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XVIe Festival du Mariinski [31 mars - 10 avril 2016]
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sophia



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MessagePosté le: Dim Avr 10, 2016 10:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et depuis deux jours, entre Bayadère et la première de son ballet, notre Benjamin national se donne à fond dans les Instagram, Periscope et autres fessebouqueries... Laughing

Un extrait de répétition de La Nuit s'achève avec Ekaterina Kondaurova et Roman Belyakov.


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haydn
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MessagePosté le: Lun Avr 11, 2016 2:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

De retour de Russie, j'ai mis en forme l'interview de Hannah O'Neill, désormais accessible sur le site de Dansomanie :






    09 avril 2016 : Hannah O'Neill à la conquête du Mariinsky

      Cela s'est passé un peu comme pour Héloïse [Bourdon]. Après le dernier concours de promotion – enfin plus exactement alors que les répétitions de La Bayadère avaient commencé –, Benjamin Millepied est venu me dire que Youri [Fatéev] voulait que je danse Gamzatti au Mariinsky. J'étais évidemment contente, même si je n'y croyais pas trop. En fait, Youri Fatéev ne m'avait même pas vue en Gamzatti, il était venu pour les représentations de Kimin Kim et Kristina Shapran [les 19 et 21 décembre 2015, ndlr.], où je dansais la Première ombre. Youri Fatéev et Benjamin Millepied m'attendaient à la sortie des artistes, et ils m'ont dit : «oui, tu viens à Saint-Pétersbourg pour faire Gamzatti au festival du Mariinsky. Tu danseras avec Kimin Kim». C'est là que j'ai compris que c'était «vraiment vrai»! Et encore, les préparatifs, les demandes de visas, etc. ont commencé assez tard, fin février-début mars 2016, et c'est seulement en arrivant à Saint-Pétersbourg que j'ai réalisé ce qui m'arrivait.

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sophia



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MessagePosté le: Mar Avr 12, 2016 9:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Eh bien, commençons par le commencement – ou presque (je reviendrai ultérieurement sur la création de ce festival, Le Cavalier de Bronze)...

Giselle (Osmolkina / McKie)
4 avril 2016


Chaque année, au retour du printemps, le festival du Mariinsky vient réveiller les ardeurs balletomaniaques assoupies. On a beau dire que ce festival n'est plus ce qu'il était, il sait perdurer toutefois dans des traditions à même de susciter l'intérêt : une première en ouverture (et cette année, elle fut rien moins que colossale - cela faisait longtemps...), un gala généreux en clôture, et une alternance, chaque soir durant une semaine, de soirées spéciales et de grands classiques emblématiques du répertoire de la maison, auxquelles vient s'adjoindre désormais une représentation offerte aux jeunes chorégraphes en herbe du théâtre. L'une des spécificités – et l'un des piments – de cette fête annuelle est aussi – et surtout peut-être – de convier des solistes ou étoiles de compagnies étrangères –, ce que le Mariinsky pratique rarement le reste de la saison. Aussi incongrus puissent être parfois ces mariages mixtes, tant le style de la compagnie apparaît distinct de tout ce qui se fait ailleurs, il n'en est pas moins une occasion unique pour le public local de découvrir d'autres artistes et, pour les artistes invités, de se frotter à la scène grandiose et aux traditions uniques de ce théâtre légendaire – une épreuve du feu en quelque sorte.

La Giselle du Mariinsky n'a pas souffert, comme tant d'ouvrages chorégraphiques du XIXe siècle, des transformations radicales opérées sur les ballets en Russie à l'époque soviétique. Cette version de Giselle n'est ni plus ni moins que celle de Marius Petipa – renouvelée certes depuis –, dansée sans interruption sur la scène du Mariinsky depuis 1884, et source attestée de toutes les versions occidentales, à commencer par celle de l'Opéra de Paris, d'où elle avait disparu du répertoire en 1868 et qui ne l'a retrouvée que grâce à Serge Lifar et aux Ballets russes à l'aube du XXe siècle. Très fidèle dans les détails de sa mise en scène au livret de Gautier et Vernoy de Saint-Georges (le petit Bacchus porté en triomphe sur un tonneau durant la fête des vendanges, le lait servi par Giselle à Bathilde lors de l'arrivée des nobles, l'entrée d'Albrecht suivi de son écuyer à l'acte II...), elle bénéficie d'une scénographie qui, pour n'être pas neuve, reste une merveille d'esthétique gothique troubadour. Quel contraste avec les deux productions vieillottes – Grigorovitch et Vassiliev – du Bolchoï, qui ne survivent que grâce au génie de la troupe! L'acte I, baigné dans une douce lumière automnale, est un pittoresque tableau de genre, sublimé par les jupons de tulle – comme une préfiguration de l'acte II – des (nobles) paysannes pétersbourgeoises, qui forment un fascinant kaléidoscope de couleurs et de motifs. L'acte II nous plonge, ici comme ailleurs, dans les brumes froides et humides d'une forêt germanique, que la profondeur de la scène et le décor en trompe l’œil de cimetière semblent vouloir démultiplier. Seule la fumée, mal répartie sur la scène, aura subi ce soir-là un léger problème à l'allumage, dissimulant, l'espace d'un instant, une partie de l'entrée de Hans.

Après les habituelles incertitudes et autres changements de distribution dont le Marinsky a le secret, ce sont Ekaterina Osmolkina et Evan McKie qui se sont finalement retrouvés partenaires pour cette représentation festivalière. Ekaterina Osmolkina est, avec Olessia Novikova, l'une de ces premières solistes aussi dévouées qu'admirables, au répertoire long comme le bras, qui mériterait largement et depuis fort longtemps le titre d'étoile. Elle est en tout cas aujourd'hui l'une des plus pures représentantes du style du Mariinsky et, tout comme Novikova, une Giselle qu'on pourrait qualifier de « naturelle », dont le romantisme, inscrit dans la finesse des traits du visage, ne paraît jamais fabriqué. Elle ne joue pas Giselle, elle est Giselle, une Giselle idéaliste et naïve, vive et enjouée, mais dont on décèle d'emblée la fragilité essentielle. Sa manière, délicate et aérienne, de se lancer sans méfiance et à corps perdu dans la danse, aux côtés de l'Albrecht très dandy d'Evan McKie (un peu Onéguine sur les bords?), illustre parfaitement le vers fameux de Hugo : « Elle aimait trop le bal, c'est ce qui l'a tuée. » La « scène de folie », dépourvue d'excès naturaliste, apparaît dès lors, non comme un retournement brutal, mais comme le dénouement logique d'un drame marqué d'emblée du sceau de la fatalité. Son acte II, presque un autre ballet, s'impose par son classicisme et sa pureté académique, sans effet démonstratif ni aucune des exagérations ridicules que d'autres ballerines, d'ici ou d'ailleurs, ont coutume de nous servir. La danse est légère, le lyrisme savamment contenu, dessinant les contours d'une créature prise entre le ciel et la terre. Dans l'acte I, Evan McKie, après une entrée remarquable, presque « romaine » (la cape du Prince est rouge, il est vrai), peut sembler quelque peu en retrait de cette « folle de danse » qu'est Giselle. Mais c'est là un choix interprétatif : il campe un Albrecht spectateur, mi-sérieux mi-ironique, dont on ne sait s'il se joue de la jeune paysanne ou si, pris à son propre jeu, il succombe secrètement à ses charmes. Le dialogue, avec ses faux-semblants, fonctionne entre les deux héros, compte tenu du caractère inédit du couple. En revanche, il est plus incongru entre Albrecht et le Hans d'Islom Baimouradov, par ailleurs d'une présence et d'un engagement dramatique exaltants. On perçoit là la différence culturelle dans l'approche du jeu : Baimouradov est le parfait « vilain » du conte, rustique, malin et, quoiqu'un brin caricatural (ce n'est pas un défaut dans ce genre simple et naïf qu'est le ballet), non dépourvu de charme, tandis qu'Evan McKie semble tout droit sorti d'un ballet néo-classique, au sous-texte et aux enjeux psychologiques plus subtils. L'équilibre est cependant rétabli dans l'acte II. McKie s'y impose cependant moins par sa danse – belle mais peu spectaculaire dans une époque où l'on attend à tous les coups de voir à l’œuvre des Sarafanov ou des McRae (le choix alternatif de la diagonale de brisés est aussi moins impressionnant que la série d'entrechats) – que par la justesse et la force de son jeu, plein d'amour et de remords.

La grandeur d'une compagnie se mesure à la qualité constante de ses seconds rôles et, de ce côté-là, le Mariinsky sait, quand il le faut, distribuer ses meilleurs éléments, les plus éprouvés au moins, nous condamnant en quelque sorte à la redondance des commentaires. Renata Shakirova et Philip Stepin offrent un Duo Classique (plus connu ailleurs sous le nom de Pas de deux des Paysans) virtuose et d'une grande fraîcheur, qui nous emmène bien loin de l'exercice d'école, regardé avec condescendance dans nos contrées. Shakirova, soubrette au sourire radieux, possède une saltation légère et enthousiasmante par son élévation, qui séduit plus particulièrement dans l'une des variations (bien connue dans les concours, mais absente de la version parisienne), et sa danse, parfaitement articulée, brille par sa vivacité. Stepin, en dépit d'un léger déséquilibre – bien retenu – lors de la réception de sa variation, s'accorde bien avec sa partenaire et montre des qualités techniques comparables : une beau ballon et une batterie précise, des cabrioles et un saut légers et puissants, des tours en l'air aux réceptions impeccables. Dans le rôle de Myrtha, Ekaterina Ivannikova, coryphée abonnée des variations (comme celle de la Reine des Dryades), si elle n'a pas la personnalité magnétique d'Ekaterina Kondaurova, initialement prévue, impose une majesté un peu froide, à laquelle manque peut-être un brin de mélancolie, que vient sublimer une danse nerveuse et bondissante. Les deux solistes, Diana Smirnova et Xenia Ostreikovskaïa – Zulma la brune et Moyna la blonde – sont également excellentes. Le corps de ballet des Wilis, à la discipline réglée comme du papier à musique, plus aérien, moins terrien que celui de l'Opéra de Paris (là encore, simple remarque stylistique), sidère enfin par le moelleux et le silence presque irréels de ses déplacements – de ses glissements au sol, a-t-on envie de dire. Sa rigueur nous en semble dès lors d'autant plus implacable. Seul bémol : l'orchestre, pas très en forme, dirigé par Boris Gruzin.






Dernière édition par sophia le Ven Avr 15, 2016 10:00 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 1:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les Ballets de Monte-Carlo et l'Académie Princesse Grace annoncent fièrement la participation de May Nagahisa, jeune élève de la célèbre école de danse monégasque, en tant que demi-soliste à la représentation de La Bayadère du 09 avril 2016, aux côtés d'Oksana Skorik, Kimin Kim et bien sûr Hannah O'Neill. Mlle Nagahisa était distribuée en danseuse Manou.

Cerise sur le gâteau, May Nagahisa a décroché un contrat d'un an, pour la saison 2017-2018 au Ballet du Mariinsky!


    May Nagahisa, âgée de 15 ans, jeune élève de l’Académie Princesse Grace a eu l’honneur d’être invitée par le prestigieux Théâtre du Mariinsky, a dansé le solo de Manu dans « La Bayadère », cette représentation a eu lieu le 9 avril dernier à Saint-Pétersbourg.
    C’est la première fois qu’une jeune danseuse d’une école étrangère est invitée à danser un rôle de soliste avec le Mariinsky.
    Elle sera engagée pour la saison 2017-2018 par le Ballet du Théâtre du Mariinsky.

    Lors de la représentation, May Nagahisa a dansé aux côtés de :
    Nikia : Oxana Skorik
    Gamzatti : Hannah O'Neill (Ballet de l’Opéra de Paris)
    Solor : Kimin Kim

    Evénement qui témoigne de l’excellence de l’enseignement délivré par Luca Masala et les professeurs de l’Académie Princesse Grace, sous l’égide des Ballets de Monte-Carlo, dirigés par Jean-Christophe Maillot.




    (Communiqué : Ballets de Monte-Carlo)



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sophia



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MessagePosté le: Ven Avr 15, 2016 1:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Lac des cygnes (Bourdon / Askerov)
5 avril 2016


Le Lac des cygnes, c'est le ballet sans doute le plus emblématique du Mariinsky, la carte de visite obligée de la compagnie lors de ses tournées à l'étranger. On le connaît bien sûr, on l'a vu de nombreuses fois entre Paris, Londres ou Baden-Baden, mais le découvrir sur sa scène natale est tout autre chose – un choc visuel et auditif, à l'instar du tableau des Ombres de La Bayadère, donnée, quelques jours plus tard, lors de ce même festival. On ne se pose plus, comme à Paris, la question byzantine de la pertinence de telle ou telle « version », de ses qualités et/ou de ses défauts, le ballet s'impose, aussi naturellement qu'harmonieusement, dans le cadre grandiose de la salle bleu et or, théâtre dans ce théâtre qu'est la ville de Pierre, au confluent de la terre, de la mer et d'un ciel aux lueurs constamment changeantes. Sur la vaste scène, qui frappe avant tout par sa profondeur, les Cygnes, libérés de la pesanteur, prennent un envol des plus majestueux, tandis que les scènes de palais, notamment celle de l'acte II, gagnent une grandeur et un éclat insoupçonnés. Faisant corps avec le ballet, la musique de Tchaïkovsky s'élève de la fosse comme de la lave en feu d'un cratère, résonnant dans l'auditorium immense de manière nerveuse, épique, excitante. Nul ne peut rester indifférent face à cette sensation d'unité, que la poésie aérienne du corps de ballet vient encore redoubler.

Le privilège revenait cette année à Héloïse Bourdon, dont l'Odette-Odile avait enthousiasmé le public parisien la saison dernière, de s'emparer de ce rôle iconique, comme aiment à dire les Anglo-Saxons, dans la version traditionnelle de Konstantin Sergueiev. Le défi est de taille sur cette scène chargée d'histoire, qui non seulement a vu naître une quantité impressionnante de cygnes d'anthologie, mais en a aussi, qu'on le veuille ou non, dessiné la forme archétypale dans l'imaginaire collectif. Le public local, prompt à débattre de la position d'un doigt, de la courbure d'un poignet ou de la direction d'un regard, n'est toutefois pas du genre à s'en laisser conter par la première ballerine venue, tout particulièrement sur ce ballet-là. Même si le parterre se touristifie grandement, généralement pour le pire (sauf à squatter les premiers rangs, voilà une zone à éviter absolument – pour cause de têtes importunes et/ou de vagues de téléphones portables allumés de manière impromptue), on sent qu'ici, loin des claques moscovites, les applaudissements et autres ovations sont savamment dosés.

Quels que soient les commentaires que l'on puisse émettre sur tel ou tel aspect de sa prestation, il me semble qu'Héloïse Bourdon a su se montrer à la hauteur des attentes artistiques, assumant avec une dignité – et, pour tout dire, une âme – qui force le respect ce début prestigieux, lequel interroge grandement tout de même sur les pratiques de l'Opéra de Paris. Est-on tombé à ce point sur la tête pour qu'on puisse la retrouver la semaine suivante sur la scène de l'Opéra Bastille en... Amie de Juliette ? A moins qu'une invitation au Mariinsky soit avant tout affaire diplomatique et dans ce cas, il est bien cocasse de voir que l'on ne se risque pas d'y envoyer des étoiles (celles invitées ont d'ailleurs mystérieusement disparu)... Je m'égare, laissons là cet autre débat. S'il s'agit de se cantonner à des discussions d'école, alors oui, la différence stylistique, plastique même, entre le Cygne invité et ses compagnes d'un soir est immédiatement perceptible – jusqu'à l'incongruité : même si Héloïse Bourdon a des bras souples et expressifs pour l'Opéra de Paris et y est à juste titre considérée comme une danseuse lyrique, il va de soi qu'elle ne possède pas ce haut du corps délié unique, travaillé depuis l'enfance, qu'ont les danseuses du Mariinsky. L'enjeu des invitations d'artistes – et des appréciations qu'on peut en faire – n'est toutefois pas là. On peut bien sacraliser une école, le talent est toujours au-delà : il est – ou il n'est pas. Si Héloïse Bourdon s'est très visiblement attachée à travailler dans la direction – féerique – de la version de Sergueiev, on retrouve dans son Odette pétersbourgeoise la même évidence et la même impression d'accomplissement que dans celle qu'elle avait présentée à Paris : un sens aigu de l'adage, des équilibres suspendus, une sophistication dans les inflexions des mains et des poignets, une absence totale de trivialité enfin, qui en fait une authentique reine des Cygnes. Superbement confiante, faisant preuve d'un aplomb formidable, occupant l'espace, elle danse son Odette jusqu'au bout, comme dans un rêve. En Odile, elle se montre en revanche moins sûre dans la technique et l'incarnation du personnage apparaît de fait moins aboutie. Si l'adage se déroule parfaitement, la variation est exécutée de manière heurtée, avec quelques petits soucis dans les tours attitude, et les fouettés de la coda, curieusement engagés, se terminent un peu prématurément. Indépendamment de la technique, c'est le pouvoir de séduction et la sensualité ambivalente du personnage, importants dans cette version, qui font quelque peu défaut. L'Odile du Mariinsky n'a rien à voir avec le caricatural « Black Swan », une sorte de Carabosse en jupons, elle est un avatar de la figure romantique de la femme fatale. L'acte III, totalement inédit pour elle, la retrouve cependant avec son lyrisme de l'acte I intact et le pas de trois final, avec Siegfried et Rothbart, se déroule sans heurts.

Timour Askerov s'inscrit quant à lui pleinement dans la tradition des princes du Mariinsky. Fidèle à l'héritage de Petipa, Siegfried est ici d'abord un cavalier héroïque, chargé de mettre en valeur sa ballerine, figure de l'idéal. Et non, ce n'est pas rien, comme on a coutume de penser quand on a la tête trop farcie de noureeveries, dont le danseur est, plus que la danseuse, le héros... Élégant, doté de lignes parfaites (et Dieu sait que le costume blanc que les Russes affectionnent n'épargne rien), il ne faillit pas dans sa tâche. Logiquement en retrait dans l'acte I, il s'affirme pleinement dans l'acte II et livre une impeccable variation, avec des sauts et un manège enthousiasmants. On peut toutefois lui reprocher un haut du corps un peu raide, une présence sculpturale un peu old school, qui lui vient sans doute de sa formation dans une ancienne république soviétique (l'Azerbaïdjan) et tranche avec le charme plus fougueux et actuel d'un Shklyarov ou d'un Kim. L'échange entre les deux partenaires reste timide, et s'il est difficile de créer un couple en une semaine, on se dit que Kontantin Zverev, Rothbart félin et bondissant et, en passant, nouveau favori de la reine Vichneva, se serait peut-être mieux prêté à la personnalité et à la danse d'Héloïse Bourdon.

A l'instar des autres représentations de ce festival, les seconds rôles étaient, chacun à leur niveau, de haute tenue et parfaitement distribués. Vladislav Shoumakov campe un Bouffon facétieux et virtuose, plus humain et puissant cependant que les bouffons auxquels on a droit d'ordinaire. Le Pas de trois de l'acte I laisse voir les progrès de Xander Parish, qui en disent long sur le travail de coaching encore mené avec bonheur par les grands théâtres russes. S'il n'est toujours pas le plus fiable des partenaires (même sur de simples soutiens comme ici, l'effort reste visible), son travail a considérablement gagné en présence, en raffinement, de même que ses lignes en élégance. Ses variations sont brillamment exécutées, avec des sauts puissants et des réceptions très propres. Il faut être un puriste pour le distinguer désormais des autres danseurs du Mariinsky. Ses deux partenaires sont quant à elles également superbes et parfaitement affûtées techniquement : Nadedja Batoeva se montre, comme toujours, vive et radieuse, tandis que Sofia Ivanova-Skoblikova se signale par sa danse bien articulée, et, plus encore, par un ballon et un petite batterie impressionnants. Nul doute qu'elle pourrait faire une magnifique Kitri dans un proche avenir.

Pensum à peu près partout ailleurs, les danses de caractère, contrepoint nécessaire à la danse académique dans les ballets de Marius Petipa, sont toujours, au Mariinsky, un grand moment, à même de procurer des jouissances comparables aux actes blancs. Si la danse espagnole est une déception inattendue du côté des garçons - deux grands gaillards puissants, mais dépourvus de la souplesse du dos que l'on attend dans les torsions caractéristiques, la danse napolitaine, menée par les deux coryphées de luxe Anna Lavrinenko et Alexei Nedviga, est un délice de raffinement et de musicalité aérienne.



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sophia



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MessagePosté le: Sam Avr 16, 2016 8:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Des photos du gala de clôture par Jack Devant (la page donne le programme détaillé et renvoie à différentes sous-galeries).


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sophia



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MessagePosté le: Mar Avr 19, 2016 7:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Belle au bois dormant (Hee Seo / Stepin)
8 avril 2016


Pour La Belle au bois dormant, on dit momentanément au revoir à la scène historique, le ballet étant désormais donné sur celle de Mariinsky-II, la nouvelle salle, reliée au bâtiment historique par une passerelle qui enjambe le canal Kryukov, véritable chef d’œuvre d'inesthétisme (situation surréaliste et tellement russe, celle-ci ne donne sur... rien, en réalité sur un mur, que l'équivalent local des monuments historiques n'autorise pas à percer). Le nouvel édifice, derrière son apparence rébarbative d'usine moderne à spectacles, n'est pourtant pas sans qualités : la salle, en bois clair, a une apparence plutôt chaleureuse et garde une configuration humaine qui imite celle du vieux théâtre, le bâtiment dispose de superbes espaces publics, agréablement aménagés (les immenses vestiaires au sous-sol intègrent même une salle où l'on peut se changer et se débotter tranquillement, de très confortables banquettes accueillent un peu partout les spectateurs à l'entracte, tandis que des vitrines disséminées permettent d'admirer des costumes de productions de ballet ou d'opéra), ainsi que d'un bar et d'un vaste restaurant, offrant une vue magnifique sur le canal et l'arrière du Mariinsky. Mais pour qui connaît le théâtre historique et y a notamment vu La Belle au bois dormant, bien sûr, la magie n'est pas complètement au rendez-vous. L'orchestre n'y résonne pas de la même manière et le fameux interlude au violon de la fin de l'acte II, joué rideau fermé (l'orchestre s'élève alors – miracle de technologie – au niveau de la scène), y est dépossédé de cette saveur hors du temps dont sont imprégnés les moindres recoins du vieux théâtre vert et blanc.

Hee Seo, principale à l'ABT, n'en est pas à sa première invitation au Mariinsky. Elle y avait déjà dansé Giselle il y a deux ans, dans le cadre du festival, aux côtés de Konstantin Zverev. Avait-elle à ce point convaincu le personnel du théâtre et/ou le public local pour qu'on la convie à nouveau ? Ou s'agissait-il avant tout de maintenir les relations diplomatiques avec l'ABT, où ont notamment pu être invités ces derniers temps Viktoria Tereshkina et Vladimir Shklyarov ? Au regard de sa prestation, bien en-deçà de ce qu'on peut attendre d'un festival qui convia jadis Alina Cojocaru ou David Hallberg à danser ce même ballet, on peut légitimement s'interroger... Hee Seo possède un visage doux, de jolies lignes et une grâce qui se prêtent naturellement au rôle d'Aurore. L'entrée de l'héroïne, qui concentre dans un temps très court une multitude de variations, dont le fameux adage à la Rose, est malheureusement émaillée de petites erreurs et de défaillances – équilibres à peine tenus, chute de pointes, manque de netteté – qui échouent à en faire l'explosion de virtuosité – signifiante - que l'on en attend, à tort ou à raison. Le seul passage un tant soit peu vibrant, et qui nous laisse espérer pour la suite, c'est lors de la diagonale de jetés en tournant de la coda, qui donne à admirer un joli saut, joyeux et conquérant. Les deux actes suivants sont heureusement moins douloureux, mais l'on ne peut pas dire qu'il y ait là quoi que ce soit de superlatif, à la hauteur du lieu et de l'événement. Bien plus que les soucis techniques ou le défaut de style, que la sophistication des danseurs locaux fait évidemment davantage ressortir (les mains maniérées et les poignets cassés paraissent là passablement incongrus), on ne perçoit à aucun moment chez cette danseuse une personnalité excitante, une incarnation sensible – l'ensemble de la prestation est terne, et c'est bien là, avant tout, que le bât blesse. Aurore n'est certes pas un rôle dramatique – davantage un rôle d'apparat, ce qui le rend peut-être d'autant plus difficile à incarner –, mais l'on en attend tout de même une évolution : l'éveil adolescent, mélange de joie inconsciente et de coquetterie, la poésie onirique de la scène de la Vision, la transformation de la jeune fille en femme. Or, entre le début et la fin du ballet, c'est comme s'il ne s'était rien passé.

Philip Stepin s'est retrouvé, à deux jours de la représentation, distribué en Prince Désiré aux côtés de Hee Seo, en remplacement de Vladimir Shklyarov (qui se réservait pour le solo de Youri Smekalov programmé pour le gala de clôture ?). On ne se formalise pas pour autant (l'invitée en revanche peut-être...), le Mariinsky est coutumier de ce genre de pratique. Shklyarov est certes un merveilleux Prince, mais honnêtement, on ne perd pas grand-chose avec Stepin, qui, avec quelques autres premiers solistes de la maison, comme Alexander Sergueiev (merveilleux dans la troisième distribution du Cavalier de Bronze) ou Andreï Ermakov (distribué dans le Pas de deux du Corsaire lors du gala Vichneva), mériterait largement d'être étoile. Vu quelques jours auparavant dans le Pas de deux des Paysans de Giselle, il fait, dans ce rôle qui opère un changement complet de registre, une démonstration vivante de ce qu'est une incarnation. Son Désiré impose, dès la belle scène automnale de la Chasse, une autorité sereine, une distance élégante, et se montre techniquement et stylistiquement impeccable. Le partenariat avec Hee Seo est correct (en-dehors d'un accroc perceptible dans un porté complexe du pas de deux du rêve, qui peut s'expliquer par le manque de répétitions), mais reste cependant assez froid – pour ne pas dire décalé. Pour comparer des situations comparables, voilà quelque chose que je n'ai jamais ressenti entre Héloïse Bourdon et Timour Askerov d'une part et Hannah O'Neill et Kimin Kim/Oksana Skorik d'autre part.

La vraie reine de cette soirée – bien plus reine que princesse, il est vrai –, ce fut à mon sens Ekaterina Kondaurova dans le rôle de la Fée des Lilas. Celle-ci a beau passer pour la « danseuse contemporaine » du Mariinsky (une étiquette certes très relative ici), celle qui a explosé dans les ballets de Forsythe du temps de Vaziev avant d'être systématiquement choisie pour être l'interprète des chorégraphes invités, sa danse conserve un lyrisme et une sérénité classiques qui se prêtent idéalement à ce rôle-clé du conte, que la version de Konstantin Sergueiev ne relègue pas au second plan. Loin d'en faire une figure mièvre et rose bonbon, malgré le mauve tendre qu'elle arbore dans ses deux tenues de scène, elle lui confère une autorité aristocratique qui n'oublie jamais la part de féerie et de rêve inhérente au ballet. Le détail amusant (ou croustillant) est qu'elle eut à lutter, lors de cette représentation, contre son propre mari-dans-la-vraie-vie, Islom Baimouradov, Carabosse grinçante et goyesque, très éloignée, elle aussi, de certains affadissements grotesquo-disneyesques auxquels peuvent parfois donner lieu les versions anglo-saxonnes du ballet.

La Belle, ballet monarchique, sait toutefois donner du pain à tous – et jusqu'aux enfants, présents avec un entrain et une élégance formidables dans la Valse des Fleurs qui ouvre le premier acte et, en nombre réduit, dans le divertissement du Petit Poucet au troisième acte (taux de mignonnerie à son comble). On admire le beau travail, à peu près égal en qualité, des Fées du prologue, parmi lesquelles on remarque notamment, pour son joli et expressif travail de bras, une nouvelle recrue, Tamara Gimadieva, dans la variation de la Fée Générosité (Miettes qui tombent). Le quatuor des Pierres Précieuses, vif et aérien, mené par Sofia Ivanova-Skoblikova (Fée Diamant) - figure que décidément l'on attend -, se révèle particulièrement enthousiasmant. Enfin, comment ne pas évoquer, dans le divertissement de l'acte III, la prestation de Maria Shirinkina ? Si elle n'a peut-être pas un potentiel d'étoile de la compagnie, elle est vraiment la plus exquise Princesse Florine que l'on puisse imaginer, nous régalant avec une danse délicieusement articulée, cristalline et rêveuse – un bijou de raffinement.

On y pense moins spontanément que pour Le Lac ou La Bayadère, mais La Belle a aussi son acte « blanc », son acte du rêve, moins spectaculaire certes – la Vision du deuxième acte. Et s'il est une image qui reste encore de cette soirée, c'est bien peut-être celle-là : les fascinantes volutes dessinées par les danseuses du Mariinsky, unies dans un même souffle automnal, les lignes tirées au cordeau qui se croisent, se recroisent, avancent en ligne droite ou s'incurvent, dans un ordre tellement parfait que la sensation d'irréalité, signifiée par le livret, apparaît là, directement sous nos yeux, palpable, enivrante. On se demande bien ce que Benjamin Millepied, présent dans la salle et pourfendeur du « papier peint », songeait à ce moment-là.



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Ambrine



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MessagePosté le: Mer Avr 20, 2016 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour tous ces fabuleux comptes-rendus du Festival qui donnent envie de se rendre au prochain.
Est-il usuellement facile d’acheter (site web ou sur place ?) les billets ou compliqué, selon le ballet, comme à l’Opéra de Paris ?


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sophia



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MessagePosté le: Mer Avr 20, 2016 1:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bayadère demain, j'espère.

Pour acheter des places sur le site, c'est très simple et même plutôt agréable, puisqu'on les choisit directement sur le plan de la salle. Attention, il y a souvent deux tarifs - un tarif pour les citoyens russes, un tarif pour les étrangers (la différence n'est pas énorme). Il faut aussi savoir que les tarifs varient selon les spectacles programmés (opéra beaucoup moins cher que ballet, Lac beaucoup plus cher que soirée mixte, etc...) et sont deux fois plus élevés durant le festival ou les Nuits blanches. Une fois l'achat effectué (procédure banale), on récupère par mail un e-billet avec un code magnétique, directement utilisable, et un certificat, qu'on peut éventuellement échanger contre un billet carton au guichet. On peut aussi acheter les billets au guichet, mais cela peut être risqué d'attendre d'être sur place. En revanche, je ne sais pas s'il y a des contingents de places ou si tout est mis en vente en même temps. Selon la nature du spectacle et/ou la distribution, on peut s'y prendre plus ou moins longtemps à l'avance. Il y a des spectacles très prisés comme Le Lac ou La Bayadère qui partent très vite, a fortiori s'il y a une distribution prestigieuse, et d'autres où l'on est à peu près sûr de trouver des places jusqu'à la dernière minute (soirées mixtes, troupes invitées...). Il faut aussi guetter les retours - il y en a (peut-être y a-t-il des heures plus stratégiques? Elena doit le savoir). Le gala Vichneva était archi-complet, il n'y a quasiment pas eu de places remises en vente dans les derniers quinze jours (j'ai dû en voir une passer, mais elle m'a échappé), en revanche, on trouvait des places jusqu'à la dernière minute pour La Belle avec Hee Seo.


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Ambrine



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MessagePosté le: Mer Avr 20, 2016 5:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci ! Le programme du Festival, au regard des autres années, est annoncé assez tardivement. J'ai le temps d'y réfléchir ... Wink


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2016 9:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le programme a été annoncé fin décembre, si j'en crois l'amorce du fil, c'était plus tôt que d'ordinaire, il me semble... Mais enfin, pour les distributions, c'est une autre affaire, il est délicat d'attendre qu'elles sortent pour se décider et organiser son voyage.


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2016 4:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Comme je le disais plus haut, notre Benji national était à Saint-Pétersbourg pour la première de son ballet, La Nuit s'achève / Apassionata, donné à l'occasion du gala de clôture. Extraits et interview (en anglais s'il vous plaît) sur Mariinsky.TV :



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Ambrine



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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2016 8:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

30 décembre pour un festival le 31 mars. Oui, c'est juste pour s'organiser.
(Programme annoncé le 26 janvier pour les étés de la danse au Châtelet).
Quant aux nuits blanches, aucune visibilité pour juin/juillet sur le site officiel du Mariinsky en cette fin avril ... Crying or Very sad


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sophia



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MessagePosté le: Jeu Avr 21, 2016 8:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ne pas se formaliser! C'est le système russe du théâtre de répertoire. En-dehors des spectacles figurant dans les abonnements et de quelques premières annoncées, les programmations sont rarement données plus d'un mois ou deux à l'avance, en tout cas au Mariinsky (au Bolchoï, c'est un peu mieux, on a maintenant l'affiche jusqu'en juillet, mais ce n'est pas foncièrement différent).
Le programme des Nuits blanches avait été donné particulièrement tard l'an dernier, si je me souviens bien.
M'enfin, on sait qu'il y aura du ballet tous les soirs ou presque. Laughing


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Ambrine



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MessagePosté le: Ven Avr 22, 2016 8:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oh mais je ne me formalise pas du tout d’autant plus que ce déplacement s’inscrira également dans une démarche touristique.
Les russes vont au ballet comme les français au cinéma où les programmes sont annoncés le mercredi pour les jours suivants. Wink
Honnêtement la distribution m’est un peu égale, ce qui compte c’est le « ballet tous les soirs ou presque ». Smile


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