Le NYCB aux Etés de la Danse [Châtelet 28/06-16/07 2016]

[serge1 paris]

NON, je suis toujours à la peine pour les caractères spéciaux les quote, insert image, etc....

Là, j'essayais seulement sans succès de mettre le titre en gras ou en italique !

Y a-t-il un mode opératoire quelque part sur le site ???

[sophia]

C'est bien de suivre mes conseils...

Le "match" POB-NYCB dans Balanchine, Peck and co arbitré par le Financial Times.

[haydn]

[Swann]

Merci Sophia pour le lien vers le FT. C'est en accès réservé mais j'imagine que le score est 3-0 pour le NYCB

Pour ma part, je suis quand même beaucoup plus réservée sur la troupe. Certes, cela bouillonne d'énergie et de vitesse, mais le style de danse tout en force, tête dans les épaules et muscles XXL, incarné notamment par Sara Mearns, me gêne. Je lui préfère de beaucoup l'inspiration de Sterling Hyltin ou la qualité de danse de Lauren Lovette.

Des 2 soirées vues, gala et programme Ratmansky/Wheeldon/Peck, je retiens surtout le Mozartiana si bien interprété et le Ratmansky très réussi pour l'effet pictural et l'originalité de la danse.
Peter Martins était hier à la soirée Forsythe, et non, l'opéra n'a pas à rougir de son style ni de ses danseurs.

[sophia]

Non, l'article est plus subtil que le terme que j'emploie. En gros, cela rejoint ce qui a pu être dit dans ce fil. L'article souligne la vitalité actuelle du NYCB, mené par des danseurs principaux remarquables, tout en regrettant que les programmes de ces Etés n'aient pas été plus variés (trop de Balanchine, pas assez de Robbins et de Ratmansky). Pour le reste : le Balanchine en noir et blanc parfait, notamment Les Quatre Tempéraments, bémol sur le Balanchine impérial (le Concerto), notamment les ports de bras et les ensembles, éloge enfin du Peck et du Ratmansky. Pour l'ONP, réussite dans Brahms-Schoenberg, mais ratage dans Peck ("He and the French dancers failed to meet each other halfway: there is a bright, earnest quality to Peck’s work that few in the cast really made their own, despite some striking male solos").
Je vois l'article par intermittence, je ne peux pas expliquer ce phénomène.

[serge1 paris]

[sophia]

Lauren Lovette dans Raymonda Variations : https://www.youtube.com/watch?v=NBrW_jaa10g Quel charme!

[frederic]

Je crois, Haydn, que c'est un choix musical de Ratmansky d'avoir choisi la version pour piano de Moussorgsky. Le NYCB, qui commande force partitions pour ses créations, aurait pu sans problème s'offrir les droits de l'orchestration de Ravel de Tableaux d'une exposition.

[haydn]

Merci de la précision frederic.

Indépendamment de toute question de droits, personnellement, je préfère la version pour piano de Moussorgsky, mais dans un théâtre, surtout avec le piano dans la fosse (il aurait été impossible de le sur-élever à la hauteur du plateau, ça aurait gravement perturbé la scénographie), je pense que la version orchestrale due à Maurice Ravel aurait eu davantage d'impact.

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[Katharine Kanter]

Swann a écrit, "le style de danse tout en force, tête dans les épaules et muscles XXL, incarné notamment par Sara Mearns,"

Sara Mearns, à l'instar d'un grand nombre de ses collègues, a été longtemps absente de la scène pour blessure au dos aussi XXXL que le sont ses muscles aujjourd'hui.

Les effets ont des CAUSES.

Dans son école, Balanchine utilisait de grands danseurs du Théâtre Impérial russe - Vladimirov (le partenaire de Kchessinskaya), Doubrovska, Danilova ... ou encore Stanley Williams de Copenhague. Il ne leur a pas demandé d'enseigner ce que Suki Schorer enseigne à SAB de nos jours - il voulait juste que les gens se conforment à son esthétique à lui, sur SCENE.

Balanchine voulait de beaux danseurs classiques, qui se plaisaient à danser son style. Et il n'hésitait pas à recruter les meilleurs d'ailleurs, comme Ib Andersen, Violette Verdy ou Melissa Hayden.

(D'ailleurs, il semblerait que peu de danseurs assistaient aux cours de Balanchine lui-même, car ils les considéraient comme eccentriques, et pas franchement utiles. D'où le rôle joué par les Open Classes de Maggie Black, David Howard, Willy Burmann, Gabriella Darvash ... du vivant de Balanchine).

La chorégraphie de Balanchine est un style, ce n'est pas une technique.

Enseignée comme une technique, Balanchine devient très dangereux: les bras derrière la ligne du corps et en hyper-extension, le poids déporté sur l'avant-pied (d'où les jambes boudinées des hommes, les chaînes postérieures étant insuffisamment musclées), le plié trop peu profond pour soutenir des mouvements d'une telle force ...

Comme ce que l'on enseigne désormais est du Suki Schorer, les gens ne peuvent plus se réhabiliter d'une blessure en studio. Ils sont obligés de consulter des spécialistes dans différents domaines extra-artistiques, qui naturellement cherchent à les sauver en les remusclant de partout ... sauf que ce n'est pas le type de musculature qui profite le mieux à un danseur classique.

D'où la silhouette "body-buildée" de Mearns, inter alia ... même sans cela, sa danse serait assez problématique, mais passons.

[frederic]

Désolé Katharine, mais vos explications, pour savantes qu'elles soient, sont peu pertinentes: où avez vous vu que Sara Mearns avait un corps bodybuildé?! Certes, elle a un physique atypique, peu balanchinien pour le coup, mais cela ne date pas de sa blessure qui est intervenue à un moment de surchauffe dans sa carrière. Elle n'a été absente que 8 mois et est revenue depuis maintenant 4 ans dans une forme physique éblouissante. Vous pouvez ne pas apprécier sa danse, je l'admets, mais à l'exception de cette pause, elle n'est jamais blessée, tout comme d'ailleurs la plupart des danseurs du NYCB en dépit d'un rythme infernal. Balanchine a favorisé, surtout à la fin de sa carrière, un type de danseuse maigre et longiligne. Dieu soit loué! Cette époque néfaste est révolue et à mon avis, Sara Mearns prouve merveilleusement que l'on peut servir Balanchine de la plus belle des manières, sans avoir ce physique stéréotypé, ce canon qui a fait tant de ravages!...

[CatherineS]

Darci Kistler qui est la dernière muse de Balanchine était tout sauf "maigre" et longiligne. Et elle était impressionnante sur scène. Elle était plus dans l'esprit d'une Marie-Agnès Gillot. D'ailleurs Balanchine n'aimait pas que les grandes danseuses lianes, il me semble que Violette Verdy ou Patricia McBride sont assez proches du physique plutôt girond de Sarah Mearns !

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[sophia]

Son physique est atypique si on le confronte aux normes européennes ou russes, mais elle est tellement habitée et dégage tellement d'autres choses... Elle incarne une autre réalité qu'elle-même. Je ne dirais pas ça d'autres danseuses comme Reichlen, Pollack ou Lowery, qui ne sont pour moi, à des degrés divers sans doute, que des "physiques". Enfin, je comprends qu'elle ne puisse laisser indifférent. C'est drôle, car je ne l'avais pas trouvée particulièrement marquante (voire elle m'avait déplue) lors de la tournée il y a neuf ans, où elle apparaissait notamment, je crois, dans une pièce de Peter Martins, Barber Violin Concerto, reprise cette année dans un programme que j'ai soigneusement évité (malgré Western Symphony). Mutatis mutandis, elle m'a fait l'effet d'une Alexandrova (enfin, l'Alexandrova d'antan) à l'américaine!
Sinon, c'est vrai, quand on repense à Violette Verdy, on se dit qu'il n'y a pas qu'un seul modèle de danseuse balanchinienne. Après, il y a une affaire de proportions. Les tailles des danseuses ne sont, me semble-t-il, plus les mêmes aujourd'hui.

[frederic]

J'ai bien précisé que c'était le goût de Balanchine à la fin de sa carrière si l'on en croit ses biographes!...

[Alexis29]

J'étais au Châtelet ce soir, programme très moyen... Je suis consterné qu'une pièce aussi médiocre que Barber Violin Concerto, avec tous les clichés possibles et imaginables à son actif, ait remporté un tel triomphe !

Sara Mearns, pour son investissement, serait la seule à sauver... Par ailleurs on peut se demander comment Ask La Cour a fait pour se retrouver principal du New York City Ballet !