La Bayadère [Opéra Bastille 17 novembre - 31 décembre 2015]

[haydn]

Pour ne heurter personne, je n'ai volontairement pas donné, dans mon compte-rendu, une liste nominative des défaillances et autres chutes ou quasi-chutes qui se sont produites au cours de la représentation d'hier, mais il fallait tout de même faire preuve de pas mal d'indulgence pour les ignorer.

Le seul que j'ai mentionné, c'est Antoine Kirscher, effectivement victime d'une glissade malheureuse au début de la variation de l'Idole dorée, mais c'était pour mieux souligner que dans son cas, c'était un pêché véniel, car il avait par ailleurs fait preuve de réelles qualités artistiques, et qu'il est probable que ceux qui le verront lors d'autres représentions découvriront en lui un interprète de grand talent (on l'avait déjà vu à l’œuvre dans La Fille mal gardée, où il avait incarné un Alain enthousiasmant).

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[paco]

Il y a très certainement beaucoup de talents en devenir au sein du corps de ballet et effectivement on peut compter sur Benjamin Millepied pour rapidement les mettre en valeur. J'espère juste qu'ils seront poussés à faire leurs preuves dans du classique et pas seulement dans du Wheeldon ou du McGregor, car une des plus grandes compagnies au Monde ne peut se permettre d'avoir des solistes qui esquivent les difficultés des grands classiques. En un mot, j'espère ne plus revoir à l'ONP des séries de DQ où on se demandait quel soir on aurait une Kitri capable d'exécuter les fouettés...

[haydn]

[GershSwing]

Vivant et travaillant à l’étranger, je ne pouvais être sur Paris plus tôt dans le mois et, a contrario d’un certain nombre de contributeurs de ce forum, je commençais ma série de Bayadère par le couple d’invités.

Pour rien au monde je n’aurais manqué la représentation du 21 et comme beaucoup l’ont décrit, je suis ressortie de Bastille dans un profond état d’émerveillement. Bien que j’ai entre-temps vu quelques très belles représentations, le dernier “choc” semblable – pourtant si différent – à l’Opéra de Paris était sur Onéguine, avec Aurélie Dupont et Evan McKie!

Je souscris entièrement aux propos rapportés; Kim Kimin fut un Solor grandiose, dont je garderai longtemps le souvenir (d’ici là, je compte le revoir!). Ses qualités techniques et athlétiques sont absolument indéniables, la félinité et l’aisance (un euphémisme!) dont il fit preuve sur scène m’ont médusée. Pour ne rien gâcher, son incarnation du guerrier fut très claire et caractérisée; on croit en son amour pour Nikiya, on comprend son dilemme lors des fiançailles avec Gamzatti et on devine le drame qui va se jouer. Ses qualités de partenaire sont évidentes, et si le couple qu’il forme avec Kristina Shapran ne m’a pas outrageusement emportée (je l’ai trouvé mieux accordé avec Héloïse Bourdon), leur retenue réciproque fut touchante.

J’attendais “Vika” en Nikiya mais Benjamin Millepied a bien fait d’avoir invité Kristina Shapran, la proposition de cette magnifique artiste m’a séduite. Sa Nikiya est sensible et spirituelle, sa danse fut incarnée, pleine de lyrisme et de poésie, avec des bras, poignets et cambrures intelligemment travaillés, nourissant le personnage et l’histoire et ne cédant jamais à des excès de mièvrerie. Lorsque, dans l’acte I, elle pria dans le temple et invoqua le feu, je n’ai jamais eu l’impression d’une danseuse faisant des incantations, sa spiritualité et ferveur furent totales.

Sophia a cependant raison en soulignant que le succès et la qualité d’une Bayadère se jouent sur un trio, et non un couple. Héloïse Bourdon fut impériale, tant dans le jeu que la danse. Bien qu’elle me semble plus Nikiya, sa Gamzatti fut très loin de la caricature de la princesse méchante et jalouse primaire, elle joua une femme altière, guidée par des principes, n’ayant pas son destin en main et dont l’honneur, la position, et la confiance bafoués se devaient d’être réparés. Quel grand pas magnifique et sa variation et fouettés furent impeccables! Tous les trois ont démontré – s’il le fallait encore – que virtuosité, élégance et sobriété peuvent faire bon ménage sans être au détriment du jeu. Egalement, l’idée que la pantomime serait dépassée et incompréhensible pour le public a été battue en brèche, pour peu qu’elle soit soignée et “vécue”!

Pour compléter cette fabuleuse soirée, de très beaux et bons fakir, idole dorée, danse indienne et ombres, en particulier Hannah O’Neill, un écrin somptueux que cette production sur la scène de Bastille, et un public chaleureux et enthousiaste, qui aurait pu applaudir plus longuemment si l’occasion lui en avait été donnée.

Changement assez radical hier soir, avec une production bien plus à la peine, des ensembles fatigués et brouillons (comme haydn, j’ai été surprise de la prestation d’Hannah O’Neill pour ne citer qu’elle, même si les jours sans arrivent à tout le monde). L’orchestre ne m’a pas non plus transportée, surtout les cuivres. En revanche, prestations vives et intéressantes pour Hugo Vigliotti, Antoine Kirscher et Charline Giezendanner, mais le fossé avec le couple principal et François Alu en premier lieu fut saisissant. Des bras souples, lyriques, et vivants pour MOB, une belle célérité aussi, elle qui campe une Nikiya très amoureuse dans l’acte I et diaphane dans le III. Les tempi très lents dans la variation du serpent ne m’ont pas autrement dérangée en cela qu’ils s’accordaient bien avec sa danse et renforçaient la plainte de Nikiya, par contre quelle lourdeur dans le pdd du voile! J’ai vraiment eu l’impression que cela les embarrassait plus qu’autre chose, en les forçant à “décortiquer” leurs mouvements.

Néanmoins, sans pour autant chercher à le faire, François Alu a écrasé la soirée. Un charisme et une facilité déconcertants, qui emportent tout sur leur passage. Dans un registre autre que Kim Kimin, il est tout autant convaincant en guerrier amoureux, dépassé par le sens du devoir et accablé par la peine. Vraiment, son Solor est unique à l’heure actuelle à Paris et vaut le detour, j’ai déjà hâte de découvrir comment il va évoluer. A mon sens, Héloïse Bourdon et lui sont tout simplement des Etoiles qui n’en ont pas le titre. On peut concevoir que Benjamin Millepied n’ait pas souhaité procéder à une nomination pour ne pas voler la vedette aux invités du soir et, dans une moindre mesure, à Isaac Hernandez, pour elle, et parce que lui a encore une marge de manoeuvre pour progresser dans le partenariat, mais j’espère qu'il ne tardera pas à les nommer, tant de talent et potentiel ne doivent pas végéter dans le corps de ballet et les second rôles ou partenaires de second plan.

Giselle et R&J leur donneront, je l’espère, de nouvelles opportunités de briller, pour peu que les Etoiles dédaignant le classique n’en occupent pas tous les rôles principaux parce qu’il s’agit de rôles “dramatiques”, “d’acteurs/trices” (je grossis le trait à dessein!). Je suis désolée d’avoir manqué les Nikiya d’Héloïse Bourdon (quel dommage!) et Dorothée Gilbert, mais je suis curieuse de voir Laura Hecquet et Hugo Marchand en fin de semaine et vous ferai un compte-rendu (sans moins détaillé).

[Imtheboy]

Il semble que je sois passé hier soir à côté de ces 'défauts'. J'étais tellement ravi de voir MOB et FA que je n'étais pas très regardant sur le reste.

[Gimi]

[CatherineS]

En 2002, MAG ne dansait que Nikiya aux côtés de Nicolai Tsiskaridze et Stéphanie Romberg. C'est la fameuse série où Eleonora Abbagnato avait fait la première de Gamzatti et avait raté ses fouettés lors de la coda du pas d'action. Elle paiera pendant longtemps cette faute technique et son titre d'étoile que beaucoup pensait qu'elle aurait rapidement. Comme quoi les temps changent

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[Gimi]

............Autant pour moi

[sophia]

Et Mémopéra n'est pas du tout à jour des distributions!

[Gimi]

[clio]

pour infos complémentaires de la saison 2001: vendredi 30 nov D Moussin/K Paquette/C M Osta
le samedi 1 dec S Zakharova/J G Bart/L Pujol

[sophia]

L'Opéra a publié trois clichés de nos invités russes :


Source : https://www.instagram.com/p/_m2Jh-taSr/

[Florestiano]

[haydn]

Ni Héloïse Bourdon, ni François Alu, ni même Hugo Marchand ne sont plus pour moi des espoirs. Ils font partie des valeurs sûres de la compagnie. F. Alu, et encore plus H. Bourdon, ont déjà un beau nombre de rôles de premier plan à leur actif, et Hugo Marchand, certes moins expérimenté que ses collègues, est tout de même Premier danseur maintenant, et a aussi déjà assuré un certain nombre de rôles principaux. Je n'ai pas trop d'inquiétudes quant à son avenir..

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[Florestiano]