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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Jeu Oct 01, 2015 8:18 am Sujet du message: |
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Critique dans Les Echos.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Oct 01, 2015 8:51 am Sujet du message: |
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Apparemment, le lien donné par sophia sur l'article du Financial Times ne fonctionne plus.
Il semble, en dépit de son hypermédiatisation, actuellement de bon ton de s'en prendre à Benjamin Millepied, et les critiques concernant Clear, Loud, Bright, Forward paraissent souvent assez tièdes. Il est vrai que le choix d'un titre américain aux allures d'injonctions d'un adjudant des Marines - et dont on cherche désespérément le rapport avec la chorégraphie - a pu indisposer. Gaffe diplomatique d'un Directeur de la danse déjà suspecté d'avoir peu d'affinités avec le ballet français, au profit d'une américanophilie trop affichée?
Clear, Loud, Bright, Forward, sans être un chef d’œuvre appelé à faire date dans l'Histoire, n'en est pas moins une pièce efficace, très représentative de l'activité créatrice de Benjamin Millepied, en dépit - ou à cause? - des nombreuses références balanchiniennes qu'elle contient, notamment ces poses statiques qui font le bonheur des photographes de presse. Au fil des représentations, l'ouvrage se rode et l'interprétation gagne en homogénéité. Certaines personnalités n'en ressortent pas moins : Léonore Baulac, Éléonore Guérineau, Marion Barbeau, Letizia Galloni et Laurène Lévy dominent la scène les unes par leur plastique impeccable (Mlles Baulac, Barbeau), les autres par leur vivacité (E. Guérineau) ou leur laxité (L. Galloni et surtout L. Lévy, une vraie contorsionniste). Comme souvent chez Balanchine - qui semble constituer LA référence ultime de Benjamin Millepied -, les hommes (même si certains tels marc Moreau ou Hugo Marchand se distinguent du lot) sont plus ou moins cantonnés à un rôle de faire-valoir. Clairement, c'est la beauté des lignes féminines qui est ici mise en valeur, magnifiée par une scénographie astucieuse. Le point le plus faible de l'ouvrage demeure la musique, Nico Muhly souffrant du voisinage avec Prokofiev et Tchaïkovski, qui occupent respectivement les seconde et troisième parties de soirée.
La distribution d'Opus 19 / The Dreamer nous a permis de revoir les protagonistes de la Première, Amandine Albisson et Mathieu Ganio. Le couple sera sans doute difficile à surpasser (de toutes façons, suite à des blessures diverses, c'est ce couple qui assurera finalement la quasi-totalité des représentations), et l'osmose entre Jerome Robbins et M. Ganio est parfaite.
Dans la fosse, les deux "Konzertmeister" de l'Orchestre de l'Opéra National de Paris, Maxime Tholance et Frédéric Laroque alternent en tant que solistes du Concerto pour violon opus 19 de Prokofiev. Le hasard a voulu que nous tombions deux fois sur Frédéric Laroque, impeccable hier soir et qui semble avoir gagné en assurance depuis la première (la partition est lion d'être évidente à maîtriser sur le plan technique, même pour des musiciens aguerris). L'orchestre lui aussi prend manifestement du plaisir, dans Prokofiev mais aussi dans Tchaïkovski, très bien dirigé par le jeune maestro Maxime Pascal : sérieux et brio sont au rendez-vous, et pour une fois qu'un chef - à l'Opéra de Paris du moins - traite la musique de ballet avec respect, ne boudons pas notre plaisir. Espérons que la direction de la Grande boutique ait la bonne idée de conclure d'autres contrats avec lui.
L'intérêt de Thème et Variations était pour moi la découverte d'un couple de solistes, Valentine Colasante et François Alu, dans les rôles principaux. Les deux artistes, qui ont déjà travaillé ensemble à plusieurs reprises, ne sont pas, sur le plan de la morphologie, des "balanchiniens" tels qu'on se les représente habituellement - longilignes, élancés. Et pourtant, une Ashley Bouder ou un Edward Villella, qui présentent des caractéristiques analogues, ont été de grands interprètes des ballets de Mr. B. Faisons donc fi des préjugés.
François Alu, chouchou d'une bonne partie du public, nous a servi le numéro de virtuosité espéré, avec des doubles tours en l'air parfaits, et toujours ce ballon, cette énergie qui font vibrer les foules, et auxquels on n'était pas toujours habitué à l'Opéra de Paris. A ses côtés, Valentine Colansante a plutôt bien tenu son rang. Certes, les sauts mériteraient davantage d'ampleur, les mouvements pourraient gagner en "largeur", mais sa danse était propre, pétillante, plus libérée que celle de Laura Hecquet, où le stress était parfois trop perceptible (même si les moyens de cette dernière sont, dans l'absolu, supérieurs). Et là, on avait vraiment ces bulles de champagne (californien?) qui font le prix des chorégraphies américaines de Balanchine.
Deux remarques accessoires :
1) Si le premier entracte, qui sépare Clear, Loud, Bright, Forward d'Opus 19 / The Dreamer est indispensable pour des raisons techniques (l'installation vidéo nécessitée par la pièce de Millepied est complexe à démonter), le deuxième, entre Opus 19 / The Dreamer et Thème et Variations est lui parfaitement inutile, et repousse au-delà du raisonnable la fin du spectacle, qui débute déjà systématiquement en retard, le temps nécessaire pour évacuer la salle après le "happening" Boris Charmatz qui précède ayant été sous-évalué. A part l'amélioration du chiffre d'affaire du bar, on ne voit pas trop ce qui motive cette seconde pause, d'autant qu'ensemble, Opus 19 / The Dreamer et Thème et Variations ont une durée inférieure à 50 minutes.
2) Le parterre et les premières loges sont systématiquement en rupture d'approvisionnement pour les feuilles de distribution, et il est nécessaire de courir les étages pour en quémander aux quelques ouvreuses qui en disposent encore... N'est-il pas possible de commander à l'imprimeur un nombre de feuillets équivalent à la jauge de la salle (1900 places) et de les répartir équitablement? |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Oct 01, 2015 11:56 am Sujet du message: |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Jeu Oct 01, 2015 4:25 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
2) Le parterre et les premières loges sont systématiquement en rupture d'approvisionnement pour les feuilles de distribution, et il est nécessaire de courir les étages pour en quémander aux quelques ouvreuses qui en disposent encore... N'est-il pas possible de commander à l'imprimeur un nombre de feuillets équivalent à la jauge de la salle (1900 places) et de les répartir équitablement? |
Cela fait dix ans que c'est le cas (et à vrai dire le problème est tout aussi récurrent à l'Amphi de Garnier et au 2e balcon de Bastille - sachant qu'à Bastille il faut en plus réussir la gageure de trouver une ouvreuse aux balcons, ce qui en soi est un exploit-). J'espérais que Stéphane Lissner s'attaquerait à ce manque flagrant de service au public, mais visiblement il ne s'en préoccupe guère. Pourtant, à Madrid, Londres, Lille etc. les feuillets de distribution (souvent de véritables livrets en format A4) sont mis à libre disposition, simplement disposés sur des tables dans le hall d'entrée ou au niveau des balcons, et en quantité très largement excédentaire. C'est tellement plus simple et ça évite aux ouvreuses de devoir systématiquement s'excuser (ce qui ne doit pas être agréable...)
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Oct 01, 2015 4:43 pm Sujet du message: |
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On pourrait aussi les mettre en téléchargement sur le site de l'Opéra, ce que le Ballet de Bordeaux avait déjà expérimenté l'an passé. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Sam Oct 03, 2015 11:01 am Sujet du message: |
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Ben faites vous embaucher au service de com' de l'Opéra de Paris.
On ne va pas se mettre à râler systématiquement, et maintenant, l'Opéra de Paris tente au moins de faire quelque chose. Tout n'est sans doute pas rôdé, Benjamin Pech n'est pas Katia Novikova (faut dire qu'avec elle, le Bolchoï a vraiment du pot) mais maintenant, on voit et on entend parler les danseurs, on ne se contente plus d'interviews compassées des administratifs en chef... (et, pour évoquer la "concurrence", les talks de dame patronnesse devant son five O'clock tea de Darcey Bussell lors des retransmissions du Royal Ballet font rigoler tout le monde, y compris de l'autre côté de la Manche...). |
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fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 376
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Posté le: Sam Oct 03, 2015 11:34 am Sujet du message: |
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Citation: |
Comment Millepied, si à l'aise et captivant en public, peut-il apparaître si coincé devant une caméra, lisant maladroitement un prompteur? |
Je m'étais déjà fait la réflexion lors de la retransmission de l'Histoire de Manon. A la limite, je trouve que ça le rend humain, et que cela gomme le petit côté trop sûr de lui qui peut être irritant. Pour le coup, Brigitte Lefèvre était beaucoup plus à l'aise et naturelle dans cet exercice, même si le fond n'était pas intéressant.
J'ai apprécié les petites entretiens à l'entracte et Benjamin Pech est plutôt sympathique et convaincant dans ce rôle d'interviewer. Après l'initiative de l'immersion côté coulisses de l'Histoire de Manon, on dirait que petit à petit les retransmissions de ballet en direct de Paris sont en train de trouver leur voie et leur ton.
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Sun
Inscrit le: 07 Aoû 2014 Messages: 79
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mizuko
Inscrit le: 16 Avr 2006 Messages: 14868 Localisation: tokyo
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Math
Inscrit le: 27 Juil 2013 Messages: 72
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Sam Oct 03, 2015 4:42 pm Sujet du message: |
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Vive la géolocalisation imbécile...
Remarquez, c'est pareil si vous tentez de regarder les programmes de la BBC depuis la France... |
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Katharine Kanter
Inscrit le: 19 Jan 2004 Messages: 1415 Localisation: Paris
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Posté le: Sam Oct 03, 2015 11:52 pm Sujet du message: Size Matters |
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It may be worthwhile to note here that Theme & Variations, which is HELL on the soloists, was created on people a full head shorter than the people dancing it at Paris. Although some might be tempted to compare to that now-legendary film of Gelsey and Baryshnikov, certain steps are virtually impossible to be done at that pace by someone like Mlle Hecquet, towering over Hoffalt on pointe and probably about 5 foot 10. And the accents will necessarily have to be different. Gelsey was a brilliant allegro dancer, barely over 5 foot tall.
BTW, really beautiful tours chaînés by Hecquet - one could see her face and eyes on every revolution .... Haven't seen that in donkey's years ...
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