'est une répétition sans perception de droit d'entrée, au contraire, les artistes ne peuvent pas exiger de rétribution spécifique).

On peut toujours déplorer quelques commentaires stupides sur les réseaux sociaux - je me suis personnellement toujours abstenu de critiquer une générale, justement parce que c'était une séance de travail - mais à partir du moment ou ces soirées sont accessibles à la presse institutionnelle - qui ne se prive pas de les chroniquer, on ne voit pas trop pourquoi le vulgum pecus, lui, n'aurait pas le droit de le faire, surtout s'il a effectivement payé son billet (ce qui n'est pas le cas des journalistes). Votre observation, Florestiano, serait parfaitement légitime si on était encore dans la situation qui prévalait du temps de Hugues Gall (cf. supra), mais plus maintenant.

Vous donnez l'exemple du ROH, mais là ce sont vraiment des répétitions. Je ne connais pas la législation britannique en matière de spectacles, mais elle doit être plus ou moins similaire qu'en France. Si, par exemple, à l'Opéra, il y a plus de 100 personnes qui assistent à une répétition, la salle doit être mise en "configuration spectacle", c'est à dire avec présence des ouvreurs, du médecin de garde, des pompiers etc... ce qui implique des coûts supplémentaires non négligeables. Je suppose que c'est également le cas à Londres, ce qui explique la jauge très réduite de la salle, pour éviter de tels frais.



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Florestiano



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MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 2:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
vous seriez-vous autant offusqué, si la victime des huées avait été non pas Warlikowski, mais disons, Robert Carsen ou un quelconque autre metteur en scène plus "conservateur"?

Je ne sais à vrai dire pas ce que vous entendez par "conservateur" - par opposition à quoi ? Robert Carsen a tout de même porté l'Art de la mise en scène au plus haut par son inventivité, sa créativité, l'intelligence de ses lectures, son génie visuel. Et ce n'est pas parce qu'une certaine clique s'acharne à lui coller du "il fait encore du Carsen" à chacune de ses nouvelles productions, même quand elles s'éloignent de ses marques de fabrique, qu'il n'aura pas parmi les plus marquantes productions de ces 20 dernières années - et qui perdureront, le business Carsen étant à son apogée.

Donc oui, huer un tel artiste me choquerait. Ma ligne de démarcation est plutôt entre intelligence ou pas (selon mes critères, nécessairement subjectifs) que conservatisme ou pas (selon les critères que les idées reçues répandent).
(À titre personnel, je n'ai jamais hué quelque artiste qui soit - même pas Alvis Hermanis à l'issue de l'ahurissant gâchis qu'il a produit dans La Damnation de Faust, c'est dire !).

Mais là, on s'éloigne - bien trop - du sujet Wink


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haydn
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Messages: 26532

MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 2:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Du moment qu'il s'agit d'un vrai spectacle, pour lequel on a payé sa place, il me semble que le spectateur est en droit de manifester aussi bien son contentement que sa désapprobation, et je préfère des huées à l'indifférence. Un public de moutons est sans grand intérêt. En revanche, je trouve effectivement inadmissible d'aller siffler une séance de travail à laquelle on a été invité (je pourrais d'ailleurs multiplier les exemples de générales "loupées" qui ont débouché sur d'excellents spectacles), et ce point de vue, Gerard Mortier avait raison de s'énerver.

Mais revenons-en au sujet initial, si quelqu'un de la profession peut renseigner davantage Eva sur l'organisation des répétitions dans une compagnie de danse...



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Florestiano



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MessagePosté le: Sam Aoû 13, 2016 4:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Du moment qu'il s'agit d'un vrai spectacle, pour lequel on a payé sa place, il me semble que le spectateur est en droit de manifester aussi bien son contentement que sa désapprobation, et je préfère des huées à l'indifférence. Un public de moutons est sans grand intérêt.

Pourquoi pas, oui, considérer que le public-qui-a-payé-sa-place a tous les droits, je suis d'accord ; tout n'est ensuite qu'affaire de bonne éducation et de rapport au spectacle et aux artistes.
Mais un public non moutonnier ni mollasson, cela fait des souvenirs - une des plus grandes représentations de spectacle vivant de ma vie s'est soldée par un quart d'heure de bataille littéralement homérique entre pro et en anti metteur en scène (bataille qui m'a valu d'être morigéné par deux vieux grincheux et d'être presque tapé par un troisième), précédé et suivi de plus de vingt minutes d'ovations hystériques pour chanteurs et chef...
... et, pour faire un lien totalement artificiel avec le sujet du fil, tout cela ne se déroulait pas à l'issue d'une générale Wink


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