Dansomanie Index du Forum
Connexion S'enregistrer FAQ Liste des Membres Rechercher Dansomanie Index du Forum

La Bayadère [Opéra Bastille 17 novembre - 31 décembre 2015]
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 15, 16, 17 ... 28, 29, 30  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
rodolphe



Inscrit le: 29 Sep 2015
Messages: 25

MessagePosté le: Mar Nov 24, 2015 1:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un compte rendu à lire sur Altamusica : http://www.altamusica.com/danse/document.php?action=MoreDocument&DocRef=5800&DossierRef=5320


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Mer Nov 25, 2015 1:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Avant les comptes-rendus à lire sur Dansomanie d'ici à demain :










_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Mer Nov 25, 2015 5:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Retour donc sur la représentation d'hier soir, qui était pour moi l'occasion de découvrir la seconde distribution - à un rôle près, c'était à nouveau François Alu et non Pierre-Arthur Raveau qui incarnait l'Idole dorée.

Je ne peux que regretter que Josua Hoffalt n'ait pas été associé à Dorothée Gilbert, avec qui il forme un duo remarquable. M. Hoffalt a été fidèle à sa réputation d'excellent partenaire. Il n'a pas ménagé ses efforts pour présenter "sa" Nikiya, Amandine Albisson, au public sous le meilleur jour possible, et ne s'est jamais abusivement mis en avant. Josua Hoffalt a de la présence, et ses qualités de partenariat mentionnées plus haut le font apprécier tout particulièrement dans les pas de deux. Dans les variations de virtuosité pure, en revanche, on pourra préférer un Mathias Heymann, à la technique plus aboutie. D'ailleurs, comme on pouvait s'y attendre, M. Hoffalt a remplacé les double-assemblés de sa variation du III par un manège de coupés-jetés moins risqué.

Si Amandine Albisson a de l'allure et de la prestance, son refus (délibéré?) de tout lyrisme suscite quelques interrogations. Le problème était particulièrement flagrant dans la Variation du Serpent, qui perdait son sens dans la narration : la belle esclave est censée exécuter une danse sensuelle, lascive presque, pour "allumer" Solor et le détourner de ses projets matrimoniaux avec Gamzatti. Là, la danse de Nikiya était si chaste qu'elle semblait vouloir dire "mais reste donc avec ta princesse, Solor". Et l'on ne peut s'empêcher de penser que le tempérament impérieux, autoritaire, d'Amandine Albisson aurait davantage convenu à Gamzatti. Gamzatti est loin d'être un rôle secondaire, mais étrangement, aucune étoile n'y a été distribuée pour cette reprise.

Valentine Colasante s'est, elle, honnêtement acquittée de sa tâche. Si elle ne possède pas naturellement le port altier qui sied à une princesse - rappelons que Gamzatti est une aristocrate de haut rang, issue des castes supérieures, rendue folle de jalousie par les avances que fait Nikiya à Solor, son fiancé, et non une quelconque virago - elle a su néanmoins s'investir dans son personnage et donner l'illusion d'y croire. Sur le plan technique, sa série de fouettés (20 tours) au second acte était bien troussée, et plutôt mieux assurée que celle de Hannah O'Neill le soir de la première (Mlle O'Neill possède en revanche le physique adéquat, et j'attends de la revoir pour me faire une opinion plus précise, car la représentation, au lendemain des événements tragiques du 13 novembre, s'est déroulée dans une atmosphère de tension très particulière).

Les trois Ombres, incarnées respectivement par Marion Barbeau, Eléonore Guérineau et Héloïse Bourdon étaient de bon niveau et conformes à ce qu'on est en droit d'espérer de l'Opéra de Paris. Ma préférence personnelle allait à Héloïse Bourdon, justement pour ses qualités lyriques. Eléonore Guérineau s'est à nouveau comportée en brillante technicienne, mais l'effort était un peu trop perceptible, en regard de l'évanescence supposée du "personnage" (qu'on me pardonne cet abus de langage pour un spectre présumé immatériel).

Satisfecit également pour Fanny Gorse et Jérémy-Loup Quer dans la terrible danse indienne, très énergiques et engagés en dépit (ou à cause?) de l'épouvantable musique commise ici par Minkus. Antonin Monié (masqué) s'y est également révélé particulièrement adroit en matière de lancer et de récupération de tambour).

On peut d'ailleurs s'interroger sur la signification de cette danse, l'action de La Bayadère se situant en Inde, et non pas en Amérique. Car là, il s'agit clairement d'Indiens d'Amérique dont il s'agit (les censeurs prompts à traquer toute apologie supposée du colonialisme ont ici oublié de manier les ciseaux, comme pour les négrillons). Petipa et Minkus ont-ils simplement voulu faire un clin d’œil à la célèbre bévue de Christophe Colomb, qui découvrit l'Amérique en se croyant arrivé aux Indes?

Fakir : Commentaire caduc puisque apparemment c'était, contrairement aux indications du programme, Hugo Vigliotti qui dansait.

La Manou enjouée de Charline Giezendanner n'appelle pas de réserves.

La toujours merveilleuse Descente des Ombres a été bien exécutée par le corps de ballet, qui, de manière générale, soigne mieux l'acte blanc - il est vrai plus réussi tant sur le plan chorégraphique que musical - que les deux premières parties. Une chute a d'ailleurs été à nouveau à déplorer au II, et Valentine Colasante elle-même a rattrapé une glissade de justesse.

Ces incidents répétés - et qui surviennent quasiment à chaque reprise de La Bayadère - ont d'ailleurs une explication, que m'avait donné il y a quelques années une étoile de l'Opéra de Paris :

Les maquillages très importants utilisés pour certains rôles (Fakirs, Esclave, Indiens, et évidemment l'Idole dorée) provoquent, au fil du spectacle, des dépôts qui transforment le plancher de la scène en véritable savonnette, et rendent, surtout aux deuxième acte, les évolutions des danseurs passablement périlleuses. Comme il n'y a aucun changement de décor effectué à rideau fermé, il est impossible de nettoyer le sol avant la pause qui précède l'acte des Ombres.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/


Dernière édition par haydn le Mer Nov 25, 2015 8:18 pm; édité 3 fois
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1796

MessagePosté le: Mer Nov 25, 2015 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Désolée de vous contredire mais c'est bien Hugo Vigliotti qui interprétait le fakir hier soir. Antonin Monié était dans la salle...


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Mer Nov 25, 2015 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Autant pour moi alors et mes excuses aux deux, Antonin et Hugo. Embarassed Embarassed

Ce qui veut dire aussi qu'on peut être influencé par des a priori.

En voulant recopier le texte initial ici pour ne pas "polluer" le compte-rendu ci-dessus j'ai fait une fausse manœuvre et je l'ai effacé accidentellement.

En substance, je disais qu'Antonin Monié avait beaucoup de ballon et d'aisance technique mais qu'il me paraissait moins inventif que Hugo Vigliotti sur le plan théâtral.

J'en conclus que mon jugement a pu être biaisé par l'identité supposée du danseur.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Joelle



Inscrit le: 06 Avr 2013
Messages: 882

MessagePosté le: Mer Nov 25, 2015 9:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jonquille a écrit:
Désolée de vous contredire mais c'est bien Hugo Vigliotti qui interprétait le fakir hier soir. Antonin Monié était dans la salle...


c'est bien ce qu'il m'avait semblé... Wink

De plus S.K. Dayanova était indiquée sur le programme, mais elle n'a finalement pas dansé.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jonquille



Inscrit le: 22 Avr 2005
Messages: 1796

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 12:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pourtant il me semble l'avoir vue danser parmi les bayadères. En revanche Marie-Solène Boulet a été remplacée par Caroline Osmont.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 12:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Là je n'osais plus m'avancer à cause de la boulette sur le Fakir, mais je suis quasi certain d'avoir vu Sarah Kora Dayanova sur scène, comme Jonquille.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 12:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et en ce qui concerne le fakir, je vais tout de même me renseigner, car j'ai toujours un doute et ça m'étonne quand même que pour un rôle relativement significatif, l'Opéra n'ait pas fait d'annonce pour informer le public du changement de distribution.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 1:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Confirmation c'était bien Hugo Vigliotti et pas Antonin Monié. On peut tout de même regretter qu'aucune annonce n'ait été faite pour le public.



_________________
Un petit "j'aime" sur la page Facebook de Dansomanie : http://www.facebook.com/Dansomanie/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Joël



Inscrit le: 11 Avr 2010
Messages: 112

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 1:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Si Amandine Albisson a de l'allure et de la prestance, son refus (délibéré?) de tout lyrisme suscite quelques interrogations. Le problème était particulièrement flagrant dans la Variation du Serpent, qui perdait son sens dans la narration : la belle esclave est censée exécuter une danse sensuelle, lascive presque, pour "allumer" Solor et le détourner de ses projets matrimoniaux avec Gamzatti. Là, la danse de Nikiya était si chaste qu'elle semblait vouloir dire "mais reste donc avec ta princesse, Solor". Et l'on ne peut s'empêcher de penser que le tempérament impérieux, autoritaire, d'Amandine Albisson aurait davantage convenu à Gamzatti. Gamzatti est loin d'être un rôle secondaire, mais étrangement, aucune étoile n'y a été distribuée pour cette reprise.

Autant dans la distribution Gilbert/Heymann/O'Neill, il n'y avait pas tellement de reproches à faire à chaque danseur individuellement alors que globalement les duos ne fonctionnaient pas vraiment ; autant, dans la distribution Albisson/Hoffalt/Colasante (que j'ai vue le 19 avec Pierre-Arthur Raveau dans le rôle de l'Idole dorée), c'était plutôt le contraire ! Dans le premier acte, j'ai apprécié le regard d'Amandine Albisson quand elle levait la main gauche sur le côté (cela fait d'ailleurs partie des grands principes de la danse indienne "Là où va la main va le regard, etc."). (Je me suis aussi amusé à constater à quel point cette pose caractéristique [qui n'a pas grand'chose d'indien] était utilisée dans la pantomime des autres personnages, en particulier la servante, pour faire référence à Nikiya...) Surtout, dans les duos, Hoffalt semblait porter sans effort Albisson et leurs échanges de regards donnaient du sens à leur interprétation. Contrairement à vous, j'ai apprécié la "Variation du serpent". Dans cette variation, le plus beau moment a été pour moi le passage exécuté au sol (et répété deux ou trois fois). Il y avait là un remarquable travail d'interprétation, une utilisation intéressante des dynamiques dans les mouvements de bras et du corps (là où Dorothée Gilbert que j'ai pourtant appréciée aussi exécutait la chorégraphie de façon un peu plus "mécanique").
Dans la "danse indienne" (qui peut faire vaguement penser à de la bhangra, quoique les costumes des hommes fassent effectivement davantage penser aux Indes occidentales), j'ai trouvé Fanny Gorse très bien, mais je garde une petite préférence pour Sabrina Mallem (dont le pied a une jolie trajectoire presque circulaire dans ses grands battements).


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web du posteur
Swann



Inscrit le: 24 Mar 2007
Messages: 193

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 11:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Comme Joël, j'étais à la soirée du 19 et ce soir-là, la variation du serpent était le meilleur moment d'Amandine Albisson. Elle arrivait à exprimer une émotion intense et juste pendant que Gamzatti maîtrisait l'attention de Solor avec une main de maître.
Le 1er acte s’était pourtant bien étiré en longueur, entre Solor qui peinait à se positionner en guerrier, et un manque de conviction général. Peut-être était-ce encore le contexte particulier qui donnait tant de mal aux interprètes. L'éclairage me paraissait très approximatif. On était loin des fastes de l'époque Noureev !


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Joelle



Inscrit le: 06 Avr 2013
Messages: 882

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 12:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Là je n'osais plus m'avancer à cause de la boulette sur le Fakir, mais je suis quasi certain d'avoir vu Sarah Kora Dayanova sur scène, comme Jonquille.



Rectification : Je croyais l'avoir vue parmi les Ombres, mais l'intéressée m'a dit que non.
En revanche, je pense qu'elle a bien dansé dans les Bayadères à l'Acte I.



et pour ajouter brièvement mes impressions de mes deux soirées Bayadère (17 nov et 24 nov) jusqu'à présent : le monde n'est vraiment pas parfait Laughing Deux superbes solistes le 17 nov mais qui ont du mal à danser ensemble, et un très bon partenariat le 24 nov, mais pas vraiment d'étincelles en solo...
En revanche, je signe toujours pour le fan-club de l'Idole Dorée (F. Alu sur les deux dates) !


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 1:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Décidément, l'extase semble encore loin, même si, de la première à la deuxième distribution, les raisons du scepticisme sont différentes, voire, à certains égards, opposées.

Dorothée Gilbert, transcendée, avait su s'emparer du rôle de la danseuse sacrée, en le portant, dans le second acte, au paroxysme du tragique. Ce n'était pas tout à fait l'Ombre rêvée dans le dernier acte, mais sa prestation n'en restait pas moins admirable - quoique solitaire - par l'accomplissement artistique dont elle témoignait. Amandine Albisson n'en est certes pas au même moment dans sa carrière d'étoile. Néanmoins, sa distribution en Nikiya - plutôt, comme le souligne Haydn, qu'en Gamzatti (rôle confié désormais à des danseuses de moindre rang - c'est désolant!) - peut susciter des interrogations légitimes. Il y a certains "attendus" - comme on dit - techniques et/ou stylistiques dans le ballet classique, auxquels une présence et un sens du drame aiguisé ne peuvent malheureusement suppléer s'ils viennent à manquer : Kitri doit pouvoir sauter, Odile fouetter, Giselle paraître à la fois terrienne et éthérée, Nikiya faire montre d'un certain lyrisme, lequel passe par des "bras". Une dimension à mes yeux essentielle dont la représentation (celle du 24) est résolument délestée. L'entrée d'Amandine/Nikiya apparaît ainsi d'emblée bien trop terre-à-terre, et les poses dans le solo du temple, puis dans le pas d'esclave, peinent à évoquer en quoi que ce soit l'image de la danseuse sacrée, tout à la fois souple, serpentine et sculptée (plutôt que sculpturale), telle un bas-relief. Le solo de l'acte II est un mystère non résolu. Le défaut de sensualité, résolu en chasteté, n'est pas une gêne ni un contre-sens en soi, s'il est compensé par une option mélodramatique, tragique, voire mystique. Or, l'ensemble manque de direction, et surtout de souffle. Seule la mort surgie du panier a ce qu'il faut de violence, de rage, de naturalisme presque, pour convaincre - un peu tard.

Il est de bon ton, chez les puristes, de reprocher à Josua Hoffalt ses aménagements chorégraphiques dans la variation de l'acte III. A vrai dire, cela m'importe peu (les variations sont "libres" au Mariinsky - tous les Solor n'ayant pas les capacités circassiennes - ce n'est pas un reproche - d'un Kim, d'un Sarafanov ou d'un Shklyarov - so what? - et je trouve bien ridicule cette sacralisation des "versions", comme si elles faisaient "oeuvres" à part entière). Bref, je préfère voir un danseur réussir ce qu'il fait que se planter lamentablement sur un manège, d'autant que nul n'ignore que Josua Hoffalt est un excellent danseur - quoique certainement pas de bravoure (il n'en a ni la puissance ni la gravité) - et l'une des rares étoiles maison à tenir encore le coup dans le répertoire classique. La pantomime et les parties proprement Noureev, comme le grand solo romantico-idéaliste à l'ouverture de l'acte III, le montrent ainsi plus à son avantage que les variations héroïques du II et surtout du III. Le manège substitut est, hélas, un brin riquiqui - on sait bien que l'on devra attendre Kim pour le grand spectacle. Son sens du partenariat - cette attention de tous les instants portée à ses ballerines, qui participe pleinement de la narration - éclate en revanche dans les duos, tous parfaitement en place, même si le couple Albisson / Hoffalt n'est pas d'une alchimie formidable. Josua Hoffalt sait surtout parfaitement rendre à travers sa danse et son jeu les ambivalences du héros romantique, à l'autorité, plus siegfriedienne que proprement guerrière et orientale, traversée tantôt par le doute et le remords, tantôt par l'élan idéaliste.

Dans le rôle de la princesse trahie, Valentine Colasante n'a pas la majesté ni le charisme d'Hannah O'Neill, mais elle croit indéniablement en son personnage et l'on a envie d'y croire avec elle, de lui dire "vas-y!". Sa pantomime est encore un peu timide (je ne l'ai absolument pas trouvée carnassière, comme je le craignais), mais l'élan - ou l'intonation - est juste. Sa danse, en revanche, déçoit davantage : l'ensemble est propre, mais un peu trop précautionneux, et la variation manque surtout de brio et de puissance.

Plus que du corps de ballet, pas toujours bien en place (notamment dans l'acte I, où l'on a assisté à une chute parmi les Kshatryas), le meilleur est venu, une fois de plus, de quelques seconds rôles : François Alu dans l'Idole dorée, ou les Ombres, toutes excellentes, même si je garde une préférence pour celle, à la fois aérienne et admirablement articulée, d'Eléonore Guérineau, qui y donne vraiment de sa personne.


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Danseur en bleu



Inscrit le: 08 Juin 2014
Messages: 53

MessagePosté le: Jeu Nov 26, 2015 7:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d'accord avec sophia pour cette représentation du 24. Amandine Albisson était belle à regarder, mais est restée la femme en bleu du dernier spectacle de Robbins (dans lequel je l'avais adorée).
J'ai trouvé Valentine Colasante vraiment trop timide par contre. Elle n'a jamais réussi à me faire ni comprendre son personnage, ni même le détester pour son offrande empoisonnée.
Eléonore Guérineau, Héloïse Bourdon, Charline Giezendanner et Hugo Vigliotti auront aussi su capter toute mon attention. Peut-être même plus qu'un François Alu dont j'attendais peut-être trop (je garde en mémoire l'Idole d'Emmanuel Thibault, certes, vue uniquement en vidéo...).

Autrement, j'ai une question, puisque vous évoquez Kim Kimin: il était un moment question d'une petite blessure (en Chine si mes souvenirs sont bons). En savez-vous plus? Sa venue à Paris est-elle maintenue?


Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Dansomanie Index du Forum -> Tout sur la danse Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Aller à la page Précédente  1, 2, 3 ... 15, 16, 17 ... 28, 29, 30  Suivante
Page 16 sur 30

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous pouvez voter dans les sondages de ce forum


Nous Contacter
Powered by phpBB © phpBB Group
Theme created by Vjacheslav Trushkin
Traduction par : phpBB-fr.com