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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Mer Juil 26, 2017 9:02 pm Sujet du message: |
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On était encore dans la phase "transitoire", avec des étoiles plus aptes ou ne désirant plus danser les classiques ou multipliant les blessures (diplomatiques?). Et le Mariinsky, ce n'est pas le Japon. Aujourd'hui, la situation est un peu différente.
Bien sûr que c'est aux étoiles d'honorer ce genre d'invitations, le cachet du festival tient aussi à cela et il faut bien dire qu'il se perd depuis quelques années (le problème n'est d'ailleurs pas lié en soi à l'OnP, il est plus général).
Et quelles que soient les qualités de Mlles Bourdon, O'Neill et Park, il ne faut pas se leurrer, le public local attend aussi certainement qu'on lui offre des étoiles.
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caroletta
Inscrit le: 05 Avr 2016 Messages: 35
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3557
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 1:19 am Sujet du message: |
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Florestiano a écrit: |
On peut déplorer la politique de distribution de Mlle Dupont, on peut s'affliger de la "placardisation" de M. Alu, on peut trouver consternante l'incapacité de l'OnP à faire grandir ce type de profils - trois points auxquels je souscris vivement - mais il n'en demeure pas moins qu'il me semble très maladroit de la part de ce dernier de se répandre à demi-mots et tout en insinuations sur sa situation actuelle. Je trouve étonnamment hasardeux ses propos sur le fait que le personnel prenne le pas sur l'artistique : aucun lecteur lambda ne peut comprendre ce que cela signifie et cela renvoie une image de Calimero dont il devrait se départir. Tout admiratif que je puisse être du danseur qu'il est (ou a été ?), cette intervention m'interpelle beaucoup.
Qu'un artiste ne soit pas épanoui, cela s'entend ; qu'il s'en épanche comme le fait Alu est navrant, d'autant qu'il ne donne pas le sentiment d'avoir fermement réfléchi à son avenir ; si, comme il le déclare, l'horizon qu'il vise consiste dans ses collaborations avec 3ème Etage et des résidences courtes "ailleurs", c'est éloquent |
Je souscris pleinement à ces propos. J'ai espéré tout l'hiver que François Alu serait sur les rangs lorsque l'ENB a très officiellement ouvert ses portes à des talents souhaitant rejoindre la compagnie, mais je ne savais pas à quel point il était aussi peu clair quant à la stratégie à mener pour sa carrière. Pourtant, son style de danse presque "cubain" conviendrait parfaitement à l'ENB de Tamara Rojo...
En tous cas, quand il dit hésiter entre intégrer une compagnie ou être free lance, on ne peut que lui conseiller de tirer les enseignements de deux cas édifiants : d'un côté Osipova qui, en intégrant le Royal Ballet, a mûri dans des proportions magnifiques, d'un autre côté Polunin le free lance, qui n'a plus que des restes irréguliers de son immense talent sans qu'il y ait eu de progrès tangibles, en maturité technique et artistique, depuis son départ du RB. D'un côté une étoile qui n'en finit pas de briller, de découvrir de nouveaux rôles, de surprendre, de l'autre un talent assez déstructuré et dont on ne comprend plus bien le projet artistique...
Quant à se faire inviter en "Guest" dans diverses productions hors ONP, cela me semble difficile pour Mr Alu auprès des plus grandes institutions : j'imagine mal le RB, la Scala, Vienne, et même l'ENB ou le National Ballet des Pays-Bas, distribuer un "Guest" qui ne soit pas Principal ou Etoile au sein de sa propre compagnie. Je pense que ce serait mal apprécié par les autres danseurs de la compagnie invitante (j'imagine, par exemple, les cris d'orfraie du public sur le blog du ROH : "mais comment ? On fait venir un Premier Danseur de l'ONP alors que nous avons en interne Mr Smith et Mr Taylor qui ont un statut équivalent et qui ont tant de talent, what a shame etc....". Même la venue de Shklyarov au RB en juin avait valu une levée de bouclier sur le blog ("et pourquoi pas Matthew Ball ? - sic !!-).
Tout cela pour dire que la situation n'est pas facile pour François Alu et qu'il est dommage qu'il n'ait pas saisi l'opportunité de postuler à l'ENB l'hiver dernier, des ouvertures au bon moment comme celle-là son rares ! En tous cas, les opérations de chantage par interview interposée ne feront en rien progresser la situation...
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 10:46 am Sujet du message: |
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Il ne faut surtout pas être danseur Free Lance, il faut être attaché à une compagnie. C'est ce qui se passe récemment avec Osipova ou Polunin, comme vous le rappelez Paco, mais c'est ce qui s'est aussi passé dans le temps avec Guillem attachée au Royal Ballet et Eric Vu An ou Patrick Dupond qui n'avaient pas de compagnies fixes. Alors certes Dupond s'est attaché en tant que directeur au ballet de Nancy, mais il faisait du "n'importe quoi" au niveau danse. Espérons que François Alu ne suivra pas son exemple vu qu'il le cite toujours en exemple.
Un danseur étoile doit être humble dans sa carrière dans le sein d'une troupe. Il est UNE étoile parmi d'autres, il n'est pas L' ETOILE unique devant les autres. Et François Alu est un peu trop sûr de son talent et de son impact sur le public. Alors certes cela peut paraître secondaire, mais l'interview qu'il vient d'accorder est à mon avis tout ce que déteste l'Opéra.
Guillem a guitté l'Opéra justement parce qu'elle ne voulait pas rentrer dans le moule de l'humilité et dans le traitement égalitaire des étoiles. Elle était humble quand elle est devenue étoile, elle était la petite gymnaste surdouée en danse, mais les médias en ont fait une diva capricieuse à l'encenser plus que mesure Il ne faut pas oublier qu'elle voulait toutes les premières, pouvoir danser à l'extérieur quand elle le voulait, conditions qui ne sont pas possibles à l'Opéra. Il y a une espèce de traitement égalitaire des étoiles qui doivent toutes avoir leur première, le même nombre de représentation, etc. C'est la même chose maintenant. Et il est bien évident que ce que propose Alu de le laisser danser à l'extérieur quand il le veut est impossible, que ce soit par rapport aux autres compagnies, mais aussi par rapport à ses camarades de compagnie étoiles. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 11:01 am Sujet du message: |
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On ne va pas spéculer sur ce que peut penser l'ONP sur tel ou tel danseur.
Patrick Dupond n'est pas un exemple très convaincant : il n'a pas quitté l'Opéra, il a été limogé, dans des circonstances "difficiles", de son poste de directeur.
En ce qui concerne les freelances, il y a au moins un contre-exemple célèbre à l'Opéra de Paris, c'est Jean Babilée. |
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 1:06 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
On ne va pas spéculer sur ce que peut penser l'ONP sur tel ou tel danseur.
Patrick Dupond n'est pas un exemple très convaincant : il n'a pas quitté l'Opéra, il a été limogé, dans des circonstances "difficiles", de son poste de directeur.
En ce qui concerne les freelances, il y a au moins un contre-exemple célèbre à l'Opéra de Paris, c'est Jean Babilée. |
Patrick Dupond a quitté l'Opéra sous Noureev en tant que danseur ! Je ne parlais pas en tant que directeur. Certes il est resté avec un contrat à 15 représentations, mais il me semble que c'était en tant que guest et non en tant qu'étoile. C'est là qu'il avait pris la tête du Ballet de Nancy durant cette période. Il n'a pas quitté l'Opéra pour la direction du BTF !
Quant à Jean Babilée, c'est une époque où la danse était une véritable vocation, on vivait pour son art, on ne vivait pas de son art. |
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Marie-A
Inscrit le: 29 Déc 2016 Messages: 104
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 5:15 pm Sujet du message: |
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Restons calmes et courtois. Nicolas Le Riche avait quelques raisons d'être amer, on emploie suffisamment de bureaucrates incompétents, lui au moins avait fait ses preuves sur scène, et s'était forgé une renommée internationale. Il a fini par obtenir la direction d'une compagnie correcte, mais on peut comprendre que ce ne soit pas facile à vivre, de se retrouver plus ou moins "rejeté" (le mot est peut-être excessif) quant on a été une star adulée du public.
Mathilde Froustey n'avait pas sa langue dans sa poche, certes, mais elle s'est bagarrée, a obtenu sa représentation de Don Quichotte, puis une place enviable de Principal au San Francisco Ballet, pas franchement la compagnie la plus minable qui soit...
Et par le passé, Yvette Chauviré ou Claude Bessy ont souvent semé la panique dans les bureaux de la direction de l'Opéra de Paris, à coup de déclarations vengeresses qui, a contrario, faisaient le bonheur des journalistes. Est ce que cela les a empêchées d'être de grandes artistes? Certainement pas. Mieux vaut quelques propos à l'emporte-pièce que des personnalités fades, policées, comme on les aime trop aujourd'hui. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 5:36 pm Sujet du message: |
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Haydn parle encore une fois d'un autre temps et je pense que l'"on" (aussi bien les "bureaucrates" de l'Opéra qu'une partie du public) préfère aujourd'hui les gens plus lisses, qui ne font pas de vagues, qui disent et/ou font exactement ce que l'on attend d'eux.
Que Dupont, Guillem, Pietra, Le Riche ou d'autres aient parfois tenu des propos qui n'étaient pas marqués du sceau de la plus grande modestie n'a strictement aucune importance. On en rira, on s'en moquera, on s'en offusquera, oui, et après? Leur notoriété et leur réputation d'étoiles sont établies et n'ont plus à être prouvées.
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Marie-A
Inscrit le: 29 Déc 2016 Messages: 104
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Posté le: Jeu Juil 27, 2017 7:00 pm Sujet du message: |
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Et bien oui, c'est justement le sens de ma question (qui en était vraiment une ), la plupart des danseurs ont eu des moments qu'on peut juger un peu "vaniteux" mais en même temps, pour être danseur ou même généralement artiste, il faut avoir déjà pas mal d'assurance et de confiance en soi. Faire une interview appelle forcément à parler de soi, de ses projets donc à ne pas paraître toujours très humble donc voila pourquoi celles de F.ALu ne me choquent pas.
J'ai beaucoup d'admiration pour les danseurs que j'ai cités plus haut et la comparaison avec Mathilde Froustey me paraissait pertinente parce que justement elle n'était pas étoile (je ne comprends pas trop votre remarque Haydn, je n'ai jamais remis en question ni son talent ni le SFB qui est une grande compagnie). Elle avait dans certaines interviews été très critique contre l'opéra mais je ne lui reproche pas.
Enfin bon, voila c'est juste que je ne sais pas trop ce qu'est la "bonne humilité" du danseur étoile que tout le monde semble rechercher à tout va dans les interviews.
Les propos de Nicolas Le Riche (dont personne ne se souviendra surement mais sur le coup, ca m'avait gênée), relativement récents, montraient que l'opéra savait quand même canaliser des danseurs un peu hors normes ou "chouchous du public" et je ne vois donc pas pourquoi il ne pourrait pas continuer.
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Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
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Posté le: Ven Juil 28, 2017 12:17 pm Sujet du message: |
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A vrai dire l'interview d'Alu m'a semblée risquée pour lui car il expose des désaccords et menace de partir en prenant d'une certaine manière le public à parti, dans une époque où c'est particulièrement mal vu de la direction, et d'une partie du public, ce que je comprends. Cependant il dit avoir discuté avec AD de ses propositions, il semble donc rendre public des choses connues préalablement en interne, c'est le minimum attendu mais enfin c'est fait.
En revanche elle ne m'a pas paru excessivement orgueilleuse. Il sait ce qu'il veut à l'ONP et il sait qu'il est bon (tout de même, on ne cesse de le lui répéter depuis des années, c'est un chouchou du public, il a ses raisons de le croire), il dit avoir encore à progresser, bref assez classique. On ne sait pas quelle est son attitude au sein de la compagnie et de manière générale, et pour moi c'est une réelle question. Il est possible qu'il soit perçu comme insuffisamment humble, ou qu'il soit mal accueilli par ses collègues, mais dans cette interview je sens une bonne confiance en soi, et apparemment il vaut mieux en avoir car elle ne vient pas de l'ambiance... Effectivement, un peu de relief ne fait pas de mal.
Alors "l'interview humble" en ce moment c'est de dire que bon voilà on fait de son mieux mais est-ce qu'on est digne des rôles et puis vraiment je suis très reconnaissant à l'Opéra (voire "à sa directrice") pour mes rôles/ma nomination/... je suis au service de la maison... et de l'art... et de ma responsabilité de soliste vis-à-vis des autres ... bon c'est bien aussi, je fais partie de ceux qui apprécient cela, mais disons que ça ne devrait pas être une condition sine qua non. Canaliser les egos c'est une capacité indispensable partout, et particulièrement dans les milieux artistiques. Ca donne des choses remarquables. Raison pour laquelle comme beaucoup j'espère qu'il ne se lancera pas en free-lance.
Mathilde Froustey a constaté avec une grand lucidité et intelligence que le système de promotion ne lui convenait pas, que le concours était une chose qui lui semblait injuste et qu'elle vivait mal, en plus des histoires individuelles. Il est évident qu'elle est aussi une forte personnalité (ça ne devrait pas être un reproche !!). L'expérience lui a donné raison.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Ven Juil 28, 2017 12:55 pm Sujet du message: |
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La directrice de la danse actuelle a toujours été parfaitement claire dans les interviews - et ce, bien avant de tenir les rênes de la compagnie - sur ce qu'elle aimait - et n'aimait pas - en termes de "look" et de style de danse. En cela, elle s'inscrit peu ou prou dans la continuité lefévrienne. Pour moi, il n'y a pas à chercher plus loin, le reste est assez secondaire et relève en grande partie de la spéculation.
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Mer Oct 25, 2017 12:33 am Sujet du message: |
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67% pour Drumming Live c'est plutôt correct, cela m'étonne même car les places se vendaient très mal et l'ONP a dû organiser des promotions à tout va. Programmer ce genre de spectacle à Bastille, un théâtre d'une capacité de 2800 places, c'était osé.
By the way, une production de Wozzeck coûte beaucoup plus cher aux finances de l'Opéra, et les conséquences financières d'un fiasco ne sont certainement pas les mêmes que dans le cas de Drumming Live... |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mer Oct 25, 2017 12:50 am Sujet du message: |
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Je crains que l'analyse ne soit plus compliquée que cela, les coûts de production sont plus élevés (mais là, ils reprenaient la magnifique production de Marthaler), mais les prix des places et la jauge financière de la salle bien supérieurs.
Signe, d'ailleurs, que le phénomène est difficile à appréhender : en synthèse, cette saison marque des taux de remplissage globalement très bas en même temps que des recettes liées à la billetterie en augmentation (le nombre de spectacles augmentant légèrement aussi)... Un fiasco en termes de fréquentation ne signifie donc pas nécessairement catastrophe en termes strictement financiers pour l'Opéra. Au global, le déficit est spectaculaire, mais d'autres paramètres entrent en ligne de compte (les dépenses de personnel, les dépenses d'investissement, les retombées des mouvements sociaux etc.).
Bref, je laisse à un contrôleur de gestion le soin de lire ces chiffres de manière éclairée
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