La Bayadère [Opéra Bastille 17 novembre - 31 décembre 2015]

[Alvaro]

[Eva]

Je regrette de ne pas avoir cette distribution qui promet d'être fabuleuse

[Kate]

Il y a actuellement plusieurs places à vendre dans pratiquement toutes les catégories sur le site de l'Opéra pour la matinée du 6 décembre.

[NEOPHYTE]

Dimanche 29 Novembre 14h30

La Bayadère a comme toujours rempli l'Opéra Bastille.
Paris était bien vide, mais devant l'Opéra, avec des militaires bien armés et aux aguets, des portiques et du personnel en nombre pour filtrer les spectateurs, la sécurité semblait vraiment bien assurée, donc pas de stress...

Cette représentation n'était pas extraordinaire, mais pas mal du tout quand même, avec quelques très belles surprises!

J'ai adoré le corps de ballet, il a vraiment fait honneur à cette belle production.

J'ai totalement flashé sur Jean-Loup Quer dans la danse indienne, il m'a fait penser à Vladimir Shklyarov... c'est dire mon enthousiasme!

Depuis la Source, j'avais bien repéré Charline Giezendanner et là, sa danse Manou était vraiment extra!

Hannah O'Neil en Bayadère au 1er Acte ou dans le pas d'action a vraiment un beau port de bras, elle est vraiment très élégante.

Le Fakir était fascinant, il avait le feu sacré!
Antoine Monié devait danser d'après la feuille de distribution mais une dansomaniaque ( Nikiya) a corrigé: c'est Hugo Vigliotti qui l'a remplaçé!

Même si je préférerais plus de bravoure, j'ai trouvé que la danse de Josua Hoffalt était élégante et ciselée, les portés étaient très bien.

J'ai beaucoup aimé le Grand Brahmane de Yann Saiz, il "en jette", il a beaucoup de présence et en plus, "il parle avec les mains".

C'est le point faible, à mon sens, de la Bayadère d'Amandine Albisson, les bras sont muets, le haut du corps ne bouge pas comme celui d'une danseuse indienne.....

La Gamzatti de Valentine Colasante a très bien fouetté mais je n'ai pas été totalement emballée.

Et à la baguette, Fayçal Karoui a beaucoup donné de sa personne,
il est très investi et sa direction d'orchestre est calée sur les danseurs et la chorégraphie,
et c'est très réussi!

Juste une petite déception, car Héloïse Bourdon n'a pas dansé....j'imagine qu'elle répète avec son nouveau partenaire....

[Elisa]

Mon sentiment sur la représentation que je viens de voir (distribution Albisson - Hoffalt - Colasante). Pardonnez mon imprécision, je débute en matière de compte-rendu de ballet

J'ai beaucoup aimé la Nikiya d'Amandine Albisson. Son personnage évolue tout au long du ballet, je l'ai trouvé très présente et crédible dans l'histoire qu'elle nous racontait. Plusieurs fois, ses variations m'ont donné la chair de poule, j'étais scotchée. J'aurai l'occasion de voir 2 autres distributions pour ce ballet donc je pourrai comparer avec d'autres ballerines mais son travail (en particulier le haut du corps et la théâtralité) m'a semblé très abouti.

Son partenariat avec Josua Hoffalt fonctionne bien également. Le couple paraît stable, il y a de la communication entre eux et Josua Hoffalt parvient parfaitement à mettre en valeur sa danseuse.

Valentine Colasante a su rendre intéressante sa Gamzatti. Je ne suis pas une grande fan de cette danseuse mais là encore j'ai cru à l'histoire qu'elle me racontait, en particulier dans le 1er acte. Elle choisit de jouer une Gamzatti très hautaine et froide et dans la scène de la dispute avec Nikiya, ça marche. En revanche, je ne retrouve pas dans son personnage le côté "princesse" auquel on pourrait s'attendre et cela se voit dans l'acte 2. Sa danse paraît solide mais juste solide, il y a manque ce petit quelque chose qui fait que l'on comprend tout de suite que Gamzatti est issue d'une caste supérieure à toutes les autres.

Un mot sur les solistes: j'ai beaucoup aimé l'Idole Dorée de Pierre-Arthur Raveau (j'avais essentiellement choisi cette distribution pour lui). Quel plaisir de le revoir sur scène!
Parmi les autres solistes, je retiens également lla Manou de Charline Giezendanner et la 1ere Ombre de Marion Barbeau, très délicate.
La descente des Ombres était très réussie, la coordination quasiment parfaite, chapeau au corps de ballet!

Une dernière chose: je m'attendais à voir Héloise Bourdon en 3eme Ombre et ce n'est pas elle qui a dansé. Savez-vous pourquoi et savez-vous qui l'a remplacé (je pense à Fanny Gorse mais j'ai un doute...)? J'espère en tout cas qu'Héloise Bourdon n'est pas blessée...

[nikiya]

[sophia]

C'est de toute façon aberrant de maintenir dans le corps de ballet d'une série - et sur une multitude de demi-solos - des gens qui préparent par ailleurs des rôles principaux (deux de surcroît).

[nikiya]

[NEOPHYTE]

[Skywie]

J'ai beaucoup aimé aussi la représentation d'hier après midi ! savez vous qui a remplacé Héloïse Bourdon ?

[nikiya]

C'était Fanny Gorse.

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Je danse par passion,et elle me nourrit amplement.

[dounits]

Très belle après-midi ("matinée") en effet.
Le partenariat entre J. Hoffalt et A. Albisson fonctionne très bien, ce pauvre Solor ayant l'air bien malheureux de ne pas pouvoir épouser celle qu'il aime. Une très belle danse du serpent (très beau solo de violoncelle), Nikiya semblait résignée, parfois abattue. Le physique d'A.Albisson correspond tout à fait - pour moi - à ce rôle (me rappelant ce genre de lignes fines et musclées d'I. Guérin) et sa technique est très propre, même si j'aurais apprécié plus de moëlleux dans le dernier acte (descentes de pointes).
La variation de 2ème acte de Solor m'a très agréablement surprise. Lignes nettes, belle amplitude, j'ai trouvé J.Hoffalt très à l'aise (je comparerai avec M. Heymann que je verrai jeudi).
Quant à Gamzatti, je dois dire que j'ai été tout à fait convaincu par V. Colasante. En effet, elle a un physique un peu compact qui ne met pas spécialement en valeur le côté "princesse" mais j'ai beaucoup aimé son jeu assez autoritaire et sans pitié. La confrontation avec Nikiya dans le deuxième tableau marchait bien. Techniquement, c'était très propre et solide (et c'est ce que j'attends de ce rôle où j'ai déjà pu voir des artistes se râter...), les fouettés donnant l'impression d'être exécutés sur la largeur d'une chaise !
Petite déception pour moi pour l'idole dorée. P-A Raveau avait l'air un peu crispé. Il faut dire que le tempo m'est apparu particulièrement lent et lourd. Comment pouvait-il se sentir transporté ?? D'ailleurs, je me suis fait plusieurs fois cette réflexion sur les tempi qui me paraissaient parfois vraiment poussifs (notamment la descente de l'acte 3). Mais peut-être n'est-ce qu'une déformation de mes souvenirs.
Mention spéciale à la danse indienne qui a dégagé une superbe énergie pour le coup (l'appel de la grosse caisse me met de toute façon tout de suite dans l'ambiance à chaque fois!).
En résumé, un trio très équilibré, solide. Un très beau corps de ballet (excepté quelques lignes douteuses dans l'acte 2), surtout dans l'acte 3. La pauvre S. Mallem avait toutefois l'air bien fatiguée à la fin du défilé d'arabesques et on la comprend !

[sophia]

Un beau portrait d'Isaac Hernandez, paru en août dernier dans l'Evening Standard : Isaac Hernández: the hottest ballet boy to hit London since Carlos Acosta - sic! - espérons en tout cas qu'il vienne réveiller un peu cette Bayadère parisienne bien endormie.

[Entrechat 4]

Je me lance dans la critique de la soirée du 3 décembre. C'est la première fois, alors de l'indulgence SVP ! Quoiqu'en dise certaine (cf l'interview de Sylvie Guillem dans Télérama), j'aime bien ce ballet qui nous transporte complètement ailleurs, dans l'espace et dans le temps. En ce moment, j'en ai bien besoin.
J'ai trouvé les pantomimes très bien, pas du tout ennuyeuses. Le CDB est bon, même si certains placements sont bien hasardeux (peut-être des remplacements de dernier moment). L'idole dorée de François Alu était très bien. Ca fait plaisir de voir tous ces sauts et tous ces tours, j'aime la virtuosité ! La danse Manou de Melle Saint-Martin était très charmante, les deux élèves de l'école de danse ont bien tenu leur rôle. Au troisième acte, les ombres sont superbes.
Melle Guérineau était parfaite dans sa variation de la deuxième ombre et elle a été très applaudie. Quelle technique ! Les deux autres ombres, Melles Barbeau et Colasante, ont été très bien aussi.
Pour les rôles principaux, Mathias Heymann a été un bon Solor, mais pas un bon partenaire : les variations seules étaient tout à fait correctes mais en revanche, je ne l'ai pas trouvé très amoureux, ni de Nikiya, ni de Gamzatti. Peut-être que cette histoire ne l'a pas aidé : il jure fidélité à l'une puis épouse l'autre, mais il ne prend soin ni de l'une ni de l'autre. Il peine à les soulever et les portés sont périlleux, surtout pour Melle O'Neill (qui de loin paraît plus grande que lui). Il a même trébuché sous le poids à un moment (quelle élégance!) et j'ai eu peur qu'ils tombent. Pour Melle Gilbert, il s'en sort un peu mieux car elle est sans doute plus légère, mais cela reste laborieux et même dans l'acte blanc, on n'a pas de sensation de légèreté. Il les guide mal dans les pirouettes et elles donnent l'impression de ne jamais être sur leur axe.
J'ai bien aimé la Gamzatti de Melle O'Neill, qui fait bien le job, et la Nikiya de Melle Gilbert est très touchante dans la variation du deuxième acte, avec de très beaux bras et des équilibres incroyables. Seuls ses développés à la seconde m'ont paru coincés et pas lyriques du tout, pas à son niveau habituel, peut-être a-t-elle une blessure ?
Dans l'ensemble une bonne représentation mais un très gros doute sur ce partenariat.
Un petit mot à propos des programmes. Pour les deux derniers spectacles auxquels j'ai assistés, j'ai trouvé qu'ils se sont bien améliorés : plus de photos, de scène et de répétition, plus d'articles. Celui de la Bayadère vaut vraiment la peine.

[alila]

Je me lance dans un petit commentaire de cette matinée avec Héloise Bourdon, Isaac Hernández et Ida Viikinkoski.

Globalement superbe, malgré le peu de temps de répétitions, une belle alchimie s'est construite entre Héloise Bourdon et Isaac Hernández. Ce dernier à un jeu de scène très expressif, et il a du répondant chez toutes ses partenaires. Héloise Bourdon était très digne dans le rôle de la danseuse sacrée, avec des très beaux moments, surtout dans les pas de deux (présence du super partenaire?), bien que au tout début elle semblait un peu traqueuse (légères hésitations lors de la 1ere variation). J'étais un peu déçue par sa variation de l'acte des fiançailles, c'était sobre, elle nous a offert des superbes équilibres sûrs et avec la musique, elle n'a pas autant joué sur les moelleux des bras et des cambrés, après c'est un choix. (Personnellement je trouve que cette variation permet justement d'exprimer la tristesse par des mouvements amples de tout le corps et la musique est là pour cela, sinon c'est juste 4 temps pour lever deux bras au dessus de la tête...)

Isaac Hernández est charmant, bondissant et virevoltant à souhait (merveilleux manège d'assemblées en tournant, hé les mecs de l'opera, c'est pas si dur, hein!). Si au début son guerrier Solor fait preuve de beaucoup de virilité et d'autorité dans la scène du Fakir (Pablo Legasa très bien dans le rôle), il passe très vite en mode fou amoureux de Nikiya dans le pas-de-deux du premier acte. Et ensuite c'est le désarroi, dès l'annonce de ses fiançailles avec Gamzatti par le Rajah, son Solor se transforme en impuissant, la tête baisse, le regard perdu, il est complètement dominé par Gamzatti, et ne sais absolument pas quoi faire pour s'en sortir, il semble tétanisé par la peur de sortir des règles de cette société indienne contraignante, il se lâche en désespoir à la mort de Nikiya. Seul hic, ce parti pris d'interprétation semble le plomber un peu dans sa danse, qui exprime aussi ce spleen, en manquant à mon avis d'attaque, même s'il est absolument impeccable dans tout ce qu'il fait.

Ida Vikinkoski dansait là, si je ne me trompe pas, son premier grand rôle. Côté interprétation, elle fait juste à mes yeux, sa Gamzatti est autoritaire, sûre de son pouvoir et lance des regards absolument noirs vers Nikiya, sans faire dans la méchante caricaturale. Côté technique, je crois que Millepied l'a desservie en lui donnant un rôle si difficile pour un départ. Si elle assure bien, ça se voit quand même trop l'effort (notamment fouettés à l'italienne), je pense peut-être dû à la fatigue aussi de nombreuses répétitions avec le nouveau partenaire, et contrairement à Heloise Bourdon le courant ne semble pas être si bien passé avec Isaac Hernandez (en même temps l'histoire du ballet ne s'y prête pas...). Et si cette version de la variation de Gamzatti continue d'être une horreur à mes yeux, alors que j'adore tout le reste de la production, Ida Vikinkoski nous a quand même offert un régal de la diagonale des pirouettes attitudes absolument parfaites, voyageant avec précision et musicalité (bizarrement le seul morceau qui reste de la variation d'origine).

Emmanuel Thibault était, bien sûr, magnifique dans l'idole doré, avec juste un petit déséquilibre à la fin d'une pirouette, que je pardonne complètement. Sa technique continue d'être limpide et précise. Dommage qu'on ne fasse encore et toujours appel à lui que dans ces rôles secondaires, dommage d'autant plus qu'il me semble qu'il prendra bientôt sa retraite alors qu'il pourrait encore nous enchanter dans beaucoup de rôles.

Et sinon, la compagnie fait toujours quelques merveilles (Djampo, danse indienne, pas d'action, mazurca des guerriers indiens) et toujours des petits couacs qu'on n'arrive pas à comprendre (ombres tremblantes, bizarreries dans les valses), mais on retient une belle prestation, bien applaudie par les enfants (c'était leur matinée de rêve).